Fév 272010
 

En apparence, cette étude paraît parfaitement anodine. Ce n’est que la 5000eme du genre tentant de comprendre des faits sociaux. On nous explique donc ici qu’une zone du cerveau masculin réagirait de la même manière qu’après absorption d’une drogue à la vision de certaines courbes féminines.

Depuis quelques années, la sociobiologie tend à envahir le champ scientifique. Ni science pure, ni science humaine, elle se situe à la croisée des deux et use et abuse de méthodes plus que discutables.
Le moindre de nos comportements doit être expliqué de façon biologique à l’aide des gènes, des hormones ou que sais je encore.
C’est ainsi que Sarkozy, qui n’avait fait que lire les quotidiens relayant ce genre d’âneries, avait affirmé que la pédocriminalité ou le suicide étaient peut être dus à un gène.

Revenons à cette étude qui continue la longue liste des « pourquoi les femmes préfèrent-elles le rose et les hommes le bleu » « pourquoi les femmes préfèrent elles les hommes au torse large ».
L’étude porte sur 14 hommes de 25 ans, échantillon important et représentatif d’une population s’il en est.
On leur a montré des corps de femmes tout en – je suppose – leur faisant passer un IRM.

Qu’oublient cette étude et la sociobiologie en général ?
- le poids culturel et historique. Observez les femmes considérées comme attirantes au 14eme siècle, au 18eme ou dans les années 20. Observez les modèles féminins dans d’autres pays aux cultures différentes. Vous constaterez qu’il n’y a pas un modèle universel.

Nous revenons aux sciences de la fin du 19eme et du début 20eme. On étudiait les crânes, la morphologie pour étudier des comportements sociaux, la criminalité par exemple. Aujourd’hui on utilise l’IRM. Lorsque cela porte sur la séduction, cela semble très anodin. Mais cela reste du déterminisme biologique qui représente toujours un danger profond.
Nos comportements sociaux – tels que l’attirance sexuelle – ne seraient plus guidés par notre culture, notre passé collectif et personnel , mais par la biologie, la nature commune à tout être humain.
L’attirance sexuelle ne serait plus que biologique et censée exprimer la volonté de faire perdurer l’espèce.
Rappelons enfin que l’IRM a permis de révéler que le cerveau est très plastique. On a ainsi montré que les zones actives du cerveau d’un pianiste professionnel se modifiaient lorsqu’il arrêtait son activité. On peut donc considérer que les zones s’activant ici s’activeraient différemment chez ces mêmes hommes, quelques années plus tard.

Constatez d’ailleurs que l’étude ne s’arrête pas là et qu’elle pourrait voir d’autres buts ; rechercher la cause de l’infidélité. Ce genre de sciences conduit donc à nier tout comportement social et individuel pour tenter que prouver que l’humain est guidé par une force qui lui échappe. Qu’on l’appelle destinée, dieu, destin ou gène, on n’est plus ici dans le domaine de la science mais de la croyance.

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  29 réponses sur “La croyance biologique”

  1. (Quelle idée aussi de lire TF1 News !) 🙂

    Je suis fasciner par le mode opératoire employé par les scientifiques pour en arriver à un tel résultat. J'imagine la scéne un peu comme ça :

    "Hey Bob, on a fini notre dernier projet : qu'est ce qu'on a a se mettre sous la dent ?"
    "Bah je sais pas trop... on se fait une étude sur le cul histoire de ce détendre ?"
    "Ah ouais trop bon ça mec... t'as une idée précise que je file ça a nos donateur pour qu'ils nous pondent un chéque ?"
    "Hum... oh attend j'en tiens un top là !"
    "Raconte raconte !!"
    "LES COURBES FEMININES EXCITENT AUTANT QUE LA DROGUE !!!"
    "D'enfer !! t'es trop fort mec!"

    A noter que l'étude suivante oublie toute une série de détails...
    - Est ce que la vue des lignes parfaite d'une maserati quatroporte provoque les mêmes effets ?
    - Quand on dit "même effet que la drogue" on parle de laquelle ? à quelle dosage ?
    - Est ce que ces hommes avait des rapports sexuels réguliers ? (trad : est ce que c'était des crevards ou pas ?)

    Je vous laisse compléter la suite...

  2. Il y a vulgarisation et vulgarisation. La biologie reste une science. Ce n'est pas parce que les journalistes utilisent les sciences et leurs interprétations de résultats de recherches plus ou moins pointues à des fins sensationnalistes qu'il faut jeter les sciences et les recherches sur les mécanismes biologiques dans les tentatives de comprendre les phénomènes humains.

