Mai 312019
 

Selon l'enquête Virage, dans les douze mois précédant l'enquête, 580 000 femmes et 197 000 hommes âgé-e-s de 20 à 69 ans vivant en France métropolitaine déclarent avoir subi des violences sexuelles.

Que disent faire les femmes pour tenter d'échapper à ces violences sexuelles ?
- ne pas sortir le soir
- ne pas emprunter les transports en commun le soir
- payer pour des taxis ou des VTC
- ne pas sortir seule mais entre ami-e-s
- se faire raccompagner chez elles
- tenir leurs clés dans la main pour s'en servir comme d'une arme
- avoir une bombe de laque comme arme
- feindre de téléphoner
- modifier son trajet
- ne pas énerver leur conjoint
- ne pas refuser de rapport sexuel avec leur conjoint
- modifier leur habillement
- ne pas sourire dans la rue
- ne pas se tenir trop droite
- ne pas faire du running n'importe où
- ne pas trop boire
- ne pas consommer trop de drogues
- vérifier mon verre en permanence en soirée
- vérifier ce que font mes amies en soirée
- dormir les fenêtres fermées en permanence
- mettre le nom de famille uniquement sur la boîte aux lettres
- choisir un pseudo neutre sur les sites d'annonces type Le bon coin
- avoir une bombe lacrymo ou au poivre dans son sac
- tenter, dans les transports en commun d'avoir les fesses collées contre une paroi
- ne pas écouter de musique dans l'espace public pour rester vigilante
- ne pas aller se promener dans des lieux déserts
- éviter les parking et si on ne peut pas, choisir une place près de la sortie
- éviter les contacts visuels avec les hommes dans la rue
Liste non exhaustive.

Que disent faire les hommes pour tenter d'échapper à ces violences sexuelles ?
- rien

Même si les hommes sont moins nombreux que les femmes à subir des violences sexuelles, les études l'attestent ; ils en subissent également et pourtant rien dans leur éducation ne les prépare à y échapper. C'est là qu'on constate que tous les "bons conseils" administrés aux femmes pour se prémunir du viol n'en sont pas, sinon ils s'appliqueraient à tout le monde. La culture du viol, c'est à dire les idées reçues sur le viol, les victimes et les auteurs, non contente de toucher les femmes victimes de viol, touche aussi l'ensemble des femmes en limitant leur liberté de mouvements et en établissant autour d'elles une politique coercitive qui les fait vivre dans la peur permanente, non seulement d'être violées mais qu'on leur reproche de l'avoir été.
La seule manière d'éviter le viol c'est que le violeur ne viole pas. Faire porter la responsabilité de ne pas être violées aux femmes et du sexisme et constitue une claire politique de restriction de la liberté de mouvements des femmes.

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