Fév 282014
 

J'étais assez méfiante face au livre Pour en finir avec Eddy Bellegueule qui raconte la vie d'un enfant brillant, différent, homosexuel dans un village où tout est misère.
Nous les bobos gauchos aimons bien ce genre de bouquins, cela nous permet de voir qu'on n'est surtout pas comme cela, surtout pas bêtes, surtout pas homophobes.
L'homophobe est toujours l'arabe de banlieue, l'ougandais à moitié fanatique où le nordiste consanguin. Mais pas nous. Jamais.

 

Si j'insiste autant jour après jour sur l'importance de déconstruire la virilité, c'est pour tous les Eddy Bellegueule ; je ne saurais imaginer ce que ressent un gamin mâle qui sort de la norme virile imposée. Je me souviens du film Guillaume et les garçons à table où Guillaume est pris par son père alors qu'il est déguisé en Sissi. Je me souviens de cette série policière hier soir où un père découvre le cadavre de son fils assassiné portant des sous-vêtements de femme ; sa première urgence est de vite les lui enlever parce qu'il est honteux de porter des sous-vêtements féminins.
On vit dans un monde où un homme qui a des comportements considérés comme féminins vaut encore moins qu'une femme ; encore une femme c'est logique qu'elle adopte des comportements à la con, insensés et futiles mais comment un être logique et rationnel pourrait sciemment le faire alors qu'il n'est pas obligé ?
Dans Eddy Bellegueule, Eddy est sodomisé par son cousin qui répète ensuite partout ce qu'il a fait ; c'est Eddy qui sera humilié, battu pour cela. Ce n'est pas grave de sodomiser ; ce qui est grave c'est de ne pas avoir l'air viril, c'est d'avoir des airs et des manières. C'est de ressembler à une femme. On ne traite pas de façon homophobe les gens parce qu'on les a vus en plein acte sexuel mais parce qu'ils sont soupçonnés d'être homosexuels, parce qu'ils ont des airs et des manières. Parce qu'ils sont efféminés.
Je me demande chaque fois ce que veut dire ce terme là moi ; est ce que je suis efféminée moi aussi ? Ou je le suis par défaut donc pas besoin de le dire ? Pourquoi ce qui est considéré comme bien pour moi devient la pire insulte si j'avais un pénis ? Si notre société aime "tant les femmes" (c'est vrai on entend ca partout, non?) alors pourquoi la féminité est détestée, moquée, méprisée, surtout quand c'est un homme qui s'en empare ?

L'homophobie envers les hommes me semble teintée de deux choses :
- l'obsession envers une sexualité considérée comme dégradante. Dans la sexualité cisgenre hétéro, il y a possibilité de sodomie mais il y a d'autres possibilités de pénétration ; pour les homophobes, la seule possibilité de sexualité homo est la sodomie qui les ramène sans cesse aux fèces.
- l'obsession envers un mode de vie qu'on n'arrive pas à penser autrement que dans le binôme femme/homme, binôme qu'on a besoin d'appliquer sur tous les autres modes de conjugalité. Un homme n'est pas censé être pénétré mais doit pénétrer car le pénétré est considéré comme faible, comme dominé. L'obsession des hétérosexuels à savoir qui est "actif" ( rien que le terme en dit long) permet au fond de se positionner ; alors qui fait la femme ? Qui ne vaut pas grand chose ? Qui ose se comporter comme même une femme n'oserait pas se comporter puisque la plupart des femmes sont censées refuser la sodomie, n'est ce pas, on n'est pas des putes.

J'aimerais bien à un moment qu'on interroge collectivement nos pratiques face à l'homosexualité ; pourquoi "pd" fait encore partie de nos injures ? Pourquoi préciser #nohomo sur un twit quelconque ? pourquoi s'emparer du facebook d'un copain pour lui faire une bonne blague en écrivant "je suis gay" ?

L'homophobie me semble beaucoup à voir avec le sexisme ; pas uniquement bien sûr mais beaucoup, parce qu'on sort des rôles de genre imposés dans cette identité sexuelle là ce qui n'est pas admissible dans notre société. On aime beaucoup en faire des caisses sur l'homophobie en banlieue, où l'homophobie en Afrique, où l'homophobie de Civitas - qui sont évidemment réelles, qui sont évidemment à combattre - sans jamais étudier nos propres comportements. C'est quoi un homme ? Je mets quoi dans ce mot là ? Pourquoi a-t-on besoin d'inventer des mots comme "folle" ou "queer" (que certes se sont réappropriés certains mais qui sont à la base des injures) pour qualifier des comportements ? est ce seulement la sexualité qui pose problème dans l'homosexualité ? C'est quoi se "comporter comme un homme" ?

 

 

Share

  43 réponses sur “Homophobie, sexisme et délit de féminité”

  1. Je vis avec un homme qui n'a jamais voulu ni pu correspondre aux normes de la virilité telles que définies par notre société. Grâce à lui et aux insultes / remarques / sous-entendus divers qu'il se prend dans la figure, j'ai pu découvrir ces fameuses normes. Personnellement, j'ai le sentiment de moins subir le harcèlement de rue que lui ne le subit du fait de son apparence. Une dernière petite anecdote sur le sujet : un collègue, dernièrement, lui fait une blague sexiste, genre complicité sur le dos des femmes, mon copain lui demande pourquoi il lui fait une blague de ce genre, sachant que lui, ça ne lui parle pas, que si ça lui parlait, il ne serait pas tel qu'il est (càd peu viril) Son collègue, loin de se sentir honteux de sa lourdeur, triomphe : pour lui, mon copain se dévalorise en soulignant son peu de virilité, et la dévirilisation de l'un virilise et valorise l'autre. Navrant !
    PS : ta description du lien passivité négative / activité positive me fait penser à la description que fait G. Bataille dans Les larmes d'Eros, des rapports entre sexes chez les romains : l'activité est le propre de l'homme libre, la passivité sexuelle le propre de la femme et de l'esclave. D'où le scandale qu'avait provoqué Néron en "épousant", vêtu en femme, un gladiateur, et le scandale bien moindre de ses "noces" avec un jeune esclave, dans lesquelles il tenait manifestement le rôle de l'homme.
    Cordialement.

  2. "N'est-ce pas, on n'est pas des putes." ?? Les putes sont-elles supposées se faire sodomiser sans sourciller?? Je ne comprends pas cette phrase, surtout dans un blog par ailleurs exemplaire quand il s'agit de déconstruire le langage.

    • désolée si cela n'était pas explicite, je reportais ainsi l'idée communément établie que seule une "pute" pratique de tels actes pour le plaisir.