    Quant à la publicité faite à une telle "étude", c'est tout de même assez affligeant. D'ailleurs les journalistes sensationnalistes de tf1 se gardent bien d'être allés lire par eux-mêmes ce qui peut bien se dire dans l'étude en question, ça serait sûrement trop leur demander avant de tirer des conclusions "intelligentes"...

    http://twurl.nl/1yn2ww

  3. Je considère la sociobiologie, ensemble à d'autres idéologies hygiénisto-eugénistes, comme p.ex. un bonne partie de la psychiatrie, notamment française, comme une continuation directe de la médecine nazie. Chez les trans' nous sommes très bien placéEs pour en savoir un rayon.

    (non, je ne trolle pas du tout, donc vous pouvez rengainer vos points Godwin censuriers)

  4. Ouais la n-ième du genre!!! Il y a quelque temps j'en ai entendu une qui mais bien énervé:

    "la testostérone est l'hormone des leaders (ceux qui ont de l'ambition)" ...
    Le jour où on verra une étude sur pourquoi les œstrogènes manquent cruellement aux hommes pour avancer dans la vie le monde aura sacrément changé!

    Otir: "qu’il faut jeter les sciences et les recherches sur les mécanismes biologiques dans les tentatives de comprendre les phénomènes humains."

    J'aimerai bien être d'accord en temps que future scientifique mais il faut toujours avoir à l'esprit que les scientifiques sont des gens comme tous le monde et qu'ils ne sont pas forcément très objectif. A mon avis toutes ces études de sociobio sont à balancer. Si elles sont publiées c'est uniquement parcequ'elles concordent avec l'idée que l'on se fait a priori des groupes socio (les filles ça aime le rose )... Il n'y a aucune bonne raison de rendre compte de nos comportements par la biologie puisqu'on sait que nos cerveaux sont plastiques, variable et hyper complexe (c'est bien beau de voir des zones s'activer mais c'est pas pour ça qu'on comprend ce qu'il se passe) .

    Donc plus que d'accord avec valérie:

    "Qu’on l’appelle destinée, dieu, destin ou gène, on n’est plus ici dans le domaine de la science mais de la croyance"

    Si ça les amusent de penser que les filles aiment le rose par nature ok.. Mais qu'ils ne viennent pas nous bassiner avec la prétendu objectivité de la science

    Et puis parceque décidement dégenréE c'est bien un lien vers un émission qui parle de toutes c'est foutues études et comment les démontées:
    http://radio.indymedia.org/en/node/17126

  5. @nananimp J'ai tout de même la sensation qu'on fait un "procès d'intention" sur la base de ce qu'en ont fait les journalistes à partir de l'information, et que c'est à eux qu'il vaudrait mieux faire porter le chapeau de la publication.

    L'étude (vers laquelle j'ai mis un lien), n'est pas publiée par un "sociobiologiste" d'ailleurs, mais dans un département de psychologie. Je n'ai moi-même aucune formation ni en science, ni en science sociale, ni en psychologie, je ne fais que vouloir remonter à la source, et je lis que la conclusion des chercheurs est exactement la même que celle que dit ici Crêpe Georgette, à savoir que ces reactions à certains stimuli sont fonctions de notre culture et des codes sociaux du moment et non pas de la "nature" !

    Je cite : BMI's role in these evaluations is less the product of evolved psychological mechanisms and more the part of culturally driven, or societal based norms and perceptions.

    Je disais donc et redis encore, que l'on va faire dire n'importe quoi à n'importe qui et après penser que c'était la véritable information. J'ai commenté sur le billet parce qu'il tombait à pic dans le sujet de ce que moi-même je déplorais (à propos d'autres articles sur des sujets très différents, notamment des sujets de politique).

  6. En l'occurence, il est vrai que les chercheurs sont prudents... J'aurai du jeter un coup d'oeil au lien avant de répondre. Mais en fin de compte ça ne change pas beaucoup mon avis. J'ai eu l'occasion de lire des énormités de la part de scientifiques eux même.

