Sep 262011
 

J'ai été invitée par Gaumont à voir Un heureux évènement de Rémy Bezançon avec Louise Bourgouin et Pio Marmaï, film tiré du roman d'Eliette Abécassis.

Bon.

Commençons par régler le cas Eliette Abécassis.

Ceci dit.

Un heureux évènement est donc l'histoire de Barbara, thésarde en philosophie qui tombe enceinte. Une fois l'enfant arrivé, le couple se déchire.

Oui je suis très douée en résumé.

Après l'accouchement, Barbara reste seule à s'occuper de l'enfant pendant que son mari s'épuise au travail afin de les faire vivre. Schéma classique me direz-vous. Et  papa n'est pas là pour séparer maman du lien fusionnel qu'elle a avec l'enfant, lien forcément malsain. Maman ne veut plus de vie sexuelle, préférant s'occuper de son gamin.  Heureusement, en la forçant un peu, elle finit par en avoir envie à nouveau et  j'ai trouvé extrêmement violent le moment où il la force (et où elle aime forcément).
Là j'ai forcément pensé à ce texte ; imaginez que des femmes - et des hommes, oui, oui - n'ont parfois aucune libido alors qu'ils n'ont même pas l'excuse d'avoir accouché.

Il ne me semble personnellement pas anormal, après avoir accouché, donc de connaître un léger bouleversement physique, hormonal et social de moins se soigner. D'être un peu débordée. De ne pas avoir envie de baiser. Peut-être que le réalisateur n'a pas voulu présenter cela comme un problème mais c'est en tout cas comme cela que je l'ai ressenti. Comme s'il y avait une injonction au final, à se reprendre rapidement.

Maintenant je vais vous parler de la fin sans vous dévoiler la fin.
Je ne vois pas comment le dire différemment de "quand on a un gamin, on devient niaise, on se met à écrire des bouquins niais sur les gamins, on renonce à toutes ses ambitions,  mais au final c'est pas grave parce que le plus beau projet de vie d'une femme c'est la maternité".

Ce film c'est un peu un roman d'une femme célébrant la maternité comme le moment le plus important de la vie d'une femme, mis en scène par un homme qui pense la même chose. C'est dire si on a droit à un paquet de clichés. Bezançon me disait qu'il ne faisait pas de cinéma social mais je ne crois pas qu'on puisse produire un oeuvre artistique et la présenter comme quelque chose d'isolé, dont on ne pourrait rien conclure. Qu'il le veuille ou non son film a aussi une portée sociale ; les femmes sont encore accrochées aux enfants comme moule à leur rocher et les pères sont souvent complètement désinvestis tant qu'on est dans la toute petite enfance.

Le film me semble intéressant à un niveau ; il montre la réalité physique de la grossesses ; les montées de lait intempestives, la rééducation périnéale, le retour de couches, l'accouchement. On ne demande évidemment pas un docu mais il est rare , dans un film de voir ce genre de réalisme-là.

Vous comprendrez que je n'ai pas aimé ce film.

 

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  19 réponses sur “Un heureux évènement de Rémy Bezançon”

  1. Je voudrais bien essayer de gagner des places ! Histoire de juger par moi même

    bisous bisous

  2. J'avais bien aimé le bouquin, justement parce qu'Abécassis ne présente pas la grossesse et la maternité comme quelque chose d'ab-so-lu-ment meeeeeeerveilleux. J'espère pouvoir coller les lardon au baby-sitter pour voir le film. Même si ce que tu dis ne donne pas envie...

  3. Oui la maternité est une fin en soit pour touteS femmeS, qui ne viennent au monde QUE pour enfanter !!
    (oui je suis le LOL merdique en ce lundi matin)

  4. J'avais lu le bouquin d'Abécassis, qui pour le coup était sombre et très pessimiste, mais assez à l'encontre des clichés habituels sur les mille et merveilles de la naissance.
    Je demande à voir !

  5. Je me souviens avoir pris une belle claque en lisant le livre d'Eliette Abecassis, mais je n'avais pas conscience de ses problèmes de dédoublement de personnalité. Toujours lire la presse féminine...

