Avr 202013
 

Des mouvements d'opposants au mariage pour tous, naissent de curieuses théories à propos du genre, surnommé "théorie du gender". Autant je peux comprendre certaines divergences idéologiques, autant j'ai le plus grand mal à admettre qu'on nie la réalité d'un concept.

Prenons un autre terme : le capitalisme. On peut donner différentes définitions au capitalisme. On peut considérer qu'il faudrait qu'il change, dans un sens ou dans l'autre, ou qu'il demeure tel qu'il est, au contraire. Pourtant personne n'ira jamais dire que "le capitalisme n'existe pas c'est un mot inventé par un lobby qui veut détruire la société".
Nous allons donc voir qu'il en est de même pour le genre. Nous l'aborderons par un prisme historique (nous aurions pu l'aborder par un prisme sociologique ou ethnologique) et je m'appuierai essentiellement sur les 3 tomes d'Histoire de la virilité sous la direction de Courtine, Corbin et Vigarello.

Vous y trouvez en page 191 du tome 1 de l'édition Seuil cette phrase "en transposant la formule de Simone de Beauvoir, un homme n'est pas né homme, il le devient, la virilité n’apparaît pas comme un effet commandé par le corps. Il s'agit plutôt d'une construction sociale et d'un phénomène psychologique, lesquelles donnent, l'un et l'autre, accès à la virilité."

Qu'est ce que le genre ?

C'est la façon dont une société éduque les hommes et les femmes qui la composent pour qu'ils deviennent, justement, des hommes et des femmes.
Je comprends tout à fait que pour certains d'entre vous les 3 tomes d'Histoire de la virilité de 500 pages chacun auraient pu se remplacer par une phrase de type "un homme a un pénis" mais nous allons voir ici que nous parlons culture et pas nature.
Si les hommes dont nous allons parler avaient en effet généralement un pénis, tous n'ont pas été éduqués de la même façon pour devenir des hommes. Tous ont du obéir à des règles qui vont changer avec le temps, les lieux et les époques et c'est ce qu'on appelle le genre.

(source : http://jpdubs.hautetfort.com/archive/2010/08/05/le-kouros.html)


Ainsi à Sparte, la cité décide, chez les nouveaux nés mâles, qui doit vivre ou mourir selon la constitution robuste ou non de l'enfant. Entre 7 et 12 ans on leur rase la tête, on les oblige à rester nus et sans chaussure pour s'endurcir ; on cherche ainsi à renforcer l'esprit de compétition et de solidarité. L'important est d'être vaillant, courageux, combattant. L'éducation fonctionne énormément sur la coercition, le fait de brimer toute liberté individuelle, de nier tout intellect. Vient ensuite un rite de passage (entre l'enfance et l'âge adulte) qui fait passer d'une virilité potentielle à une virilité assumée. On peut le traduire en 3 phases ; marginalisation, inversion, réintégration. Les jeunes sont d'abord rejetés de la ville, ils doivent vivre en volant et en chassant (par la ruse et pas par la force), ils doit avoir des  rapports sexuel avec son amant dans lequel ils sont pénétrés. Une fois ces périodes écoulées ils sont réintégrés à la cité. On retrouvera également chez Socrate, cette idée de la pénétration afin de devenir un homme et d'accéder ainsi à la virilité. La beauté masculine (bronzé, musclé et non épilé) est très importante et exaltée car elle est le symbole d'autres qualités. En revanche les statues, toujours très musclées, présentent de très petits sexes, ce que doit posséder un homme de bien (au contraire du satyre de comédie).

Ce passage est obligatoire pour devenir un mâle et vous constaterez donc de vous même que le passage à l'état d'homme en France en 2013 a quelque peu évolué. Si donc, les hommes grecs avaient également un pénis, tout comme les hommes de 2013, ils sont devenus hommes d'une manière fort différente de la nôtre.
Dés cette période, certains s'inquiètent génération après génération d'une dégénérescence de la virilité qui se perdrait, serait plus faible.

La virilité chez les Barbares comparée à celles des romains est très différente.
Chez les barbares on est poilu. On est guerrier tout au long de sa vie alors que la virilité romaine autorise à ce que les hommes âgés arrêtent de combattre. La virilité barbare n'oblige pas, comme chez les romains à avoir une vie amoureuse tumultueuse plein de partenaires ; au contraire on encourage la chasteté et la continence. Enfin la virilité barbare méprise le travail et la richesse, qui ne s'acquiert que par la conquête.

