Juil 152014
 

Le fait contre lequel il est le plus difficile de lutter est ce qu'on appelle le "bon sens", le bon gros bon sens qui tâche qui fait tant de dégât et qui a la force d'inertie d'un socialiste devant le MEDEF.
"Oui tu m'as montré statistiques à l'appui que la plupart des viols sont commis dans un appartement par un proche, mais tout de même ON SAIT BIEN que se promener en mini jupe tard le soir est imprudent".
On sait bien que.
Il y a des évidences, fausses, qui concourent au sexisme, à la culture du viol mais qu'il ne fait pas bon remettre en question sans doute parce qu'elles sont trop douloureuses, remettent en question un ordre établi où seules les vilaines filles court-vêtues qui sortent le soir risquent d'être violées et pas n'importe quelle femme, à n'importe quel moment.
C'est ainsi donc que 20 minutes nous sort un marronnier sur le viol.

Qui 20 minutes a t il trouvé pour parler du sujet ? Une association de lutte contre le viol ? Non un profiler médiatique qui s'était déjà commis dans des sujets de qualité et loin du racolage habituel tel que La carte des plus célèbres serial killers parisiens.

La thèse de 20 minutes est donc de nous dire
- qu'il y a davantage de viols en été
- que cette augmentation du nombre de viols est due aux tenues légères des victimes et à l'alcool qu'elles ont ingéré

Constatons déjà que les chiffres de 20 minutes(le fameux 2635 faits en juillet 2013) ne concernent pas les viols de manière générale mais les plaintes pour viol déposées par des personnes majeures. Ne sont pas prises en compte les plaintes déposées par des personnes mineures.
D'après différentes études, on sait qu'environ 10 % des victimes portent plaintes (âges et genre confondus) . Il est donc tout à fait faux de mélanger "plaintes pour viol" et "nombre de viols". Rappelons également que des hommes sont également violés chaque année ce que semble oublier 20 minutes ; mais on corrèle moins la tenue masculine et le viol ( on a plus tendance à culpabiliser les victimes masculines via d'autres critères que la tenue) ceci expliquant sans doute le silence de 20 minutes sur le sujet.

Corrigeons donc déjà l'hypothèse pour 20 minutes et partons sur la piste suivante : il y a davantage de plaintes pour viol en été ce qui pourrait nous laisser entendre qu'on viole davantage en été. Soulignons toutefois que cela n'est pas parce que le nombre de plaintes augmente que le nombre de viols a forcément augmenté ; si par exemple une campagne de lutte contre le viol a été efficace on peut voir le nombre de plaintes augmenter - parce que les victimes se sont senties davantage en confiance pour porter plainte par exemple - cela ne voudra absolument pas dire que le nombre de viols a augmenté.

Voici les chiffres que j'ai collectés sur cartocrime concernant les plaintes pour viol sur tout le territoire français déposées par des personnes majeures) :
- janvier 2013 : 2352
- février 2013 : 2291
- mars 2013 : 2419
- avril 2013 : 2404
- mai 2013 : 2391
- juin 2013 : 2552
- juillet 2013 : 2635
- août 2013 : 2215
- septembre 2013 : 2272
- octobre 2013 : 2643
- novembre 2013 : 2416
- décembre : 2417

J'ai également pris les chiffres pour le Var estimant que c'était une destination traditionnelle de vacances.
- janvier 2013 : 22
- février 2013 : 27
- mars 2013 : 32
- avril 2013 : 28
- mai 2013 : 19
- juin 2013 : 34
- juillet 2013 : 33
- août 2013 : 34
- septembre 2013 : 42
- octobre 2013 : 39
- novembre 2013 : 34
- décembre : 26

Au niveau national, constatons déjà que le mois où le plus de plaintes pour viol ont été déposées est le mois d'octobre 2013. Le mois d'août est le mois où le moins de plaintes ont été déposées. Avec ces deux chiffres on pourrait arriver à la thèse opposée à celle de 20 minutes et conclure un magnifique "les femmes ont l'habitude de porter davantage d'imperméables et des parapluies en octobre et cela explique sans doute qu'on viole beaucoup plus en octobre". Enfin on pourrait peut-être aussi arguer que c'est l'été indien et que la thèse de 20 minutes reste juste.
Au niveau départemental, en prenant le très touristique département du Var on constate une hausse en septembre et octobre mais absolument pas l'explosion du nombre de plaintes en juillet, août qu'on attendait.
Donc les chiffres de 20 minutes sont faux et il n'y absolument pas plus de plaintes pour viol en été.
Nous pouvons donc en conclure déjà que le journaliste de 20 minutes n'a pas pris la peine de vérifier les chiffres sur un an, pas plus que son rédacteur en chef et que ce papier - que je peinerais à appeler un article - est surtout là pour racoler et faire de la page vue à peu de frais.

Seconde hypothèse de 20 minutes ; on est davantage violée quand on est en tenue légère et/ou alcoolisée.

Nous sommes dans une société - cela n'est pas la seule - qui assimile le viol au fait de trouver une femme séduisante. Une femme en mini jupe est séduisante et sexy, elle plait aux hommes hétéros DONC il n'est pas anormal de penser que certains en viennent au viol.
Le viol est ainsi assimilé à un acte d'excitation sexuelle face à des jambes ou des seins.
Des études ont été faites aux Etats-Unis sur ce dont se souvenaient les violeurs de leur victime ; dans la majeure partie des cas, ils n'avaient aucun souvenir de ce qu'elle portait. Ils avaient une parfaite conscience de ce qu'ils avaient interprété comme quelque chose d'excitant ; en clair n'importe quel acte, attitude, geste, sourire, non sourire, pouvait être perçue comme excitante mais jamais la tenue de leur victime n'avait influencé leur acte.
Il est aisé de mélanger excitation sexuelle et viol parce qu'on parle d'un crime sexuel. Parler d'un crime qui passe par les organes génitaux permettait - peut-être è d'évacuer dans la tête du tout venant que l'excitation sexuelle a quelque chose à voir dans l'histoire.
Le viol ne provient pas d'une excitation sexuelle sauf à moins d'être excité par un corps amorphe, endormi, ivre mort, tétanisé, hurlant, tremblant ce qui existe évidemment mais ne constitue absolument pas l'immense majorité des violeurs qui ne sont pas des sadiques - au sens clinique du terme. Le viol est avant tout une prise de pouvoir sur quelqu'un. Si le viol avait quelque chose à voir avec une excitation physique devant une femme jugée sexy, alors il serait profondément pulsionnel (des hordes d'hommes sauteraient sans contrôle sur des femmes dans la rue), alors il aurait beaucoup lieu dans des lieux où les femmes sont souvent peu vêtues (ex la boite de nuit) et cela n'est pas le cas) et le violeur s'arrêterait immédiatement devant les réactions des victimes ; en général on est assez peu excité devant quelqu'un qui est terrorisé sauf si justement ce qu'on recherche est l'humiliation et la domination de la victime.

Il n'y a pas de corrélation entre le physique d'une victime et son viol ; on viole des gens qui sont loin des canons de beauté. On viole des gens âgés, des enfants, des bébés, des gens considérés comme laids dans nos sociétés, des femmes en jupe ou en jogging, en baskets ou en escarpin, des femmes en débardeur ou en burqa.