      • L'idée commune est plutôt que les putes n'ont jamais de plaisir dans leur travail. Ce qui est très faux.

        • L'idée c'est plutôt que le patriarcat envoie des messages contradictoires et paradoxaux et en particulier aux femmes et dans le groupe "femmes" les femmes prostituées ne sont pas épargnées. On peut ainsi dire que l'idée dominante est que les prostituées prennent toujours du plaisir dans leur activité et n'en prennent aussi jamais.

      • J'ai tiqué aussi, bien qu'il me semblât clair qu'il s'agissait d'un discours rapporté ironiquement : je ne vois pas la différence fondamentale entre ce procédé et certains extraits de Charlie Hebdo critiqués il y a quinze jours. Je pense au dessin du « pd cuir » et surtout à celui de l'infante d'Espagne, et plus généralement à votre critique de l'emploi du mot « pédé », précisée dans les commentaires : les mots ont un sens et il convient de manier les insultes avec précaution même si c'est par dérision ou pour se moquer de ceux qui les emploient. (Je précise que ce n'est pas une attaque : j'aimerais vraiment comprendre.)

        • Parce que comme toutes les femmes j'ai souffert et souffrirai encore du stigma de pute. Me le réapproprier à titre ironique n'est donc pas problématique.
          Charlie hebdo n'est pas un journal tenu par des homosexuels déclarés qui utiliseraient l'insulte en se la réappropriant ; c'est donc bien différent.
          Charlie hebdo n'est pas non plus un journal tenu par des femmes féministes qui utiliseraient l'injure salope en se la reappropriant.
          "la menace du stigmate de putain agit comme un fouet qui maintient l'humanité femelle dans un état de pure subordination. tant que durera la brülure de ce fouet, la libération des femmes sera en échec". (Pheterson)

          • OK, je comprends votre raisonnement, qui n'emporte pas complètement mon adhésion pour autant. En effet, il me paraît souvent très délicat de faire la part des choses : tout le monde n'ayant pas l'habitude de détecter l'ironie, votre phrase peut être interprétée de manière carrément offensante ; symétriquement, je ne sais pas si les dessins du « pd cuir » et de l'infante n'ont pas été signés respectivement par un homosexuel et une femme. Ce ne sont que des exemples (je ne cherche à remettre en cause ni votre emploi du mot « pute » ni votre vision de Charlie Hebdo), mon questionnement porte sur l'emploi d'insultes (de dominants) à titre ironique, de façon générale.

          • elles sont sans doute à éviter et je pense que j'aurais du m'abstenir car je n'ai aucune idée de par qui je suis lue et cela peut être pris au premier degré par exemple. je laisse tel quel le texte sinon notre discussion n'a plus lieu d'être mais je pense en effet qu'il vaut mieux s'abstenir ou alors être dans un contexte précis.

          • C'était aussi ce que j'avais conclu. Merci de vos réponses, et merci pour votre blog.

  3. "C'est quoi se "comporter comme un homme" ?"

    C'est se comporter de telle manière que ça permettra à l’homme en question de maximiser ses chances de parvenir à ses fins : être admis et populaire au sein d’un groupe, séduire, etc…

    Dans certains cas, le facteur clé pour avoir du succès et un statut sera de savoir se servir de ses bras et de ses mains. Et pour être perçu comme viril, il faudra s’y plier. Par exemple, ne pas avoir une force physique suffisante, avoir peur de se faire mal avec un outil, (…) empêchera d’être perçu comme viril.

    Dans d’autres cas, le facteur clé pour avoir du succès et un statut sera d’avoir de l’esprit et savoir le montrer. Et pour être perçu comme viril, il faudra s’y plier. Et par exemple, être timide ou effacé (…) empêchera d’être perçu comme viril.

    Etc…

    Je pense qu’il y a autant de possibilités qu’il n’y a de situations différentes et que c’est pour ça que certains hommes n’ont pas le souci de se conformer à la virilité telle qu’on la décrie grossièrement dans les films ou les médias ; c’est parce qu’ils remplissent les critères qui leur permettent, dans la situation qui est la leur, d’avoir du succès et un statut et donc qu’ils sont probablement perçus comme virils.

    La distinction entre les femmes et les hommes, ce sont les hétéros et les homos qui la font. Pourquoi certain.e.s n'envisagent de n'avoir des relations sentimentales et sexuelles qu'avec des hommes et d'autres, qu'avec des femmes ? C'est bien qu'il y'a des différences, non ?

    Si vous êtes une femme hétérosexuelle, qu’est-ce qui fait que vous aimez les hommes et pas les femmes ? Et qu’est-ce qui fait que vous aimez tel type d’homme en particulier ? C’est bien que vous hiérarchisez ?

    Pour moi, la virilité, c'est ce qui fait que certain.e.s aiment les hommes. Et les caractères virils sont ceux sur lesquels ces personnes se basent pour hiérarchiser leurs préférences (Parce qu’on n’aime jamais qu’un certain type d’hommes). Et vice versa pour la féminité

    Mais il y a une telle variation d'un individu à l'autre et d’une situation à l’autre que ça forme un ensemble flou dont il est difficile de percevoir les limites et les normes.

    L'idéal, ce serait de demander à tous ce qu'ils ou elles aiment chez les individus du genre qu'ils ou elles "préfèrent", puis de retirer les caractères qui sont donnés pour un genre comme pour l'autre.

    On aurait donc comme résultat les caractères purement virils et les caractères purement féminins. Et c'est pas impossible qu'il ne reste que des caractères physiques. Mais le plus sûr, c’est qu’ils seraient fonction des circonstances locales.

    Après, pourquoi ostracise-t-on certains comportements comme l'homosexualité ? (puisqu'après tout on devrait s'en foutre, vu que ça ne change rien pour nous).

    La formation d'un groupe est basée sur la ressemblance entre ses membres ou tout du moins, sur des convergences. Et ostraciser les comportements qui vont à l'encontre de ces convergences est une façon de faire ressortir cette ressemblance.

  4. Sur la sodomie, il y a 20 % d'hétéros qui pratiquent (quasiment toujours dans le même sens) selon l'étude de Bajos et Bozon qui est citée ici : http://gendertrouble.org/article195.html ("De la sodomie en régime hétéro-patriarcal"). Chez les gays, c'est une pratique répandue mais pas omniprésente, je ne me souviens plus mais c'est un chiffre entre 40 et 60 % (donc entre deux et trois fois plus). C'est les hétéros qui assimilent homosexualité et pénétration anale, par ignorance.