    Et d'ailleurs moi ici j'y vais de ma citation
    trouver dans:

    Psychological sex differences: Origins through sexual selection.(version gratuite sur google scholar)

    "Identifying men who are able to invest Because of the tremendous burdens of a nine-month
    pregnancy and subsequent lactation, women who selected men who were able to invest resources
    in them and their offspring would have been at a tremendous advantage in survival and
    reproductive currencies compared with women who were indifferent to the investment
    capabilities of the man with whom they chose to mate"

    Donc voilà on nous explique gentillement que les femmes aiment les hommes qui ont du fric parcequ'elles font des bébés et que tout ça c'est à cause de l'évolution.....

    Donc il y a un double effet : les médias vulgarisent pour faire du sensas mais il y a aussi des études déplorables. Ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas de raison de croire plus un scientifique que quelqu'un d'autre.

  7. otir ; en fait non il ne dit pas du tout la même chose que moi. Lui travaille sur sur le WHR (rapport taille/hanches) et pas sur le BMI (IMC donc).
    Lui, et tous les tenants de ces théories pensent qu'un homme est attiré - biologiquement parlant - par un WHR de 7 qui signifierait une capacité reproductive intéressante. On peut donc peser 40 kilos ou 80 peu importe si le rapport hanches/taille est de 7. Il dit donc que l'intérêt pour un IMC faible ou haut est culturel alors que le WHR est, lui, biologique.

    et donc non je réitère, ca n'est pas du tout ce que je dis. Oui l'attirance pour des femmes plus ou moins grosses est evidemment culturelle mais l'attirance pour des formes sabliers (donc WHR) l'est tout autant. Si on s'est justement ingénié, ne serait que par l'habillement, à modifier ce WHR - voir robes droites des 20's, voir silhouettes ultra serrés à la taille au 18eme avec paniers au niveau des hanches triplant leur taille) - il est bien clair que ceci n'a rien à faire avec a nature.

    Enfin quand je parle de sociobiologistes, je définis ces gens qu'ils soient psychologues, neurobiologistes, ou que sais je, qui attribuent des comportements sociaux à des raisons biologiques.

    Toutes ces études sont dangereuses.
    si l'on tend à dire qu'un homme est attiré par une femme en fonction de ses capacités reproductrices (donc une sorte de destin plus fort que lui), que disent ils des homosexuel-les ?
    Ce genre d'études mène très loin. Déjà elles sont parfaitement ethnocentrées. toujours menées sur 10-15 personnes.
    Platek cite Thornhill en lien que j'avais démoli ici : http://www.crepegeorgette.com/2009/09/07/critique-de-peggy-sastre-ulcere-inside/
    avec cette fameuse idée d'une attractivité gouvernée par l'idée de faire perdurer l'espèce on en arrive à la conclusion, comme Thornhill, que le viol n'est qu'une stratégie reproductive.

    avec ces idées on nie toute action individuelle ; on n'est qu'agi-e-s par notre nature.

    nananimp ; c'est drôle que tu cites cette étude
    http://www.crepegeorgette.com/2008/12/11/leweb08-ou-cest-bo-lamour/

    Fisher avait sorti une étude expliquant que si tant de prostituées de l'est ou d'Afrique courent des risques insensés pour venir dans les pays riches, c'est qu'elles cherchent un protecteur pour leur futur bébé (riche de préférence evidemment). Evidemment tout cela était un comportement inconscient issu de la préhistoire (les sociobios sont fans de préhistoire).

  8. ici on parle de l'étude sur la testo que citait nananimp : http://www.nature.com/nature/journal/v463/n7279/full/7279268a.html

  9. La sociobio c'est vraiment mon dada!!!

    valerie : "les sociobios sont fans de préhistoire"
    héhé comme de tout ce qui est une source potentielle de non vérification. Va savoir ce qu'ils foutaient nos ancêtres avec deux pauvres squelettes et trois débris. ça doit bien les faire rire ces théories les préhistoriens qui se respectent. La non vérification, c'est tout le charme de ces scénarios évolutionaires sortis tout droit des rêves les plus fous du professeur bidule.

    Je ne résiste pas à l'envie de vous compter un petit cas d'école qui sert à illustrer que les stat doivent être manipulées avec moult précautions:

    A une certaine époque on pouvait montré que les femmes qui fumaient avaient moins de cancer du sein!! bizare . En fait c'était parce que les fumeuses prenaient plus de contraceptif oraux que les autres qui ont un effet protecteur. Bref pas facile de démontré une causalité avec une étude statistique. ça c'est plutôt pour les gars de la testo = leader (ils devaient pas être bien frais en cours de stat. ). A la fin je me demande si ils y croient à toutes leurs conneries.

