Juin 022010
 

En 2002, Elsa Dorlin soulignait le danger de récupération raciste du féminisme par la droite française.

Si être féministe n’a jamais été chose facile, il semble que, paradoxalement, alors que la société est moins sexiste, cela se complique. Il n’y a plus guère de lois ouvertement sexistes et le dernier combat à mener concerne la réforme des mentalités. Ce combat contre ce qui apparait comme l’évidence, l’état de nature des hommes et des femmes sera de loin le plus long.


C’est là que le féminisme se trouve confronté à deux réactions. L’une est courante et habituelle ; les violences sont niées et vues comme des actes isolés, sur lesquels aucune analyse globale ne peut être menée.
L’autre, relativement récente, consiste à imputer à l’Autre cette violence. L’assassinat de sa femme et de ses 4 enfants par un "Jean" sera porté au crédit du stress et du surmenage. L’assassinat de sa femme par un "Mohamed" sera mis sur le compte de sa culture d’origine – du moins celle qu’on fantasme à propos de son prénom – forcément mortifère. Ce qui est dans un cas vu comme un élément isolé, du à un individu épuisé, malade, fou, est interprété dans l'autre comme l’expression tangible d’une culture misogyne, forcément misogyne.

Ces dernières années le féminisme a été mis à rude épreuve avec les affaires autour de l’islam et du voile. Une profonde scission a vu des féministes telles que Christine Delphy trainée dans la boue car elles osaient être contre une loi sur le port du voile.
Malgré certains avertissements, il était difficile de penser un seul instant que la droite et l’extrême droite pourraient s’emparer du féminisme qui a toujours été, en France, historiquement, porté par la gauche.
Consciemment ou non, cette appropriation du féminisme permet à beaucoup de ne pas s’interroger sur leur propre société. Imaginer que le sexisme n’est du au fait que de quelques immigrés permet de ne pas revenir, de ne pas s’interroger sur les fondements sexistes de notre société.
Isoler les violences vécues par "les femmes des quartiers" permettait de dire que ces violences étaient spécifiques, différentes et que leurs auteurs l’étaient tout autant.

En 2003, lors du projet de loi sur les signes ostensibles à l’école, alors que jamais ni Chirac ni Stasi n’avait manifesté un quelconque intérêt pour les droits des femmes, ces derniers furent mis en avant pour justifier la loi. Aucun-e féministe, pas même la secrétaire d’Etat à l’égalité et à la parité ne faisait partie de cette commission. S’il avait vraiment été question des droits et de la dignité des femmes, on peut s’étonner de ce choix.
En 2010, ce fut Eric Raoult, auteur du délicieux "Les viols et les tournantes ne se passent pas par moins 30° mais surtout quand il fait chaud et quand un certain nombre de petites jeunes filles ont pu laisser croire des choses" qui est responsable du rapport parlementaire sur la burqa.
Il n’était pas question de demander à la secrétaire d’Etat à l’égalité et à la parité de rédiger ce rapport puisque le poste a disparu mais on aurait pu supposer, que ce projet, puisque prenant explicitement, là encore, appui sur les droits des femmes pour interdire la burqa, aurait été rédigé par quelqu’un ayant quelque connaissance en la matière.

Même si l’on aurait pu se réjouir que les droits des femmes soient évoqués, lorsqu’il s’agit de le faire hors de la présence de celles et ceux qui les analysent quotidiennement, on appelle cela un jeu de dupes.

En restant au strict niveau du féminisme, est ce que vraiment 2000 femmes en burqa représentent un danger majeur face aux 1.3 millions de femmes vivant sous la violence de leur conjoint ?
(Chiffre qui je n’en doute pas sera nié. La rhétorique consiste d’un côté à souligner que le nombre des burqa est bien supérieur à 2000 mais qu’en revanche, on exagère beaucoup les violences conjugales).

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  36 réponses sur “Aggiornamento”

  1. Billet très juste hélas.
    Remarque la protection de la veuve et l'orphelin par nos valeureux compatriotes patriotes ne date pas d'hier...
    "Entendez-vous dans les campagnes
    Mugir ces féroces soldats ?
    Ils viennent jusque dans vos bras
    Egorger vos fils, vos compagnes ! "

    Outre la burqa, il y a aussi le péril de la polygamie qui menace nos filles et nos soeurs, voire même l'équilibre du pays et de ses finances publiques, comme j'ai pu le lire de la part de cet internaute manifestement aussi féministe que progressiste et humaniste, évoquant la polygamie de façon très poétique et prônant le droit de regard de l'autorité publique sur la vie privée des bénéficiaires des allocs pour remettre les gens sur le droit chemin... Mieux vaut en rire..

    Je cite :
    "Qui finance l'élevage de la production des polygames en France ? les allocs....
    Argent public, donc droit de regard de la société le produisant sur son utilisation, même résultant de la vie "privée"

  2. Il n'y a pas de loi sexiste mais il n'y a pas non plus de loi CONTRE le sexisme. Or, on en aurait vraiment besoin. D'abord contre la pub qui fait constamment de la femme un appât vendeur, l'hypersexualise, la pornographise et l'humilie, et contre les meurtres à motif sexiste.
    Le sexisme est une forme du racisme. C'est un racisme de "genre" ou "gender racism", si on veut.
    Si cette loi existait, cela résoudrait vite fait tous les problèmes de burqa et autres qui sont des atteintes flagrantes à l'intégrité féminine.

  3. usclade : note ceci http://www.maire-info.com/article.asp?param=4617&PARAM2=PLUS
    Tenir des propos discriminatoire à l'égard des femmes c'est grave.. mais quand tu es étranger.

    euterpe ; je ne crois pas qu'une loi contre le sexisme - même si je la souhaite - résoudrait "vite fait" les pb de la burqa.

  4. merci pour cet article pertinent. le grand écart est en effet saisissant, le sexisme de l'Autre semble toujours plus inacceptable que le nôtre.

    j'ai eu de nombreuses fois l'occasion de m'accrocher avec des gens qui estiment que le vrai combat à mener pour les féministes est celui contre "l'islamisation de la société".

  5. [...] This post was mentioned on Twitter by Vogelsong and valerieCG, valerieCG. valerieCG said: et ben ce fut dur : Aggiornamento http://www.crepegeorgette.com/2010/06/02/aggiornamento/ [...]

  6. @Valérie :
    Tout les prétextes sont bons pour expulser les mecs pas très catholiques.
    Il faut protéger les droits de l'homme (et accessoirement de la femme) des invasions barbares, c'est notre patrimoine précieux en France dont on n'est pas peu fier.
    C'est d'ailleurs une stratégie de la droite depuis une dizaine d'années : pouvoir recycler des symboles de la gauche pour servir la soupe au FN. Depuis la polémique sur le voile à l'école, nombreux sont ces sujets de stigmatisation qui entretiennent le défouloir populaire, et de surcroit divisent la gauche qui se saborde toute seule sur ces sujets. Bref tout bénéf pour le pouvoir en place...