Au moyen âge, la construction de la virilité passe davantage par le cheval, l'armure, la lance que par la sexualité. On constate donc une nouvelle évolution avec l'apparition de nouvelles armes ; l'importance du sang. On est un homme quand on meurt en saignant, avec le plus de plaies possibles. on voit ainsi dans La chanson de Roland, des hommes avec le ventre ouvert qui remettent leurs entrailles en place pour s'élancer dans la bataille une dernière fois. Le nouveau type d'armes qui inflige des blessures importantes modifie la façon dont doit mourir un homme ; le plus blessé possible, saignant énormément. La sexualité reste tout de même importante pour la construction de la virilité (même si elle a profondément changé depuis l'époque grecque et romaine avec l'avènement du catholicisme et l'interdiction de la sodomie) ;  ce qui était interdit chez les barbares (viol, rapt) constitue un passage dans la virilité au moyen âge. La sexualité se passe par la masturbation, les bordels mais également le viol.


"Godefroy de Bouillon tuant un ours" in Sébastien Mamerot, 1475
(source : http://www.flickr.com/photos/renzodionigi/4042290220/sizes/m/in/photostream/ )

A l'époque moderne (à partir du XVIeme siècle), il ne s'agit plus d'être uniquement un guerrier, la "délicatesse", la courtoisie,  l'étiquette deviennent part entière du devenir homme. On vante les formations militaires accompagnées d'études de lettres, de musique et de chorégraphie.

Comme en 2013, certains s'inquiètent de cette évolution de la virilité. je cite" l'affinement des mœurs ne serait qu'effémination : oubli des vieilles forces indiscutées. Le récit du sieur d'Embry, Thomas Arthus, en 1606, est le meilleur témoin de ces inquiétudes persistantes ; mise en scène luxuriante identifiant la cour de la fin du XVIeme siècle à une "île" dont habitants ne seraient autre qu'"hermaphrodites". Ensemble de traits physiques détaillés, diversifiés, où les hommes inverseraient systématiquement l'apparence au viril ; "suaves odeurs" pour parfumer les lieux, "vif-argent" pour "clarifier le teint", "chaufferettes pour "friser les cheveux" . Vous constatez que déjà l'évolution du genre, du masculin inquiétait.
Montaigne, tout en décriant le duel, s'inquiétait de ce nouveau type de virilité et parle des armes nouvelles comme des armes de femme.

L'épée moderne elle même devient inquiétude et symboliserait cette perte de virilité. On embroche et on ne sabre plus. On donne un coup d'estoc plutôt que de taille. On est davantage adroit qu'habile ; moins viril donc pour certains.

Combat opposant le chevalier Palamede et Artus (ou Arthur) le petit, miniature tirée du Roman de Tristan, Maitre Charlkes du Maine, 1450-1460.
(source : http://www.artelista.com/en/great-masters/artwork/9220215187361001-combat-opposant-le-chevalier-palamede-et-artus-ou-arthur-le-petit-tiree-du-manuscrit-le-roman-de-tristan-attibue-au-maitre-charlkes-du-maine-1450-1460.html)

Constatons dans cette lettre de Gargantua à Pantagruel que si la nature existe, l'importance est la transmission et comment l'on enseigne à un enfant comment devenir un homme.

L'on s'éloigne de la violence du Moyen-âge comme en témoigne ce portrait de Charles-Quint par le Titien qui incarne, par ses attributs une nouvelle virilité.

Portrait équestre de Charles Quint à Mühlberg, Le Titien, 1548.
(source :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Quint_%C3%A0_cheval_%C3%A0_M%C3%BChlberg)

Nait encore un nouveau type de virilité avec Louis XIV ; le roi doit être fort, le bras armé de l'Eglise sans lui être dévoué, il doit avoir de nombreuses maîtresses. Devenu chauve en 1658, le roi repopularisa la perruque lancée par Louis XIII ; personne ne devra en porter une plus fournie et longue que lui puisque symbole de son pouvoir. Il était interdit de porter une épée devant le roi ; la perruque devint donc symbole de virilité et de force masculines. Le pouvoir devient d'ailleurs le symbole de la virilité et c'st pourquoi l'on voit Louis XIV poser de la façon suivante avec des atours apparaissant beaucoup moins virils que ceux de Charles-Quint. La virilité n'est plus guerrière elle est civile, d'état.

Comme à l'époque grecque, la beauté est importante car symbole de valeurs morales et le roi se fait peindre avec un teint clair (alors qu'il avait le teint bronzé), le visage vierge de toute cicatrice (il avait eu la petite vérole) avec le nez droit et un menton pointu.


(Louis XIV par Hyacinthe Rigaud
(source : http://blog.ciretrudon.com/2011/10/16/synesthesie-roi-soleil/ )

Constatez la profonde évolution de la représentation de la virilité entre Louis XIV et Charles-Quint. Louis XIV n'a plus besoin de s'incarner en guerrier, dans uns posture agressivité. Il lui suffit d'incarner l'état y compris dans des atours beaucoup moins virils que ceux de Charles-Quint. Au 17eme siècle, la virilité n'a plus besoin de s'incarner à travers les armes. Rappelons qu'au moment où ce tableau a été réalisé, Louis XIV était quasi impotent, obèse, affligé de maladies diverses et variées.

