Oct 282013
 

J'ai vu la semaine dernière le film d'Ettore Scola Affreux, sales et méchants qui retrace le quotidien d'une famille dans un bidonville romain dans les années 70. Un affreux bonhomme, Giacinto Mazatella, alcoolique et violent  règne sur sa famille ; composée d'une vingtaine de personnes. Après un grave accident du travail qui l'a laissé défiguré, il est obsédé par l'idée de protéger ses indemnités que sa famille convoite.

A la sortie du film en 1976, qui fut accusé d'être anti-pauvres, voici ce qu'en dit l'Humanité : "On croit qu'il est de mauvais goût de rire de la misère, de la crasse, de la violence qu'engendre cette plaieMais c'est un raisonnement de ventre-plein à mauvaise conscience. Devant l'étalage des bidonvilles, il y a une double attitude. L'une est charitable, chrétienne : il faut avoir pitié et donner aux pauvres gens. L'autre est quelque peu gauchiste, mais pas forcément éloignée de la première : il faut donner une conscience à ces victimes et les pousser à la révolte. Il y a pourtant une pensée intermédiaire et c'est celle qu'utilise Scola : aussi triste que soit leur situation, aussi douloureuse que puisse être leur angoisse, les ‘pauvres’ n'ont aucune raison de ne pas savoir rire, de ne pas être roublards, méchants, sadiques, sans scrupules, exactement comme le sont les riches !."

Le message envoyé par Scola me semble le suivant ; s'ils sont affreux, s'ils sont sales, s'ils sont méchants, c'est notre faute. S'ils ne nous plaisent pas, si nous les regardons avec suspicion, avec dégoût, si nous leur prêtons des comportements particuliers, intrinsèques à leur classe, c'est notre faute.

Je n'ai pu m'empêcher d'établir un parallèle avec le traitement réservé à la famille Dibrani et avec la vision que nous en avons, tant au niveau administratif que médiatique.

Très rapidement Dibrani a été présenté comme un homme violent. Il y a eu plusieurs plaintes déposées contre lui et ses filles sont parties vivre en foyer. Il est également accusé de déscolariser ses enfants, d'avoir marié tôt une de ses filles et d'avoir proféré de graves menaces s'il n'était pas régularisé. Si vraiment cet homme est tel que décrit, avec tout ce que  nous savons de la violence machiste  (et on parle ici de 3 plaintes contre lui pour violences), avec tout ce que nous savons des statistiques autour des crimes sexo-spécifiques, comment avons nous pu laisser ses filles avec lui ?
Il n'y a pas de demie-mesure. Soit Dibrani n'est pas un danger pour ses filles et rester avec lui n'est pas un souci. Soit il en est un et ses filles ne devaient à aucun prix demeurer avec lui, ce que nous avons pourtant laissé faire.
L'accusation de violence ("méchant") chez le migrant ne recouvre pas la même réalité qu'elle a pour un français blanc. Elle sert à stigmatiser la communauté toute entière, y compris ceux qui ne sont coupables de rien, justifie l'expulsion de toute une famille, y compris des victimes de cette violence. La victime est coupable au même titre que celui qui a frappé. La violence devient un élément constitutif de la personnalité du migrant voire de son être. Il est rom DONC il est violent c'est dans sa nature de rom. Elles sont rom DONC il n'est pas étonnant qu'elles soient frappées ; c'est dans leur nature. On ne plaint plus la victime de violences comme on ne plaint plus la femme Mazatella dans le film de Scola ; avec sa sale trogne, pas étonnant.

La famille Dibrani a également été accusée d'avoir laissé le logement dans un état épouvantable ("sales") ; cette accusation ne me gêne pas en tant que telle mais pour ce qu'elle recouvre. La saleté physique dont on accuse en permanence les roms semble sans cesse liée à une saleté morale. "Ils sont sales mais pas que de dehors". "Il y a l'odeur mais aussi le bruit" a-t-on entendu à une époque. Cette pensée très dix-neuvièmiste a concerné de nombreuses groupes de populations et bien évidemment les pauvres, les "classes dangereuses".