  10. Une puce dressée à sauter quand on lui dit "saute" ne saute plus si on lui coupe les pattes. Preuve qu'elle est devenue sourde, donc qu'elle entendait par les pattes.

    Par contre ça m'étonne beaucoup que les contraceptifs oraux aient un effet protecteur contre le cancer du sein, et que les fumeuses en prennent plus que les non fumeuses: théoriquement les contraceptifs oraux sont tout à fait contre indiqués si on fume, et par ailleurs augmentent le risque de cancer du sein.

  11. En effet, c'est assez affligent de voir ce que "révèle" cette "étude", surtout quand l'auteur essaye d'y trouver une explication biologique.
    Ce genre de résultats est complètement biaisé par l'environnement (très différent selon le sexe) dans lequel on évolue. On nous dit que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, c'est peut-être vrai, mais ce n'est certainement pas dû à leur sexe biologique mais à des mécanismes culturels.
    En même temps, c'est vrai qu'avec un article sur tf1News, on pouvait s'y attendre (tiens, ils parlent de l'étude mais ne donne pas de lien ni de référence précise, des fois qu'on ne se contente pas des conclusion de tf1)
    Merci Otir pour le lien, je vais voir ce qu'ils y disent plus précisément, là, c'était plutôt une réaction à chaud

  12. nananimp ; le problème est que ce genre d'études tend à prendre toute la maigre place consacrée aux news scientifiques dans les journaux.
    Je concois bien que les sujets choisis par les sociobios soient vendeurs mais ca devient inquiétant me semble t il.

    je me souviens aussi d'une émission produite par la BBC et passée sur la 2 "ces instincts qui nous gouvernent". là encore c'était à pleurer.

  13. valérie:"le problème est que ce genre d’études tend à prendre toute la maigre place consacrée aux news scientifiques dans les journaux."

    A oui c'est totalement terrifiant... Une super occas de renforcer l'ordre établi. Tout est pour le mieux même que c'est les scientifiques qui nous le disent. Ce qui m'inquiète d'un point de vue sociologie de science c'est qu'on peut publier dans nature avec un protocole et surtout une interprétation lamentable des résultats (aucun talent mais un max de gratification).. Or un nature c'est plutôt une bonne chose cotés carrière pour un chercheur .Donc c'est pas prêt de se terminer a mon avis.

    Par contre tu disais que tu avais remarquer une augmentation de ce types d'articles. J'arrive pas à me rendre compte si c'est vrai . Tu confirmes?

  14. @nananimp
    "Bref pas facile de démontré une causalité avec une étude statistique. ça c’est plutôt pour les gars de la testo = leader (ils devaient pas être bien frais en cours de stat. )."
    je crois même que c'est strictement impossible, la seule chose démontrable en stat c'est une corrélation, et qui elle peut poser la question d'une possible causalité qu'il faudra démontrer, autrement qu'avec des stats.

  15. "Par contre tu disais que tu avais remarquer une augmentation de ce types d’articles. J’arrive pas à me rendre compte si c’est vrai . Tu confirmes?"
    difficile de le dire, je focalise dessus. :o)
    Mais c'est mon impression.

  16. Personnellement scientifique, j'ai un peu de mal avec tout ce qui est dit sur ce sujet. Alors quelques réflexions en vrac :

    TF1 news, pour se renseigner sur ce qui se fait en science..... c'est à peu près du même niveau que science et vie junior. Il est préférable de ne rien lire ou regarder, plutôt que ces merdes immondes qui n'ont de scientifique que le titre, et encore.

    Sur la sociobiologie : tout jeter de cette discipline a le mérite d'être facile et rapide. Ceux qui ont une petite idée de la façon dont fonctionne la recherche scientifique trouveront ça dommage. En effet, même si 50% des études sont discutables, dans leur choix même, le reste me semble présenter un intérêt malgré tout.

    "je me souviens aussi d’une émission produite par la BBC et passée sur la 2 “ces instincts qui nous gouvernent”. là encore c’était à pleurer."