Rappelons également que le viol est davantage commis au domicile du violeur ou de la victime par une connaissance ; le viol d'Argelès auquel se réfère l'article de 20 minutes ou celui de Perpignan sont des viols rares, contrairement à ce qui nous est enseigné.
Donc le fait de sortir tard, comme le dit Bourgoin, n'a strictement rien à voir avec le fait de risquer d'être violée ou non par un inconnu dans la rue. Nous sommes nourris avec l'image du violeur armé d'un couteau qui sort d'une ruelle sombre qui est une image fausse et infondée.
j'en profite pour souligner cette interview de Bourgoin commise il y a un an.
Je cite " Nous savons tout de même que les crimes sexuels sont en augmentation durant l’été. Les causes sont connues. La chaleur accentue le désir. D’autant que les gens sont moins vêtus et surtout moins vigilants. Tout est accentué durant les vacances. On consomme plus d’alcool. On va plus en boîte de nuit. En somme: les conduites à risque sont multipliées. Et les prédateurs sont nombreux."
Nous savons déjà que les crimes sexuels ne sont pas en augmentation. On peut se demander par quel effet biologique la chaleur accentuerait le désir ; on est encore là dans une idée reçue de l'ordre du bon sens populaire mais fondée sur strictement rien de concret. Enfin nous apprenons que la boite de nuit est un lieu "à risque". Comme je l'ai déjà dit et répété ce sont les domiciles privés qui sont des lieux à risque.
Maintenant est-ce qu'on risque davantage si l'on a bu/consommé des drogues.
Aux Etats-Unis les statistiques montrent qu'en effet le risque augmente. Il n'est sans doute pas illogique de penser la même chose pour la France.
Il importe de prévenir TOUT LE MONDE que la prise d'alcool vous met en état de vulnérabilité (et pas seulement en ce qui concerne le viol souvenons nous des nombreux jeunes hommes morts noyés dans la Deule). C'est nécessaire de le dire en rajoutant toujours une chose ; quel que soit votre état d'ébriété, vous ne serez pas responsable si vous êtes violé-e/agressé-e. Vous n'aurez rien "cherché" du tout, vous ne serez responsable de rien. Il y a toujours un seul coupable dans un viol, et pas à 90%, 99% ou 99.9999% mais à 100% : le violeur.

Il ne me parait pas gênant de prévenir les gens de manière générale, que l'alcool accentue la vulnérabilité sauf que cela n'est évidemment pas ce qui nous est dit.
Si l'alcool augmente le risque d'être violé-e il augmente le risque de violer également.
Or si on ne cesse de répéter aux femmes qu'elles ne doivent pas boire car "'elles se mettent en danger", on n'entend que très peu le conseil inverse à savoir qu'un homme ivre peut devenir un violeur et qu'il conviendrait donc que les hommes ne boivent pas. Encore une fois le viol devient le seul crime où la responsabilité de la victime - homme comme femme d'ailleurs - est engagée et celle du coupable ne l'est que très rarement.

Cet article alimente la culture du viol à plusieurs titres :
- il fait mentir les chiffres pour assoir l'idée qu'on viole davantage des femmes légèrement vêtues
- il associe tenue et viol alors qu'il a été maintes et maintes fois prouvé que les deux faits ne sont pas liés
- il fait porter la responsabilité aux victimes. Il ne s'agit pas de ne rien dire aux femmes mais il s'agit de leur dire la vérité. Si l'on veut vraiment parler de viol, alors qu'il faudra leur dire que le risque vient plutôt des connaissances que de l'inconnu croisé dans la rue tard le soir. Si l'on veut parler de risques alors qu'on dise la même chose aux hommes ; qu'on leur apprenne qu'ils risquent aussi d'être blessés ou agressés sexuellement dans l'espace public.
A chaque crime où la victime est une femme (viol dans l'espace public ou meurtre de joggeuse), nous avons droit dans tous les journaux, nos cercles de connaissance, notre famille, à la litanie de conseils stériles, inefficaces, visant avant tout à restreindre notre liberté et pire on nous rappelle qu'il était tout de même bien imprudent de sortir dehors, d'aller en boite de nuit ou de courir. Il y a eu 4 ou 5 meurtres de femmes qui faisaient leur jogging sur les 3 dernières années ; je vous laisse comparer avec le meurtre de femmes par leur conjoint. Il y a beaucoup moins de viol dans l'espace public par un inconnu que par une connaissance ; pourtant l'on ne cessera de rappeler aux femmes le danger à sortir, à jogger. Nous attendons toujours - si l'on veut vraiment lutter contre le viol ou la violence conjugale - les faits et pas de vagues idées reçue infondées.
Ce genre d'article en plus d'être mensonger colporte des idées fausses autour du viol et, en cela, participe à la culture du viol.

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  67 réponses sur “Quand le journal 20 Minutes nourrit dans la culture du viol”

  1. Oui un article scandaleux, encore une fois... Sa seule proposition "interdire le bikini"... On croit rêver

  2. Petite mise au point parfaite. Merci 🙂

  3. On sait bie. Que les sondages et stats sont très aléatoires et en aucun cas représentatifs de la vérité; il suffit de voir les stats politiques.

    De plus, une fille qui sort tard le soir en tenue provocante (ou même en jupe) aura peu encie d'être franche et d'annoncer la couleur lors d'un sondage.

    Alors je ne dis pas que ce n'est pas normal de ne pas pouvoir sortir en jupe le soir mais quand on sait que c'est risqué, on ne tente pas le diable.

    Il faut aussi arrêter de diaboliser les proches.

    Conseils stériles ? Parce que les rembItzs hystériques n'acceptent aucun conseil, sûres qu'elles sont d'être dans le cercle de la vérité. Sauf qu'elles continuent de faire les mêmes erreurs. Comme cette nana sortie tard dans un quartier difficile, et violée qui, des années après, retenté le diable et se dit à nouveau violée.

    La culture du viol est entretenue par les harpies, tout comme celle du plafond de verre. Venez donc dans ma société, où tous les cadres sont des femmes. Comme quoi...

    • et donc si dans votre société toutes les femmes sont des cadres, toutes les femmes françaises sont des cadres ?
      Le président américain est noir j'en conclus donc que tous les noirs sont présidents.

      Ce que vous me dites est donc que les femmes en jupe mentent, qu'elles ont en fait été violées mais ne veulent pas le dire car elles ont honte mais que vous, vous savez qu'on est plus violée en mini jupe.

      merci pour votre démonstration.

    • Oh bon sang l'enchaînement magnifique :

      "quand on sait que c'est risqué, on ne tente pas le diable."

      et à la ligne d'après :

      "Il faut aussi arrêter de diaboliser les proches."

      Donc, sachez-le, les violeurs, représentés par la sourde et vague menace du "diable" qu'il ne faut pas tenter, ne sont les proches de personne.

      Diaboliser une entité sans nom, sans visage, qui est l'Autre, vous savez, ce violeur monstrueux qui n'existe que la nuit dans les ruelles sombres et s'évapore - pouf ! - lorsque le soleil se lève façon vampire, c'est facile et rassurant. Quand on parle de "proches", de gens qu'on croise tous les jours - là, oui, il faut faire beaucoup plus attention à ne pas croire que ces personnes sont capables de quoi que ce soit, ces gens qui sourient, disent bonjour et parfois rigolent à nos blagues. Des Vrais Gens, quoi. Comment (diable) des Vrais Gens pourraient violer ?

    • Bonjour,

      J'ai été violée par des proches, au domicile de l'un d'eux, lors d'une soirée alcoolisée, et j'étais habillée en jean large et t-shirt. Si j'avais su ce qu'il se passerait, croyez bien qu'effectivement je n'aurai pas bu, mais quand vous passez une soirée avec des amis vous ne vous dites pas spécialement "Ho je dois faire attention parce que si je bois trop ils vont me violer !"

      Autre chose à dire ?

      Cordialement.

  4. De plus, quand une fille est conne au point d'être bourrée...faut pas s'étonner qu'elle rencontre des cons dangereux.

    Une personne saine d'esprit, femme ou homme, ne se mettrait jamais en état d'ébriété et donc en danger.

    • et donc vous règlez la connerie par le viol ? ok.

    • Si je vous suis bien, les victimes sont violées par "des cons dangereux", c'est tout à fait différent de l'argument "les violeurs sont des psychopathes"
      ...
      En même temps, la connerie est si répandue de nos jours.

    • Mais c'est quoi ce guignol, venu pour troller et pour blesser les personnes qui ont été victimes de viol ? C'est qui le con dangereux, ici ?

  5. Impeccable démonstration, bravo !!
    Et merci

  6. Et allez, c'est gratuit, c'est r'parti.
    Je me demande si ce sont les mêmes qui reviennent à chaque article sous un nom différent par passion du trollage au rabais, ou si ce sont de nouveaux Jean-de-la-lune à chaque fois, qui croient lire sur ce site un appel de femmes égarées et désespérées à leur bon sens de mâle viril et pragmatique (mais c'est pourtant si simple, mes petites... et si ça ne l'est pas, c'est que bien sûr vous l'avez cherché..)
    J'admire la patience de Valérie, et des intervenant-es. Surtout quand on sait que dans deux commentaires, Nope, comme la plupart de ses avatars, va s'étonner d'une illégitime agressivité de votre part, conclure que vous n'êtes que des extremistes peu ouvertes au débat, et qu'au fond le problème, c'est qu'on aime pas les hommes.
    En effet, Nope risque fort de s'en foutre d'être le énième Nope à penser faire la révélation du siècle sur le "vrai problème du viol" et le "vrai problème du féminisme". Exactement comme les Nope de rue s'en foutent d'être les énièmes Nope de rue à faire des petits compliments gentils, polis,voire des blagues fines pleines d'esprit voltairien à une fille, et s'étonnent vraiment, vraiment, qu'on s'énerve pour si peu.