Le XVIIIeme siècle correspond à la première véritable interrogation sur la virilité où l'on commence à remettre en cause sa toute puissance et sa domination absolue sur les enfants (pater familias) et sur les femmes.

Le XIXeme siècle est ce que Corbin qualifie de virilité absolue. Si, jusqu'à l'âge de deux ans, filles et garçons sont vêtus de la même façon (robes longues blanches), très tôt on éduque durement les garçons.  La sexualité ne doit avoir aucune place chez l'adolescent ; certains conseillent de leur faire porter des vêtements très amples, voire des jupes afin qu'ils ne frottent pas sur leur sexe. On doit les surveiller au lever et au coucher et suffisamment les épuiser la journée afin qu'ils ne s'adonnent pas à ce qui les empêcheraient d'accéder à la virilité ; l'onanisme. la disciplines dans les pensionnats est extrêmement dure. On constate au XIXeme l'importance des lieux pour hommes ; l'estaminet, le bordel, la caserne, le pensionnat où l'on mesure sa virilité face aux autres. Le 19eme marquera la virilité de deux facteurs ; combattre et entreprendre.


Charles Crès, L'Inspection générale des exercices physiques au Prytanée, 1888
(source : http://www.riha-journal.org/articles/2012/galleries-2012/images-neo-impressionism/cres-linspection-generale/image_view_fullscreen)

Vous constaterez que la virilité a profondément évolué au cours des siècles et que l'on n'est plus un homme parce qu'on meurt sur le champ de bataille, lardé de coups d'épée. La virilité ne s'incarne plus par la violence comme cela a pu être le cas au moyen-âge. Ceci constitue donc le genre.

 

Share

  33 réponses sur “Le genre étudié par le prisme historique : la virilité”

  1. [...] < Féminisme < Égalitarisme < myroie Get flash to fully experience Pearltrees Le genre étudié par le prisme historique : la virilité Des mouvements d’opposants au mariage pour tous, naissent de curieuses théories à propos du [...]

  2. Merci pour cet article qui illustre de façon assez limpide le concept.

    J'ai juste deux questions:

    - Par le terme de "barbare", tu parles d'un ou de certains peuples en particulier ou de la vision qu'avaient les romains de tous les autres peuples?

    - Prévois-tu un article similaire pour l'évolution du concept de féminité?

    • manuel ; non je parle d'eux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Invasions_barbares (donc un ensemble de peuples).
      je ne pense pas faire un article sur la féminité pour plusieurs raisons :
      - j'utilise surtout cet article pour montrer que le genre existe, je crois que c'est chose faite
      - c'est beaucoup de travail (enfin pour quelqu'un qui est habituée à rédiger des billets colériques sur un coin de table en dix mn :)) et ce genre de billet est malheureusement très peu lu

  3. Ok, mais ton exposé, très bien, bien que parfois inexact, sans vouloir t'offenser, présente un gros défaut: tu ne parles que des classes dirigeantes, nobles et aristocrates, mis à part un passage sur les "barbares" que j'aimerais bien que tu précises(les barbares est une dénomination grecque et ne regroupe pas une culture précise).
    Et la vie du paysan français, elle est soumise à ces modes ou a-t-elle été stable pendant des siècles?
    Tu ne peux pas tirer des conclusions, en plus, d'un exposé qui oublie le reste des cultures mondiales

    • Rosaelle ; je ne dis pas que la virilité vient du grec. je dis qu'il y a une "facon d'être homme" à toutes les époques qu'on appelle virilité pour plus de commodité. même si virilité vient de vir cela ne veut pas dire que ce concept ne signifie rien chez d'autres peuples. Je pourrais parler de virilité chez les inuits, ca ne serait pas un problème, même si leurs ancêtres ont peu rencontré les romains.
      En histoire, on appelle encore les barbares ces peuples ci : http://fr.wikipedia.org/wiki/Invasions_barbares tu le trouveras dans quasi tous les bouquins d'histoire, même s'il y a effectivement débat.
      ainsi vous retrouverez ce terme chez Duby et donc dans Histoire de la virilité. Ce terme désigne donc l'ensemble des peuples essentiellement germaniques qui arrive dans l'empire romain d'occident et qui sont ici considérés comme barbares car peu christianisés et païens pour la plupart.
      (au passage les romains avaient repris le terme de barbare depuis bien longtemps).

      j'avais mis une phrase sur mes omissions , je l'ai enlevée je n'aurais pas du. il faut comprendre que je fais ici surtout un résumé du bouquin qui ne parle pas de toutes les classes sociales.

