Sep 082009
 

Christian Poveda était un journaliste et un réalisateur de documentaires. Il a été assassiné le 2 septembre au Salvador où il avait travaillé comme reporter de guerre puis, depuis deux ans, sur les gangs.
Vous avez ici une interview réalisée en 2008 avec des photos qu’il avait prises.

Au delà du sujet qui peut nous sembler racoleur, Poveda cherchait à montrer combien la répression engagée par l'ancien président du Salvador avait été un échec. Il cherchait, avec le soutien du nouveau président, à engager des négociations de paix entre les deux principaux gangs du pays et à créer des centres de réinsertion.
Vous avez ici un article de 2004 sur les gangs. Encore une fois, notez que, comme à Juarez, les traités de libre-échange avec les USA ont détruit le tissu social local, paupérisé les populations ; tout ceci conduit, comme de bien entendu à une explosion de la violence. Rajoutons y les années de guerre civile, les armes à bas prix, une répression sans rime ni raison.

Il y aurait 20 000 maras (membres de gangs ) au Salvador pour 6 millions d'habitants. Le taux de criminalité y est l'un des plus forts d'Amérique latine.  Différentes ONG dénoncent le comportement des forces de l'ordre (corruption, assassinats etc...) et, en 2008, Amnesty notait que le nombre de meurtres de femmes avait augmenté de 50% depuis 1999. Ici un article de la presse indépendante salvadorienne sur le sujet.

Son documentaire "La vida loca" devrait sortir fin septembre en France. En voici la bande-annonce.

Ici et des hommages des journalistes de Contrapunto, auquel il collaborait.

Share

  7 réponses sur “Mort du journaliste et documentariste Christian Poveda”

  1. "Contrapunto" je suppose, sinon ça fait une blague homophobe...

  2. ah mon dieu.
    merci de me le signaler 🙂

  3. Explication : "puto" (masculin de "puta", = "pute") est utilisé en argot latino-américain pour dire "tapette". Ensemble à "contra" ça fait pour le moins pas sympa 🙂

  4. GM > Alors qu'il existe des expressions tellement plus sympa comme "Mariposa" qui littéralement veut dire "papillon" mais qui désigne aussi une personne efféminé...

  5. Flashou : "mariposa" est surtout un euphémisme phonétique de "marica" ou "maricón" qui signifient "pédé" ou "tantouze". Ce n'est pas vraiment compris d'une façon très poétique... Mais certes un peu moins grossier et sexiste que "puto".

  6. On dit aussi "pajarito" aux Caraïbes, petit oiseau, quoi... c'est pas mal.
    Au delà des problèmes sémantiques, c'est juste un bel exemple du fait que le monde "moderne" se contrefout de tout un continent (un de plus ?).
    Pour rappel, après un coup d'état, il n'y a plus de président au Honduras depuis le 28 juin... On s'en soucie ? on alarme l'ONU ? on dépèche les caméras et Kouchner avec des sacs de riz ? certainement pas.
    Qui trinque ? la population.
    Mais le Honduras, on ne sait même pas le mettre sur la carte, il n'y a que 7.6 millions d'habitants, alors bon, les gangs du Salvador, ça attendra. On va d'abord s'occuper de l'Iran, tiens. Les tacos, c'est trop épicé de toute façon.
    Et le flou dans le cône sud, ça arrange aussi les affaires de quelques personnes au Congrès de Wash', apparemment...

    (je me calme)

  7. non j'aime bien aussi quand tu t'énerves 🙂

Désolé, les commentaire sont désactivés pour l'instant.