  7. On attendait un petit lien vers ====> http://www.acrimed.org/article4398.html puis non.

  8. Il n'y a pas que des psychopathes qui violent. Il y a aussi le type qui décide de passer à l'acte après avoir été frustré, le type manipulateur, le type violent...mais il faut être dérangé pour violer. Un type sain d'esprit ne violera jamais, sauf s'il perd les pédales.

    Mais un psychopathe est différent d'un fou. Et différent d'un con. Landru, célèbre assassin de femmes, était très intelligent. Et pas psychopathe. Simplement, il avait une haine des femmes car méprisé par elles.

    • T'y connais rien, la plupart des violeurs sont convaincus de ne pas violer. Lis le blog avant de ramener ta science de mec devant des personnes qui etudie le sujet depuis des annees

    • Non, effectivement, il n'y a pas que les psychopathes qui violent.
      En fait, les violeurs sont des monsieur-tout-le-monde qui "oublient" de demander son avis à une femme, ou lui affirment que "on est en couple donc ça doit se passer comme ça", ou que "tu vas voir, tu vas aimer, suffit de te forcer un peu", ou "je vais te remettre dans le droit chemin, celui de la Bite Grande, Droite et Magnifique", etc. Et la plupart d'entre eux ne sont à la base ni particulièrement violent, ni particulièrement manipulateur, des mecs normaux, si si.
      Quant au fait qu'ils soient frustrés, ce n'est absolument pas une excuse. Les viols commis par des femmes sont rarissimes et pourtant, il nous arrive d'être frustrées nous aussi, et de nous faire jeter par quelqu'un qui nous plait, et de ne pas avoir ce qu'on veut. Mais on accepte le droit de l'autre à ne pas vouloir, tout simplement, on ne se permet pas de décider que "je te veux, alors je te prends" !
      S'il n'y avait que les psychopathes qui violaient, le taux de viol descendrait en flèche, et surtout les femmes ne seraient pas perpétuellement ramenées à ce fléau, parce que les victimes seraient tout autant des hommes que des femmes.
      Mais non, les victimes sont la plupart du temps des femmes (je ne nie pas qu'il y a quelques hommes aussi, mais ils sont loin d'être la majorité), et surtout les violeurs sont quasi systématiquement des hommes.

  9. Ces cliches ont quand meme un effet auto-réalisateur leger mais qui sont mis en avant. Des hommes a qui la societe dit que de toute facon les femmes n'expriment pas franchement de plaisir (et apres des milliers d'annees de devoir conjugual ca parait juste un petit effort aux femmes de se forcer et que c'est pas bien mechant) sinon ce sont de grosses chaudasses alors que par defaut les femmes devraient avoir un minimum de plaisir, des hommes a qui on a appris que les femmes appartiennent a un autre homme et que la moindre interraction avec ellles est soit familiale soit forcement sexualisee, qu'il y a une longueur de jupe variable qui fait qu'ils seront plus excuses si ils violent, donc des hommes qui considerant les femmes comme des objets et voulant juste baiser trouveront aisement a se trouver dans les frontieres d'une certaine acceptation sociale a un certain type de viol, ceux-la mis particulierement en avant par le reste de la societe ("elle avait une jupe aussi...") et le cercle devient infini. Surtout pour l'avoir vu dans mon entourage, la fille en jean n'a pas pu porter plainte puisque c'est impossible qu'elle n'est pas ete consentante, mais on admet que la fille en jupe n'ait pas ete consentante donc plainte acceptee mais jugement en faveur du violeur qui a "mal interprete" ou n'a pas pu se retenir (elle avait qu'a faire attention on sait bien qu'il y a des pauvres hommes pulsionnels), donc la seule histoire mediatisee a ete celle de la jupe avec commiseration envers le pauvre violeur victime de ses pulsions.
    Je suis certaine que le devoir conjugual continue de faire des ravages meme hors de son champ car on continue a considere qu'une femme peut faire un effort sans se traumatiser alors que les couilles d'un homme vont exploser, donc si un ami a mal interprete il obtient un droit a baiser et la femme n'a qu'a faire un effort meme si finalement elle n'a plus envie. Par contre le viol "exterieur" demeure tres mediatise car c'est un inconnu donc quelque part le corps de la femme est deshonore alors qu'un viol "interieur" est un droit de l'entourage de la femme et donc non deshonorant. On traite les viols par rapport aux droits des violeurs de plus ou moins avoir acces aux corps des femmes pour se masturber. Le violeur inconnu est donc le plus honni meme si il est le plus rare.

  10. "20 minutes" c'est de la presse bas-de-gamme, ça n'est pas nouveau. De là à dire que ça alimente la "culture du viol"... Vous faites le reproche à cet article de n'être pas étayé (à juste titre) mais l'influence potentielle de cet article sur la très floue notion de culture du viol me semble tout aussi peu étayée.

    • Il ne s'agit pas de parler d'influence.
      La culture du viol est l'ensemble de faits sociaux, culturels, politiques etc dans une culture donnée qui naturalise le viol, excuse le coupable et culpabilise le ou la victime.
      En ce sens cet article y participe comme beaucoup d'autres choses.

      • "Influencer" ou "participer" à la culture du viol, ne jouons pas sur les mots. L'article de "20 minutes", c'est de la merde en barre, là-dessus nul doute possible. Je suis bien placé pour savoir qu'il n'y a strictement aucun lien entre la tenue vestimentaire d'une victime et un viol ou une agression sexuelle.

        Moi c'est surtout cette histoire de "culture du viol" qui m'interpelle. Je vous cite : "Encore une fois le viol devient le seul crime où la responsabilité de la victime - homme comme femme d'ailleurs - est engagée et celle du coupable ne l'est que très rarement". Ainsi, la culture du viol excuse le coupable et incrimine la victime ?

        C'est faux d'un point de vue pénal, encore heureux. Le Code pénal pas plus que les magistrats ne peuvent être soupçonnés de la moindre clémence envers les violeurs.

        C'est également faux du point de vue de l'enquête. Dans toutes les affaires de viol totalement limpides, c'est-à-dire où le doute sur la véracité des faits n'est pas permis, l'auteur des faits ne bénéficie d'aucun traitement de faveur et la victime est soutenue. Si la parole de la victime est mise en doute à un moment de l'enquête, c'est uniquement dans le but de s'assurer que celle-ci dit la vérité.

        Au-delà de ça, resterait la composante idéologique de cette culture. Pour ma part, je suis plutôt pessimiste : je pense que les personnes baignant dans une idéologie de glorification de l'acte sexuel comme acte de domination n'ont que faire d'un article de presse culpabilisant les porteuses de mini-jupes. Ces personnes sont déjà suffisamment décérébrées sans qu'on puisse craindre qu'un article ou un clip de rap sexiste ne fasse empirer leur triste état.

        • On parle d'un journal distribué gratuitement. Pour beaucoup de personnes, 20mn représente le dernier contact qu'ils ont avec ce qu'ils assimilent à de la "presse écrite traditionnelle".
          Bien sûr que ça participe. Il faut que vous ne preniez jamais les transports en commun d'Ile-de-France pour penser que ça ne participe pas.

          • J'ai la chance de ne plus prendre ces satanés RER bondés, que j'ai empruntés pendant des années, hélas pour moi.
            La diffusion de ce journal gratuit ( entre 560 000 et 580 000 si l'on en croit ce site : http://www.ojd.com/Support/20-minutes-grand-paris ) est à mettre en rapport, dans un premier temps, avec la fréquentation des transports en commun (8,3 millions voyageurs quotidiens en IdF si l'on en croit ce site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Transport_en_commun_en_%C3%8Ele-de-France ).
            Pour aller au-delà de ces chiffres bruts : comment pouvez-vous affirmer "bien sûr que ça participe" ? C'est pour cela que je parlais de flou dans la notion de culture du viol. C'est difficilement quantifiable, l'influence d'un média sur l'opinion (la culture) de chacun. Qui nous dit que beaucoup de gens n'ont pas la même réaction que Valérie et ne se sentent dégoûtés à la lecture de cet article sans davantage de fond qu'une discussion de comptoir ?