  7. Bon, j’aborde le sujet avec beaucoup de précaution, sachant qu’on s’est déjà bien disputées sur cette question… 😉

    Peut-être que la situation est radicalement différente entre la Belgique et la France. Peut-être qu’en Belgique, la mentalité antisexiste des « belges de souches » est peut-être nettement supérieure qu’en France. Et c’est peut-être ça qui rend si flagrant le sexisme (quand même vraiment profond) véhiculé dans les discours musulmans et certaines pratiques qui y ont lieu, si on le compare au reste de la société belge.

    Le problème de la gauche, c’est qu’alors qu’elle défend a priori bien mieux que la droite les idées féministes, elle est très frileuse (pour ne pas dire parfois totalement muette) lorsqu’il s’agit de sexisme revendiqué au nom de l’islam et au nom de pratiques culturels du maghreb. Quelle réponse propose la gauche aux femmes qui ne peuvent plus circuler librement dans certains quartiers, sous peine de subir du harcèlement, de la violence verbale, voire physique, parce qu’elles sont des femmes ? Quelle solution propose la gauche pour éviter les mariages forcés, et la mise en concurrence, lorsqu’il s’agit de trouver un compagnon, des jeunes filles d’origine musulmanes ayant adopté des valeurs occidentales et celles du bled bien soumises? Quelles mesures propose la gauche pour promouvoir l’égalité H/F dans la communauté musulmane ? Pourquoi la gauche n’a aucun problème à dénoncer les propos des catholiques, mais est bien silencieuse lorsque des propos équivalents – et parfois pire – sont tenus par des musulmans ?

    Pour militer moi-même dans un parti de gauche, et avoir suivi de très près ces questions-là pendant 10 ans, je n’ai pu que constater l’incapacité de la gauche à construire une réelle politique pour lutter contre le sexisme que subissaient les femmes musulmanes, et, de façon générale, les femmes vivant dans les quartiers à forte concentration de personnes d’origine maghrébine. Pendant très longtemps (je dirais jusqu’à l’affaire des caricatures de Mahommet qui a été à mon sens un tournant), l’attitude de la gauche était de faire taire toute personne dénonçant cette forme de sexisme, de façon très simple : en l’accusant de racisme et de partisan de l’extrême droite. Pourquoi ? Mystère.

    Et le résultat que je présentais depuis le début est là : par son incapacité à développer une politique de gauche sur ces questions (en dehors des trucs bateaux de type « il faut les comprendre ces jeunes, c’est à cause des média, de la discrimination, de leur mauvaise situation socio-économique… », bref des discours qui ne s’attaquent pas au sexisme), la gauche a laissé un boulevard à la droite et à l’extrême droite. Et on commence à vraiment le payer maintenant.

    Donc je reviens encore une fois avec les propositions de réflexion que je défends depuis presque 10 ans : quelles solutions réelles, crédibles, de gauche, doivent être mises en place pour lutter contre le sexisme dans les quartiers à forte concentration de personnes musulmanes et/ou d’origine maghrébine ?

  8. J’aborde de suite le problème qui fâche.
    Je ne considère pas qu’il y a une spécificité maghrébine ou musulmane au machisme.
    1. Au Maghreb tu te promèneras sans problème
    2. La plupart des actes sexistes sont commis à égale partage entre les « de souche » et pas « de souche » ; le sexisme étant une « valeur » universellement partagée.
    3. Il suffit de constater que tout lieu majoritairement occupé par des hommes devient un lieu ultra sexiste ; voir l’assemblée nationale que Roselyne Bachelot a abondamment décrit. Je vous recopierai à ce sujet les perles des hommes politiques français au sujet des femmes politiques, c’est monstrueux.

    MAIS
    Tous les lieux à fort taux de chômage (ou en guerre) voit la violence augmenter y compris et surtout envers les femmes. On le voit à Juarez par exemple ou le taux de maghrébins/musulmans avoisine le 0% et qui est le lieu le plus dangereux au monde pour une femme, bien plus que n’importe quel pays islamique. Mais, à partir du moment ou des hommes jugent qu’un lieu leur appartient, ca peut être la rue, un bar, un stade, une usine, on sera harcelée ou il y aura des fines plaisanteries qui mettent très à l’aise. Et la rue, et cela peu l’admettent est un espace masculin.
    On ne tombera sans doute pas d‘accord là-dessus mais on est d’accord sur un point ; oui il faut agir contre le sexisme.
    Tu demandes : « quelles solutions réelles, crédibles, de gauche, doivent être mises en place pour lutter contre le sexisme dans les quartiers à forte concentration de personnes musulmanes et/ou d’origine maghrébine ? »
    Déjà je dirais que je ne peux répondre à cette question puisqu’on ne peut pas faire de lois spécifiques pour des personnes spécifiques ; cela serait antirépublicain.

    En revanche je peux parler de manière générale.
    1. Il faut une loi antisexiste qui punit, entre autres, l’insulte sexiste.
    2. Sur le mariage forcé : il y a ceci : http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i1799-t1.asp#P3290_629180
    Je suis assez les conclusions du rapport ; on peut utiliser toutes les lois déjà existantes ; harcèlement, viols, séquestration, violence. Réer un délit spécifique risque d’être dangereux (et ca ne sera pas appliqué donc servons nous déjà des lois existantes).

    3. On se retrouve coincé au niveau du harcèlement subi par certaines jeunes filles en cité (cas d’une qui a du, après un viol et le fait qu’elle ait porté plainte) partir vite ainsi que sa famille ; même chose pour deux lesbiennes qui avaient été physiquement agressées). On sait qu’elles ne porteront pas plainte (exactement comme les femmes battues) car le risque est trop grand pour elles.
    Donc à par penser en termes d’éducation antisexiste, ce qui est long, je n’ai pas de solution. Pas parce que je ne souhaite pas punir, mais parce que pour punir, il faut qu’il y ait plainte, ce qui sera rarement le cas.

    4. Est-ce que j’ai une réelle solution pour le harcèlement dans la rue.
    Non. A moins que les femmes se décident toutes collectivement à aller signaler au commissariat chaque insulte, chaque attouchement, il leur faudra acheter 10 disques durs pour tout noter et peut être qu’on se rendra enfin compte du problème.
    c’est vraiment et on en a déjà discuté, le premier problème que les hommes ne veulent pas prendre en considération ; et je dis bien « les hommes ». Il y a là un vrai relativisme (parallèlement ils proposent souvent de nous ramener chez nous ce qui devrait quand même leur faire prendre conscience qu’il y a comme un souci).
    Donc pour résumer
    1. Mise en place d’une éducation sexuelle et antisexiste obligatoire.
    2. Loi anti sexiste
    3. Point important ; en France les éducateurs à la protection judiciaire de la jeunesse, donc face à des gamins en situation difficile ou déjà délinquants) soulignent que la politique actuelle conduit à la catastrophe. Pour faire évoluer un jeune qui est en situation de violence – sexiste ou non – la punition ne suffit pas. Il faut travailler avec ; j’avais déjà cité cet exemple ; le cas d’un jeune violeur mineur qui ne comprenait absolument pas la gravité de son crime. Il faut donc de l’argent et un plus grand nombre d’éducateurs.
    4. Pour les quartiers, restaurer de la mixité sociale.