    J'en ai même entendu qui enculent leur meuf (en général ça se tait, mais la meuf en question était sous médocs et bourrée et nous en a fait la confidence un jour) et ensuite quand on leur parle de sodomie, c'est "demande à Bertrand" (lequel est gay mais ne pratique peut-être pas). Comment ne pas se regarder en face...

    Je crois donc que l'homophobie, c'est pas un dégoût du caca, c'est qu'elle renvoie aux problèmes de la construction du masculin et de l'hétérosocialité au masculin...

    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Banalite-de-l-homophobie

  5. Le pire, c'est quand l'homophobie internalisée arrive à se frayer un chemin en douce jusque dans "Les garçons et Guillaume, à table !". J'imagine que je ne suis pas le seul à avoir tiqué quand Guillaume Gallienne se sent obligé de confirmer à sa mère qu'il est "100% hétéro" (comme si le fait de laisser le moindre doute qu'il puisse être ne serait-ce que 99% hétéro était inacceptable - on a l'impression d'entendre "100% blanc" ou "100% français" ou "100% mâle"), et j'ai été vraiment gêné de le voir à ce point rassuré de tomber amoureux d'une fille.

    Une certaine lecture du film, ce n'est pas "lâchez-moi la grappe avec vos stéréotypes de genre", mais "lâchez-moi la grappe avec vos stéréotypes de genre, puisque vous voyez bien que je suis pas pédé".

    Je cite C. Chapudlowski sur slate.fr :
    "Mais il y a aussi quelque chose de très propre à l’histoire de ce film: celle d’un garçon qui croit être une fille, que sa famille croit gay et qui finit marié à une jeune femme, bien dans la norme. Elle dit exactement les angoisses dans lesquelles la société française se vautre."

    • J'approuve absolument ce commentaire sur le film de Gallienne, perso 'ai ri jaune.
      Et surtout ce qui me fait tiquer c'est la représentation des homs dans ce film plus que caricaturale, voire problématique

  6. [...] J'étais assez méfiante face au livre Pour en finir avec Eddy Bellegueule qui raconte la vie d'un enfant brillant, différent, homosexuel dans un village où tout est misère. Nous les bobos gauchos aimons bien ce genre de bouquins, cela nous permet de voir qu'on n'est surtout pas comme cela, surtout pas bêtes, surtout pas homophobes. L'homophobe est toujours l'arabe de banlieue, l'ougandais à moitié fanatique où le nordiste consanguin. Mais pas nous. Jamais. ...  [...]

  7. C'est terrible comme la sodomie est devenue une véritable institution, qu'elle se retrouve dans les insultes homophobes (je trouve ce terme très inapproprié, mais à défaut de mieux...) ou dans les fantasmes masculins. J'ai plusieurs exemples en tête, certaines personnes demandant très grossièrement à des couples gays qui était l'actif; un ancien copain homosexuel, au lycée, qui criait sur les toits les détails de sa vie sexuelle en insistant lourdement sur le fait que c'était lui qui "défonçait"; et les copines qui m'ont avouées que leurs mecs les avaient violées comme ça (pour elles, c'était un mauvais moment à passer mais bon, c'était juste un sale type) .

    Enfin, j'imagine que ce n'est pas pour rien que cette pratique est devenue un symbole de D/s, vu les affres médicales qu'elle provoque.

  8. Dans le billet que j'ai cité plus tôt :

    "Quand je pense aux 20 % de femmes dont je me sens solidaire, qui se font sodomiser dans ces conditions majoritairement violentes, parce que ça ne se dit pas mais ça se fait, parce qu’on a toutes la pression pour être le plus « épanouies » possible (mais que sexuellement), parce qu’on a peur d’être seules et qu’on accepte beaucoup pour ne pas l’être, eh bien j’ai la haine. Alors quand je vois, en face du tabou des femmes, des discours (masculins) décomplexés sur la sodomie, chez les beaufs ou dans la presse branchouille libérale-libertaire, j’ai envie d’apprendre à tous ces gros machos à jouir avec leur anus, à recevoir des caresses, des doigts (« jusqu’ici tout va bien, tu sais que je suis un mec cool »), et pour finir mon gros gode-ceinture pour les faire exploser de plaisir. La vraie subversion, ce n’est pas d’étendre les registres de la prostitution à toutes les femmes, c’est plutôt la réciprocité."

    "Discours décomplexés", mouais je dirais plutôt insultes, mais sinon c'est l'expérience que j'ai aussi de mon côté, de discussions entre meufs : la violence est dans la pratique (a priori pas traumatisante, si c'est bien fait, mais majoritairement c'est brutal, douloureux et donc traumatisant), dans la non-réciprocité (bon, ça c'est une lubie perso, on a tou-te-s un anus érogène, alors pourquoi répéter la pénétration toujours dans le même sens si ça ne pose pas quelque chose symboliquement ? d'où le copain gay qui rappelle qu'il ne se fait pas pénétrer pour qu'on pige bien qu'il n'est pas "comme une meuf, beurk"), et parfois dans le non-consentement, et là les récits ne manquent pas de femmes qui s'attendent à une pénétration vaginale et se font pénétrer par l'anus. Pas de consentement, de la douleur physique en l'absence de préparation, de la honte parce qu'on parle peu de sodomie quand on parle de sexe... c'est l'archétype du viol par un proche. Amuse-toi à déclarer ça au poste de police.

    • > parce qu’on a peur d’être seules et qu’on accepte beaucoup pour ne pas l’être, eh bien j’ai la haine.
      C'est simple, il suffit d'arrêter d'accepter.
      Comme les partenaires violents et ceux qui ne font pas 50% des tâches ménagères.

      >Amuse-toi à déclarer ça au poste de police.
      Plus on insinue qu'il est inutile de se défendre, plus la conviction qu'il est inutile de se défendre en devient renforcée. Oui, mesdames, la police ne sert à rien, n'allez surtout pas porter plainte, ça ferait trop plaisir aux violeurs.
      Que serait un monde où chacun dénonce la violence gratuite, c'est à dire la gifle quelconque suite à un mot déplacé, la main baladeuse (si la personne coupable est identifiable), la tape d'un parent exaspéré par son enfant...

