Oct 072013
 

Je regardais hier 7 à 8 avec un reportage consacré au violeur multirécidiviste Sofiane Rasmouk accusé de viol avec violence et tentative d'homicide; Alors que l'une de ses victimes témoignait du viol, la journaliste parla de "douleur irréversible".

Les réactions suite à un viol sont diverses ; beaucoup de victimes se sentent salies, se sentent infiniment mal et ont des envies suicidaires. Si elles sont tout en fait en droit de dire qu'elles pensent ne jamais aller mieux - l'aide psychologique sera là pour les y aider - je ne tolère plus le discours social visant à les enfoncer encore davantage.
Comment entendre alors qu'on va très mal qu'une douleur est irréversible ?
Comment entendre dire qu'on n'ira jamais mieux ?
Quel espoir peut-avoir une victime de viol lorsqu'elle entend ce genre de discours ?

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Sep 232013
 

Cela me parait très curieux de faire des FAQ sur le viol, très violent. "Bonjour aujourd'hui vos questions récurrentes sur le viol". Pourtant je ne vois pas comment aborder autrement mon sujet du jour. Très souvent, je cherche un peu ce que les gens peuvent dire sur la culture du viol et je retombe sur les mêmes questionnements, les mêmes idées reçues, je vais donc essayer ici d'y répondre le plus précisément possible.

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Sep 112013
 

Se développe ces dernières années un business de la drague et de la séduction, que de nombreuses féministes ont dénoncé, tant il colporte des incitations au viol et à l'agression sexuelle. Bien évidemment, les différents sites de "pick up artists" n'ont pas tardé à se désolidariser de celui qui était le plus visé, expliquant qu'ils n'étaient pas du tout comme cela et qu'eux respectaient les femmes.
S'il faut évidemment dénoncer ces sites, qui enseignent aux adolescents des véritables méthodes de manipulations, voire incitent à l'agression sexuelle, il me semble important de constater qu'ils ne contentent de reproduire, d'une façon même pas caricaturale, ce qui existe déjà dans nos sociétés et qui est vendu comme modèle de "séduction à la française".

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Août 142013
 

Lorsqu'une femme est agressée, force est de constater que les réactions sont toujours du même type : elle l'a cherché.

Il est particulièrement stupéfiant de lire les réactions à l'agression d'une femme pour constater que nous ne sommes jamais à notre placez, toujours dans l'erreur, dans le mensonge ou dans l'exagération.

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Juil 242013
 

Je republie ce texte, un peu modifié, qui me semble toujours utile.

Quand on est une femme/fille, très vite on t’explique comment les choses vont se passer.

Si tu sors tard/avec ces mecs/en boite, il va t’arriver "quelque chose". (et tu l’auras un peu cherché puisqu’on t’avait prévenu).

Ce quelque chose est assez simple ; un inconnu va violemment t’écarter les cuisses et te rentrer son pénis dans le vagin. Et toi tu grandis avec cela. Tu grandis avec l’idée que tu vas être violée.

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Juin 282013
 

Causette,

Grâce à toi, aujourd'hui, j'ai appris que j'étais musulmane. Selon toi, il y a un lien direct entre le fait d'être choqué par l'agression sexuelle d'une gamine de 14 ans par sa professeur et la religion musulmane. Comme tu le dis : "dans les familles musulmanes du quartier, où la virginité au moment du mariage a toujours du sens,  une affaire comme celle-là ne passe pas". J'ai bien compris que ta journaliste, Stéphanie Maurice, avait mené une enquête sociologique de terrain pour conclure que le musulman ne saute pas de joie quand il confie sa fille à un prof qui en abuse. Je vais t'apprendre une chose étonnante ; le non-musulman non plus. Chez peu de gens, ces "affaires là" "passent", en fait.

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Juin 112013
 

Nous avons récemment beaucoup parlé de culture du viol et Le nouvel observateur nous fournit ces jours ci de merveilleux exemples de ce qu'elle peut être.

Dans un premier article, analysé par Gaelle-Marie Zimmermann, un homme - on ne tentera pas de le qualifier de journaliste - se masturbe romance la relation pédocriminelle entre une professeure et une enfant de douze ans. L'agression sexuelle devient une relation d'amour racontée avec force détails complaisants.

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Avr 292013
 

C'est encore une fois une histoire tristement banale. Une étudiante Carolyn Luby écrit une lettre à Susan Herbst, présidente de l'université du Connecticut où elle étudie.