    Mais tant qu’on aura des personnalités publiques qui continueront à tenir des propos sexistes grave et ceci dans l’indifférence générale, je vois mal comment les choses pourraient évoluer.
    Quand on voit ce qu’a dit Raoult et que j’ai noté au dessus, on se demande bien pourquoi des gamins se priveraient e a joie d’un viol collectif vu qu’on leur explique que c’est au fond assez normal.

    NB : « par son incapacité à développer une politique de gauche sur ces questions (..)la gauche a laissé un boulevard à la droite et à l’extrême droite. »
    Pas d’ accord. La gauche et la droite n’en ont collectivement rien à taper des droits des femmes. Mais rien. (c’est d‘ailleurs politiquement idiot car cyniquement s’intéresser aux millions de femmes précaires en rance représente un électorat important). En revanche, la droite – ou plutôt les sarkozystes – et l’extrême droite a un léger compte à régler avec l’immigration ; pour cela, à peu près tout est bon à utiliser y compris les droits des femmes.
    Donc l’idée serait aussi ; est ce que cela n’est pas un peu de notre faute – je fais brutal volontairement – avec notre espèce de gentillesse un peu gnangnan, si les politiques se foutent complètement de nos droits ?

  9. Néanmoins le problème de la burqa et le problème de la violence faite aux femmes est le même. La burqa EST une violence faite aux femmes au même titre que les "classiques" beignes dans la figure. Même si une loi contre le sexisme ne peut rien résoudre "vite fait", elle est nécessaire et il faut la réclamer ! On a des lois contre le racisme et du fait qu'il n'existe aucune loi contre le sexisme, l'extrême droite s'engouffre dans la brèche pour se faire le porte-parole des féministes et pointer du doigt le sexisme des immigrés comme si le sexisme n'était pas omniprésent sans eux. C'est justement ton propos, n'est-ce pas ? Alors, quoi ? Les allemandes la réclament bien cette loi et l'obtiendront avant nous parce qu'elles n'ont aucun doute sur sa nécessité et son urgence, comme le droit de vote (et encore, nous nous ne l'avons pas obtenue par nos revendications mais parce que De Gaulle l'a imposé sans rien demander à personne !).

  10. Bon j'ai un peu trop survolé l'ensemble et n'ai pas lu tout de suite que tu réclames aussi cette loi. J'ajouterais à ce que tu dis plus haut qu'il faut une obligation de représentations féminines nettement remarquables dans les livre d'histoire, stopper la publication intempestive de couverture de magazines putassière à base de femmes poupéifiées (ces couvertures sont toutes sexistes et on ne voit qu'elles), contraindre à la parité toutes les institutions où l'on ne trouve qu'une femme alibi pour une cohorte de mecs et bien entendu supprimer 90% de pubs. Il existe d'ailleurs des pubs antisexistes. On en voit guère en France mais dans les autres pays, oui. J'en ai vu une aujourd'hui dans un magazine suisse allemand avec une petite fille à couettes dans un bureau avec un téléphone et une cravate dans le rôle d'un patron d'entreprise. C'était une pub d'entreprise où il était question de l'avenir brillant qui attend les entreprises, je ne sais quoi. Il est autant possible de faire de bonnes pubs antisexiste que de "bonnes" pubs sexistes (encore que je trouve toutes les pubs sexistes abominables forcément!). Bref, l'éducation ne suffit pas, il faut que le monde économique change de visage.

  11. "La burqa EST une violence faite aux femmes au même titre que les “classiques” beignes dans la figure. " Ahh non on ne peut pas dire que c'est au même niveau. En France les femmes qui portent la burqua le font elle-mêmes, se mettent la pression toute seules et ne sont pas contraintes par leur mari/père. On est plus dans un trip de type sectaire, voir délirant (il faut avoir vu une jeune femme en niquab disant qu'elle se sentait libre et émancipée !!, dan le genre perception délirante de la réalité c'était assez impressionnant).

    Donc on fait quoi ? dans une démocratie qui quand même permet à qui que ce soit de se vêtir comme bon lui semble (même si on ne partage pas sa vision du vêtement), on enferme des femmes qui ont décidé, elles-mêmes de de mettre une burka, et ça au nom de la dignité et la liberté des femmes ???

    A lire à ce sujet le texte 30 paradoxes de Pierre Tévanian
    http://lmsi.net/spip.php?article1048

  12. Bon on peut se refaire le débat sur la burqa qu'on a déjà eu.
    ma position, sur un plan féministe, est qu'on ne peut même au nom de la dignité de la femme - notion d'ailleurs mouvante, à définir - contraindre une femme à quoi que ce soit.
    Même s'il est bien clair pour moi que la burqa est une atrocité, si une femme estime que sa dignité passe par là, elle doit pouvoir la porter.
    Il me gêne toujours que des hommes - parce qu'en France c'est un débat entre hommes, notez le - décident ce qui est bon ou pas pour les femmes.

    Je reviens sur "J’ajouterais à ce que tu dis plus haut qu’il faut une obligation de représentations féminines nettement remarquables dans les livre d’histoire"
    précisons un peu. Il est clair et vrai que le rôle des femmes dans l'histoire est minoré et nié. mais il faut aussi faire attention à un certain révisionnisme historique. certaines féministes réclament une place comparable pour les femmes dans les livres d'histoire ce qui ne tiendrait pas la route. dans es sociétés ou les femmes avaient peu de place, il est logique qu'elle n'aient pas joué des rôles de premier plan.

  13. Mwana Muke: je suis bien d'accord avec votre commentaire de 16h 21. Nous pourrions interroger nos députés à ce sujet.

  14. En tant qu'homme (sic) et surtout n'yant pas un avis tranché sur le débat du jour, je ne vais pas l'alourdir de banalités.

    Par contre, dans ce lot de commentaires tous plus intéressants les une que les autres quel que soit le point de vue (sans ironie aucune), je tique un un peu sur le second, celui de EUTERPE (que je ne connais pas, et je ne veux pas en faire une critique personnelle) :

    Disons que sur un débat portant sur un sujet de fond, subitement une personne manifestement plus féministe que les autres ramène le sujet sur une soi-disant exploitation de la femme dans la publicité. Bon, clairement ce n'est pas mon opinion, je ne pense pas que la femme soit sur-sexualisée "contre son gré" dans la communication actuelle mais c'est la votre, chacun est libre...