    J'ignore si l'émission dont tu parles est celle que j'ai regardé, et qui expliquait comment, au delà des codes et des "instincts" socioculturels, il existait des réflexes beaucoup plus animaux dans le comportement, notamment sexuel des êtres humains (il me semblait que c'était une série d'émission sur ARTE). Mais si c'est le cas, je ne vois vraiment pas ce qui a pu te faire pleurer dans cette émission. Ce genre d'étude permet de prendre du recul sur ce que tu fais, et d'analyser une partie des comportements humains sous un autre angle que l'angle strictement social, et personnellement, ça me parait tout à fait intéressant.
    Il est, à mon avis, aussi "idiot" d'étudier le comportement humain sous un angle exclusivement biologique, que de nier totalement l'origine biologique d'un certain nombres de comportements. Nier cette existence me fait furieusement penser au mode de pensée chrétien, dans lequel il existe d'un côté les animaux, et de l'autre côté les hommes, qui n'ont strictement rien à voir avec les animaux. Il serait temps de se réveiller un peu, nous sommes D'ABORD des animaux, et ensuite des être sociaux. Penser que nous n'avons rien de commun avec le reste de la nature me parait tout simplement ridicule, et propre à justifier bon nombre de conneries.
    ... Mais cela n'engage que moi.

  17. "TF1 news, pour se renseigner sur ce qui se fait en science….. c’est à peu près du même niveau que science et vie junior."
    l'étude a été donnée en lien.

    "En effet, même si 50% des études sont discutables, dans leur choix même, le reste me semble présenter un intérêt malgré tout."
    exemples ?

    "il existait des réflexes beaucoup plus animaux dans le comportement, notamment sexuel des êtres humains "
    je parle d'instincts, pas de réflexes ; cela n'est pas la même chose.
    Je ne comprends pas ce que tu appelles "animal" ; nous en sommes.

    "Ce genre d’étude permet de prendre du recul sur ce que tu fais, et d’analyser une partie des comportements humains sous un autre angle que l’angle strictement social, et personnellement, ça me parait tout à fait intéressant."
    Parce qu'une grande part de la communauté scientifique hésite désormais à utiliser le mot "instinct" tant il est difficile de dissocier l'inné de l'acquis. Nous ne sommes pas en situation de voir comment se comporterait un humain privé de tout contact social afin de voir s'il agirait de la même facon ; prétendre donc qu'un comportement est donc lié à l'instinct est une supposition. retirer sa main du feu et en conclure via une étude que cela constitue un instinct de survie ; il s' agit d'un simple refexe du à la douleur. (sans tenir compte du fait que des personnes font sciemment le choix de se bruler ou de se tuer, ce qui laisserait à penser que leur instict a du être oublié qq part)

    "il serait temps de se réveiller un peu, nous sommes D’ABORD des animaux, et ensuite des être sociaux."
    je ne vois pas en quoi tu peux opposer animaux et êtres sociaux. beaucoup d'animaux sont des êtres sociaux, mis à part l'humain.
    le débat n'est pas là. Même chez les animaux on a du mal à voir ce qui découle de l'instinct et de l'acquis. Chez certains types d'oiseaux qui batissent un nid coloré pour attirer les femelles, on ne sait pas s'il y a imitation ou inné. Et quand bien même, l'inné est une notion vague. un comportement complexe ne s'explique pas sur l'action d'un seul gène qui agirait tjs de la même facon en oubliant par exemple l'environnement.

    "Il est, à mon avis, aussi “idiot” d’étudier le comportement humain sous un angle exclusivement biologique"
    ce que fait la sociobio.

    "Penser que nous n’avons rien de commun avec le reste de la nature me parait tout simplement ridicule, et propre à justifier bon nombre de conneries."
    qui a dit cela ?

  18. prétendre donc qu’un comportement est donc lié à l’instinct est une supposition

    De la même façon, prétendre que l'instinct n'a aucune incidence sur notre comportement, que les comportements, les actions des êtres humains sont parfaitement conscients, réfléchis, et ne doivent rien à 2 millions d'années d'évolution me parait tout aussi approximatif, comme approche. Enfin, si on considère que l'être humain est le produit d'une évolution, bien entendu.

    “Penser que nous n’avons rien de commun avec le reste de la nature me parait tout simplement ridicule, et propre à justifier bon nombre de conneries.”
    qui a dit cela ?

    Pas moi !
    La religion le fait très explicitementt, et pas mal de gens "normaux", qui considèrent comme une insulte d'apprendre qu'ils sont des animaux.
    Personnellement, je me garde bien de faire une séparation franche entre l'instinct et le "comportement social", ce que tu semble faire. Je dis simplement que notre façon d'agir est très probablement un mélange des deux.