Enfin Leonarda Dibrani dont l'image a été amplement exploitée dans les media (est-ce totalement légal ? y-a-t-il un consentement éclairé des parents ?) ; et depuis trois semaines je lis en boucle des remarques atroces sur le physique d'une jeune fille de 15 ans qui n'a même pas la décence d'avoir un prénom normal. "Affreux". Il n'est pas anodin de se ficher du physique d'une ado de 15 ans qu'on vient d'expulser. Même si plein de gens sont pour l'expulsion de cette famille, je pense qu'il est difficile pour eux d'ignorer les conséquences. Nous pouvons bien tourner autour du pot tant qu'on voudra, dire ce qu'on voudra mais renvoyer des gens chez eux à l'heure actuelle les conduit sinon à la mort du moins à une extrême pauvreté (et mon article sur Frontex vous montrera qu'on a renvoyé des gens à une mort certaine). Nous avons donc renvoyé une famille dans un pays où 45% des gens vivent en dessous du seuil de pauvreté, où leur ethnie est discriminée avec un père violent qui ne veut pas que ses filles aillent à l'école. Un taux de mortalité infantile dix fois supérieur à celui de la France, 45 % de chômage. Rappelons au passage qu'il a été démontré que le taux de scolarisation d'un pays est directement lié au taux de mortalité, de mort en couches, de mariage forcé etc. Plus on va à l'école, plus on a confiance en soi, plus on ose réclamer quand on a un problème (c'est pour cela que le taux de mortalité en couches diminue par exemple). L'école n'est pas un luxe mais une nécessité vitale. Mais malgré tout cela nous arrivons à dire que Léonarda n'a pas le bon goût d'être jolie. Je lisais la dernière fois un article parlant de la discrimination à l'embauche des pauvres, ceux que la misère a trop marqué. L'article oubliait une chose ; de croiser la race et le genre. Etre une femme et pauvre et marquée par la misère et rom n'augure pas du plus merveilleux des départs dans la vie qu'il convient d'aider à combler à tout prix. Au lieu de cela nous préférons nous moquer ; sans doute parce qu'il est plus facile d'admettre ainsi l'expulsion ; elle ne méritait pas notre aide. Elle était affreuse, elle était sale et elle était méchante.

Il ne s'agit pas, évidemment, de parer les migrants de toutes les qualités ; on s'émeut du fait que Dibrani ait menti comme l'avait fait Nafissatou Diallo. Frontex est en train de prétendre que les syriens qui migrent sont en fait des marocains qui mentent (comme c'est pratique). Et alors ? Le pauvre, cet être pur ? Qui ne mentirait pas pour quitter un pays pauvre, un pays en guerre, un pays sans aucune perspective économique ?
Nos études sociales menées au XIXeme siècle auraient pourtant du nous servir de leçons ; nous avons passé notre temps à justifier nos comportements coloniaux, nos comportements esclavagistes, nos comportements racistes, nos comportements génocidaires, nos comportements antisémites par des écrits tendant à expliquer combien ces gens là méritaient ce qui leur arrivait. Ils ne pensent pas, ils sont proches de la bête ; pensez, regardez avec son gros visage loin de la finesse de la femme française. Et là nous reproduisons exactement le même attitude ; vous voulez dire que vous ne voulez pas héberger tout le monde ? Soit, faites le. Mais ne faites pas porter à une population, à une famille, à une gamine de 15 ans la responsabilité de cette expulsion.

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  22 réponses sur “Les Dibrani ; affreux, sales et méchants”

  1. [...] Les Dibrani ; affreux, sales et méchants » Crêpe Georgette [...]

  2. La différence avec l'époque coloniale et toutes les autres atrocités de notre histoire, c'est peut-être que dans ce cas précis il y a d'un côté il y a quelqu'un qui sollicite une aide (la famille Dibrani) et de l'autre une société qui consent à y répondre (avec des conditions) ou à la refuser.
    Il me semble que ça fait quand même une petite différence.
    Dans la mesure où l'on considère qu'on ne peut pas aider tout le monde (mais peut-être n'en conviendrez-vous pas), c'est du simple bon sens que de se dire qu'il vaut mieux apporter son aide à des personnes "bonnes" ou dont on considère qu'elles font plus d'effort (par exemple les autres familles kosovares dans la même situation, dont j'ai pu lire dans le dossier officiel largement diffusé consacré à cette affaire qu'aucune ne posait de problèmes de cet ordre) qu'à des personnes qui mentent, sont violentes, participent à des cambriolages et affirment clairement n'être là que pour l'aide sociale - c'est le cas de Mr Dibrani...
    En bref, quand on prétend être accueilli quelque part, on respecte les exigences qui conditionnent cet accueil. Et si on le ne fait pas, on ne va pas pleurer quand on nous demande de partir.
    C'est du simple bon sens. "Common Decency"...