    Mais après une note récente sur anti-féministes qui polluent les forum féministes, ça m'amusaient de pointer une remarque (et pas une personne, j'insiste ) qui d'un coup milite à outrance en sortant du cadre du débat !

    Chacun ses excès !

  15. A Nakito : une pub spécialement pour toi "l'homme" (c'est marqué dessus) : http://www.hype-magazine.com/blog/wp-content/uploads/2009/06/tom-ford-parfum-ad-1024x633.jpg
    mais à part ca la femme n'est pas sur-sexualisée le moins du monde et on ne voit jamais de femmes un peu trop déshabillées sur les couvertures de magazines des kiosques à journaux, non...quant au "contre son gré", il y a pas mal de choses à dire comme : quand une petite fille tombe sur des pubs hypersexuées aux coins des rues a t-elle seulement un "gré" ?
    A Valérie : l'histoire est rédigée selon un angle de vue précis celui où l'homme joue un rôle de premier plan : la guerre. Il est également possible de raconter l'histoire en incluant les reines qui ont oeuvré pour la paix, etc. Mais qui sait quoi sur tout ce que ne raconte pas les livres scolaires pour pouvoir dire qu'objectivement les hommes et les femmes sont représentés en proportion de leur influence sur le monde ? Lorsqu'on étudie l'histoire qui ne figure pas dans les livres scolaires on s'étonne d'apprendre qu'Attila et Cyrrus ont tous les deux été stoppés dans leur expansionnisme par des femmes soit par la ruse soit par la force, que la paix en Europe dans la 1re moitié du 16e siècle est l'oeuvre de quatre reines qui se sont associées pour empêcher Francois 1er et Charles Quint de mettre l'Europe à feu et à sang, que les Pays-Bas gouvernés par une femme possédaient avant l'heure un pays quasi démocratique, que la dernière reine de Navarre a entièrement protestantisé le sud-ouest et ce ne sont là que de minimes exemples de ce qui est sciemment écarté des livres d'histoire enseignée aux écoliers. Qand on ne sait rien de l'influence des femmes dans l'histoire et que les bonshommes rabâchent qu'elles n'en avaient aucune même des femmes persuadées d'être féministes en sont convaincues au plus profond d'elle-même. C'est cela le drame.

  16. A Nakito, encore une "remarque" : personnellement je suis pour l'égalité entre les êtres humains quel que soit leur sexe. J'essaie à mon niveau d'oeuvrer pour que les femmes cessent d'être traitées comme des citoyens de seconde catégorie voire comme une minorité, ce qui est quand même un comble ! Et pour cela, on ne peut pas continuer à laisser les femmes mijoter sur le strapontin de secours en attendant qu'elles aient compris toutes seules qu'on les prend pour des pommes.
    Encore un mot sur la fameuse "exploitation de la femme dans la publicité" : ce n'est pas ce dont j'ai parlé. J'ai évoqué l'image déplorable de la femme véhiculée par la publicité. Je trouve intéressant que tu ne l'ais pas compris et très typique d'argumenter sur la "liberté" féminine de se dénuder sur une affiche. On voit que tu n'es pas une femme sur le marché du travail contrôlé par les hommes.

  17. Euterpe ; merci de ne pas renvoyer Nakito à sa condition d'homme, c'est hors débat.

    Nakito ; tu dis "je ne pense pas que la femme soit sur-sexualisée “contre son gré” dans la communication actuelle". Cela dépend de qui tu parles. Si tu parles des modèles, il est évident qu'elles ont accepté en effet, d'un autre côté financièrement il est difficile de refuser un job. de l'autre, oui les femmes, en achetant et en consommant des produits dont la pub est sexiste perpétuent ce fait. Etait ce en ce sens que tu l'employais ?

    euterpe ; Ce genre de phrases "Qand on ne sait rien de l’influence des femmes dans l’histoire et que les bonshommes rabâchent qu’elles n’en avaient aucune même des femmes persuadées d’être féministes en sont convaincues au plus profond d’elle-même." alors que tu ne connais pas mon parcours étudiant ni celui de personne ici, tu l'évites merci.
    tu dis "l’histoire est rédigée selon un angle de vue précis celui où l’homme joue un rôle de premier plan : la guerre."
    Depuis les 70's l'histoire a légèrement évolué qu'on n'étudie plus uniquement l'histoire évènementielle et plus sous l'angle unique de la guerre.

    Je souligne quand même que cela fait plusieurs fois que tu t'enflammes, sans prendre la peine de lire ce que veulent dire les gens.
    Tu ramènes Nakito au fait qu'il est un homme, moi à une pseudo ignorance de l'histoire, si tu entends asséner tes vérités en diminuant la parole de l'autre, ca risque de ne pas passer longtemps.

  18. Nakito n'est pas un neutre universel (c'est bien d'ailleurs parce que l'homme prétend se définir ainsi que la femme est réduite à sa seule "féminitude") et s'il vient ici c'est bien pour parler de la condition de la femme, non ? De quoi d'autre, sinon ? Et qui dit condition de la femme dit condition de l'homme si on est un tant soit peu égalitariste, donc il est normal de l'aborder en tant qu'homme, je ne vois pas là ce qu'il y a d'injurieux ! C'est injurieux de rappeler à un homme qu'il est un homme ? Ah bon ?
    Pour ce qui est de l'histoire qui a légèrement évolué depuis les années 70...on peut aussi dire : et régressé ! C'est une erreur de croire que nous sommes en constante évolution et que nous ne faisons que d'accumuler des avancées. C'est le principe du : "développement durable" appliqué aux sciences sociales. Je ne suis pas là pour te stigmatiser, j'aime bien ton blog, le "crêpe Georgette" me plaît d'autant que j'aime les tissus et je ne suis là que pour alimenter le débat. Nous sommes deux ici (hors de France) à déterrer les femmes de l'histoire depuis un long moment en fouillant dans des ouvrages hors champ de la langue francaise et ca fait mal de découvrir l'acharnement général (à de rares exceptions près) à les passer sous silence, les francaises autant que les autres, sauf que les données sur ces femmes sont introuvables dans la langue de Molière !
    Il n'y a qu'en déterrant l'histoire en recoupant les données des ouvrages historiques internationaux qui ne sont plus lues que l'on s'apercoit de l'éradication des femmes qui ont fait l'histoire...il n'y a qu'à voir ce qui se passe aujourd'hui en temps réel! Mais tu as raison et je sais bien que l'on n'étudie plus l'histoire sous l'angle unique de la guerre, je schématise parce qu'il n'y a pas de place ici pour écrire une thèse. je serais enchantée de savoir que tu fais le même travail !

  19. "Nous sommes deux ici (hors de France) à déterrer les femmes de l’histoire"
    ah oui. et ben. donc hors de France vous n'êtes que deux à étudier l'histoire des femmes. Tu crois réellement à cela ?
    Quant à penser que seuls les historiens internationaux hors France étudient l'histoire des femmes (par quel miracle scientifique auraient ils échappé au sexisme) c'est un propos assez curieux.