  9. Valérie, tu as écrit " On vit dans un monde où un homme qui a des comportements considérés comme féminins vaut encore moins qu'une femme ; encore une femme c'est logique qu'elle adopte des comportements à la con, insensés et futiles mais comment un être logique et rationnel pourrait sciemment le faire alors qu'il n'est pas obligé ?". J'inverserais l'idée : l'homme qui n'est pas un sujet actif sexuellement doit être dévalué. Ce monde est celui de la domination masculine (cf Bourdieu) : les hommes se doivent d'être en haut et les femmes en bas. Un homme vivant au féminin est rejeté comme étant encore plus bas. Il est fautif d'être en bas et de mettre la virilité en danger d'inversion. Pas coupable d'un mauvais choix, de comportement bête ou futile, mais un traître à la horde mâle (et la horde est bête), un danger collectif. (Le comportement 'féminin' n'est pas la cause, d'ailleurs une femme 'peut' n'être ni bête ni futile, pour autant qu'elle reste... en retrait...en bas). La sodomie est alors une punition, une dévalorisation par les vrais mecs (cfr aussi les pratiques en prison, à l'armée, etc.). Un viol aussi, pas une relation sexuelle assumée. L'homophobie mâle est la peur de la perte de pouvoir. D'où ce besoin de savoir qui est passif, de le dire effeminé, c-à-d hors de l'uniforme mâle. Malgré les mots, ce n'est pas la féminité qui est visée, elle est utilisée pour mettre plus bas ce mâle tombé, asservi... Mais les sous-vêtements féminins sur l'homme invitent au dénigrement, l'assument ('les folles'). Et les femmes peuvent participer à cette dévalorisation de l'homme, symboliquement incapable de conquérir, qui n'a 'rien à faire' parmi elles. On est très prisonniers d'un schéma qui nous met dans la répression homophobe. Et quels dégâts, qu'on se refuse à voir... Mais quelle trouille masculine si notre forteresse mâle se révélait de papier ! Il serait si simple de la déconstruire (un peu comme Jéricho) mais c'est interdit... en principe. (La tentation de la sodomie hétérosexuelle, dont beaucoup parlent, me parait autre chose, venue de mai 68 et de la libération du corps des femmes au profit des hommes).

  10. je me pose une question existentielle: quelle insulte serait le pendant de "enculé"?
    "mal baisée"?

    • En fonction de ce que j'ai écrit plus haut, je dirais que le sens est : 'moins que rien', 'honteux' (référence au 'Point d'honneur' des hommes) .
      Et (sauf injure des femmes) le pendant serait 'pute', 'roulure', ou qqch de ce genre. 'Traînée' comporte la passivité du participe passé... Dans 'mal baisée', il y a un reproche à l'homme !
      Bon, si cette question est existentielle, c'est pour quel usage, svp ?
      (P.S. pour Valérie. Le pd, ce serait pédéraste, qui a été confondu avec pédophile et a perdu son usage, me dit un 'bon père', le père Bonnet sur son site ; d'ailleurs, il faudrait ici une réflexion sur l'homme en robe noire, la soutane (devenu le clergy puis rien du tout), qui est ni ange ni bête et ni homme ni femme ; à quoi dé-joue-t-il dans la domination masculine et qui l'autorise à un tel comportement si hors norme ?).

  11. J'avais lu il y a quelques temps deux informations assez intéressantes sur le rapport social entre homosexualité et sodomie, malheureusement je n'en retrouve plus les sources.

    La première info portait sur l'existence d'une société dans laquelle des hommes peuvent assumer socialement le rôle de femmes et se faire épouser sous certaines conditions par un autre homme. Le mari est alors toujours considéré socialement comme hétérosexuel, à condition qu'il ne soit jamais celui qui se fait pénétrer.

    La seconde portait sur les viols d'hommes par d'autres hommes. Quelqu'un disait que dans la plupart des cas le violeur ne se considère pas lui-même comme homosexuel, mais agit en réaction à une homosexualité (réelle ou présumée) de sa victime. Là encore, l'homosexuel, c'est celui qui est pénétré, pas celui qui pénètre.

    Après, vu que je n'ai pas de liens, les deux infos restent à confirmer. Cela parle-t-il à quelqu'un, qui aurait conservé des sources ?

    En ce qui concerne le rapport asymétrique du sexe, c'est un truc qui m'a été vendu à toutes les sauces depuis que j'ai eu l'age de m’intéresser à la question. L'homme propose, la femme dispose. L'homme agit, la femme se laisse faire. L'homme veut, la femme accepte. L'homme a envie de sexe, la femme envie d'enfants. Etc.

    On me disait que oui, il y avait des femmes qui aimaient, de temps en temps, "se faire défoncer" (ou "se faire casser les pattes arrières" comme le disent si bien aujourd'hui des collègues de travail), mais bon, fallait pas se leurrer, c'était toujours l'homme qui avait l'initiative.

    Je trouvais ça triste, que "la nature" ait créé une telle inégalité dans la chambre à coucher, alors qu'on faisait tant d'effort en dehors pour lutter contre. Jusqu’à ce que, ado, lors d'une discussion avec une fille (sur le net, hein, on ne parle pas de ces choses la dans "la vraie vie") je me suis rendu compte de l'arnaque monumentale que c'était.

    Je dis arnaque, et je le pense. Je sais bien qu'en tant que mec on y a part belle, mais on nous fait quand même croire que l'on a pas le choix, que c'est "la nature" qui nous demande de nous comporter comme des dominants dans la chambre à coucher. Après tout, c'est bien l'homme qui a le bidule à mettre dans le machin, donc c'est à lui d'être actif, logique. Le pire c'est que je n'ai jamais cherché à comprendre pourquoi c'était si "logique". Je faisait bêtement confiance à ce qu'on me disait.

    Aujourd'hui, cette arnaque continue de s'accrocher, alors que paradoxalement la société a fini par reconnaitre l'existence d'une sexualité féminine. Et je pense effectivement que cette arnaque n'est pas pour rien dans cette homophobie que nous avons tous intégré sans le savoir.