    Enfin, concernant votre point de vue nourrit de sciences sociales, c'est toujours quelque chose qui m'afflige. Evidemment les gens mentent, sont violents, "affreux" ou "méchants".
    Et alors ? Le savoir et l'accepter sont deux choses différentes non ?
    On va accepter le viol parce que ça fait 300 000 ans que ça dure ? On va accepter les violences ethniques parce que toute notre histoire démontre que c'est dans l'ordre des choses ?
    Et si il fait froid, pourquoi s'habiller puisque c'est la nature ?
    Ettore Scola filme une famille pauvre d'affreux, sales et méchants avec un propos artistique qui n'a pas grand chose à voir avec des jugements moraux ou politiques. Filmer des requins qui bouffent les plagistes ne signifie pas qu'on aime les requins mangeurs d'hommes, mais que cette situation particulière permet d'exprimer certaines choses sensibles (et pas morales ou politiques). La peur par exemple.

    Votre raisonnement est donc incohérent.
    Vous voulez défendre un abruti qui n'est qu'un abruti et rien d'autre.
    Il est toutefois malheureux que sa fille (ses enfants ou sa femme) pâtissent du comportement de cet homme. Et les commentaires sur le net qui se moquent de son physique sont évidemment déplorables...

    • "Ettore Scola filme une famille pauvre d'affreux, sales et méchants avec un propos artistique qui n'a pas grand chose à voir avec des jugements moraux ou politiques."

      Oula, alors là c'est mal comprendre le propos du film que de dire ça : il s'agit justement de montrer que ces gens sont le produit d'un système. Si ça c'est pas politique ou moral... je veux bien savoir ce que c'est. Quant a l'exemple des dents de la mer, là aussi il y'a un message qui dénonce la cupidité (le maire qui maintient la plage ouverte malgré la menace pour ne pas couler la saison touristique). Certes ce n'est pas le coeur du film, mais c'est un axe important à prendre en compte (un oeuvre peut avoir plusieurs niveaux de lecture).

      Concernant les "gens qui ne viennent QUE pour l'aide sociale"... non ces gens viennent pour fuir une vie pourrie et l'aide sociale que l'on offre c'est pour eux une boué de sauvetage. Ce n'est PAS un choix de vie du type "oh j'hésite : je bosse ou bien je vais en France profiter de l'aide sociale ? Oh et puis non, pas motivé pour bosser, je vais en France". Lorsque l'on parle des immigrants de ce genre ils faut arrêter de les voir comme des opportunistes : ce sont des gens qui font ce choix parce qu'ils sont prit à la gorge et enfreindre la loi est pour eux moins pire que de continuer a vivre dans leurs pays d'origine.

      Quant aux "règles" elles sont là effectivement pour équilibrer la machine car la réalité est telle que non, on ne peut pas aider tout le monde. Le seul problème c'est que cette situation est inacceptable : nous ne pouvons pas aider tout le monde, mais nous ne devrions abandonner PERSONNE. Une société ne peut pas abandonner un individu, et lui dire qu'il doit retourner d'ou il vient. Nous ne devrions jamais accepter ce fatalisme et cette facilité de dire "on à pas les moyens". Résumer cela à un problème d'argent est ce que les politiques font depuis des années pour trouver une réponse facile aux problèmes qu'ils ne veulent pas résoudre. Nous sommes dans une société poussé à l'hyper productivisme et à la surconsommation libérale, c'est cette réalité qui nous prive des moyens d'aider ces gens. Mais fondamentalement, n'y à t'il pas de quoi nourrir tout le monde ? de loger tout le monde ? Ca serait possible mais nous ne nous en donnons pas les moyens pour maintenir NOTRE style de vie.

      Je suis contre l'idée "d'assisstana" qui fait que les personnes reçoivent tout sans contrepartie, mais je crois dans les valeurs d'égalité et de fraternité qui font notre devise nationale : tous les individus ont le droit inaliénable de vivre et d'aspirer au bonheur (comme le disent nos cousins américains) et l'état à pour mission de proposer de meilleurs cartes à ceux que le destin n'a pas favorisé afin que même humbles, ils restent malgré tout digne.