      1. chez Aristote les esclaves n'ont pas de genre. seuls les citoyens et les citoyennes en ont un. (parce que c'est lié à une vision politique). par exemple on peut le voir à travers le prisme de la sexualité. seul le jeune homme citoyen (pas encore homme donc) , la femme et l'esclave quel que soit son sexe peut être pénétré. si l'esclave avait un statut d'homme, il ne pourrait plus l'être.
      2. j'aurais tendance à dire, à vue de nez que les classe sociales (serves, paysannes etc) doivent être un peu dans le même modèle ; leur genre n'a pas d'importance même si leurs représentations picturales montrent qq chose de proche de l'animalité, une virilité qui devait être brute, violente. dans Histoire de virilité, on commence à évoquer les autres classes (église, paysannerie) à partir du 18eme je crois. Je pense qu'il est plus compliqué d'étudier l'acquisition de la virilité dans ces classes là car elle n'étaient pas éduquées pour devenir une personne socialement et politiquement. leur seule étude serait via les représentations picturales qui ne nous diraient rien d'autre que les préjugés que d'autres classes ont sur eux.

      "Tu ne peux pas tirer des conclusions, en plus, d’un exposé qui oublie le reste des cultures mondiales"
      Je n'oublie rien du tout je résume un livre qui en effet parle des cultures européennes. tu comprendras, pour des raisons évidentes, que je n'allais pas étudier l'exhaustivité de l'histoire des peuples mondiaux à travers le monde, pour prouver que le genre existe.
      donc on va dire que mon exposé prouve que le genre existe en Europe. Il restera à prouver qu'il existe pour le reste du monde.
      je rappelle tout de même qu'il n'y a aucune trace écrite pour certains peuples et qu'il serait extrêmement compliqué d'étudier cela chez eux. J'avais pensé, comme écrit, parler d'ethnologie, parler par ex des baruyas parce que Godelier les a beaucoup étudiés mais il n'y a aucune trace de leur histoire sur une période de plusieurs siècles. on ne peut spéculer là ou il n'y a pas de trace historique. l'histoire de la virilité pourrait être faite pour la Chine et le Japon par ex ; à quelqu'un de s'y atteler. Vigarello ayant deja fait un travail exceptionnel.

  4. Et juste un autre truc: la virilité est un concept qui vient du latin virilis, et non grec.
    Ne prend pas mal ce que je viens de te dire, stp.

  5. très intéressant! merci, j'ai appris plein de choses! mais j'aurais bien aimé que tu t’attardes davantage sur la période louis XV, louis XVI, et la révolution. Comme le disait une de mes prof de socio, pendant la révolution on interdit aux femmes de tenir salon, et alors que les femmes agées et ménopausées exerçaient souvent une fonction de "chef de communauté", de "maire" -fonction obtenue par vote- dans les campagnes, elles n'ont plus cette possibilité après la révolution. Donc, grand changement dans l'expression des genres, puisque reprise de davantage de pouvoir -intellectuel et politique- par les hommes.

  6. Moi aussi je trouve étranges certaines affirmations de l'article :

    - je ne pense pas que la chanson de Rolland reflète la réalité sociologique de la "virilité" de l'époque (qui, par ailleurs, ne concerne effectivement que la noblesse) : à ma connaissance les chevaliers mouraient assez peu dans les batailles pour deux raisons : 1) ils avaient des armures protectrices (au contraire de la piétaille qui se faisait massacrer) 2) le but n'était pas de les tuer, mais de les faire prisonniers afin d'obtenir une rançon

    (c'est comme si on disait qu'un film hollywoodien reflète la virilité de l'américain moyen, il y a certainement un rapport mais lointain et déformé)

    - je trouve étrange de voir un modèle de virilité dans l'image de Louis XIV, j'y vois plutôt une figure du pouvoir royal et je ne vois pas trop le rapport avec la virilité (notons qu'il y a aussi eu des reines en Europe)

    • antoine ; il peut y avoir des reines sans que cela infirme l'idée d'un pouvoir royal se devant d'être viril. Nombreuses ont été les femmes - aujourd'hui encore - à adopter une attitude virile pour gouverner car cela était la seule solution possible ; le pouvoir ne pouvant être associé au genre féminin.
      le pouvoir royal se doit d'être viril c'est pourquoi on ne verra jamais Louis XIV tel qu'il est (chauve), pourquoi ses maitresses seront autant exposées, pourquoi il portera une perruque aussi démesurée, pourquoi toutes ses peinture seront loin, très loin de la réalité. s'il incarnait seulement le pouvoir pourquoi ne pas le représenter tel qu'il est ? parce que ce qu'il est ne correspond pas aux canons de la virilité simplement. et le pouvoir en France a tjs été associé à la virilité.
      - je ne sais pas ce que tu appelles "chevalier", un combattant à cheval ? un moine-soldat ?
      - je te rappelle que l'armure en tant que plaques de métal couvrant la plus grande partie du corps n'apparait qu'au 15eme siècle. on est plus auparavant sur de la cotte de mailles et du matellassage qui ne protège contre rien du tout avec quelques plaques légeres.
      http://jeanmichel.rouand.free.fr/chateaux/armes/armure.htm
      c'est bien pour cela que l'armure évolue considérablement.
      je te renvoie à ceci : http://www.economica.fr/chirurgie-de-guerre-le-cas-du-moyen-age-alain-mounier-kuhn,fr,4,9782717852509.cfm études des blessures au moyen-age.
      - tu peux voir aussi les nombreuses blessures infligées lors des tournois.
      - il ne s'agit enfin pas de dire que la chanson de Roland correspond à une réalité (pas plus que Tristan, non on ne conseille pas aux gens d'aller tuer des ours...) mais à un idéal de vie.