  12. À mon avis, l'homophobie provient d'une insécurité par rapport à sa propre virilité.
    La virilité telle que les hommes semblent l'exprimer, c'est de se sacrifier pour le bien commun.
    C'est à dire donner sa vie au travail (majorité des accidents du travail, majorité des heures supplémentaires, espérance de vie réduite), à la nation ou à la société, comme par exemple en Ukraine ou en Syrie actuellement, et ce pour le bénéfice notamment des possesseurs d'utérus fonctionnel, à qui l'effort de grossesse est réservée.
    Ce que les féministes semblent parfois dénoncer, la réification, relève plutôt de l'idolâtrie.
    Le corps des femmes est exposé partout, en association avec tout et n'importe quoi, simplement parce qu'il plaît à tout le monde. Jeunes, vieux, hommes, femmes, enfants.
    Le harcèlement de rue, qui est un problème qui semble toucher majoritairement les filles et les femmes, m'apparaît comme l'expression d'une frustration d'une certaine frange marginale de la population (masculine) qui se sent incapable de toucher ces idoles.
    Cependant, les individus masculins font le gros des victimes des crimes violents de rue. Ce harcèlement, qui par définition est indésirable et potentiellement traumatique n'est donc pas le pire de ce dont la rue est capable.
    Certains reprochent aux média de représenter des images inatteignables comme modèle aux filles et aux femmes de notre société, mais quelle représentation en ont les garçons et les hommes ?
    Les hommes à la marge de notre société sont également exclus de la sphère sexuelle. On leur dit toute leur vie de travailler, de se tuer pour une société, pour une femme, pour une famille, mais pour une fraction d'entre eux ce second idéal est impossible, voir même le premier actuellement.
    D'autre part, les femmes elles-mêmes rentrent en compétition avec les hommes, et souvent les devancent, à un point tel que certaines en viennent à se plaindre du manque d'homme à leur niveau de réussite, ou au dessus, puisque c'est ce que les femmes semblent rechercher.
    Les hommes se retrouvent donc dans une position où leur virilité est compromise, puisqu'ils sont incapables de la mettre à profit pour les buts auxquels ils aspirent, c'est à dire une femme, une famille, une place dans la société. À mon avis ce genre de dynamique démographique joue un rôle au niveau historique. Une société qui ne fait pas de place à ses jeunes hommes (absence de perspective économique, absence d'attachements familiaux et communautaires) s'expose à une révolution violente, comme on a pu en voir en Tunisie, en Egypte, en Syrie et en Ukraine, où les femmes étaient et sont peu présentes.

    Et donc pourquoi l'homophobie ?
    Tout simplement parce que l'homme homosexuel transgresse cette idolâtrie. Tellement empreints de ces valeurs de protection et de sacrifice envers les femmes et la société, certains hommes voient comme un affront qu'un autre homme puisse s'approprier les valeurs féminines, puisqu'un homme ne saurait les mériter.
    D'où l'association entre l'homosexualité et le manque de courage (l'injure <> est synonyme de couard il me semble), puisque la féminité est aussi associée avec les lignes arrières, le pacifisme, le refus de faire face de façon violente si nécessaire...
    En ce sens l'homme qui en général refuse de se souscrire aux codes de la société, qui refuse de se sacrifier comme ces jeunes Etats-Uniens très récemment (http://www.huffingtonpost.com/2012/07/23/aurora-shooting-boyfriends-died-protecting-girlfriends_n_1695290.html), cet homme alors va se retrouver ostracisé, comme il y a un siècle lorsque les jeunes filles distribuaient des plumes blanches aux jeunes hommes pour leur intimer de prendre part à l'effort de guerre, en somme les envoyer à la mort. http://en.wikipedia.org/wiki/White_feather
    L'homme blessé dans son amour propre, incapable d'exprimer sa virilité, se sent obligé de dénoncer ceux qui ne respectent pas les règles, qui tournent le dos aux femmes et à la société (rappelons qu'on ne fait pas encore d'enfant sans utérus).
    Tout ça relève d'une dynamique, mais je pense qu'il faut des bases culturelles très solides pour qu'un tel phénomène se maintienne aussi longtemps et à l'échelle de toute la planète. Peut-être cela changera-t-il quand les hommes homosexuels arriveront à se reproduire en vase clos.

    • Ouhla, il y aurait pas mal de choses à dire... Je trouve que tu as une vision très très idéalisée de la virilité, ca me semble même du déni de son caractère violent, alors que tu évoques toi-même que la virilité pousse à se faire soi-même violence (guerre, accidents de voiture). Se sacrifier pour le bien commun ? La virilité est violence et écrasement des autres, je ne vois pas ce que le bien commun vient faire la dedans. Sur le reste, je me contenterais de dire qu'au contraire de ce que tu dis, en Tunisie et Egypte au moins, les femmes ont été très très présentes dans les mouvements sociaux et les révolutions.

      • >Je trouve que tu as une vision très très idéalisée de la virilité, ca me semble même du déni de son caractère violent, alors que tu évoques toi-même que la virilité pousse à se faire soi-même violence (guerre, accidents de voiture).
        Un sacrifice est toujours violent. Mourir prématurément pour sa famille ou pour son pays c'est violent, forcément. Le travail physique qui détruit le corps, c'est violent.
        Le mode de vie tout un chacun implique une part de violence, qu'elle soit assumée directement ou qu'elle soit reléguée à d'autres, comme les policiers, les pompiers, les agents d'EDF qui travaillent dans des conditions extrêmes à l'occasion de catastrophes naturelles, jusqu'aux ouvriers qui travaillent dans des conditions parfois précaires dans des pays lointains pour fournir nos objets de consommation courante.
        Je ne perçois pas cette violence comme nécessairement mauvaise.
        Je serais reconnaissant qu'un pompier risque sa vie pour me sauver d'un incendie, ou qu'une personne risque sa vie sur l'autoroute pour me porter secours après un accident.
        Je ne leur reprocherais pas leur violence.

        > Sur le reste, je me contenterais de dire qu'au contraire de ce que tu dis, en Tunisie et Egypte au moins, les femmes ont été très très présentes dans les mouvements sociaux et les révolutions.
        Il est sûr que la présence des femmes a été particulièrement médiatisée, justement à cause de son côté nouveau. Cependant, dans la rue, là où les choses étaient réellement dangereuses, les hommes étaient en majorité, comme d'habitude.
        http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2622p042-045.xml1/
        « Les garçons ont protégé les filles contre les matraques. J’avoue que j’ai eu peur ! Les policiers n’étaient pas dans un état normal, ils nous fonçaient dessus comme des chiens. »
        Ah oui, c'est sûr que c'est surprenant de se faire taper dessus en manifestant pendant une révolution, heureusement que ses dames avaient leur gardes du corps pour les empêcher d'avoir peur.
        De même, en Egypte, les femmes avaient besoin d'un cordon de sécurité (d'hommes évidemment) pour pouvoir défendre la liberté tranquillement:
        "On marchait en rang et les volontaires qui étaient là pour nous protéger ont formé des cordons autour de nous".
        http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/egypte-des-femmes-agressees-sexuellement-place-tahrir_1124618.html#2K7dIKFljLxtbsdl.99

        Alors oui, il y a apparemment eu un grand nombre d'agressions sexuelles au cours de cette révolution, mais une fois de plus, les hommes se sont désignés protecteurs des femmes dans une situation critique, où de surcroît ces femmes avaient choisi de s'engager.
        Que pensez-vous de ces volontaires qui ont défendu ces femmes ? Est-ce là violence et écrasement des autres ? La virilité c'est ça, ce n'est pas commettre des crimes.
        Tout comme une femme qui abandonne son enfant au lieu de s'en occuper ne fait pas la preuve que la féminité est nécessairement une mauvaise chose, l'homme qui utilise la violence pour nuire plutôt que pour protéger ne fait pas la preuve que la virilité est nécessairement mauvaise.