Herbst a décidé de refaire faire le logo des équipes sportives pour le rendre plus "powerful" et "agressive".  Luby rappelle toutes les histoires d'agression (sexuelle ou pas) dans lesquelles sont impliqués des membres des équipes sportives. Elle souligne qu'il aurait peut-être été plus important de signaler que le sentiment d'impunité ne devait pas exister pour les mauvais comportements et de lancer des programmes pour diminuer la violence contre les femmes.
Bref elle ne dit rien de très très violent, me semble-t-il. Et si on n'est pas d'accord, il suffit de contre-argumenter.

Comment est ce traduit dans certains journaux ?
"Une étudiante dit qu'un logo promeut la culture du viol".
Même chose ici.

Jusque là admettons encore, on peut se dire que les journalistes sont tout heureux de faire du buzz à bas prix même si elle n'a jamais dit cela.
On s'attend donc à l'habituel "les féministes n'ont-elles rien d'autre à foutre".

Sauf que non.

Depuis  Luby reçoit des menaces et les propos à son encontre sont éloquents.

"i would love to cum all over her face. fuckin cunt.... in solidarity"'
"would definitly sexually assault her."
"i bet i could fit my cock and both balls in her mouth."
"As a UConn alum I gotta say this girl has something here, and that something is a stick up her ass and I want to remove it with my teeth"
"She should be in the center of a bukkake fest...participants being every college mascot"

Tous extraits de ce site.

Le problème n'est pas ici de juger ou non la pertinence de la lettre de Luby. Le problème est de deux ordres :
- l'impunité dont bénéficie apparemment les sportifs en milieu scolaire et estudiantin. Existe-t-elle ? Visiblement le débat fait rage aux Etats-Unis.
- le fait qu'une femme écrive une lettre de protestation subisse immédiatement des menaces et des prétendues plaisanteries sur son possible viol.

Bien évidemment les menaces ne sont pas restées virtuelles (et même si cela l'était resté, il va falloir admettre et comprendre que menacer quelqu'un - même sous couvert de plaisanterie - n'est pas tolérable) et elle a également été insultée sur le campus. Lorsqu'elle s'est rendue dans les locaux de la police du campus, celle ci lui a dit de rien pouvoir faire, que les menaces virtuelles n'étaient pas du même ordre que des menaces IRL et que l'anonymat compliquait tout. Elle lui a également conseillé de faire profil bas (mais comment donc). La police qui demande à une victime de faire profil bas.

On peut admettre et comprendre que les athlètes se soient sentis attaqués par cette lettre. On peut même comprendre qu'ils se défendent avec vigueur.
Mais comment peut-on admettre des menaces de viol ? Comment peut-on admettre qu'une étudiante ne se sente pas en sécurité sur son campus, soit insultée et ne reçoive aucune aide ?

Demande est faite donc à la présidente d'assurer la sécurité de Luby et de faire un discours public condamnant la violence sexiste.

It just reinforced the rape culture that I knew existed. Those comments that people made that I was attacking athletes, all of that was proven wrong by those comments,” she said. “It was appalling to see people angry enough to actually make those comments to me.”

Si nous sommes tous et toutes contre le viol, comment se fait-il que la première chose qui viennent à l'idée de certains quand il s'agit de faire taire une femme est de la menacer de viol ?

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Avr 152013
 

A l'été 2012, deux stars de l'équipe de football de Steubenville aux Etats-Unis violent une jeune fille en plein coma éthylique. Le viol a été filmé et transmis sur les réseaux sociaux et commenté en temps réel.  Un garçon présent sur la video pourrait être poursuivi pour non dénonciation de crime. Sur la video, la victime est décrite comme une morte qu'on viole et sur laquelle on urine. Les deux violeurs  ont été jugés en mars et condamné l'un à un an de prison, l'autre à deux. Une nouvelle enquête pourrait avoir lieu pour établir quelles autres personne pourraient éventuellement être poursuivies. Suite à sa plainte et au procès, la victime a été insultée sur tous les réseaux sociaux. Une journaliste de CNN a fait un plaidoyer larmoyant sur la vie des jeunes violeurs, gâchée.

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Mar 202013
 

A Steubenville, une jeune fille a été violée. Plus exactement, après qu'elle soit en plein coma éthylique, elle a été transportée de lieu en lieu par deux adolescents rigolards, violée et filmée, sous le regard d'autres personnes.  Des photos et videos ont été publiées sur les réseaux sociaux dont certaines plaisantant sur ce viol. Certains ont même twitté la scène en direct avec le hashtag #rape.
Viol, films et rigolade.
Le 18 mars l'un a été condamné à un an de prison, l'autre à deux ans. Le même jour deux adolescentes étaient arrêtées pour avoir menacé de mort la victime sur Twitter.
Laurie Penny déclare que "Steubenville is rape culture's Abu Ghraib moment. It’s the moment when America and the world are being forced, despite ourselves, to confront the real human horror of the rapes and sexual assaults that take place in their thousands every day in our communities."

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