      je cite Joinville (vie de saint Louis) "là fut blessé messire Hugues d'Ecot de 3 coups de lance au visage et Messire Raoul et Messire Ferri de Louppy d'un coup de lance entre le deux épaules ; et la plaie était si large que le sang lui sortait du corps comme par la bonde d'un tonneau. Messire Erart de Sivry fut touché d'un coup d'épée en plein visage, si bien que le nez lui tombait sur la lèvre".
      l'important n'est pas qu'ils meurent ou pas, l'important est ici qu'ils saignent et qu'on en témoigne. (bien evidemment n'oublions pas qu'on parle ici en plus de croisades donc ne pas saigner en allant aux croisades aurait quelque chose d'étonnant. je ne me suis pas appesantie là dessus car ca n'est pas le sujet mais la virilité médiévale a tout à voir avec le christianisme er l'image d'un christ souffrant. Si Roland meurt en héros - en martyr - cela n'est pas un hasard non plus.

      Tu sembles davantage parler de l'époque moderne, où justement, j'explique que la virilité traditionnelle est questionnée (et parfois regrettée) puisqu'on doit plus faire preuve d'adresse que de force pour toucher son adversaire. l'icono que j'ai mise est d'ailleurs révélatrice ; les deux combattants semblent danser.

  7. Mais je ne vois pas pourquoi on associerait le fait de camoufler sa calvitie à une recherche de virilité. Les femmes ne cherchent-elles pas, elles aussi, à cacher leur calvitie (quand elles en sont atteintes, c'est-à-dire moins souvent) ? Pourquoi plaquer ce terme de "virilité" sur les représentations du pouvoir ? Oui, un(e) monarque (surtout absolu(e)) doit avoir l'air glorieux, en bonne santé, pas trop décrépi(e), etc.

    "la virilité médiévale a tout à voir avec le christianisme et l’image d’un christ souffrant" :

    Selon quels critères ? Ce qui se disait dans les chansons et les oeuvres ? Ou les idéaux que s'appliquait le commun des mortels (et pas seulement le chevalier partant en croisade) ? C'est là tout le problème AMHA.

    AMHA, à défaut de montrer que le genre existe, ce texte démontre que les ordres existaient au Moyen-Âge 😉

    (je pense honnêtement que pour montrer que le genre existe, il faut *forcément* mettre en comparaison les deux genres pour en exhiber les facteurs de distinction, sinon on n'arrive à rien : or là, tu ne parles que d'un des deux genres - et encore, d'une fraction très minoritaire)

    • antoine ; tu ne vois pas pourquoi, eux le voyaient. tu peux comprendre qu'un meme critère peut s'appliquer à des choses différentes ? les grecs s'épilaient pour être virils. les femmes grecques aussi ; scoop.. ca n'était pas pour paraitre viriles.
      "Oui, un(e) monarque (surtout absolu(e)) doit avoir l’air glorieux, en bonne santé, pas trop décrépi(e), etc."
      non pas forcément.

      "je pense honnêtement que pour montrer que le genre existe, il faut *forcément* mettre en comparaison les deux genres pour en exhiber les facteurs de distinction, "
      les opposants au genre ne nient pas les distinctions entre les sexes. ils nient que la masculinité ou la féminité aient évolué au cours des époques. ils nient le sexe social pour défendre l'iée que tout a toujours été semblable, que le pénis fait l'homme. je leur montre que non.

      "Selon quels critères ? Ce qui se disait dans les chansons et les oeuvres ?"
      euh.. qu' appelles tu une chanson et une oeuvre ? selon quels critères ? parce qu'une période aussi marquée par le christianisme avec des moments au cours des siècles ou l'on appuie sur le Jésus homme, ne peut avoir omis ans la construction de la virilité l'image du christ souffrant. ca serait incohérent.
      tu as conscience qu'on parle ici de structures sociales inconscientes et qu'on n'a pas de manuel "comment devenir un homme" ?

      ce que j'aime chez les commentateurs comme toi c'est quand je m'enquiquine à faire des recherches pour toi et que tu rembraies sur autre chose, comme si tout était normal. je passe un temps important à t'expliquer en quoi ton histoire d'armure ne tient pas la route, je te sors des sources et pan tu pars sur un autre sujet. tu sais que tu peux aussi faire tes propres recherches ? (voire même me remercier de la peine prise, oui je rêve tout debout).