        • oui c'est de la violence pour une raison simple ; les hommes choisissent de protéger un type de femmes et si les femmes refusent leur protection (qui est du sexisme bienveillant) alors elles ont droit au sexisme tout court, agressif, violent en mode "ok alors si tu refuses notre protection tu risques d'être violée et tu l'auras mérité".
          ainsi lorsque des femmes en manif féministe ont refusé que des hommes les protègent - arguant qu'elles savaient le faire seules - elles ont été menacées.

          "Mourir prématurément pour sa famille ou pour son pays c'est violent, forcément. Le travail physique qui détruit le corps, c'est violent."
          comme les femmes donc ? ah oui.

          • >oui c'est de la violence pour une raison simple ; les hommes choisissent de protéger un type de femmes
            Pas les policiers ou les pompiers. Pas les soldats, pas les secouristes de montagne, pas les gendarmes sur l'autoroute...
            Et même si c'est le cas pour certains hommes, je ne vois pas de contradiction, puisque l'imagerie des idoles vendue par la société est celle de la famille, et on ne peut pas (encore) fonder une famille avec une sexagénaire par exemple.

            >"ok alors si tu refuses notre protection tu risques d'être violée et tu l'auras mérité".
            Oui mais on ne parle plus de virilité ici. Ou alors de virilité pervertie.

            >ainsi lorsque des femmes en manif féministe ont refusé que des hommes les protègent - arguant qu'elles savaient le faire seules - elles ont été menacées.
            C'est une manifestation. C'est dangereux. Les hommes qui manifestent se font menacer et taper dessus, certains meurent, comme en Ukraine. Les femmes ne sont pas une exception.
            Si ces femmes avaient réellement étaient capables de se défendre elles-mêmes, ces menaces auraient été sans effet, puisqu'elles n'auraient eu à craindre ni les soit-disant protecteurs ni ceux dont ceux-ci disaient les protéger.

            >comme les femmes donc ? ah oui.
            La plupart des victimes d'accidents du travail sont des hommes. La plupart des soldats qui meurent à la guerre, par exemple en Centrafrique ou en Afghanistan, sont des hommes. Les femmes ouvrières ont 8 ans d'espérance de vie de plus que les hommes ouvriers en France.
            Les femmes sont largement protégées de cette violence omniprésente, par des hommes qui font le choix de métiers à risque notamment.

    • "Le harcèlement de rue, qui est un problème qui semble toucher majoritairement les filles et les femmes, m'apparaît comme l'expression d'une frustration d'une certaine frange marginale de la population (masculine)"
      les pauvres. obligés de tendre une main timide vers l'idole inacessible, érigée au statut de demi-déesse. auquel le seul moyen de rendre un timide hommage est la main au cul.

      • >les pauvres.
        Je n'excuse pas leur actes, je cherche à les expliquer.
        Il me semble que les injures ou les agressions n'aident pas à se réaliser socialement ou sexuellement. Pourquoi alors ces comportements ? Pour se faire la preuve de son pouvoir sur les autres peut-être. Cela se traduit par des agressions physiques sur les hommes, et des agressions à caractère plus sexuel sur les femmes. Et c'est bien un comportement non-viril, puisque la virilité implique forcément stoïcisme et confiance en soi, les atermoiements sur sa propre condition ne facilitant pas le sacrifice.

        >obligés de tendre une main timide vers l'idole inacessible, érigée au statut de demi-déesse. auquel le seul moyen de rendre un timide hommage est la main au cul.

        Pour un homme auquel la sexualité avec une femme est refusée, pour raisons économiques et sociales, qui se retrouve exclu du plan vendu par nos sociétés, en particulier via l'influence des grands monothéismes, selon lequel l'homme doit se sacrifier au travail pour espérer mériter une femme, c'est une marque de frustration.
        L'agression sexuelle est à peine sexuelle, c'est un ersatz de ce que peut offrir la sexualité, et de ce qui est refusé à tant d'hommes, c'est à dire la considération par une femme, qui rappelons-le est érigée au statut d'idole.
        Il me semble que le corps des femmes lui-même n'est pas ce que les hommes recherchent, mais ce qu'on leur a vendu est d'un niveau supérieur. Une relation, une famille, une place dans la société.
        Il y a de nombreux hommes prêts à payer pour de la prostitution pas limitée aux rapports eux-mêmes mais avec la simulation d'une vraie relation par exemple.
        L'exclusion de cette institution, de ce dogme de l'accomplissement personnel par la dévotion à une femme en particulier mènerait chez certains à une frustration, à une haine de ces idoles inaccessibles, et donc à ces vains efforts de guérir sa propre souffrance en l'infligeant aux autres.

        • ah mais donc tu penses qu'un agresseur sexuel n'a pas de sexualité.
          tu penses qu'une main au cul est la main du mec qui n'a pas de pognon ou qui ne baise pas.

          les gens comme toi me fascine en fait.
          il y a des dizaines de posts sur mon blog qui infirment, études à l'appui toutes les conneries que tu peux affirmer du haut de son sommet de bar de PMU. les lire ? pensez donc.
          tu préfères nous souler de posts à la con, sans aucune preuve, qui fleurent bon l'ignorance du gars con mais fier de l'être.
          tu me fatigues.
          dégage.

          • >ah mais donc tu penses qu'un agresseur sexuel n'a pas de sexualité.
            Il n'a pas de vraie relation sexuelle avec les autres.
            L'agression n'est pas un échange, c'est un acte sexuel imposé à la victime. La sexualité au sens large c'est pouvoir développer une relation intime avec quelqu'un, qui soit consentie, qui soit positive pour les deux parties.

            >tu penses qu'une main au cul est la main du mec qui n'a pas de pognon ou qui ne baise pas.
            Pas nécessairement. Cependant on peut baiser sans avoir aucune relation dans la durée, on peut baiser sans avoir aucun respect pour les autres et sans que les autres puissent avoir de respect pour soi.
            Baiser ne veut pas dire qu'on a une sexualité épanouie, même si c'est difficile à définir.

            Et oui il y a des désirs sexuels variés, des sadiques, etc mais je ne parlais pas nécessairement de ceux-là, seulement des hommes qui harcèlent dans la rue, qui insultent que ce soit des femmes ou des hommes, et qui éventuellement commettent des agressions, plutôt sexuelles contre les femmes et simplement physiques contre les hommes. Pour moi une telle attitude est à l'opposé de la virilité, puisque la violence n'est pas utilisée pour protéger.
            Après ce n'est que mon expérience personnelle, et vous en avez marre, et il y a bien sûr une grande diversité de profils d'agresseurs sexuels, qui n'en sont pas nécessairement arrivés là à cause d'une marginalisation sociale. Genre DSK.

