Déc 202011
 

J'ai donc vu une partie du film de Erika Lust Cabaret desire. Un film pornographique donc.
Ma culture en matière de pornos s'est arrêtée aux Andrew Blake des années 90 c'est dire que je ne suis pas super qualifiée sur le sujet.

On est donc censé être face à un porno féministe. Ou pour les femmes. Ou alors elle croit que c'est pareil, je ne sais pas.

Première scène, un monsieur tournicote autour d'une barre. okay elle nous a donc invers les codes habituels du porno. On les trouvait pourris dans un sens, on ne les trouvera pas mieux dans l'autre.
S'en suivent des scènes d'une longueur digne de Siffredi où ils parlent ; de quoi je ne sais pas y'avait pas le son.
S'alternent les plans ou elle parle avec une fille, puis un mec. Pour finir par alterner des plans où elle baise avec la fille, puis le mec.

Je vous le donne en mille que font deux filles ensemble ; bah forcément elles sortent un gode ceinture. ben oui.

Passons sur le fait qu'on ignore toujours que les femmes sont pourvues d'un clitoris et que non le pilonnage n'est pas la meilleure façon de parvenir à l'orgasme.

Scène 2 (me suis arrêtée là) ; une femme ridiculement habillée en fantomette en lycra pénètre chez un homme, le ligote. Il flippe (c'est un peu la réaction de tout le monde face à un kidnappeur). et BIZARREMENT ensuite ben il adore. oui là encore inversion des codes où toute actrice x, après avoir vaguement annôné "non non" pendant trois secondes est finalement très consentante. Le mec est un combiné de Podalydès et Jackie Beroyer ; je n'ai rien contre eux mais PAS dans un film porno.

Comprenons un truc. Quand on mate du porno, c'est pour, dans un temps plus ou moins court être face à une scène de cul. Il me semble donc extrêmement difficile dans un laps de temps réduit court de créer une ambiance qui ne soit pas artificielle, coconne, niaise. Tant qu'à faire je préfère un gonzo si c'est pour se taper des heures de dialogues débiles qui doivent tous conduire à une chose "maintenant qu'on s'est dit bonjour, je vais mettre ma tête entre tes jambes".

Le féminisme -- du moins le mien - n'attend pas des dialogues, des bougies, des lumières tamisées ou je ne sais quoi. J'attends une sexualité partagée où le clitoris n'est pas en option, pas plus que la prostate et beaucoup moins que le défoncage façon marteau-piqueur.

ps ; je me contrefous que les actrices soient des "girl next door". Ca ne me rend pas le film plus ou moins féministe.

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  21 réponses sur “Quand je mate du porno ou Cabaret Desire d’Erika Lust”

  1. Sur le "sexe partagé", tu as très bien vu que sur les scènes suivantes c'était clairement le cas.
    Y'a au moins 4 ou 5 cas très différentes, et franchement on peut pas attaquer le film sur la diversité des types de rapports.

  2. non pas assez désolée. y'a trop de pilonage.

  3. Personnellement, je n'ai pas bien vu où "5 Hot Stories for her" était "for her" plus que "for him"...
    Ca sentait surtout l'argument commercial.

    Cabaret Désir, j'ai réussi à m'emmerder en regardant la bande-annonce de 30 secondes.

  4. Alors oui y'a quelques scènes de pénétration en effet. Y'en aurait pas eu, t'aurais trouvé ça niais et ridicule. La prochaine fois je te filerai un film érotique des années 90, au moins y'aura que des bisous :p.

    Trouve moi un porno plus acceptable que celui là selon tes critères, et je te paye une grenadine.
    (et me sors pas du Blake, où une meuf ne peut être baisable que si elle est déguisée en poupée SM et maquillée comme un camion).

  5. ah mais je n'en ai pas trouvé encore Pingoo.
    je ne dis pas qu'il ne faut pas de péné, je dis que le marteau pilon c'est ridicule.
    et Blake j'ai des gouts de chiotte mais moi j'aime les meufs de Blake. La bimbo improbable cest mon truc que veux tu.

    kyp ; ben c'est surtout que je veux "for us".

  6. Je pensais plutôt à "for all", mais j'imagine que l'idée est la même.

  7. Y'a moins de "marteau pilon" dans ce film que dans n'importe quel autre porno. Et je vois pas bien en quoi c'est ridicule qu'il y'en ai, au milieu du reste.
    Encore que l'aspect systématique de la sodomie ou de l'éjac faciale soit complètement en dehors des réalités dans la plupart des pornos, je veux bien, mais une pénétration un peu "énergique" dirons nous, ça reste quand même relativement habituel dans un rapport sexuel..