  8. [...] Le genre étudié par le prisme historique : la virilité La fabrique du « masculin » À intervalle régulier, quelques observateurs pressés des médias pronostiquent l’émergence d’une « nouvelle presse masculine », rompant avec l’imaginaire machiste qui préside de longue date aux choix éditoriaux des magazines prétendant s’adresser aux hommes, satisfaire leurs aspirations spécifiques et répondre aux questions qu’ils se posent. Qu’en est-il, si l’on prend la peine de consulter et de lire attentivement les titres qui composent cette presse ? Disons-le d’emblée : à y regarder de près, la prophétie paraît bien illusoire. Hotline Miami and America’s narrative of masculinity and violence - Laser Orgy Why are there so few female mass murderers he emerging profile of Adam Lanza, the suspected shooter in the school massacre in Newtown, Conn., is depressingly familiar. [...]

  9. Antoine: il est difficile de comprendre les structures et les mécanismes de la pensée populaire médiévale; par la force des choses, comme l'a dit l'auteur plus haut je crois, on connaît mieux les moeurs des élites. Je vous conseille néanmoins de lire des fabliaux, ils vous donneront= un aperçu de ce que c'est que d'être un homme dans la mentalité populaire médiévale (je recommande ces saines et rigolotes lectures à tout le monde, d'ailleurs). J'ai eu l'occasion d'en étudier quelques-un dans le cadre d'un séminaire de Master et ils en apprennent beaucoup, par des voies détournées, sur les moeurs de l'époque.

    Pour avoir une idée de ce qu'est un homme au Moyen Age, il faudrait se tourner vers les traités d'éducation, comme celui de Vincent de Beauvais pour Louis IX, "De educatione filiorum nobilium" (De l'éducation des enfants nobles).

    Ceci étant dit, bravo à l'auteure pour l'article et pour sa patience envers les commentateurs.
    Le sujet m'intéresse personnellement beaucoup (mais comme je suis une médiéviste bornée, je m'arrête aux limites de ma période chérie) et si vous le désirez, je ne manquerai pas de vous communiquer des sources intéressantes si j'en trouve.

  10. Louis XIV apparaît parfois en cuirasse sur des scènes de batailles. Cependant, il ne combat pas lui-même : il dirige. La virilité, dans son cas, ce n'est pas d'aller se battre corps à corps et finir amoché, c'est pouvoir ordonner à des milliers d'autres hommes de se battre pour lui — comme le mot "empereur" qui vient de "imperator", celui qui ordonne. Cela se voit d'ailleurs bien dans la façon dont on le représente à l'âge mûr : hautain et donnant des ordres à ses subalternes.

    C'est donc exactement ce que dit Valérie : la virilité du roi émane de la puissance de l'État.

  11. Au sujet de l'enfance :

    De nos jours, il semble important pour certains de bien différencier les garçons et les filles dès le plus jeune âge : ainsi on insistera pour ne pas reprendre des habits roses pour un bébé garçon. Ensuite, on imposera aux filles des chaussures roses, rouge et/ou à fleurs, tandis que les garçons auront du bleu ou du brun. Et ne parlons pas des jouets...

    cf http://david.monniaux.free.fr/dotclear/index.php/post/2013/04/20/Des-fois-que-l-on-confonde%C2%A0!

    Je ne suis pas historien et j'ai peur de dire des bêtises, mais il me semble qu'au 16-17-18e siècles, dans les familles riches, on habillait de robes aussi bien garçons que filles en bas âge, et que dans les deux cas on confiait leur éducation à des femmes (témoin Louis XIII, confié à des nourrices puis à Mme de Montglas, ou encore les bâtards de Louis XIV, confiés à Françoise d'Aubigné, future marquise de Maintenon). Ce n'est qu'ultérieurement, à l'« âge de raison », que l'on passait à des précepteurs hommes pour les garçons.

    Autrement dit, notre époque qui se veut plus égalitaire concernant les adultes applique plus de distinctions entre garçons et filles en bas âge que l'Ancien régime... 🙂

  12. [...] Le genre étudié par le prisme historique : la virilité Des mouvements d’opposants au mariage pour tous, naissent de curieuses théories à propos du genre, surnommé « theorie du gender ». Autant je peux comprendre certaines divergences idéologiques, autant j’ai le plus grand mal à admettre qu’on nie la réalité d’un concept. Prenons un autre terme : le capitalisme. On peut donner différentes définitions au capitalisme. On peut considérer qu’il faudrait qu’il change, dans un sens ou dans l’autre, ou qu’il demeure tel qu’il est, au contraire. 2. Membres - EuGeStA Cross-posted at The Huffington Post . Why do women wear high heels? Because men did. Men were the first sex to don the shoe. They were adopted by the European aristocracy of the 1600s as a signal of status. [...]

  13. DM : je crois que c'est le XIXème siècle, siècle trop "moral", siècle de la "réaction" (aux révolutions, à la montée du socialisme, du mouvement ouvrier, etc.) et de l'installation du capitalisme, qui a "figé" la morale sur des conceptions très conservatrices...