      Si Mr Dibrani à commis des crimes en France, qu'il soit jugé et puni comme il se doit, mais que cela ne soit pas une raison de bannir sa famille. Evidement ce n'est pas simple, évidement ça nécessite des efforts, mais je trouverais absolument affreux qu'a cause d'un calcul on dise a quelqu'un "désolé : mais nous te refusons la possibilité de vivre ce que nous nous estimons être une vie normale"

      • Je ne crois pas que le film d'Ettore Scola soit un film à thèse, montrant que les personnages qu'il met en scène sont le produits d'un système. Scola est naturaliste, et il s'inscrit dans le cinéma italien naturaliste de l'après-guerre (naturaliste au sens de Zola), mais comme pour Fellini ou d'autres cinéastes de la même génération, il rajoute un côté grotesque et délirant aux portraits de société qu'il fait, ce qui porte son oeuvre vers une plus grande complexité que simplement "une description du sous-prolétariat italien à l'époque de la société de consommation". Personnellement, je n'aime pas Zola mais j'aime beaucoup le cinéma italien de cette période, grâce justement à cet aspect irrationnel, esthétisant, ouvert.
        Par ailleurs, Scola ne prend absolument pas parti et ne dénonce rien, il se contente de décrire avec un regard caustique, drôle et grotesque (désenchanté pourrait-on dire, très peu militant donc).

        Concernant "ces gens qui ne viennent que pour l'aide sociale", je parle évidemment de Mr Dibrani et je ne généralise absolument pas.
        Pour être marié avec une étrangère, je sais ce que cela signifie d'être étranger en exil et de "s'intégrer" à la société française (qui n'est pas vraiment super ouverte, quoi qu'on puisse en dire). Cela dit, je refuse de m'entendre dire que c'est dans mon regard que Mr Dibrani est affreux, sale et méchant, que c'est ma société qui produit ce type de personnes, et que ce gars a tous les droits à être accueilli ou à rester en France au détriment d'autres personnes qui le méritent peut-être plus.

        Enfin, comme vous le dites nous n'accueillons pas tout le monde et ne logeons pas tout le monde, ceci afin de maintenir notre style de vie.
        Mais moi, je trouve ça tout à fait légitime...
        Qui serait assez dément pour se prendre la tête à loger et nourrir un type comme Mr Dibrani qui ne respecte pas ses hôtes ?

        La vraie question n'est pas morale mais économique et géopolitique. Je suis prêt à vivre moins bien pour qu'en Afrique, en Europe de l'Est ou en Amérique du Sud les gens vivent mieux (par exemple en achetant leurs produits plus cher, en pratiquant le commerce équitable, en dénonçant les régimes corrompus à la solde des européens câd en refusant que notre société ne s'enrichisse aux dépends d'autres, en promouvant les économies locales etc. etc.).
        Mais comment peut-on défendre quelqu'un comme Mr Dibrani qui sape totalement notre modèle social ?
        Et comment peut-on dire que tout est ok, qu'il est intolérable que cette personne soit renvoyée chez elle (alors qu'elle a épuisé tous les recours et n'a respecté aucune des conditions qu'on lui a imposé) ?
        La société a des règles, mais elle n'est pas là pour régler tous les problèmes. Si Mr Dibrani n'a pas compris comment tirer parti d'une situation qui lui était favorable, par exemple en respectant les conditions à son accueil en France, c'est son problème. Pas celui de la France.
        Ensuite, on peut parler de la politique d'immigration européenne, des problèmes que cela pose etc. etc. Mais si on parle du cas Dibrani je trouve le cas difficilement défendable en l'espèce.
        Encore une fois, le malheur est que son comportement ait des conséquences sur sa fille ou sa famille, mais c'est ce qui se passe toujours et partout. Si je picole et que je suis au chômage à cause de ça, la société a-t-elle le droit de me séparer de mes enfants ? Et si je suis en situation irrégulière avec des enfants et que je fais n'importe quoi, je dois connaître les risques non ? Alors on fait quoi ? Avoir des enfants et une famille pourrait-il être utilisé comme une couverture pour ne pas être inquiété ?