          • et donc toutes les études montrent que les agresseurs sexuels et violeurs sont des gens bien insérés, souvent avec une compagne, une femme etc et une vie sexuelle, professionnelle, amicale, satisfaisante.
            d'autres conneries à dire ?

        • Il n'y a pas qu'une fange de la population qui m'enquiquine fdans la rue. Les blancs-riches-bien sous tout rapports ne sont pas en reste.

        • L'argument de la frustration sexuelle encore et toujours. On y a eu le droit en boucle pendant le débat sur la prostitution, on le présente souvent comme une cause du viol, et maintenant le harcèlement en plus...
          Le racisme en moins, c'est un peu la même chose que l'argument "c'est les arabes". On veut bien reconnaitre un problème, à condition d'en attribuer la responsabilité à quelqu'un qui ne soit pas Monsieur Tout-le-monde. Donc ici les "frustrés".
          Et c'est aussi parce que je fais partie de ces "frustrés" (et je le vis bien, aussi incroyable que ca puisse paraitre à certains) que je trouve ces propos très insultants. Bien sûr les gens qui parlent de frustration sexuelle le font toujours pour les autres. "Oui bon moi ca va, mais vous vous rendez compte y a des gens bla bla..." C'était la même chose pendant le débat sur la prostitution. Je ne compte pas les articles sur le thème "il y a des frustrés, ne leur enlevez pas la prostitution", mais pas un seul "je suis frustré, laissez moi la prostitution". Et dans tous les cas on a cette image très humiliante du mec tellement frustré qu'il en perd tout contrôle à la vue d'une femme. Parce que le sexe, c'est teeeeellement important, qu'il faut vraiment être un pervers pour vivre sans. Logique.

          Et concernant ta remarque dans un autre message sur les hommes homosexuels qui seraient plus actifs que les autres : sans doute beaucoup d'homosexuels sont un peu plus libres sur le plan sexuel car il le faut pour vivre une sexualité jugée "hors-normes", mais tous les homosexuels n'ont pas une vie sexuelle débridée pour autant. Ca, en fait, c'est un bon gros cliché homophobe.

          En fait, je crois que tes messages se résument à ca. Des clichés.

          • Une chose encore : si la virilité enjoint à protéger les femmes, ce n'est pas par idolâtrie envers elles, mais parce qu'elles sont considérées comme une ressource importante pour une communauté du fait de leur rôle dans la reproduction. La protection des femmes, c'est juste une forme de contrôle. Lorsque le berger protège ses moutons, ce n'est pas par respect ou amour pour les moutons, mais parce qu'ils sont à lui, parce qu'ils constituent son capital.

    • Je pense que tu vas chercher trop loin. Dans une société patriarcale l'homme est considéré supérieur à la femme. C'est aussi pourquoi une femme qui s'habille en homme ne pose aucun problème (ou peu, le pantalon pour la femme est aisément accepté aujourd'hui (il me semble)) et qu'un homme habillé en femme prend de sacrés risques (insulte, violence etc.). Tout simplement parce que homme qui s'habille en femme = se dégrade.
      De la même manière, dans cette société, le sexe est utilisé comme moyen de domination, l'homme "actif" et la femme "passive", le supérieur et l'inférieur, le dominant et la dominée. Du fait que l'homosexualité pose un homme en passif (d'où la célèbre question "qui fait la femme ?") dégrade l'homme. Il est donc moins qu'un homme, d'où la violence qui se fait à son égard. Ajoutons à ça que l'image patriarcale est celle d'un individu qui veut constamment coucher avec tout partenaire potentiel, l'homosexuel attaque donc la virilité de l'homme en le présentant comme objet de convoitise d'un homme, et donc comme une dégradation de l'homme hétéro.

      De ce fait, homophobie et sexisme se retrouvent tout deux causés, et sans mille détours, par le lien hiérarchique imaginé entre la femme et l'homme.

      • >Dans une société patriarcale l'homme est considéré supérieur à la femme.

        C'est pour ça que les hommes ont toujours préféré envoyer les femmes en première ligne plutôt que de sacrifier des hommes de meilleure valeur.
        Oh attends, c'est complètement l'inverse.

        >C'est aussi pourquoi une femme qui s'habille en homme ne pose aucun problème

        Absolument. Une femme a le droit de s'habiller comme il lui sied. Il n'en a pas toujours été ainsi cependant. Pendant très longtemps les habits des femmes étaient particulièrement contraignants, justement pour rendre les femmes dépendantes de la protection des hommes. Un effet pervers de tout ce système, comme le pompier pyromane accroc à la reconnaissance et au statut de héros, l'homme garde-du-corps qui vénère la femme se doit de préserver l'existence d'une menace pour ne pas être obsolète.
        Remarquons que certains habits de femme sont toujours beaucoup plus contraignants que ceux des hommes. On a du mal à imaginer une femme en talons courir pour écarter un piéton d'une voiture par exemple.

        >De la même manière, dans cette société, le sexe est utilisé comme moyen de domination

        Le sexe est recherché par les deux sexes il me semble. Le rapport de pouvoir qui s'instaure est plutôt en faveur de la femme, en dehors des agressions sexuelles.
        Il est plus facile pour une femme de se faire rémunérer pour des services sexuels par des hommes que pour un homme de se faire rémunérer pour des services sexuels par des femmes. Tous les sites de rencontre ont une abondance d'hommes prêt à fournir du sexe à volonté à des femmes qui le plus souvent cherchent plus qu'un rapport physique.
        Il y a de nombreux évènements de nuit pour lesquels seuls les hommes payent pour l'entrée, dans l'espoir que suffisamment de femmes participent pour faciliter les rencontres pour ces messieurs.
        Tout cela me semble indiquer assez clairement que dans une société relativement pacifique, la majorité des femmes décide de quand un rapport sexuel se produit, tandis que la majorité des hommes passe un certain temps et dépense un certain nombre de ressources en attendant le bon vouloir des femmes.

        > Du fait que l'homosexualité pose un homme en passif (d'où la célèbre question "qui fait la femme ?") dégrade l'homme.