          • quand on parle de culture du viol, on ne parle pas de l'opinion d'une personne...
            on entend par culture : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »
            la culture du viol serait donc l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social visant à excuser le violer et culpabiliser la victime.

            enfin à quoi vous attendez vous ? qu'on branche sur le cerveau d'un violeur une électrode et que ca nous dise "20 minutes a contribué à 22% au fait que je viole" ?
            vous pouvez chercher, avec profit sur google scholar par exemple l'influence des productions culturelles sur une société ; en revanche non vous ne trouverez pas de pourcentage.
            ce que je tente de dire par cet article - car on se fout de 20 minutes au fond - c'est que cet article nous montre combien nous baignons dans la culture du viol (car il est bien evident que ni le journaliste ni l'interviewé n'ont écrit sciemment de tels âneries) et qu'il convient, collectivement, de travailler sur ces préjugés là.

        • Donc je le répète je n'ai nulle part dire que la lecture de cet article entraînerait qui que ce soit à violer. Très franchement tu penses vraiment que quelqu'un va lire un article ou voir un film et pouf il violera ?
          qsuant à penser qu'un violeur est décérébré..je crains que tu aies une image d'epinal du violeur.
          Je répète donc l'ensemble de faits culturels, sociaux, politiques pousse notre société entière à excuser le violeur et à culpabiliser la victime.

          Pour le reste. Comme tu ne l'ignores pas il y a un gap entre le code pénal et son application.
          de nombreuses victimes voient leur affaire correctionalisée.
          d'autres découragées par la police.
          seulement 10% des victimes de viol portent plainte, on peut peut-être envisager que le fait d'avoir honte est lié à la culture du viol ?
          quant à penser que la justice est neutre en matière de sexisme j'en doute fortement.

          "Dans toutes les affaires de viol totalement limpides, c'est-à-dire où le doute sur la véracité des faits n'est pas permis, l'auteur des faits ne bénéficie d'aucun traitement de faveur et la victime est soutenue. Si la parole de la victime est mise en doute à un moment de l'enquête, c'est uniquement dans le but de s'assurer que celle-ci dit la vérité."
          et donc toutes les victimes qui racontent un accueil dégueulasse de la part de la police mentent ?ou c'était juste pour les secouer un peu pour voir si leur histoire est vraie ?
          Les hommes violées accueillis avec des ricanements l'inventent également ?
          et une nouvelle fois, il n'existe justement pas d'affaire de viol "totalement limpide". Onest tous très d'accord pour condamner fortement le viol et dans les faits lorsqu'on prend des cas concrets ; une prostituée violée, une journaliste place tahrir, une femme en mini jupe, un homme, une femme laide, une femme trans etc étrangement les choses varient et l'on passe de "le viol c'est très mal" à "ah oui mais quand même".

          • Je ne répondrai pas en détail à votre argumentaire car le dialogue est quand même difficile, sur votre blog. J'ai un peu l'impression que si l'on n'abonde pas dans votre sens, on se voit fatalement catalogué dans la catégorie des "sales petits mecs".

            Tout au plus vais-je dire que cela fait une dizaine d'années que je lutte contre diverses formes de délinquance et, notamment, des viols.

            Je pense donc avoir une image, sinon exhaustive, du moins assez complète de la diversité des violeurs (à l'exception des viols intra familiaux, dont vous rappelez à juste titre qu'ils constituent une proportion importante des viols - je ne m'exprimerai donc pas sur ce sujet que je ne connais pas).

            Je ne peux m'empêcher de grincer des dents lorsque vous affirmez certaines choses avec beaucoup d'aplomb alors que, d'expérience, il m'apparaît que vous faites erreur, ou tout du moins que la situation est un petit peu plus complexe que ce que vous présentez avec un simplisme militant.

            Mes dix années d'expérience, au-delà de la pratique quotidienne de la procédure pénale, m'ont appris au contact des mis en cause placés en garde à vue et des victimes à être humble et à avoir peu de certitudes en ce qui concerne le profil d'un violeur, la crédibilité d'une victime, les motivations des uns et des autres, etc.

            J'ai vu de tout, des victimes détruites, des victimes solides, des mis en cause au profil "classique" (délinquance, toxico et pauvreté) ou au contraire au profil très atypique, des affaires claires (de celles dont vous dites qu'elles n'existent qu'en fantasme et pourtant, le violeur qui surgit au coin de la rue existe parfois), des affaires inextricables ou la preuve est impossible à administrer, des affaires clairement mensongères.

            Il ressort de tout cela que je n'ai de certitude sur rien ni personne et que, surtout, je réalise à quel point il est difficile (impossible ?) de tirer des conclusions solides et documentées. Les chiffres sont tellement peu fidèles à la réalité qu'ils ne signifient, à mon avis, pas grand chose. Affirmer que seulement 10 % des victimes déposent plainte est un non-sens ; affirmer que toutes les victimes ne déposent pas plainte est une évidence ; les motivations de l'absence de plainte sont variables (honte, peur...) ; le mauvais accueil parfois réservé par les policiers n'est pas admissible mais on ne peut pas dire que ce soit quelque chose de très répandu ; mettre en doute la parole d'une victime de viol est une tâche complexe qui requiert de l'expérience, pour le faire avec humanité et intelligence, pas comme un bourrin, mais c'est une nécessité étant donné qu'une enquête est à charge et à décharge et qu'un mis en cause encourt 20 ans de prison.

            Bref, je n'aime pas la façon simpliste dont vous présentez les choses et le manque d'humilité dont vous faites preuve à prendre tout le monde de haut. Vous n'êtes pas la seule à pouvoir parler avec légitimité de ce sujet.

          • "Je ne répondrai pas en détail à votre argumentaire car le dialogue est quand même difficile, sur votre blog."

            Bah oui c'est tellement mieux de balancer sa science en disant que les gens sont hautain...

            En tout cas vous ne manquez pas d'aplomb lorsque vous expliquer que fort d'une expérience spécifique, vous remettez en cause des constats généraux sous prétexte qu'ils ne collent pas avec ce que vous vivez.

            Saviez vous que c'était l'un des intérêts des chiffres et des études de ce genre ? à savoir d'aborder les choses SANS le prisme intuitif qui fausse notre vision et à prendre de la hauteur.

            Votre expérience n'est pas à mettre de coté, mais elle doit être prise pour ce qu'elle est, a savoir l'expérience spécifique d'un individu. Fussiez vous magistrat, cela ne signifie pas que vous ayez une vision d'ensemble du sujet.

            Et sinon pour ce qui est de la question de la prise en charge des victimes par les forces de police, je peux comprendre qu'un policier garde du recul face à une plainte, mais si après avoir subit une agression les premiers mots que vous entendez sont "vous l'auriez pas un peu provoqué ? vous portiez quoi ?" n'y à t'il pas un souci ? n'est ce pas à l'inverse procéder à décharge envers la victime ?

            Ce genre de doute dans une enquête n'est légitime qu'a un stade avancé : pas dans les 3min de l'entretient.

            Lorsqu'un policier explique à votre fille que sa plainte ne peut pas être enregistré parce que ça lui est arrivé lors d'une soirée où elle à but de l'alcool, ce n'est pas acceptable. Lorsque on lui demande si elle à vraiment dit "non" (bah oui peut etre que le type en face comprend pas très bien un truc subtil comme "laisse moi tranquille") et qu'on cherche à savoir comment elle était habillée, on ne peut pas dire que les flics fassent humainement leur job.

            Et ça sa n'est pas un exemple imaginaire...