        Problèmes complexes, comme vous dites. Complexité que n'honore pas cet article selon moi...

        • Escola ne pose pas de question ni ne propose de réponse. Sa démarche est celle du constat : voyez ces gens, voyez ce qui les crée. Je ne dirais pas qu'il est "naturaliste" parce que le portrait qu'il brosse est exagéré, "surréaliste", a la fois pour l'effet comique, mais aussi parce que plus on force le trait, plus on généralise le propos. Il ne parle pas d'une famille, mais des familles. Ces cas particuliers servent à parler du général et le réalisateur exprime ainsi sa vision des choses. Parce que finalement ce qu'il montre ce n'est pas ce qui existe, c'est la vision que nous avons en tête de cette classe ouvrière remplie de rustre, de malhonnête et de profiteur. C'est la même chose lorsque nous pensons a la classe ouvrière comme étant "saines" parce que plus proche de valeur humble (ça ce serait plutôt quelque chose qu'on retrouverait dans le cinéma américain).

          Que nous dis l'article ? il n'excuse nulle part les agissements de Mr Dibrani, mais critique notre regards sur ses personnes. Nous devons comprendre ce qui nous pousse à porter ces jugements et réaliser qu'ils ne sont pas anodin. Sous couvert d'opinion, une stigmatisation de l'autre c'est construire, et a poussé à donner a ces immigrants des comportements bestiaux, comme si justement ils n'étaient QUE "sale bête et méchant". Il convient de ne pas plus céder à l'angélisme qu'a la diabolisation.

  3. Les gens comme toi "crêpe Georgette " se pratiquent la masturbation intellectuelle de manière beaucoup trop intense..tu as bien de la chance : j.adorerai avoir ton temps et ton argent (?.,).tu établis des parallèles dans tous les sens, ..tu comprends rien : tu es aussi déconnecté que les gens que tu critiques....je te rassure juste : oui les français s'en foutent et si tu crois qu'ils se sentent coupables alors je te dis pauvre Georgette...on a pas les moyens d'être ému nous les pauvres ....toi y en a comprendre ?

    • Milan > Si seulement tu avais un peu d'argument tu n'aurais pas juste l'air de balancer ta haine dans le vent. Et le "nous les pauvres...." sérieux ? alors tu es le représentant de toute la classe ouvrière ? donne déjà des arguments à ton niveau avant de prendre la parole pour d'autre.

      • @flashou les pauvres = classe ouvrière ?? ...si tu penses ça je préfère m'arrêter là...mais j'adorerai que tu aies raison..

        @valérie en fait je m'adressais à georgette : si tu as des enfants un taf de merde une vie de famille ou tu luttes pour joindre les 2 bouts....que tu sois pur porc ou métissé bref si fais partie de ceux qui se font démonter le bull depuis toujours...alors tu devrais comprendre qu'on a pas d'opinion parce qu'on s'en tape mais juste sans méchanceté..on est ailleurs !!! JE TE LIS ET JE TE REPONDS OUI VALERIE SI JE POUVAIS JUSTE BIEN MANGER ET SURTOUT JUSTE BIEN DORMIR CELA ME SUFFIRAIT...MAIS LA OU J'HABITE ON DORT MAL ET LA BOUFFE QU'ON ACHETE EST DEGUEULASSE ALORS JE TE LAISSE IMAGINER MON ETAT D'ESPRIT PARCE QUE JE N'AI PAS TROP LE CHOIX : JE DOIS DONNER CETTE MERDE A MES GOSSES ....BONNE SOIREE

        • milan, je suis "georgette". (...). mais donc tu viens me dire qu'en gros tu te fous du sort des roms parce que tu es pauvre et que tu as autre chose à penser. ok. et ? cela empêche des gens de s'émouvoir de son sort ?

          • ok bonjour valérie mais je vois une photo d'homme...le dernier valerie-homme que je connais c'était giscard...
            donc oui ça empêche de s'émouvoir sur son sort....oui je sais : salaud de pauvre ...perso je touche 721 euro par mois pour 4....tu crois que j'ai le temps pour penser à ces conneries ?? elle et sa famille touchait plus que nous au prorata/personne et je te jure je dis tant mieux pour elle ...mais je te répète quand on est ailleurs on est ailleurs....je sais c'est pas très classe ce que j'écris mais faut faire avec parce que c'est une réalité partagée....au plaisir de lire un nouveau papier...merci d'avoir répondu..