    "Nakito n’est pas un neutre universel (c’est bien d’ailleurs parce que l’homme prétend se définir ainsi que la femme est réduite à sa seule “féminitude”) et s’il vient ici c’est bien pour parler de la condition de la femme, non ? De quoi d’autre, sinon ?"
    Et bien en fait ici sur cet article, on parlait de la récupération du féminisme par les racistes. Et pas de la condition de "la femme". c'est toi au passage qui a fait dériver sur le sujet sur ce qui t'intéresse.

    Je ne te reproche pas de dire que nakito est un homme ; je te reproche de déqualifier sa parole car il est un homme. C'est exactement ce que font les sexistes hommes à l'égard de la parole des femmes et, en employant ce argument tu te mets à leur niveau.

    tu dis ensuite "Nakito n’est pas un neutre universel (c’est bien d’ailleurs parce que l’homme prétend se définir ainsi que la femme est réduite à sa seule “féminitude”)"
    je ne sais pas ce qu'est l'homme. c'est un système social qui place les hommes comme neutres universels, pas des individus. nakito n'a fait qu'affirmer une opinion de façon elliptique - c'est pour cela que je l'ai interrogé sur son propos au lieu de foncer bille en tête en le posant d'emblée comme dominant qui n'est ici que pour déqualifier ta parole.

  20. Je ne me reconnais pas dans ce portrait et ce que tu disqualifies très certainement c'est mon propos. Chaque mot que j'utilise, chaque idée que j'émets sont examinés comme des loques malpropres et jetées à la poubelle. Nakito qui a peut-être depuis longtemps déserté ce blog après déposé de quoi éventuellement semer la zizanie doit bien se marrer. Mais libre à toi de te faire son garde-du-corps parce que j'ai commis le crime de dire qu'il est un homme !....!
    Tes sacarmes montrent que le "plus féministe que les autres" de Nakito a touché en plein coeur. Il a trouvé la petite phrase qu'il fallait, et ta réaction est "Fi une archiféministe. Quelle horreur!" Alors apprend que l'homme qui se pose en "neutre universel" est une citation de Bourdieu. Ce que tu sembles clairement ignorer malgré ton fameux parcours dont je "ne sais rien" mais qui sous-entend qui tu en sais plus que moi...ce dont je n'en doute pas sauf que je ne reviendrais pas sur ce blog, il est donc inutile de citer des morceaux de phrase comme s'ils s'agissaient d'horreur à ne pas prononcer. A part ca, on ne dit pas "déqualifier" (langage d'entreprise) mais "disqualifier".

  21. Oui d'accord au revoir merci de ton passage.

  22. Bon, je repasse un peu après la bagarre et suis un peu désolé des vifs échanges que j'ai engendrés.

    Alors pour répondre brièvement : Oui, en tant qu'HOMME, je n'ai pas d'avis précis sur le lien entre condition féminine et Burqa quand la femme le choisit sciemment, oui, je trouve que ces considérations devraient être surement plus traitées par des femmes et encore, je concède qu'on s'écarte un peu du sujet initial.
    De façon plus général, à EUTESTE, je tiens à préciser que je viens régulièremernt lire ici des avis, des opinions ou des discussions qui font réfléchir, et surtout qui ne représentent pas les discussions qu'on a forcément au coin d'un zinc. Et que dans la plupart des cas, je reste HOMME et surtout lecteur et non commentateur car je sais me taire quand j'estime ne pas pouvoir faire avancer le débat.

    En l'occurence, je me suis "amusé" (c'est exactement le terme) à noter cette digression, sans plus de vice que cela. Mais pour conclure et répondre autant à Valérie qu'à vous, je persiste à dire que je ne trouve pas la femme sur-médiatisée sexuellement contre son gré. Comme le demandait Valérie, oui, je pense aux mannequins et modèles pour qui c'est forcément un gagne-pain, mais également aux millions de lectrices de magazines féminins dans lesquels ils y a des dizaines de pages de pub, souvent très "sexuellement connotées". or ces magazines sont vraiment destinées à un lectorat féminin ! donc les femmes elles-mêmes sont sensibles à ces arguments commerciaux, manifestement. ou alors 90% des publicitaires sont des chèvres, ce qui est un autre débat. Et même en allant au delà, en faisant fi de la pub, il suffit de regarder les couvertures de ces mêmes magazines pour noter que côté sexy des filles de couv'.
    Ensuite, c'est peut-être une certaine morale personnelle liée à la nudité qui choque EURESTE, mais là c'est un autre débat car au contraire, je trouve que les femmes en général, de nos jours, assume plutôt leur féminité dans ce qui a trait au paraître.

  23. bon déjà n'emmerde pas Euterpe, elle a quitté le blog.

    "mais également aux millions de lectrices de magazines féminins dans lesquels ils y a des dizaines de pages de pub, souvent très “sexuellement connotées”. or ces magazines sont vraiment destinées à un lectorat féminin !"
    absolument. et constate d'ailleurs que les filles e mags féminins ont les mêmes poses que celles des mags masculins ; bouche ouvert, air con etc.
    mais tu peux constater qu'il y a hypersexualisation des femmes avec complicité des femmes ; l'un n'exclue pas l'autre.
    Le pubeux, au fond, ne fait que ce qu'il marche.
    c'est aussi aux femmes à réfléchir sur leurs conditionnements ; avant de gueuler sur la presse et la pub, c'est aussi à nous de nous interroger sur le fait que ces produits se vendent TRES bien.

  24. ... On est donc 100% d'accord ! (sur ce point en tout cas)

    Les femmes (une grande majorité d'entre elles en tout cas) acceptent cette image d'elles-même, voire plus encore la plébiscite par l'achat du support ou du produit vanté.
    Il est donc normal que moi, ça ne me choque pas.

    (Et merci pour le rire sur "bouche ouverte, air con")

  25. on ne voit jamais de femmes un peu trop déshabillées sur les couvertures de magazines des kiosques à journaux

    C'est quoi "un peu trop déshabillée' ? À quel niveau se situe la limite entre trop et assez ?

  26. bonne question ; on peut néanmoins constater qu'on voit plus de femmes nues que d'hommes, pour à peu près tout et n'importe quoi.