          • C'est marrant cette abondance de mec qui veulent participer et qui mettent les pieds dans le plat puisque de toute évidence ils ne sont pas très bien informés, et quand on leur fait remarqué, ils sortent tous (mais alors TOUS): "Non, mais vous n'acceptez aucune critique de toute façon, si on va pas dans votre sens vous vous vexez..."
            1: On ne se vexe pas, on avance des arguments (principe d'un débat, d'un échange, d'une conversation au sujet polémique)
            2: Vous tirez toujours la conclusion: "Une féministe qui m’envoie bouler parce que je lui ai dit qu'elle exagère sur le viol/harcèlement/inégalité salariale/etc... en lui sortant des arguments fraichement vomis (pour ne pas dire autre chose) comme un grand petit garçon = féministe obtus et misandre", alors que à aucun moment vous ne vous rendez compte que sortir des aberrations monumentales sur un site féministe, écrit par une personne qui connait le sujet depuis des années, et lu par des personnes qui passent une bonne partie de leur semaine à lire des sites et des bouquins sur le sujet, c'est EXACTEMENT la même chose. Etre en désaccord, c'est autorisé; avancer des arguments réfléchis, documentés et mesurés, c'est ce qui constitue un débat. Débarquer avec ses gros souliers et se vexer parce que ses "arguments" ne sont pas accueillis avec des "ooooh mais oui tu as raison!! comme tu es génial et moi tellement stupide", c'est, en plus d'être totalement inutile pour le débat, franchement exaspérant. Quand on ne connait pas un sujet, ou peu, on s'abstient de l'ouvrir. Ou on essaye d'avancer ses arguments en les modérant: "moi je ne trouve pas que, parce que dans mon travail... je n'ai pas cette impression... je suis d'accord avec vous sur ce point, mais sur celui-là, je trouve que..."
            3- Il existe plusieurs sites qui recueillent les témoignages de victimes de viol:
            http://jeconnaisunvioleur.tumblr.com/
            http://www.contreleviol.fr/viol-en-france/temoignages
            Plus quelques histoires que l'on retrouve de ci de là (quand ce n'est pas dans notre entourage que cela arrive, of course):
            http://rue89.nouvelobs.com/2012/04/16/violee-13-ans-cassee-quand-je-porte-plainte-sept-ans-apres-231170
            Donc oui, vous partez de votre expérience personnelle pour dire que tout le reste est un amoncellement de conneries. Super.
            Prenez quelques heures pour lire les centaines de témoignages dont la plupart relatent l'horrible attitude des proches et de la police.
            4: A aucun moment, on ne dit que les policiers sont TOUJOURS déplacés avec la victime. Et pour vous le prouver: la seule personne de mon entourage victime de viol a été soutenue par sa famille et très bien prise en charge par la police/les services médicaux. Donc de mon expérience personnelle, je ne fais pas comme vous une généralité, j'en fais la source de mon espoir quant à la possible évolution des mentalités.
            Quand on parle d'un sujet aussi grave, aussi grand, aussi compliqué car multifactoriel, on évite les généralités, les banalités, les clichés, les avis personnels d'une finesse exemplaire. Et de manière générale, on évite de parler quand on ne connait pas le sujet, je sais pas, ça me parait logique! Je n'irai jamais ramener ma fraise sur un site de sciences économiques ou de lancer de javelot, en disant "non mais moi je suis pas du tout une pro mais je pense que... et puis d'abord si vous m'envoyer bouler c'est parce que vous êtes extrémistes, fermés d'esprit, méchants..."
            Non franchement, j'en ai marre des gens comme vous, c'est exaspérant. On ne va pas reprendre tout depuis le début parce que monsieur veut intervenir en ayant louper toutes les leçons d'avant: donc lisez des articles, des témoignages, des statistiques, des études jusqu'à en avoir envie de vomir, et après revenez fort de vos nouvelles connaissances et on pourra parler. Merci.
            PS: je viens de relire votre message: "simplisme militant", non mais je rêve... La paille, la poutre, l'oeil du voisin, le tien, tu connnais?

      • Le problème avec cette démonstration, c’est qu’elle n’explique pas ce qui cause le viol. Elle illustre juste que l’été n’est pas une saison plus risquée. Il se trouve que cette distribution d’une année est statistiquement significative. C’est-à-dire que la différence d’occurrences d’un mois à l’autre, et même d’une saison à l’autre (si on les regroupe par trois mois), n’est pas le fait du hasard. Mais ce n’est pas dans la tenue estivale qu’il faut chercher l’explication… En fait, l’information statistique est trop pauvre pour en tirer quoi que ce soit.
        Et certainement pas cette idée globale de « culture du viol », qui est ici le pendant du patriarcat discuté autrefois. Non démontré, non démontrable. Postulat à avaler tel quel.
        En fait, avec la même pétition de principe, on peut faire le raisonnement inverse qui prouve que l’été est une saison à risque. Soit toutes les sociétés mondiales où il existe « une culture du viol » depuis des millénaires (hm, hm). Dans une telle société globale, le viol est une forme plus amplifiée du harcèlement puisqu’on éduque les petits garçons à embêter les petites filles quand ils seront plus grands. Par ailleurs, le vêtement est un signifiant social. Fort habillée = femme non disponible et dévêtue = femme accessible. Comme en été, les femmes doivent se dévêtir pour ne pas souffrir trop de la chaleur, le risque qu’elle transmette le message « accessible » est plus grand, et donc on devrait avoir un taux plus élevé de harcèlements et de viols (genre ça). Donc, sur un raisonnement purement social, on peut prouver exactement le contraire. C’est dire la pauvreté explicative de cette notion…

        • Ce qui cause le viol ? J'aurais tendance à répondre "les violeurs", pas vous ?

          Votre raisonnement "purement social" me semble bien masculino-centré. Vous parlez de femmes qui transmettraient un mauvais message ("accessible", alors que le message, si on peut vraiment parler de message, est simplement "il fait chaud"). Mais ce serait peut-être aux hommes d'apprendre à interpréter les messages correctement, non ?

          D'après des statistiques que je n'ai pas sous la main mais que vous trouverez sans peine, il y a davantage d'hommes que de femmes qui se font physiquement agresser (pas agresser sexuellement). Pourtant, je n'ai jamais, jamais, (enfin, en excluant les articles ironiques) lu de conseils de ce type s'adressant spécifiquement aux hommes : "messieurs, évitez les distributeurs de billets lorsque la nuit tombe", "planquez votre montre-rollex-j'ai-pas-raté-ma-vie sous des manches longues pour ne pas tenter les voleurs". Ni lu des reproches du type "non mais franchement t'as pris la finition jacky-jantes-chromées-fauteuils-en-cuir-trop-la-classe et tu te plains qu'on t'a volé ta voiture ? Tu avais un peu envie qu'on te la vole, non ?".

          Par contre, dès qu'il est question de viol, on voit fleurir tout un tas de conseils inutiles (cf statistiques sur le viol) visant à restreindre les libertés des femmes.

          Mais non, c'est pas du tout un problème de société, bien sûr.

          • Tu auras compris que le message "accessible/non-accessible" est le message tel qu'il est lu par la gente masculine parce que la société lui a appris à le lire comme cela (dans l'optique du stricte déterminisme social).

          • "Ce qui cause le viol ? j'aurais tendance à répondre "les violeurs", pas vous ? "

            Certes. Mais je pense que la question posée ici est plutôt "pourquoi un individu viole-t-il ?" , ou plus exactement encore "quelles sont les raisons et les motivations d'un violeur ?"

            Je n'ai pas de réponse à cette question, même si à lire ce blog et d'autres sur le féminisme donne quelques indices (la culture du viol en est un).

            Certains (troll ?) ont évoqué ici le "besoin insurmontable de se vider les couilles"...
            On peut parler plus justement de l'objectification des femmes : la femme n'étant plus perçue que comme un objet sexuel dont le consentement (je ne parles même pas du désir) est jugé non pertinent.
            Il y aussi toute la misogynie à l'oeuvre dans le viol comme instrument de domination (pour assurrer celle-ci, la démontrer, ou simplement en user), et autres viol du même type : viol-punition, le viol-apprentissage (oui, apprentissage de l'hétérosexualité, si si, c'est sûrement très efficace), le viol comme arme de guerre...

            Ce n'est que mon impression, je ne suis pas sociologue pour un sou (malheureusement). Je pense qu'il faudrait un article entier sur cette question. Par ailleurs, la question "que se passe-t-il dans la tête d'un violeur ?" (pas seulement les psychopathes, justement, surtout les "monsieur tout-le-monde") mériterait plus encore qu'un article, peut-être une étude, voire une thèse. Histoire de mieux encore décortiquer le mécanisme "vu de l'intérieur".