          • pourquoi diantre penses tu que Leonarda et sa famille ont plus de fric que toi ?

    • je suis très grassement payée par des lobbies en tout sens. mais je m'adresse à l'élite évidemment ; le pauvre est trop bête il n'a à assouvir que des besoins primaires comme manger ou dormir.

      • Pourquoi diantre je pense qu'elle à plus de fric que moi ? Pourquoi diantre dis tu ça ? Je sais pas ce qu'elle touche et Je te dis que je m'en fous de ce que sa famille touche ou pas.....tu t'acharnes et tu voudrais que je te dise que je suis jaloux de ses prestations ? J'ai l'impression que tu kifferais de lire ça ...tu arrives pas a admettre qu'on puisse s'en foutre de cette histoire sans haine...j'ai réagi parce que ton article résonnait trop fort dans ma tête comme : salaud de pauvre !! Et Si je me trompe tant mieux...

        • milan ; parce que c'est ce que tu as dit "elle et sa famille touchait plus que nous au prorata/personne" ...
          pourquoi penses tu que mon article veut dire "salauds de pauvres" ? qu'est ce qui t'a fait penser cela ?

  4. "Enfin Leonarda Dibrani dont l'image a été amplement exploitée dans les media (est-ce totalement légal ? y-a-t-il un consentement éclairé des parents ?)"

    On s'en fout du consentement de ses parents. Y a-t-il eu un-e seule journaliste pour lui demander à elle, L. Dibrani, ce qu'elle pensait de ce merdier, si elle était d'accord pour qu'on exploite son image, et tout ça ?
    Est-il possible de trouver quelque part dans un quelconque média ne serait-ce qu'une phrase prononcée ou écrite par la principale intéressée ?
    Ou bien faut-il avoir 18 ans révolus pour exister, penser par soi-même et s'exprimer ?

    Et sinon, comme le fait remarquer le Canard Enchaîné : un certain M. Valls a commis un délit en révélant des éléments de la vie privée d'une mineur (à savoir Leonarda Dibrani). Il a également, de ce fait, enfreint des dispositions de la convention internationale sur les droits de l'enfant, ratifiée par la France.

    Citation du Canard :

    "Sur celle-ci, prénommée Leonarda, sont ainsi parus des détails concernant sa scolarité, le nom de son collège et ses absences en cours, recensées par le menu depuis quatre ans. Le rapport précise aussi, avec beaucoup d'élégance, qu'elle découchait régulièrement. Il fait allusion à son copain et à leurs relations."

    Donc voilà, en France un certain M. Valls ne s'est pas privé d'étaler les détails de la vie privée d'autrui, et d'une mineure de surcroît. Tranquillou.
    Ça ne me dérangerait pas trop qu'on expulse ce type.

    • tu veux donc expulser des gens qui commettent des actes illégaux. intéressant. un peu comme Valls sauf que toi tu as raison. ok.

      sinon se foutre du consentement des parents.. que dire. si tu estimes que des gamins mineurs sont aptes à raisonner comme des adultes alors tu admets qu'effectivement la réforme du statut de l'enfant était nécessaire, qu'en effet coller des enfants en prison c'est normal, qu'en effet violer une gamine de 14 ou une femme de 22 c'est idem etc etc.

      • "tu veux donc expulser des gens qui commettent des actes illégaux. intéressant. un peu comme Valls sauf que toi tu as raison. ok."

        Proposer l'expulsion de Valls (expulsion vers où, d'ailleurs ?) est plus une boutade qu'autre chose, une façon de rappeler qu'on trouve tout à fait légitime de faire sortir de France des personnes qui enfreignent la loi quand on pense savoir où les renvoyer mais qu'on ne se pose pas la question quand c'est un ministre de l'intérieur qui l'enfreint.

        "sinon se foutre du consentement des parents.. que dire. si tu estimes que des gamins mineurs sont aptes à raisonner comme des adultes"
        On parle de quelqu'une qui a 15 ans, le qualificatif (par ailleurs péjoratif) de "gamin" n'est peut-être pas judicieux, si ?