  6. Yep moi aussi, j'aimerais bien voir 🙂

  7. Du coup, je suis curieuse de le voir. Sauf pour les montées de lait.

  8. J'étais également à l'avant-première et j'étais de celles qui trouvait la fin positive. Avoir un enfant change du tout au tout, forcément. Le livre qu'elle décide d'écrire à la fin du film n'est pas forcément niais, la preuve, il est acclamé comme ouvrage philosophe. Un roman est-il forcément plus niais qu'une oeuvr philosophique?

    Ce film aura en effet une porté sociale et j'en suis ravie car combien de films peut on compter de ce genre, qui traite du sujet de la maternité comme elle est vraiment? Sans tomber dans le ridicule ou le pseudo rigolo (pensons "neuf mois")? Je l'ai dit pendant la projection, j'avais l'impression de voir le film de ma grossesse, de mon accouchement et de ma maternité. Ca m'a fait un bien fou de me dire que je n'ai pas été seule, ne serait-ce que ça.
    J'ai pour espoir que ce film touchera un public qui n'a pas l'habitude de voir la maternité sous un tel oeil, le public TF1 qui a l'habitude de voir la maternité sous un oeil guimauve paternaliste et qui ouvrira peut être un oeil sur la réalité de la maternité.

    Après, les clichés, oui il en a joué mais je vois quand-même une nette amélioration par rapport à ce qu'on voit d'habitude. Il n'y avait pas que des clichés dans ce films mais beaucoup de vérité aussi, ce qui manque tellement dans les films qu'on voit habituellement. Et il a choisi de suivre l'histoire telle quelle avec les deux pères absents/morts. Il aurait pu choisir de rajouter une image paternelle différent ou de se focaliser plus sur le père mais en l'occurence il a fait ses choix et je pense qu'il ne les a pas fait si mal que ça.

    Mais je peux tout à fait comprendre ton point de vue auquel j'adhère partiellement.

  9. je n'ai encore jamais vu louise bourguoin au ciné et je dois dire que je suis assez curieuse aussi 🙂

  10. Valérie > si tu veux une vision des la parentalité plus sympa que celle que tu décris, je te conseil la série "Raising Hope" (le week end sur canal, ou n'importe quant en streaming... oui je sais c'est mal). C'est pas très réaliste (quoi que) mais au moins on se marre.

  11. >Marmaï

    à se demander si l'influence du patronyme de cet acteur a joué lors du casting ^^

    justement vu Miss Bourgouin très tôt ce matin dans l'émission Hep taxi ! bon sang ce que cette créature est affriolante...

  12. ah ben trop ballot, j'suis too late pour les places.
    euh pi meme en fait, j'aurais tendance a penser que ce film est de la bonne grosse merde (il ferait pas en plus un détournement de responsabilités la, a faire style le lien mere enfant est malsain? (je dis ca je dis rien hein, c'est pas comme si les femmes s'en prennaient plein dans la poire depuis des millenaires))

  13. Je n'ai ni lu le livre ni vue le film. Si je me base sur ce que tu écris dans ton article, Bezançon aurait fait un film juste pour la beauté de l'art, par pure égoïsme. Flut ! Moi qui pensais que les artistes étaient toujours plus où moins engagés:p

    En dehors du fait que tu souligne concernant la porté sociale d'un film sur la maternité, je rajouterais que ce film, en plus d'être sorti juste après la polémique provoquée par Elisabeth Badinter avec son dernière livre « Le conflit, la mère et la femme », le livre d'Eliette Abécassis est directement cité en exemple dans cet essaie ! Bref, je suis d'accord avec toi sur un point, c'est qu'on ne peut pas faire un film sur ce sujet et surtout sur le livre d'Eliette Abécassis sans prendre en compte la porté sociale du truc ! Alors soit il est naïf, soit il est hypocrite. Cela dit je me base uniquement sur ce que tu dis dans ton article donc si demain je vais voir le film mon avis sera peut être différent.