  11. Donc les islamistes intégristes ont bien raison d'imposer la burqua.

  12. Article impeccable comme d'habitude. Et tout mon soutien pour les trolls réguliers des commentaires.

    (Je rejoins le commentaire disant qu'ils semblent tous tellement issus du même marasme culturel que je me demande souvent si ce n'est pas le même petit groupe qui vient polluer les commentaire: du pseudo-philosophe "vous vous trompez de combat, je vais vous démontrer en quoi ma voie de cis het intellectuelle est supérieure" au chouineur acerbe victime de l'injuste "mépris de La Fâme")

    Aparté pas très drôle mis à part, j'avais une question par rapport à un autre fait misogyne et propre à la culture du viol, absolument épouvantable, qui a circulé dernièrement, à savoir le traitement immonde de la jeune Jada par tous les sales petits mecs du net ds le genre de JVC.
    Comme beaucoup j'ai retweeté/linké l'article de rue89 à ce sujet, mais, en y repensant après coup je me suis dit que le titre en soi était _très_ maladroit et participait (sûrement involontairement) à la culture du viol, qu'en pensez-vous ?
    Il me semble qu'être qualifié.e de "risée" nie complètement son statut de victime et pire inverse la charge en sous-entendant que c'est un peu de sa faute, comme c'est coutumier dans la culture du viol.

    J'exagère peut-être ? Il me semble qu'être qualifié de "risée de" est toujours connoté négativement et jamais agréable à entendre....

    Désolé si ce commentaire n'avait pas sa place ici puisque ce n'est pas en lien direct avec l'article.

    GoG

    • Je ne vois pas dans le terme "risée" le sens que vous y voyez. Il me semble que cela est connoté négativement simplement parce que personne n'a envie d'être la risée de qui que ce soit. mais je ne crois pas qu'il y ait derrière ce mot l'idée que celui ou celle qui est moquée en est responsable (mais je peux tout à fait me tromper).
      Pour autant pour connaitre la journaliste auteure de l'article, si elle a employé ce mot et qu'il veut en effet dire ce que vous sous-entendez c'est totalement malgré elle.

      • Merci beaucoup pour votre réponse (on peut se tutoyer? J'avais utiliser le "vous" comme questionnement à l'ensemble des commentatrices/eurs et je me sens plus à l'aise en tutoyant les personnes avec lesquelles je partage les mêmes luttes mais cela reste évidemment à votre convenance).

        Pour le terme risée, je ne voulais pas jeter l’opprobre sur la journaliste puisque le reste du papier était tout à fait correct (j'aurais du le préciser plus clairement), mais je dois dire qu'il m'a vraiment dérangé après coup.

        L'usage que nous avons des mots dépend naturellement du contexte social dans lequel nous évoluons et je suis peut-être plus sensible à la connotation très négative du mot que d'autres: le fait est que si on me disait que j'étais devenu "la risée du web" pour telle ou telle raison je prendrai la qualification même pour une attaque ou du moins, comme une légitimation implicite de l'attaque que je subirais, c'est à dire pour essayer de le formuler plus clairement, qu'il y aurait quelque chose de vraiment drôle derrière ce harcèlement.

        Je trouve qu'il y a quelque chose de très blessant dans cette formulation mais peut-être que j'ai un biais social de privilégié à ce niveau : dans le sens ou "être la risée de" est pour moi nécessairement quelque chose de honteux dont on est forcément en partie responsable ?

        J'étais très intéressé par votre ressenti sur cette qualification et je m'excuse encore platement si jamais ce n'est pas du tout le lieu approprié.

        • oui bien sûr on se tutoie :).
          Pour moi si on me disait que je suis devenue la risée du web, je serais triste de cela mais je ne m'en sentirais pas forcément coupable. le mot est pour moi très négatif car il est atroce d'être la risée de qui que ce soit mais c'est juste pour cette raison. A voir ce que d'autres en disent ?

          • Pas de problème alors. 🙂

            C'est intéressant de voir que l'expression ne relève pas de la même polysémie pour nous en effet. J'attends de voir la participation éventuelle d'autres habitué.e.s pour supputer une construction genrée différenciée du terme ou non.

            En tous cas, ça me permet de revoir mon jugement et d'essayer d'assimiler une utilisation plus neutre de l'expression, merci.

          • A vrai dire, j'ai eu une réaction similaire à celle de GoG en lisant le titre de l'article: Etre la risée, c'est pour moi associé à quand on a fait quelque chose de ridicule (avec une connotation enfantine ou noob). Il était très vite clair dans le texte que ce n'était pas l'idée et j'étais resté sur la pensée que le mot "risée" n'était pas heureux dans le contexte.

            Un exemple d'utilisation du terme:
            http://www.purepeople.com/article/david-pujadas-devient-la-risee-du-web-apres-son-saut-en-parachute_a144623/1

  13. Merci beaucoup pour cet article ! Il est libérateur pour moi ! Enfin quelqu'un qui nous comprend ! Non, ce n'est pas parce que l'on porte des jupes (peu importe la taille !) que l'on doit subir des remarques sexistes à longueur de temps et que cela incite (ni même justifie) au viol !

    Cet amalgame permet de culpabiliser les victimes de viol et d'agression sexuelle et ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas aux victimes de se remettre en cause, c'est aux violeurs, comme vous le dîtes si bien dans votre article. Mais avec le regard des gens et avec des articles comme celui de 20 minutes, cela met des années à se remettre de ce genre d'agression, or si j'avais eu quelqu'un qui avait le discours que vous avez, cela m'aurait sûrement aidée à traverser cette épreuve en me remettant moins en question...

    Merci encore !

  14. Le problème des féministes aigries comme on en trouve ici c'est qu'elles pensent que Paris seulement existe. La province, connaissent pas...dommage y moins de problèmes !

    • vous pensez le viol réservé à Paris ?

    • Super, j'échappe donc sans doute au camp des "aigries", vu que je suis certes féministe, mais de province. 🙂
      Plus sérieusement, c'est comique de constater avec quelle rapidité certains croient bon d'ajouter le qualificatif "aigrie" à "féministe" (En quoi la féministe serait-elle plus "aigrie" que le reste de la population ? Mystère). Faites preuve d'un peu d'imagination, variez un peu vos insultes idiotes, quoi.

    • Pareil, savoir que 20 minutes est largement distribué en île de France et alimente les conversations le matin près des machines à café ne fait pas de quelqu'un une parisienne. Mais c'est mignon quand même, Nope!
      C'est pas parce qu'il y a des des tas d'autres régions que Paris n'existe pas.
      C'est pas parce qu'on minimise volontairement des faits que ces faits sont minimes.
      C'est pas parce qu'un Nope de compète explique que les femmes en jupe et ivres tentent "le diable" que les violeurs ne sont pas des hommes en tort à 100%. Et heureusement, malheureusement.

  15. Bonjour,

    Ceci n'est pas un commentaire sur le fond de votre article, mais uniquement sur la manière dont vous présentez les données de plaintes mensuelles : une simple image (courbe, histogramme, ce que vous voulez) permettant de visualiser les chiffres serait mille fois plus parlante qu'une colonne de nombres bruts.
    Il est courant que les media ou autre utilisent les chiffres pour nous tromper, et cela leur est facile car savoir interpréter des données correctement est tout un métier (statisticien). Bien sûr, je ne vous en demande pas tant, simplement ici une visualisation graphique me semblait s'imposer, en permettant de relativiser l'importance des variations mensuelles, ce qui je crois servirait votre propos.

    Bonne soirée.

  16. Merci de cet excellent article qui a aussi le mérite de rappeler que le viol ne concerne pas que les femmes et qui secoue le "voil pudique" des viols sur mineurs, généralement commi par un proche, qui n'est pas forcément le père ou la mère d'ailleurs, on a l'impression de voir débarquer toute la manif poir tous dès qu'on évoque le mot "proche" alors qu'un ou une baby sitter, c'est un proche...