  14. [...] Le genre étudié par le prisme historique : la virilité home • contact • blog • fb • twitter to experience pearltrees activate javascript. [...]

  15. Mon Dieu, quel brouet prétentieux. Soit vous nous expliquez que le "masculin" a évolué, ce qui est un truisme. Soit vous niez la nature ("TOUT est culture"), et vous entrez dans un délire à la Butler (l'orthographe en moins). A bientôt !

  16. Billet rapide mais efficace, même pour quelqu'un qui connait bien l'histoire du genre, qui a lu Corbin, Bard, Zancarini-Fournel et d'autres ;-).

    La question est posée pour les cultures sans écriture : il y a des réponses chez Amadou Hampâté Bâ par exemple, qui explique comment fonctionnent les associations de garçons et de filles ; de jeunes hommes et de jeunes femmes, même s'il tend à généraliser souvent abusivement les situations peules des années 1850-1930 à "l'Afrique".
    On doit pouvoir trouver des études circonstanciées sur la Chine, le Japon, l'Inde, la péninsule indochinoise, le Moyen-Orient... mais il est évident que tout ne peut être traité en une oeuvre, même en trois tomes, et encore moins en un article ! 😉

    Je l'ai écrit à plusieurs reprises sur Twitter : marre de ceux qui parlent de "théorie du genre" alors qu'il s'agit d'un concept, d'un outil heuristique, dont se servent nombre de chercheurs qui par ailleurs vont à la messe, votent à droite, etc. Que des députés et certains philosophes et juristes continuent à parler de "théorie du gender" ou "idéologie du gender" me semble relever du même procédé que l'appel récurrent au référendum (inconstitutionnel) ou l'incantation "nous étions des millions". Un renversement conscient de la réalité, sans vergogne.
    Nous devons faire face, hélas, à un adversaire politique qui n'est pas prêt à jouer le jeu démocratique, le débat d'idées fondé sur une honnêteté intellectuel a minima ; mais plutôt une cohorte qui nous prend pour des ennemis, pour des anarchistes qui chercheraient à semer le chaos. Ce sont donc des gens qui ne veulent pas entendre, ni voir. Est-ce un hasard si aucun élu de l'opposition ni aucun membre de la "manif pour tous" n'est allé voir les brillantes auditions des familles aux parents de même sexe ?

  17. [...] Des mouvements d’opposants au mariage pour tous, naissent de curieuses théories à propos du genre, surnommé « théorie du gender ». Autant je peux comprendre certaines divergences idéologiques, autant j’ai le plus grand mal à admettre qu’on nie la réalité d’un concept. Prenons un autre terme : le capitalisme. On peut donner différentes définitions au capitalisme. On peut considérer qu’il faudrait qu’il change, dans un sens ou dans l’autre, ou qu’il demeure tel qu’il est, au contraire. Pourtant personne n’ira jamais dire que « le capitalisme n’existe pas c’est un mot inventé par un lobby qui veut détruire la société ». Nous allons donc voir qu’il en est de même pour le genre. Nous l’aborderons par un prisme historique (nous aurions pu l’aborder par un prisme sociologique ou ethnologique) et je m’appuierai essentiellement sur les 3 tomes d’Histoire de la virilité sous la direction de Courtine, Corbin et Vigarello...  [...]

  18. J'ai l'impression qu'on interprète notre définition actuelle de la virilité en l'appliquant aux autres époques et c'est source de confusion : "bah n'importe quoi il n'est pas viril louis 14 parce qu'il n'est pas musclé". J'entends le terme viril non pas comme notre définition actuelle mais plutôt la façon d'être reconnu en tant qu'homme dominant.
    Et ce qui est symptomatique c'est ce qu'on retient de l'histoire. On retient de Louis 14, un grand chef de guerre autoritaire et séducteur, mais pas que son passe-temps favori était de danser (et à l'époque cela s'apparentait à sautiller à pas chassé), ce qui était une marque de "virilité" à l'époque et qui est complètement oublié dans nos manuels d'histoire actuellement.
    Pendant tout le bas moyen-âge, quand on redécouvert la culture grecque et romaine, on a pris leur définition des barbares rustres et conquérants, des animaux presque, quand un vrai homme était "éduqué" et avait un pouvoir héréditaire se basant sur un système social bien rodé et stable.
    Quand les nationalismes ont commencé à éclore, il a fallu ré-éduquer les masses à devenir de la chair à canon, les barbares ont été revalorisés (d'ailleurs on reste sur une interprétation très biaisé des dits-barbares, les nouvelles études tendent à montrer qu'il y avait parmi eux des peuples très "éduqués" à tout point de vue notamment par rapport au statut des femmes bien plus avancés que dans la "brillante" culture romaine.
    Quand il a fallu rebooster la "virilité" des américains, on a inventé le mythe du cowboy blond et les westerns quand à l'époque ceux-ci étaient en majorité des noirs et des mexicains pauvres et méprisés.