  27. En lisant votre billet, j'ai suivi le fil des commentaires.

    Je me permets donc quelques remarques (hyper?)féministes à ce sujet, même s'il a quelque peu dérivé:

    - la parole d'un homme, aussi ouvert soit-il, peut toujours être soupçonnée d'être biaisée par le fait qu'il ne vit pas l'oppression dont il est question;

    - la question du libre-arbitre des femmes à se dénuder sur les couvertures de magazines ou autres supports peut être aisément renvoyée au phénomène qui fait que l'on parle le langage des dominants. Les hommes assoient ici leur domination en dénudant et hypersexualisant les femmes (et maintenant les filletes), ailleurs ils les couvrent (finalement, la digression était pertinente) et les femmes, soumises au discours en vigueur, obéissent;

    - le féminisme n'est pas un mouvement censé catégoriser et culpabiliser les femmes. Les prostituées, les bimbos, les femmes battues ou même les exploitées domestiques sont tout simplement des victimes. Moi aussi, je suis une victime à d'autres niveaux ... vous aussi certainement. Le but du féminisme c'est d'outiller les femmes, toutes les femmes, pas de les montrer du doigt;

    - enfin, le féminisme ne se nourrit pas de compromission.s et je suis déçue qu'un blog qui s'affiche féministe prenne le parti d'un homme (Nakito) qui minimise l'oppression des femmes au détriment d'une femme (Euterpe) qui relève l'un des rouages de l'invisibilisation abusive de la moitié de l'humanité.

    Une féministe écoute D'ABORD ce que les femmes ont à dire, les hommes ont assez d'espace dans la société pour le faire. Ce n'est pas de l'archi-féminisme, c'est du bon sens.

    Le pire dans la cause féministe n'est pas d'être trahie par ses propres soeurs mais par celles qui sont censées les défendre inconditionnellement.

  28. Mauropatriarka :

    1. je te renvoie au fait que tu n'es vraisemblablement pas prostituée, que donc tu ne vis pas l'oppression dont il est question et pourtant tu parles en leur lieu et place en les qualifiant de "victimes", comme le fait donc Nakito, selon toi, avec les femmes. 1 partout donc, à moins que tu considères que ta condition de fâme t’autorise à parler à la place de chacune.
    2eme point : il est probable que Nakito n'est pas très féministe. Il vient ici; il questionne, il s'interroge - parfois maladroitement ok. En 15 ans de féminisme, j'en ai vu des hommes et des femmes débarquer sur des espaces féministes pour se faire dégager en trente secondes, car ils n'avaient pas eu le bon mot, la bonne phrase. On est déjà tellement nombreuses qu'il est évident qu'il faut décourager les gens.
    2. "la question du libre-arbitre des femmes à se dénuder sur les couvertures de magazines ou autres supports"
    Nakito n'a pas parlé de cela mais du fait que les femmes achètent en masse les pubs et produits en question. Merci de le relire.
    "Les hommes assoient ici leur domination en dénudant et hypersexualisant les femmes (et maintenant les filletes), ailleurs ils les couvrent (finalement, la digression était pertinente) et les femmes, soumises au discours en vigueur, obéissent"
    Donc les femmes sont soumises au discours en vigueur et pas les hommes ? d‘accord.
    Donc quand Mme Machin achète son Biba où on lui explique comment être une vraie femme et qu’elle le suit à la lettre, c’est la faute des hommes ?
    Mais à ce compte là si nous sommes si peu aptes à nous dégager de nos conditionnements, le patriarcat a encore de très longs et beaux jours devant lui.

    3. "Les prostituées sont des victimes" ==> selon toi. Encore une fois tu fais ce que tu reproches à Nakito ; parler à la place des autres.
    4. "je suis déçue qu’un blog qui s’affiche féministe prenne le parti d’un homme (Nakito) qui minimise l’oppression des femmes au détriment d’une femme (Euterpe)"
    il serait bon de relire ce qu'a dit Nakito. Il souligne deux choses
    - qu' euterpe dérive face au sujet initial ; c'est vrai. Je trouve d'ailleurs passablement curieux que comme d'habitude, on refuse d'aborder le problème qui nous pend au nez, à savoir que le féminisme est tout entier repris par des groupes d'extrême droite. Le sujet n'est pas la nudité des femmes, ni la burqa, ni l'histoire. En parler oui mais cela n’était pas ici le sujet (3eme édition).
    - que masses de femmes achètent des magazines féminins qui sont sexistes (c'est encore vrai).
    "Une féministe écoute D’ABORD ce que les femmes ont à dire" ah ? c'est un credo je dois signer où ?
    Et une féministe évite de donner des leçons aux autres féministes ; à moi en l'occurrence en m'expliquant comme je dois me comporter ici même sur mon propre blog.
    En effet beaucoup d'hommes machistes expliquent aux femmes comment se comporter ; tu fais pareil avec moi.
    Au passage tu m'expliqueras comment tu fais pour repérer qui est femme ou homme sur Internet. Perso j'ai un peu de mal.
    "Le pire dans la cause féministe n’est pas d’être trahie par ses propres soeurs mais par celles qui sont censées les défendre inconditionnellement."
    Trahison ? ouhla. On va quand même resituer un peu les choses. Tu es a priori abolitionniste ; tu n’auras pas manqué de suivre les querelles à sang entre féministes ou les « deux camps » se sont insultées de la pire manière qui soit. Cela n’est pas grave d’ailleurs ; déjà dans les 70’s Delphy a été démolie pour avoir critiqué certaines féministes marxistes. C’est caractéristique de tout militantisme, tout groupe politique.
    Et non on ne défend personne inconditionnellement. Il y a différents féminismes, aux idées très opposées. Ne pas être d‘accord avec une féministe, ne signifie pas qu’il y a trahison.. juste désaccord. Nous ne sommes pas une religion.

  29. Aïe... Je ne veux pas envenimer les échanges mais ils faut quand même que je disent 2 choses :

    1 - Merci à Valérie, non pas de me "défendre", mais d'avoir assez finement cerné ce que j'étais en tant que lecteur intermittent ici même. Et d'avoir à la fois ouvert la tribune, écouté mes questions ou mes remarques et donné des réponses ou tout du moins sa vision des choses. Je pense que c'est comme ça que des idées peuvent avancer. Et peut-être même qu'à l'inverse, des opinions de lecteurs (je ne m'inclue pas) peuvent faire changer d'avis l'auteur sur certains points. C'est l'avantage de l'échange et de l'écoute.

    2 - Mauropatriarka : Je ne vais pas ici même juger tes opinions mais ça m'inspire tout de même 2 réflexions que je te livre ici même : D'une part, ton discours que je qualifierais d'extrémiste ne me semble pas le plus à même de faire bouger l'opinion. Au mieux on l'ignore, au pire on le raille car très caricatural. Ton paragraphe sur "le féminisme ne se nourrit pas de compromission" est éloquent. Et "la parole d'un homme est toujours soupçonnée d'être biaisée"... Quelle intolérance ! Alors à quelle que soit la situation, la Femme aura toujours raison face à l'Homme (à tes yeux) ?
    Par ailleurs, je me permets une autre remarque, peut-être plus constructive : Il me semble qu'à moins de nier 50% de la population, pour améliorer la situation des femmes, il faut écouter les représentants des deux sexes. Car les hommes seront toujours là, les femmes continueront à les côtoyer. Autant essayer de vivre en bonne entente plutôt qu'en guerre ouverte, non ? Les soldats ne sont jamais les plus heureux dans un conflit.