  17. 1/ Plus sérieux sur le viol, article du 17/6 : http://www.lemonde.fr/international/article/2014/06/17/le-viol-est-une-arme-de-guerre-silencieuse_4439449_3210.html
    2/ Puisque vous m'avez appris le Gorafi-like, essayons. "En tant que violeur potentiel, tout homme a la compétence nécessaire pour expliquer le viol, constat qui autorise les chercheurs à des démarches nouvelles. Une étude philosophique, scientifique et anthropologique qui débutera demain a pu démontrer comme fondée l'hypothèse que c'est une perturbation de la vision qui explique la démarche du violeur. Il voit son gland partout. Celui-ci lui apparait comme en filigrane dans son regard, se superposant à une boucle de ceinture, une boucle d'oreille, parfois une boucle d'échangeur autoroutier. Le violeur est un peu un précurseur de la démarche du 'selfie' : il veut voir son gland sur la photo. L'étude cherchera à démonter les causes de ce travers. L'abus de crème de chataîgne dans l'enfance, l'existence d'une boucle en trop dans le cerveau, un strabisme multiconvergent sont parmi les causes étudiées. Le remède le plus adéquat parait être la participation à une "mondée", ces soirées collectives où on apprend à frapper les coquilles de noix sans casser le cerneau, tandis que des chants, des contes, voire des blaques sont présentés aux groupes : les hommes en général avouent rêver de tarte aux noix durant plusieurs jours, ce qui est toujours cela de gagné sur les viols. On remarque d'ailleurs une baisse de 1% de viols en Isère et en Drôme durant les noix de mondées, ce qui est très encourageant".
    Bon, le but était de rire des sondages et études à la con, toujours lancées par les médias.
    Plutôt que l'ironie, Valérie fait un travail d'analyse bien documentée qui démonte le discours. Et l'article que je relaie montre que la question de la pulsion sexuelle (genrée !) masculine est une affaire effroyable et sérieuse. Peut-on rire des coupables ? Pas pour déculpabiliser, juste pour ne pas pleurer et pour favoriser une position de dénigrement des masculinistes et de tout discours masculin tel celui de de ce journaliste..

  18. Bienvenu Nope dans la longue tradition du troll de blog féministe ou ignorance, condescendance et commentaires sans retenue pimentent le quotidien de personnes passionnées voulant améliorer la société, de victimes qui viennent trouver ici un des rares espaces ou elles peuvent etre ecouté ou réconforté (du moins jusqu'a votre venue), de curieux qui découvrent le sujet et restent discrets car il savent qu'il ont encore beaucoup a lire avant de saisir un peu le probleme (ils n'ont pas votre assurance) et autres..

    Je me trompe peux etre mais j'ai l'impression qu'il n'existe pas de version Francaise d'un bingo d'excuses du viol tel que celui ci en Anglais:
    http://oi55.tinypic.com/b4wb4o.jpg
    Nope je compte sur vous, vous etes deja bien parti pour nous creer une version Francaise!

  19. Donc vous devriez assumer que tenir des propos comme les votres sur un blog féministe, c'est un peu chercher la merde ? vous auriez dut être "prudent" et ne pas employer de terme qui vous valent mépris et rejet de la part des lecteurs / trices de ce dit blog ? Oui ça n'est pas juste, mais c'est quand même UN PEU votre faute aussi non ?

  20. "C'est vrai que refuser aux hommes un petit viol de temps à autres c'est vraiment de la dictature. Mais tout ça c'est rien que la faute à la fermeture des bordels. En plus ça a prit des emplois mon bon monsieur !

    Dédé remet moi un demi et des cahuette steuplait...

    Bon comme je disais, cette histoire de culture du viol, c'est quand même terrible : on passe pour quoi nous, les vrais bonhommes normaux toussa ? et ben pour des lopettes ! comme je te dis Dédé ! paske les nanas qui se la jouent mlf, bah c'est rien que des lesbiennes qui voudrait bien etre des mecs, sauf que la nature c'est pas comme ça. Moi ma bourgeoise elle voulait regarder télé foot un matin, j'étais limite de lui mettre un gnon hein ?

    Mais tu sais Dédé, le vrai drame c'est qu'elle comprenne pas qu'on les aimes hein ? moi y'a rien qui me tire plus une larmichette que de voir ma Josianne en train de faire la popotte dans sa cuisine Ikea avec les momes dans les jambes... bah ouais Dédé : j'suis un romantique !"

  21. j'ai nettoyé les propos de nope (car des victimes en étaient affectées) et donc au passage viré certains de vos messages vu qu'il n'y avait plus trop de logique sinon.
    nope tu auras compris que tu n'es pas bienvenu ici mais visiblement tu persistes à poster même si je te bannis (notion de respect compliqué pour toi visiblement).
    donc ne perdez pas votre temps à lui répondre j'effacerai ses messages.

  22. [...] Le journal 20 minutes alimente la culture du viol dans un article fait de préjugés  [...]

  23. Au fait, pour ton information, on peut être "sans hommes" sans pour autant être seule, hein (Oui, il existe sur terre des êtres humains qui ne sont pas des hommes, dingue !).

    Après, personnellement, je ne cherche pas spécialement à être "sans hommes", mais sans toi, ça oui c'est sûr. 🙂
    Franchement, t'as l'impression d'avoir une personnalité quand tu répètes les conneries qui ont déjà été répétées pendant des années par des générations d'abrutis ?

  24. Est ce que tu pourrais me donner tes sources, notamment pour les stats sur les viols au domicile/extérieur ou sur l'étude américaine, s'il te plait? Merci.

    Très bon article au passage.

  25. bon, un peu plus sérieusement, maintenant que l'orage semble être passé... sans avoir vraiment éclaté non plus...

    ça fait plusieurs fois que je lis l'autrice faire des articles à partir d'articles d'une presse dont je n'attends rien d'autre que l'étalage des préjugés les plus stupides, malsains, de la culture la plus répandue ... au moins dans notre zône géographique...
    quand je dis que je n'attends rien de ce type de presse, c'est que je sais d'avance qu'effectivement, par exemple pour le phénomène du viol et de la "culture du viol", qu'elle va véhiculer et donc entretenir cette culture.

    la question de la pédagogie m'a toujours intéressée, tout en prétendant avoir baissé les bras depuis longtemps à l'égard des populations imbibées de ce type de presse et de "cultures".
    j'ai compris que l'autrice n'a pas baissé les bras et je trouve cela louable.

    mais je me demandais si ça pouvait être efficace de partir de ce type d'articles...

    en relisant les commentaires et réponses de l'autrice je trouve le passage suivant fort éclairant ;
    "ce que je tente de dire par cet article - car on se fout de 20 minutes au fond - c'est que cet article nous montre combien nous baignons dans la culture du viol (car il est bien evident que ni le journaliste ni l'interviewé n'ont écrit sciemment de tels âneries) et qu'il convient, collectivement, de travailler sur ces préjugés là."

    pourtant...

    je ne me fous pas de 20 minutes, même si je ne lis jamais ce type de presse, sauf, précisément, si j'ai besoin de faire une sorte d'enquête, quant à la culture populaire la plus répandue selon une certaine échelle (sociale, géographique, temporelle, etc...).
    c'est une sorte de thermomètre socio-culturel : donc ça montre effectivement dans "quoi" les gens, selon l'échelle prédéfinie, baignent.

    quant aux auteurs, je me pose la question très sérieusement de la mesure par laquelle ils écrivent ces contenus.
    est-ce par professionnalisme, c'est à dire par obligation en tant que prolétaires assujettis aux ordres d'une hiérarchie leurs indiquant ce qu'ils doivent écrire en ciblant une population ?
    est-ce par intégration relative, c'est à dire à la fois plus ou moins forte et inconsciente, des contenus ?

    est-ce pour les deux raisons précédentes interdépendantes, dans la mesure où le recrutement par les hiérarchies et les pratiques managériales des hiérarchies à l'égard des prolétaires, sont de plus en plus attentives et sélectives à l'égard de l'intégration de la culture et des contenus produits par leur entreprise ?

    je veux dire, que je doute fort, que l'interviewé et le journaliste soient radicalement étrangers aux contenus, c'est à dire les opinions et préjugés, qu'ils véhiculent dans cet article... et je précise que je suis allé, à partir de l'article indiqué en lire d'autres... ben... c'est pas joli-joli...

  26. Argelès est une de ces communes qui voient leur nombre d'habitants multiplié par dix (environ) pendant l'été, ce serait bizarre que la criminalité n'augmente pas aussi.

    Mettre en cause la tenue légère des victimes? C'est une station balnéaire, en plein été. Tout le monde porte une tenue légère.

    Passer une partie de la nuit avec des gens que l'on connaît à peine sur la plage à boire et à refaire le monde... comment dire... tous les jours, pendant l'été, il y a des gens par centaines qui font cela, sur les plages du département.