    Quant à reprocher à la sociobiologie d’étudier le comportement humain sous un angle exclusivement biologique, il me semble que c'est un peu exagéré. Je dirais plutôt qu'ils tentent, à travers du comportement, de repérer ce qui peut être "d'origine biologique" (ou d'inné, ou d'instinct, comme tu préfères). Curieusement, je n'ai jamais entendu un sociobiologiste affirmer que tel ou tel comportement humain était dû exclusivement à un "réflexe animal", mais plutôt que derrière un comportement que l'on croit exclusivement "social" (ou acquis), il existait peut-être des "réflexes" qui n'avaient rien d'acquis. Après, je ne suis pas un spécialiste de l'étude du comportement humain, mais il me semble qu'il existe aussi l'inverse, à savoir des chercheurs qui ne prennent en compte que l'aspect "social" du comportement humain. Normalement, si tu rapporches les études de ces deux disciplines, tu devrais aboutir à quelque chose d'intéressant.

  19. "De la même façon, prétendre que l’instinct n’a aucune incidence sur notre comportement, que les comportements, les actions des êtres humains sont parfaitement conscients, réfléchis, et ne doivent rien à 2 millions d’années d’évolution me parait tout aussi approximatif, comme approche."
    Je ne prétends rien. je montre, preuves à l'appui que nous n'en sommes pas à un tel niveau d'études en matière de gènes par exemple pour conclure quoi que ce soit en ce sens.
    Tu parlais de sexualité. Nous n'avons pas le droit d'isoler ds sa naissance des êtres humains afin de voir leurs réactions à ce sujet. Et nous n'en serons jamais capables puisque cela serait éthiquement impossible. Nous n'avons donc aucune possibilité de conclure à un comportement instinctif à ce sujet.

    "Curieusement, je n’ai jamais entendu un sociobiologiste affirmer que tel ou tel comportement humain était dû exclusivement à un “réflexe animal”, mais plutôt que derrière un comportement que l’on croit exclusivement “social” (ou acquis), il existait peut-être des “réflexes” qui n’avaient rien d’acquis."
    et bien l'étude du dessus montre par exemple que l'attirance pour un rapport taille/hanches serait instinctif. Sachant qu'on n'a encore une fois, ps moyen d'étudier des humains à l'état de nature, cela parait difficile.

    "mais il me semble qu’il existe aussi l’inverse, à savoir des chercheurs qui ne prennent en compte que l’aspect “social” du comportement humain."
    ce qui est déjà + logique puisque tous les humains sont des êtres sociaux, ainsi que pas mal d'animaux.

  20. Bon, ben visiblement, on n'est pas d'accord, sur le sujet. Ca serait intéressant d'en parler plus longuement, mais bon... peut-être un de ces jours.

  21. Juste un petit renseignement : Tu as une adresse ou on peut lire l'étude originale et ses conclusions ? J'ai pas vu dans les commentaires (mais bon, j'ai peut-être pas bien cherché.

  22. "Il y a enfin une partie immunologique, une réaction immunitaire développée par la mère contre l'embryon de sexe mâle» qui affecterait les préférences sexuelles, selon sa théorie."
    mouhahah.

  23. Rigel: On ne sait toujours pas comment marche une cellule (dans les moindres détails j'entend), ne parlons pas de comprendre le cerveau. Donc au mieux ce qu'on peut faire en sociobiologie ce sont des études qui mettent en évidence des corrélations sans jamais avoir l'espoir de comprendre les éventuelles mécanismes biologiques qu'il y aurait derrière...

    Donc même avec du sérieux c'est une approche limitée (Puis on a pu voir que c'est parfois proche du délire complet). J'ai pour l'instant jamais eu l'occasion de lire des articles scientifiques plus cons que ceux de sociobio.

    J'ai le sentiment qu'on ferait mieux de financer les sociologues.

    valérie: Presque émouvante cette histoire de fœtus rejeté (sniff) ....

  24. nananimp : (sniff) / lol...

    Moi j'voudrais bien qu'on m'explique pourquoi je préfère la glace à la vanille et mon frère celle au chocolat.

    Je suis le cadet et je crois savoir que j'étais le fœtus de la dernière chance pour sauver le couple.

    Ca doit venir de là...

  25. [...] à comprendre des thèses scientifiques ; normalement il lit John Gray. Biba se nourrit donc de sociobiologistes ignares, spécialistes de thèses absurdes à bas de “cerveau primitif”, “papa [...]

  26. [...] La croyance biologique [...]

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