        Etre passif sexuellement est un privilège en soi. Si on compare l'abstinence involontaire au chômage, la personne passive sexuellement est une personne que de nombreux cabinets de recrutement contactent tous les jours pour un entretien d'embauche, tandis que la personne active sexuellement est un chômeur forcé d'envoyer des centaines de CV avant d'espérer la moindre réponse d'un employeur.
        La seule différence entre les deux est l'efficacité de la stratégie. Une personne passive sexuellement qui n'obtient pas ce qu'elle veut deviendra active, elle sera forcée de prendre l'initiative de la séduction.
        La passivité et l'initiative sexuelle chez les hétérosexuels ne suivent pas strictement les lignes du sexe, et peuvent évoluer au cours de la vie d'un individu.

        >Ajoutons à ça que l'image patriarcale est celle d'un individu qui veut constamment coucher avec tout partenaire potentiel, l'homosexuel attaque donc la virilité de l'homme en le présentant comme objet de convoitise d'un homme, et donc comme une dégradation de l'homme hétéro.

        Ce qui est intéressant c'est que les hommes homosexuels ont une sexualité bien plus importante que les hommes hétérosexuels. Selon votre «image patriarcale», ils sont donc bien plus virils que les hommes hétérosexuels. [Il serait plus juste de considérer comme je l'ai déjà dit que la virilité consiste à se sacrifier pour les femmes et la société, ce qui désignerait les hommes homosexuels comme les moins virils puisque moins susceptibles de ce sacrifice, étant donné qu'ils ne forment pas de famille avec les femmes.]

        Les couples lesbiens étant, rappelons-le, les moins actifs sur le plan sexuel, un peu comme si l'activité sexuelle était liée spécifiquement au sexe...
        Peut-être l'homophobie est-elle l'expression d'une frustration sexuelle chez les hommes hétérosexuels, qui jalouseraient la sexualité homosexuelle épanouie, sans les contraintes imposées par l'hétérosexualité.
        D'où le cliché de l'homophobe lui-même homosexuel refoulé, torturé entre deux contradictions, l'injonction sociétal de se conformer au plan hétérosexuel, au sacrifice pour la femme et la société, et son désir sexuel.
        Nier son identité sexuelle mène à un manque de confiance en soi, à de la culpabilité, qui empêchent la virilité de s'exprimer, mais c'est en soi un sacrifice, au conformisme sociétal, à l'ordre hétérosexuel des hommes protégeant les femmes. La virilité pervertie par ce conformisme sociétal mène ainsi à une homophobie, à un rejet de ceux qui s'écartent du conformisme, même si ceux-ci sont parfaitement virils, car confiants en eux-mêmes et en leur capacité à protéger les autres, même si la famille qu'ils protègent comporte plus d'hommes que les autres.

        La virilité des hommes peut donc poser des problèmes avec certaines des injonctions auxquelles les hommes sont exposées. Il ne semble pas évident de s'en débarrasser, le désir de protéger les enfants et les femmes paraissant avoir des racines très profondes et anciennes.
        Cependant on peut espérer diminuer les pressions sur les hommes, par exemple en arrêtant de représenter systématiquement les femmes comme les victimes les plus importantes, comme par exemple dans cette citation d'Hillary Clinton: <>, ou dans des exemples de politique récents, la grande cause 2010 de <>, les autres personnes n'étant apparemment pas assez importantes pour avoir une telle priorité, bien que les hommes aient plus de chance d'être victimes de crime violent que les femmes...
        Ainsi qu'actuellement, le ministère des droits des femmes, qui nécessitent apparemment des efforts plus importants que le reste de la population. Sans rentrer dans les inégalités de financement sur la santé destiné aux hommes ou aux femmes...

        On pourrait aussi éventuellement envisager de minimiser la représentation idéalisée de la relation et de la famille hétérosexuelle, qui mène sans doute à des espérances disproportionnées chez les hommes, surtout avec les taux actuels de divorce et de séparation des pères de leur enfants.
        Cela s'accompagnerait d'une diminution voir une suppression des aides associées à la famille, comme les allocations familiales, qui sont en soi une subvention du modèle hétérosexuel par l'ensemble de la société, de sorte que même les personnes seules en viennent à payer pour le choix de famille hétérosexuelle des autres.
        Bien sûr ça ne cadre pas avec le modèle nataliste et de socialisation des retraites et des dépenses de santé, mais il s'agirait d'une révolution en soi, une vraie révolution sexuelle pour le coup.
        Cela permettrait également d'arrêter de faire supporter par des hommes les frais de santé et de retraite des femmes (à l'espérance de vie plus longue), notamment celles qui ont des enfants, si ceux-ci n'ont pas choisi (ou n'ont pas eu la possibilité) de former une famille hétérosexuelle.
        La fin de la solidarité imposée donnerait ainsi un coup d'arrêt au sacrifice économique de l'ensemble des citoyens au bénéfice d'une majorité de femmes.

  13. J'applaudis Bob : un tel martelage de clichés absurdes sans aucune remise en question(on sent bien l'envie de dire "tout va très bien tant que vous ne franchissez pas la ligne, haha, cherchez pas les emmerdes et tout ira bien, z'avez déjà le droit de vote et quelques vagues lois inutiles et quasi-inapliquées, nous bavez pas dans les rouleaux"), c'est...admirable quelque part.
    Débile, Absurde et Inutile mais admirable.

    • >Débile, Absurde et Inutile mais admirable.
      Merci.
      >"tout va très bien tant que vous ne franchissez pas la ligne, haha, cherchez pas les emmerdes et tout ira bien, z'avez déjà le droit de vote et quelques vagues lois inutiles et quasi-inapliquées, nous bavez pas dans les rouleaux"
      Où avez-vous lu ça ?
      Je ne suis pas opposé à l'égalité, bien au contraire.
      Je suis pour l'égalité non seulement dans les rues, les bureaux, les universités, les conseils d'administration et les ministères mais aussi dans les égouts, les prisons, sur les chantiers, les champs de bataille, lors des révolutions et des catastrophes naturelles.

  14. Il existe une belle réponse à votre dernière question:
    "Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
    Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
    Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
    Sans un geste et sans un soupir ;
    Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
    Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
    Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
    Pourtant lutter et te défendre ;

    Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
    Travesties par des gueux pour exciter des sots,
    Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
    Sans mentir toi-même d'un mot ;
    Si tu peux rester digne en étant populaire,
    Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
    Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
    Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

    Si tu sais méditer, observer et connaître,
    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
    Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
    Penser sans n'être que penseur ;
    Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
    Si tu sais être brave et jamais imprudent,
    Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
    Sans être moral et pédant ;

    Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
    Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
    Si tu peux conserver ton courage et ta tête
    Quand tous les autres les perdront,
    Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
    Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
    Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
    Tu seras un homme mon fils !"

Désolé, les commentaire sont désactivés pour l'instant.