        Ce qui est en question n'est pas sa capacité à raisonner. C'est le décalage qu'il y a à considérer sa situation d'après ce que les autres (l'école, les flics, bref toutes les personnes ayant contribuer à écrire un "rapport" sur elle) en disent en prenant très peu en compte ce que elle a à dire. Vous n'avez pas remarqué que plus les personnes sont pauvres, étrangères, femmes... et jeunes (et c'est le point sur lequel j'insiste), et plus on se permet de fouiller dans leur vie privée pour en tirer des conclusions, en tenant de moins en moins compte de leur parole ? C'est un mécanisme classique de domination : trouver un prétexte pour discréditer la parole de quelqu'un et parler à sa place, et ici la minorité est un de ces prétextes.

        On a donc un "rapport" qui fouille toute sa vie privée, et qui pèse plus lourd, médiatiquement, que l'ensemble des propos qu'elle a pu tenir, de la parole et du témoignage dont elle a souhaité faire part. C'est dérangeant.

        Et s'il faut prendre avec des pincettes sa parole, ce n'est certainement pas à l'aune du consentement de ses parents, dans la mesure où, comme vous l'évoquez, il est possible que son père soit violent et ne serve pas ses intérêts à elle.
        Et, vu l'attitude des institutions françaises, c'est évident qu'on ne peut pas non plus compter sur une quelconque autorité étatiquement légitimée pour se "substituer" aux parents et faire écran entre la minorité de Leonarda et l'espace médiatique.

        • "On parle de quelqu'une qui a 15 ans, le qualificatif (par ailleurs péjoratif) de "gamin" n'est peut-être pas judicieux, si ?"
          oui et non.
          comme le rappelle Eolas elle est mineure donc de fait pas en situation irrégulière.
          je dis "gamine" pour une raison ; en tant que telle elle a un statut particulier au regard des conventions internationales. en tant que telle on ne peut l'exposer dans les media, il faut un consentement des parents. c'est la loi.
          parler de son physique comme l'a fait un humoriste de 36 ans alors qu'elle en a 15 est au delà du déplacé et du sexiste. un homme de 36 ans qui commente le physique d'une gamine de 15 ans ca me laisse sans voix. (ca serait sexiste de commenter le physique d'une femme majeure mais ici face à une ado fragile etc).
          je comprends bien ton propos. mais il est important de rappeler sa minorité et son jeune âge.
          enfin qq chose me frappe de plus en plus.
          on parle maintenant pour des enfants de 10 ou 11 ans de "jeune fille ou jeune homme". une gamine violée par un adulte devient "la jeune fille".
          un gamin de 12 ans expulsé devient "le jeune homme".

          donc quand j'emploie le mot gamine je rappelle à tout le monde qu'on parle ici d'une fille de 15 ans, une mineure qu'on doit protéger.

          • "donc quand j'emploie le mot gamine je rappelle à tout le monde qu'on parle ici d'une fille de 15 ans, une mineure qu'on doit protéger."

            D'accord avec ça. D'ailleurs, dans une situation où, et la puissance publique, et possiblement ses parents, peuvent présenter un danger pour elle, ça pose l'épineuse question de savoir qui la protège.
            Y aurait-il (par exemple) un organisme international qui pourrait se saisir de la question et aurait la force de s'opposer et au racisme de la France, et à la possible violence de son père ?

            "en tant que telle on ne peut l'exposer dans les media, il faut un consentement des parents. c'est la loi."

            Je tiens à faire la différence entre "exposer quelqu'un" et "lui laisser la parole". Pas par rapport à ce que dit la loi, mais sur le plan éthique. Et je critique le fait qu'il y a eu beaucoup d' "exposition" de la part de tiers commentant sa vie privée ou, comme vous le dites, son physique, et peu de prise de parole autonome.

            D'ailleurs, par rapport à la loi, s'il faut le consentement des parents pour exposer un mineur dans un média : toutes les plateformes sur Internet permettant à des mineurs de s'exprimer (Skyblog, forum orientés ados ou enfants..) sont-elles hors la loi ?

    • @Grunt: "Est-il possible de trouver quelque part dans un quelconque média ne serait-ce qu'une phrase prononcée ou écrite par la principale intéressée ?"

      Oui, j'ai vu une interview d'elle à la télévision, et j'ai entendu dire qu'elle avait aussi été interviewée à la radio.

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