  19. [...] Le genre étudié par le prisme historique : la virilité Des mouvements d’opposants au mariage pour tous, naissent de curieuses théories à propos du genre, surnommé « theorie du gender ». Autant je peux comprendre certaines divergences idéologiques, autant j’ai le plus grand mal à admettre qu’on nie la réalité d’un concept. Prenons un autre terme : le capitalisme. On peut donner différentes définitions au capitalisme. On peut considérer qu’il faudrait qu’il change, dans un sens ou dans l’autre, ou qu’il demeure tel qu’il est, au contraire. Pourtant personne n’ira jamais dire que « le capitalisme n’existe pas c’est un mot inventé par un lobby qui veut détruire la société ». [...]

  20. [...] le genre ? < Le gender expliqué aux catholiques Get flash to fully experience Pearltrees Le genre étudié par le prisme historique : la virilité Des mouvements d’opposants au mariage pour tous, naissent de curieuses théories à propos du [...]

  21. [...] on attend d'un homme d'autres choses. Pourquoi parler de genre ? Parce que la féminité et la masculinité ont évolué au cours des siècles, des lieux et continuent à le [...]

  22. [...] Le genre étudié par le prisme historique : la virilité [...]

  23. [...] On m’a dit, dans le désordre, que je faisais « la promotion de la pédophilie », que j’étais une « sale gouine mal baisée », une « salope de bourgeoise », un « tyran en talons qui oeuvre pour la disparition des hommes », et on m’a rappelé trois fois que ma place était dans la cuisine. Mais comme je ne suis pas du genre rancunier, c’est avec une pensée émue pour toutes ces missives teintés de bienveillance que j’écris ces lignes. Oui, j’ai envie de faire plaisir à tout le monde aujourd’hui, c’est fini les conneries, le genre, l’égalité, tout ça. Le genre étudié par le prisme historique : la virilité. [...]

  24. En tombant sur cet article par hasard remonté en 2014, je l'ai trouvé très intéressant, suffisamment clair et interpellant : même si on a envie de discuter tel détail historique, cela ne change rien au but de l'article.
    Sur la discussion de la virilité selon les classes, j'ai pensé à Bourdieu, qui fait bien une description du "genre masculin" dans la Kabylie agricole. Oui, mais. Il fait en réalité une répartition selon les genres (ce que demandait quelqu'un dans la discussion comme seul utile) en y rajoutant de la symbolique forte connotée au genre : par exmple, eau pour les femmes, feu pour les hommes, etc. Donc oui, il y a une culture genrée dans chaque classe sociale, et on doit pouvoir la décrire pour autant qu'on s'y insère assez pour pouvoir l'approcher par le vécu. (On pourrait dire que Eddy Bellegueule, dans 'Pour en finir avec', aborde un peu ce qu'il reste des rôles parentaux dans les milieux pauvres et exclus.).
    Mais en même temps, je comprends avec l'article de CG les reproches que les féministes ont pu faire à Bourdieu, en voyant ici le travail historique qui est fait sur les changements dans la construction de la culture virile : Bourdieu a essentialisé son analyse comme si elle valait pour toute l'humanité, comme un universel. Paraissant dès lors intangible, invariable. (Il y aurait bien des choses à dire sur ce travail de Bourdieu, sa tonalité, sa posture d'intellectuel dominateur, mais bon).
    Ne pourrait-on dire qu'il y a une structure de domination du masculin dans la plupart des sociétés (patriarcales), octroyant aux hommes des privilèges, avantages et ressources, mais qu'elle est au dessus de la variation historique des apparences du genre viril ?
    Enfin, je reste toujours avec ma question propre : comment le genre est transmis de génération en génération (le truc des injonctions me parait pauvre). On voit dans ce résumé du livre qu'il y avait réellement des rituels de passage.. à la virilité. Et qu'ils ont diverses formes. Et ces rituels, nous le vivons, sont variables suivant les classes aussi. Bien sûr, on a toujours moins de documents sur les classes inférieures... ignorées par les lettrés.
    (Pour étaler ma science -- lecture de G. Duby sur "les jeunes" au Moyen Age : les fils des nobles vassaux partaient vivre leur adolescence séparés de leurs parents, en groupes de jeunes (page, etc.) à la cour du Seigneur chef de clan/patriarche, où ils apprenaient le maniement d'armes, montraient leur bravoure, étaient disponible pour un service guerrier de temps en temps, et se plaçaient ainsi sur le marché matrimonial entièrement régi par le clan, et surtout par le Patriarche. Ce 'service militaire' était bien une formation à la virilité, et une sélection. Pour calmer les excès de compétition, et les mettre à profit pour ses propres objectifs, le pape a inventé les croisades...)

Désolé, les commentaire sont désactivés pour l'instant.