  30. en fait ce que dit Mauropatriarka - et c'est légitime mais pas systématique - c'est qu'un homme, par définition ne vit pas ce que vit une femme.
    Un homme peut le comprendre - encore que sur le sujet du harcèlement dans la rue par exemple c'est visiblement compliqué pour vous - mais il ne le vivra pas.
    Je peux bien tenter de comprendre ce que peut vivre un-e noir-e en France je ne vivrais jamais de l'intérieur ce que ca peut signifier. c'est strictement identique.
    ca ne veut évidemment pas dire qu'on doit se taire sur ce qu'on ne vit pas - sinon on ne parlerait de rien - mais oui ca peut biaiser notre perception des choses. je dis bien "ca peut". c'est bien pour cela que je souligne que cet argument n'est pas valide ; sauf si on s'abstient de parler par exemple de la burqa qu'aucune femme sur ce blog n'a a priori jamais portée.

    "Il me semble qu’à moins de nier 50% de la population, pour améliorer la situation des femmes, il faut écouter les représentants des deux sexes."
    parfois c'est difficile. Il est récurrent - et ce dans tous les militantismes - que des gens qui ne vivent pas l'oppression, la ramènent et expliquent comment il faut s'y prendre.
    En x années de féminisme, j'ai vu défiler beaucoup de mecs venus m'expliquer comment lutter du genre "bon tu dis que tu es emmerdée dans la rue m'enfin c'est pas si grave c' est flatteur, j'aimerais bien moi"..

    "Autant essayer de vivre en bonne entente plutôt qu’en guerre ouverte, non ?"
    oui et non. le problème est qu'à fermer nos gueules, à faire des compromissions, plus d'ailleurs que tout groupe discriminé, on se fait écraser. Si on mesure les avancées acquises par chaque groupe discriminé, à l'aune de l'ancienneté de la discrimination, on est à la traine.. parce qu'on a voulu toujours composer.
    le problème est que l'argument que tu emploies - et je ne dis pas que c'est ton cas - conduit souvent le dominé à la fermer et le dominant à continuer à l'ouvrir. la "bonne entente" conduit tjs à ce que l'un des deux, tjs le même, s'écrase.

    donc tu dis "il faut écouter les représentants des deux sexes."
    imaginons un duo ; un homme et une femme. dans 99% des cas, l'homme, par sa culture, va monopoliser la parole et la femme, par sa culture, va se la fermer. il n'y a pas équivalence de prise de parole ; et oui Mauropatriarka a raison de souligner que 99% des lieux de parole sont masculins. par exemple la commission burqa est quasi complètement masculine (après avoir piaillé qu'on se préoccupait des femmes, c'est un peu pathétique).

  31. @ Valérie

    Je suis un peu déroutée par tes pratiques: tu me descends dans la réponse à mon commentaire puis tu reprends certaines de mes positions dans celle qui est adressée à Nakito.

    Mais pour te répondre sans faire monter inutilement la sauce:

    1- ma légitimité à parler de la prostitution s'explique par le fait qu'en tant que femme je suis prostituable. Je suis exposée à la prostitution comme toute femme et d'ailleurs, plus jeune, on m'a déjà demandé "combien je prenais". Ce ressenti-là, que je n'ai pas su analyser à l'époque, je l'ai gardé et je m'en sers pour comprendre le vécu de ces femmes;

    1 bis - Ok, il ne faut pas décourager les gens mais il faut se serrer les coudes au moins entre féministes. Nakito n'apportera rien à la cause sinon ses railleries. Euterpe, en revanche, pointait du doigt une injustice et (je suis allée voir son blog), elle oeuvre pour faire avancer les choses. Son credo est l'invisibilté des femmes dans l'Histoire comme d'autres s'attaquent à l'invisibilité des femmes aujourd'hui (Cf. La Barbe);

    2- Mais j'ai bien lu Nakito et c'est l'idée que les femmes ne sont victimes que d'elles-mêmes qui me gêne dans ses propos. C'est comme dire que les Noir.e.s qui se font éclaircir la peau ne peuvent s'en prendre qu'à elles/eux-mêmes. C'est un peu simpliste d'un côté et ça permet d'un autre de dédouaner les vrais oppresseurs, ceux qui ont dévalorisé à tel point la peau noire que c'en est devenu une honte pour celles et ceux qui en sont couvert.e.s.
    Sincèrement, l'idée que d'avoir une peau blanche était mieux est venue toute seule dans l'esprit des Noir.e.s ? L'idée de se faire charcuter les seins ou la bouche aussi chez les femmes, d'être toujours sexys et baisables ?

    3- Les prostituées sont des victimes: ce sont elles qui le disent lorsqu'elles en sortent, elles se nomment "survivantes", je ne parle pas à la place de, je relaye et compatis.

    4- Non, Nakito souligne aussi, sans l'étayer plus que ça, qu'Euterpe est archi-féministe ... parce qu'elle souhaiterait que les manuels d'Histoire parlent aussi des femmes qui ont compté. Super-extrémiste comme démarche !!! L'Histoire n'est qu'un point de vue soumis au présent ( et même la Bible va être réécrite à la lumière des manuscrits de la Mer Morte).

    Il souligne d'autre part "que masses de femmes achètent des magazines féminins qui sont sexistes (c’est encore vrai)." C'est vrai mais pourquoi ? Elles sont toutes atteintes d'une forme de masochisme avancé ou alors elles sont vraiment écervelées. Je n'opte personnellement pour aucune de ces possibilités.

    Je ne te donne pas de leçon quant à mener ton féminisme, je venais juste dire ma déception de voir une femme, féministe de surcroît, se faire démonter au profit d'un probablement-macho (c'est plus juste que pas-très-féministe).

    J'ai "deviné" que c'était un homme lorsqu'il s'est présenté ... comme un homme. Je sais, j'ai toujours été très perspicace !!!

    Et le féminisme n'est pas une religion à mes yeux: j'aurais alors employé le terme de blasphème (ou hérésie !). Etre féministe c'est défendre les droits des femmes, notamment leur droit à la parole bafoué à peu près partout et c'est politique. Défendre (ou au moins écouter) les femmes, je dirais que c'est le minimum syndical lorsqu'on se penche sur la condition féminine.

    Après, c'est toi qui vois mais tu risques de faire fuir toutes celles et ceux qui ont une vraie réflexion, une motivation sincère ou, au moins, voix au chapitre à ce sujet.

  32. @ Mauropatriarka : je suis abasourdi par autant d'étroitesse d'esprit !
    je ne m'arrête pas aux quelques qualificatifs peu valorisants quand ils viennent de toi ("probablement-macho", "Nakito n’apportera rien à la cause sinon ses railleries"), peu importe les termes je ne m'en offusque pas, c'est ta vision et ton intransigeance dans ce qui aurait pu être un débat qui me dépasse.