    Après oui tu as pas encore trouvé de porno qui répond à tes critères féministes, certes, ça doit pas exister. Mais tu pourrais admettre que celui là est moins pire que TOUS les autres, et j'ai même envie de dire "de loin", même si y coller le mot "féministe" a pas vraiment de sens en effet.

    Une fois encore les meufs sont pas des poupées gonflables, elles hurlent pas comme des débiles dès qu'on les frôle, y'a de longues scènes de cunilingus, y'a pas de gros plans dégueulasses, y'a une belle image, tous les mecs sont pas des beaux gosses, y'a du poil, de la cellulite. Je vois absolument pas ce qu'il manque à ce film, en aucun cas. Au mieux je peux voir des trucs en trop (au niveau des scénarios genre, que tu relèves aussi), mais le constat global reste quand même très positif je trouve.

    Là ton article semble sous entendre que tout est mauvais dans ce film, c'est abusé.

  8. Accessoirement je pourrais reprocher exactement la même chose à l'article de La Peste.

    Je trouve ça tellement idiot de dire en même temps "c'est niais", "le gonzo c'est mieux" et "c'est mal, y'a une scène de pilonnage faite pour les hommes".

  9. Pas vu le film, donc je m'abstiendrais de donner un avis.
    En revanche dans les quelques pornos "mainstream" que j'ai pu voir, j'ai souvent été frustrée par les scènes de cunnis. Parfois ça commence bien, souvent c'est bâclé, mais c'est toujours beaucoup trop court et présenté seulement comme un préliminaire, alors que c'est pour moi (et je pense pas être la seule) une voie royale pour l'orgasme.
    Mais bon, le plaisir masculin est lui aussi présenté de manière très limité dans ce type de pornos.

    Je ne sais pas si c'est possible de faire un film qui plaise à tous, déjà parce que les fantasmes sont quelque chose de très individuel, mais aussi car dans une scène filmée il y a (me semble-t-il) forcément un point de vue qui domine.

  10. pingoo ; c'est même pas le pilonnage en soi qui me gêne c'est qu'on en voit trop et que tous les hommes n'aiment pas cela en plus.

  11. Oui mais, qui a joui? Qui a eu envie de se masturber? C'est la seule question que je me pose devant un porn.

  12. on était un peu dix devant et pas du tout dans l'optique de :p

  13. Alors ça sert à rien, vous vous êtes trompé de sujet. Un peu comme si je parlais d'un resto sans parler de leur cuisine quoi, enfin je sais pas, je comprends pas bien la démarche alors.

  14. ah.
    en gros si je comprends bien là j'ai juste fait de la masturbation intello au lieu d'en faire de la manuelle.
    a quoi bon analyser un film tant qu'on peut se branler dessus en gros ?
    suis je bête.

  15. Pas vu, mais je crains que ça ne soit aussi normatif que "One Night Stand" d'Émilie Jouvet ou, pire encore, aussi mortellement ennuyeux et inexcitant que "Dirty Diaries" (made in Sweden : que dire de plus...).

    Actuellement je préfère les productions de la société Girlfriends Films, que je recommande (oui ok, je suis gouine, mais ces films sont chouettes pour des hétérotes aussi). *hint*

  16. P.S. valerie, en parlant de bimbos : Si tu les aimes très ricaines, justement Girlfriends Films c'est pour toi 🙂

  17. Mara : Même tuyau que pour valerie concernant les cunnis...

  18. Faut plutôt mater Sandra Uve, j'aime bien ses principes non sexistes :

    http://www.plus.es/video/pluvidmux/20100624pluutmmux_2Ves/

  19. [...] feminist porn awards ont eu lieu ; je suis un peu surprise du prix du film de l’année pour Cabaret desire dont j’avais parlé. Un article se demandant sur le porno peut-être féministe [...]

  20. Je viens de regarder la bande annonce, et franchement aucune envie d'en voir plus, ce n'est pas ce que j'appelle un film porno et ça ne créer aucune étincelle....... Nul !

  21. J'ai téléchargé ce film il y a quelques mois, suite à une lecture d'elsa dorlin qui explique, si je me souviens bien, que la démarche d'erika lust est intéressante en ce que, par l'absence de zooms sur la péné et les parties génitales, réduit les effets d'évidence de la différence sexuelle naturelle, etc. C'est vrai.
    Mais j'ai été franchement perplexe, voire choqué devant cette scène de viol inversée. Comme vous dites, une jeune femme s'introduit dans le domicile d'un homme plus agé, la nuit, l'endort au chloroforme. Il se réveille ligoté, flippe, résiste, jusqu'à ce qu'elle commence à l'embrasser, le sucer etc, petit à petit il se laisse faire puis prend carrément son pied :/

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