    Comme tu peux le constater, j'ai lu, ou plutôt je suis entrain de lire ce fameux essaie. Je l'ai emprunté à la biblio pour deux choses : d'abord parce que la mère Badinter m'agace avec ces théories post 68 et ensuite parce que, comme je ne suis pas sectaire, j'avais envie de savoir de quoi il en retournait pour pouvoir ensuite vomir dessus ou justement dire que je me suis trompée. Pour le moment, je t'avoue que mon avis est partagé, parce que je dois reconnaître qu'elle ne dit pas que des conneries (surtout concernant le fameux « pourquoi on fait des enfants »), mais dans l'ensemble je me marre bien il est tellement plein de préjugés et de stéréotype.

    Pour le reste, la maternité et tout, je te répondrais via un article, trop compliquer et trop long pour un commentaire :p

  14. Il ne me reste plus que quelques semaines pour me faire une idée de cet après grossesse et accouchement, je les mérite ces places, non? 😉

  15. J'ai beaucoup aimé le livre qui nous sort du cliché "c'est que du bonheur !". J'espère que le film tient cette promesse ... 😉

  16. J'ai du mal à voir la portée sociale de ce film ! Le titre rebute d'emblée les hommes, le mien en tout cas. Et le résumé de l'histoire ne fait pas rêver, ni même pleurer, car c'est le quotidien de beaucoup, enfin autour de moi. Ouais, c'est un peu Wisteria Lane chez moi !
    Enfin, gagner ces places me ferait une occasion de sortir lol !

  17. Personnellement je ne suis pas tellement intéressée par les places, j'ai déjà une carte de cinéma illimitée 🙂

    Par contre, je suis vraiment intéressée par la question que soulève ce film. Je n'écris pas de thèse de philo mais je suis au milieu d'un cursus post bac assez dense et assez long qui, si tout se passe bien, devrait me conduire à un job plutôt responsabilisant. Celui pour lequel vous verriez plutôt un jeune cadre dynamique en costard/cravate muni d'une secrétaire. Celui qui ne laisse pas forcément le temps ni la place pour avoir des enfants. C'est un choix personnel et je ne dirai pas forcément "mûrement" réfléchi, mais en tous cas parfaitement assumé.

    Le problème arrive généralement quand le sujet tombe au cours d'une conversation. Ça peut être entre amis, en famille ou chez le médecin qui s'enquiert de ce que je deviens pendant qu'il imprime mon ordonnance. Généralement, quand je lui répond que non, un enfant n'est pas au programme dans ma vie, mon interlocuteur adopte une petite moue dédaigneuse et me gratifie de je ne sais quelle ineptie sur mon horloge biologique ou sur le fait que je changerai d'avis un jour.

    Voici donc le témoignage d'une femme heureuse en couple, épanouie dans une vie "semi-active" dirons nous et qui n'a pas envie d'enfant. Et ce n'est pas un monstre parce que non, une femme qui ne veut pas d'enfant n'est pas une pondeuse dégénérée.

  18. hi c es trop tard pour les places .je m'en fou un peu j'ai pas envie de voir ce flm Bien que j aime bien la petite Dame qui est bien fraiche et bien sympathique. Je viens juste mettre mon grain de sel pour dire que moi perso lorsque j'ai eu ma jolie petit fille j'ai pleurer pendant 9 mois .
    Mon entourage me disait : "c'est normal, 9 mois pour la faire, 9 mois pour te refaire" voilà voilà . J'ai perdu mon identité le jour où j'ai donné le jour à Ma fille .

    C'etait il y a 26 ans depuis j'ai tout recuperé :)))

    michelle

  19. [...] Valérie m’a envoyé deux places pour aller voir l’adaptation du roman d’Eliette Abécassis, Un heureux évènement. J’avais promis que je raconterais ce que j’en ai pensé, j’espère qu’elle lira ce post, car je la vois pas trop sur les ondes de l’internet mondial ces jours ci (coucou Valérie !). J’ai emmené la Reine Mère avec moi, histoire qu’elle aussi se remémore ces supers années de l’enfantement. Elle a pas été déçue du voyage ma foi. [...]

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