    Je ne vois pas en quoi les propos que j'ai écrits (je me suis relu) peuvent me faire passer pour un macho : Je viens sur ce blog qui est public, MIXTE, interactif et le plus souvent tolérant. J'émets une opinion somme toute louable, ou tout du moins extrêmement LOGIQUE, ça tu ne me l'enlèveras pas. (A savoir que je ne trouve pas les femmes victimes de la sexualisation de leur image puisqu'en grande partie actrices et consommatrices). Si parce que je m'intéresse un tant soi peu à cette cause et que je me pose des questions je suis alors le macho à abattre, je ne vois pas comment on pourrait débattre.

    Je n'ai aucune envie de "troller" et je vous assure que s'il était mentionné "article et débat réservés aux femmes, je m'effacerais sans souci". Le problème est que ce n'est pas le cas et que tu ne sembles pas prête à entendre sereinement un avis masculin. C'est dommage et, je me répète, je trouve que cet ostracisme n'aide pas la cause que tu veux défendre. Après, tu mènes ton combat comme tu l'entends, c'est juste un avis personnel.

    J'ai ceci dit été content que d'autres personnes me donnent leur point de vue.

    Et juste pour conclure en aparté, je n'ai jamais évoqué ni commenté, de près ou de loin, la question de la femme dans la mémoire historique. Merci de ne pas me mettre tout les maux de la terre dessus sous prétexte que je suis un homme !
    (en l'occurrence, sur ce point, je suis en grande partie d'accord avec la réponse fournie par Valérie à une autre personne donc je n'en ai pas rajouté)

  33. Il n'y a rien de curieux dans le fait que je reprenne certaines de tes phrases, Mauropatriarka. Ce n'est pas parce que je considère que tu dis des conneries sur nakito que pour autant ton post entier est à foutre au feu.
    Ou ai je dit qu'euterpe n'est pas féministe ou que son blog n'est pas légitime ? J'ai souligné que son propos ne concernait pas mon billet ; ca ne veut pas dire que ce qu'elle dit est illégitime.

    "Ok, il ne faut pas décourager les gens mais il faut se serrer les coudes au moins entre féministes."
    ah. je ne suis pas abolitionniste ; tu acceptes de me soutenir ? J'en doute (et je te ne le demande pas, je comprends sans mal la divergence d'opinions). Cessons de parler de la sororité féministe qui n'existe pas.

    "Nakito n’apportera rien à la cause sinon ses railleries."
    ah ?en 5 post de lui tu le sais ?
    Si vraiment tu penses qu'il se trompe ; pourquoi ne pas lui expliquer pourquoi sans raillerie, sans le ramener à son sexe ?
    Quel est ton but ? convaincre celles et ceux qui ne sont pas féministes ou les traiter d'abrutis ?

    "c’est l’idée que les femmes ne sont victimes que d’elles-mêmes qui me gêne dans ses propos."
    ou a t il dit cela ?

    "Les prostituées sont des victimes: ce sont elles qui le disent lorsqu’elles en sortent, elles se nomment “survivantes”, je ne parle pas à la place de, je relaye et compatis."
    ah ? toutes ?

    "Non, Nakito souligne aussi, sans l’étayer plus que ça, qu’Euterpe est archi-féministe … parce qu’elle souhaiterait que les manuels d’Histoire parlent aussi des femmes qui ont compté. Super-extrémiste comme démarche !!!"
    non. ce qu'il dit c'est qu'euterpe est venue déplacer le débat sur le sujet qui l'intéressait, elle comme si ce que j'avais écrit n'avait aucune importance et qu'elle, seule savait de quoi il faut parler.

    "C’est vrai mais pourquoi ? Elles sont toutes atteintes d’une forme de masochisme avancé ou alors elles sont vraiment écervelées. Je n’opte personnellement pour aucune de ces possibilités."
    oui tu diras qu'elles sont conditionnées. je te dirais que les hommes, aussi et on aura beaucoup avancé.

    "Défendre (ou au moins écouter) les femmes, je dirais que c’est le minimum syndical lorsqu’on se penche sur la condition féminine."
    ah ? parce que tu penses que j'ai à écouter une boutin, une parisot parce qu'on a toutes un vagin ? en fait non.

    "Après, c’est toi qui vois mais tu risques de faire fuir toutes celles et ceux qui ont une vraie réflexion, une motivation sincère ou, au moins, voix au chapitre à ce sujet."
    ah il y a des gens qui ont voix au chapitre et d'autres non ? un peu comme dans le patriarcat donc ?
    et si vous n'êtes pas foutues d'argumenter face à ce que vous appelez un macho, il y a quand même un léger souci à se faire.
    et je me fous de faire fuir qui que ce soit.

    et donc
    nakito dit ceci "A savoir que je ne trouve pas les femmes victimes de la sexualisation de leur image puisqu’en grande partie actrices et consommatrices"
    je ne suis pas d'accord.
    deux méthodes.
    - je l'envoie chier en lui disant d'aller jouer avec sa bite
    - je lui réponds et tente de lui démontrer qu'il se trompe.

    Il faudra un jour comprendre que la majorité de gens ne sont pas féministes. soit on reste sur notre pré carré en nous branlant la nouille, soit on tente de convaincre. parfois en pure perte, tant pis. (nakito donc je note le sujet de la sexualisation pour un prochain article).

  34. @ Valérie

    Tu te contredis dans ton propre post***, je ne vois pas l'intérêt de discuter avec toi. Pas plus que je ne voie l'intérêt de me justifier d'être (trop) féministe auprès d'un macho.

    De plus, je n'avais pas saisi à la lecture de certains billets que tu étais pro-prostitution. Pas étonnant que les machos aient droit à une tribune ici. Et pas étonnant de trouver une contradiction à chaque ligne de tes interventions.

    *** “c’est l’idée que les femmes ne sont victimes que d’elles-mêmes qui me gêne dans ses propos.”
    ou a t il dit cela ?

    PUIS

    nakito dit ceci “A savoir que je ne trouve pas les femmes victimes de la sexualisation de leur image puisqu’en grande partie actrices et consommatrices”

    On applaudit la cohérence textuelle ainsi que la reprise de l'information qui caractérise un texte de qualité.

    "bon déjà n’emmerde pas Euterpe, elle a quitté le blog."

    Mauropatriarka aussi ...

  35. [...] du fait que le féminisme sert surtout aujourd’hui à mener et tenir des combats racistes, je l’ai assez exprimé. Le féminisme – comme le combat anti raciste – est en train de perdre du terrain et il [...]

  36. [...] se reconnaître. Sur « le mec de banlieue ». Dés 2002, Dorlin parlait de la droitisation du féminisme. Le féminisme français s’est d’ailleurs déchiré sur le voile. Il [...]

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