    Bref, 20min qualifie comme conduite à risque des comportements tout à fait normaux dans le contexte.

  27. Bonjour Valérie,

    J’écris pour vous dire que vous ne savez pas de quoi vous parlez. Je suis moi-même un professionnel du féminisme (je suis un homme de 22 ans qui a passé pas moins de 11 heures hier à me renseigner sur le sujet) et je trouve que vos propos manquent vraiment de maturité, on voit que vous ne savez pas de quoi vous parlez. Voici donc mon conseil pour les femmes qui se disent féministes, un conseil emprunt de tact de retenu de véracité et absolument pas viril, le fruit de plusieurs secondes - que dis-je – plusieurs dizaines de minutes de réflexion intense : il va falloir arrêter de chialer comme des gonzesses et enfin poser vos c***lles sur la table.

    Vous m'excuserez je ne suis pas spécialement doué pour troller sur ce sujet, j'ai besoin de plus de pratique. Plus sérieusement, petit message de remerciement pour toutes les infos partagées sur le féminisme. Une communication de qualité qui permet d’apprendre pas mal de chose en peu de temps si on s’investi suffisamment. J’évite de parler quand je ne sais pas, et dorénavant j’aurais matière à parler un peu de ce sujet, ne serait-ce que pour corriger deux trois bêtises communément admises et ne pas m’attarder sur des choses inutiles... Et ne pas avoir l’air stupide aussi, accessoirement.

    Ça ne fait pas de moi un féministe (du moins pas actif au sens militant du terme), mais je suis sûrement un peu moins c*n qu’il y a deux jours et vous me direz c’est toujours ça de gagné.

    Personnellement je baigne dans le domaine du jeu vidéo et on peut faire (vraiment) beaucoup de parallèles avec le féminisme (à ce propos on a assez régulièrement des avancées sur la place des femmes dans les jeux vidéo, et je suis plutôt fier qu’un domaine au départ si masculin arrive à ce genre de choses, on revient de loin). Donc malgré mes maigres connaissances sur le féminisme je pense avoir une idée assez juste de vos luttes.

    Soit dit en passant certains commentaires sur votre blog ressemblent étrangement à certains commentaires sur les articles de jeu vidéo (chez vous la forme est en moyenne meilleure cela dit, mais même en mettant de la chantilly sur de la merde ça reste de la merde), apparemment on se partage les golbuts… À moins que ce ne soit les mêmes, ça expliquerait pas mal de choses.

    Je vous remercie encore pour le partage d'infos. Bonne chance pour la suite, et tout le bonheur pour vous et ceux que vous aimez.

    • waouuuu

      lui ( --> ClaiomhSolais au n° 24 ...) , c'est un "professionnel du féminisme" !!!!!!!!!

      nan !!!!

      là, j'en reviens pas...

      • (Je crois que tu n'as peut-être pas saisi le second degré des 6 premières lignes, tu devrais lire la 7ème)

  28. Et donc votre expérience à vous vous donne davantage de légitimité et d'humilité? J'ai porté plainte pour viol à deux reprises (pour des faits commis à presque 10 ans d'intervalle et dans deux commissariats différents) et à chaque fois l'accueil chaleureux de la police n'a pas franchement été au rdv et dans les deux cas on m'a accusée de mentir (tiens tiens...). Vous dites que ce genre d'accueil n'est pas répandu? Mais qu'en savez-vous? Sur quoi vous basez-vous?

    Quand aux 10%, ce chiffre ne sort pas de l'imagination de l'auteure. Renseignez-vous sur le nombre approximatif de viols par an, puis le nombre de plaintes par an et enfin le nombre de condamnations par an. Vous arriverez presque toujours à un pourcentage autour de 10% selon les sources. L'idée n'est pas d'avoir le chiffre exact. Je me fou pas mal du chiffre exact. L'idée est de se rendre compte, grâce à l'écart entre le nombre de viols et le nombre de condamnations, à quel point le viol (à part quand il a lieu dans une ruelle sombre à 2h du mat') reste un crime globalement impuni dont tout le monde se fou. Pour ma part, ça ne me semble pas surréaliste comme chiffre. Je connais une dizaine de femmes autour de moi qui ont subi un viol dans leur vie. Je suis la seule parmi ces femmes à avoir porte plainte. Oui, c'est mon côté kamikaze.

    Dans tous les cas, ce n'est pas le propos du texte de Valérie. Quel est le rapport avec l'article paru dans 20 min? Vous qui connaissez si bien le viol, vous croyez vraiment que les victimes de viols le sont à cause de leur tenue ou de leur physique? Ou parce qu'il fait chaud dehors? Si vous partagez cet avis, c'est que vos connaissances en matière de viols sont plutôt limitées. Après 10 ans, c'est un peu dommage.

  29. Bel article.
    La seule erreur, si l'on peut dire, concerne la culture du viol: ça n'existe pas ! 🙁

    Le féminisme moderne, c'est quoi ? Convaincre les femmes qu'elles sont faibles, des victimes en puissance (cf. la pseudo statistique du "1 femme sur 4 sera violée pendant sa vie" et autres mensonges) et que l'on vit dans une société qui banalise le viol (et pourquoi pas la violence, tout court ? Non, forcément une agression dirigée vers la femme, l'homme est une fois de plus oublié), voire qui l'enseigne aux hommes... "non mais allo".
    Sauf que, nulle part est enseigné que le viol est un acte acceptable. Le viol est illégal, le viol est un crime et il est perçu comme tel par une majorité de la société (mis à part les psychotiques et autres personnes aux dispositions psychologies ne permettant pas de ne pas commettre ce genre d'acte barbare).
    Seul le viol est le viol. Poser nu(e) pour un parfum n'est pas du viol.

    • et bien sur à un moment que tu vas me citer, une féministe a dit que poser nue pour du parfum est du viol.

    • euh... le n°26 "non mais allo" ... c'est tout dire... "la seule erreur..." nan sans dec... avec ça : WaitingForPatriarchy : comme pseudo...

      je ne comprends pas très bien ce que recouvre le terme "troll".

      je connais pas beaucoup de termes pour désigner la bêtise, méchante, stupide, étrangère à la bienveillance... dont pourtant les exemples sont monnaie courante, et répètent inlassablement les mêmes variations sur les mêmes principes ou schémas d'idées et de comportements... depuis des générations... qui ont aussi connues quelques personnes tentant de leur faire entendre autre chose...

  30. Un tel ramassis de dangereuses bêtises est proprement inacceptable. Et on en perçoit fatalement toute la complexité lorsque l'on essaye d'en parler à certaines personnes qui refusent obstinément de pourtant voir là où ça ne va pas.
    Lorsque l'article du 20 minutes avait été pointé du doigt sur la page Facebook de " Stop Harcèlement de Rue ", j'écrivais en commentaire ces quelques lignes :

    " Cet article est le reflet PARFAIT de la pensée générale sur le sujet : dans le fond si les femmes sont violées c'est principalement du fait de leur comportement et de leur tenues légères. WHAAAT ?
    C'est vrai quoi, un mec dès qu'il voit une paire de jambes, faut l'excuser hein, mais il ne peut juste pas résister. C'est de la faute de ses hormones, le pauvre bichon n'y est pour rien lui aussi c'est une victime !
    Je suis désolé mais ça me donne une profonde envie de vomir.
    Quand bordel de m***e, quand comprendront-ils que les victimes sont des victimes et que les violeurs sont les seuls coupables ? Quand cesseront-ils de trouver des excuses à peine masquées au viol ? Quand admettront-ils que les femmes s'habillent comme elles le souhaitent et qu'il appartient aux seuls agresseurs de ne pas violer ?
    Sérieusement... quand ?
    Se rendent-ils compte qu'un nombre incalculable de femmes n'osent plus porter certaines tenues à cause de ces potentiels agresseurs ? En gros, le 20 Minutes soutient le principe largement répandu selon lequel une femme en " tenue estivale " qui serait violée l'aurait bien cherché puisqu'elle serait allé à l'encontre des " conseils de sécurité "...
    Pourquoi ce serait toujours aux femmes, même/surtout victimes de devoir apprendre à ne pas se faire agresser ? Pourquoi on apprendrait pas aux hommes à ne pas violer ?
    Bordel. "

    A vrai dire, je ne comprends pas qu'on ne puisse pas simplement se rendre compte que c'est là que réside tout le problème.

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