Nov 082011
 

Je voudrais que vous commenciez par lire cet article.

Je pourrais évoquer Cécillon qui a tué sa femme qui l'avait quitté.

Ou cet homme qui a tué deux fois à quelque dix ans d'intervalle.

Bref citer beaucoup de noms de ceux coupables d'homicide sur "leur" femme.

Et je voudrais qu'on m'explique ceci : "Les statistiques montrent que la majorité de ces crimes ont lieu dans les pays musulmans".

Ben non. Beaucoup de femmes tuées en France par des Jean Dupont l'ont aussi été au nom de ce qu'on nommerait "l'honneur".

Dans toutes les civilisations, on met l'honneur des hommes entre les jambes des femmes. On ne compte plus le nombre d'hommes qui ont tué leur femme car elles voulaient les quitter (quand ils ne tuent pas en plus les gamins au passage).

Alors pourquoi réserver ce terme aux seuls musulmans ? Christine Delphy avait apporté une explication ici.

Je sens que certains d'entre vous vous tenter de m'expliquer qu'il y aurait une spécificité musulmane. Laquelle ?
Ah oui la fameuse barbarie. je vous renvoie à ce texte. Je ne suis pas fan de Louis ni de ce texte mais il reflète assez bien ce que nous, êtres civilisés, faisons.

On me soulignera peut-être qu'il s'agit de fous, d'êtres tarés et pas d'un processus civilisationnel.
Ce que le féminisme tente d'expliquer justement c'est que, quand on en est à 50 000 viols par an, 2 millions de femmes, victimes de violences conjugales, 150 tuées par an, on ne peut plus parler de cas individuels. Ni d'individus isolés. Et on peut, peut-être s'interroger sur notre responsabilité collective là dedans. (le mot "collective"  est important).

Un twitto me fournit ce lien intéressant.  Vous constaterez l'énorme différence entre les français non musulmans et les musulmans français qui acceptent le crime d'honneur. vous constaterez - o surprise - que plus de français non musulmans que de français musulmans acceptent le "crime passionnel". (je fais la différence ici mais je ne la fais pas moi même).

 

Share

  48 réponses sur “Islamophobie et violence conjugale”

  1. Je viens de finir de lire le texte en question. C'est juste...choquant. Ca me donne une certaine appréhension concernant le fait de sortir seule, même si je suis dans une ville très calme. J'ai déjà été "forcée", mais par un ex, et l'expérience ne m'a pas particulièrement traumatisée bien qu'elle ait sérieusement émietté le peu de confiance que j'ai pour les mecs avec lesquels je sors. Pas de risque de mst, pas de risque de grossesse non désirée, une bonne baffe en travers de la gueule quand il a décuvé pour lui faire comprendre que même s'il faisait le double de ma taille et de mon poids, il était hors de question qu'il me reforce un jour. Chose qu'il a compris.
    Par contre, ce texte m'a profondément dégoûtée. Je ne conçois pas la violence faite aux autres. Encore moins pour son propre plaisir, et encore moins s'il y a des conséquences psychologiques graves. C'était vraiment dur de lire ces bouts de témoignage. J'ai cru ne pas arriver à la fin avant d'avoir envie de vomir.
    Je crois que, plus que les discriminations à l'emploi et tout le tralala, la pire chose quand on est une femme, c'est se dire "je suis une victime potentielle, on peut me voir comme un objet et profiter de moi", vivre dans la peur.

  2. Je ne comprends pas l'usage des guillemets quand tu emploies le mot "forcée".

  3. C'est-à-dire qu'il est revenu dans la chambre bourré comme un coing, qu'il en avait envie, moi non, que je lui ai dit mais qu'il a continué. N'ayant pas une force physique exceptionnelle, et me méfiant des gens complètement pétés, je me suis dit "tu serres les dents et tu lui laisses faire ce qu'il veut". Pas de coups, pas de cris, mais la peur au ventre.

  4. Quand ce sont ces barbares de musulmans, on dit "crime d'honneur". Et quand ce sont des français bon teint, "drame de la séparation". Pas crime hein, drame. Pauvres chouchous salement abandonnés par leur salope de femme, faut les comprendre, ils n'avaient plus toute leur tête...

    Anon, tu n'as pas été "forcée" entre guillemets, tu as été forcée tout court.

  5. Anon, je reviens parce que je me rends compte que j'ai été lapidaire et je ne veux pas que tu crois que c'est un jugement hatif à ton encontre.
    Ce que je veux dire, c'est que si ton ex était rentré bourré et avait commencé à te mettre des baffes, tu te serais sûrement roulée en boule pour attendre qu'il se calme parce que c'était l'attitude la plus safe. Et tu écrirais qu'il t'a frappée, sans penser une seule seconde à mettre des guillemets.
    A partir du moment où tu as dit "non" ou "j'ai pas envie", le fait qu'il continue un acte sexuel, c'est EXACTEMENT la même violence. On n'a pas besoin, on ne devrait pas avoir besoin de se défendre physiquement pour pouvoir utiliser le mot viol. Et je suis absolument certaine que les hommes savent TRES BIEN que coucher avec une femme consentante et la forcer, ça n'a RIEN à voir : la forcer, ce n'est pas obtenir du sexe, ce n'est pas une recherche de plaisir sexuel, c'est exercer de la violence et en jouir.
    Mais on est conditionnées collectivement à croire que si on ne s'est pas débattue, s'il n'y a pas eu d'AUTRE violence physique (alors que le viol est déjà en soi une violence physique), c'est pas tout à fait un viol. A nous d'en prendre conscience pour casser cette croyance qui nous abîme. Et qui mène à pire, c'est à dire à appeler "drame de la séparation" un homme qui flingue sa femme.

  6. Et attendre que ça se termine face à un homme plus fort physiquement, c'est l'attitude safe hein. En tout cas, celle que je recommanderai à ma fille quand elle sera en âge qu'on en discute : on peut se remettre d'un viol (si, si, c'est un traumatisme qui se soigne, j'en suis convaincue et déteste les discours qui sous-entendent qu'on ne peut jamais se reconstruire comme si, dans notre sexe de femme, gisait toute notre identité)