Juil 262010
 

Al-Qaida au Maghreb s’appelle Qaïdat Al Jihad Fil Maghreb Al-Islami ( AQMI). Elle opère surtout dans la région désertique du Sahel qui comprend des parties de la Mauritanie, du Sénégal, du Niger et du Mali. Son centre névralgique est en Algérie.
Ce groupe comprendrait entre 200 et 300 membres.
La haine de l’AQMi pour la France est ancienne. Déjà le passé colonial n’y est pas étranger, ensuite AQMI nous reproche notre soutien à Bouteflika . Enfin les rumeurs de persécutions à l’égard des musulmans en France et les propos de Sarkozy sur la burka ont encore exacerbé la haine. Enfin il faut bien préciser que pour eux, tout ce qui n’est pas musulman à leur manière, ne vaut pas pet de lapin.
L’Aqmi est responsable d’attentats suicides. En 2008 ils ont enlevé deux ressortissants autrichiens qui ont été libérés.

L’année 2009 a vu de nombreux occidentaux enlevés. Le 31 mai, un otage britannique Edwin Dyer a été executé. Le 23 juin, Christopher Leggett, travailleur humanitaire américain, est assassiné en Mauritanie. Le 26 novembre, un ressortissant français président d’une ONG est enlevé ; il est libéré lorsque le Mali, sous pression française, libère quatre islamistes ; un mauritanien, deux algériens et un burkinabé. A l’époque Bouteflika avait vivement critiqué cette décision et la Mauritanie avait rappelé un temps son ambassadeur au Mali.

Fin avril 2010, Michel Germaneau, membre de l’ONG ENMILAL est enlevé au Niger. Depuis mai, l’AQMi s’’est refusé à tout contact avec la France.
Le 24 juillet l’armée mauritanienne assistée de militaires français a attaqué un camp d‘Aqmi en plein désert malien. Pour la Mauritanie, il s’agissait de détruire un camp servant de point de ravitaillement. Pour la France, les informations ne sont pas claires ; d’un côté on nous affirme qu’il y avait une faible chance d’y trouver Germaneau, de l’autre on nous dit qu’il s’agissait simplement d’aider la Mauritanie.

Le président malien Amadou Toumani Touré, non averti de cette opération sur son territoire
l’a vivement critiqué ; il craint que cela mette son pays dans une situation encore plus difficile face à l’AQMI. Les relations entre le Mali, la France et la Mauritanie se sont donc nettement refroidies.

La réaction de l’AQMi ne s’est pas fait attendre ; ils ont condamné la Mauritanie d‘avoir ouvert ses portes à une opération française et ont exécuté Michel Germaneau ce jour.

Même si cela n’est qu’un énième avatar de la françafrique, pourquoi intervenir en Mali et ce, sans même demander l’autorisation du président malien, qui avait pourtant donné son autorisation à Bouteflika pour des opérations semblables ?
Sarkozy nous affirme ce jour que "Michel Germaneau était "condamné à une mort certaine", si Germaneau était déjà condamné – nous n’avions plus de nouvelles depuis mai et M. Germaneau avait des problèmes cardiaques – quel était le besoin de cette intervention ?

Quelles sont les conséquences d’une telle opération ?
- Des relations plus que tendues entre la France et le Mali et la Mauritanie et le Mali. Sur certains journaux maliens, les internautes condamnent vivement cette opération et appellent à des représailles envers la Mauritanie. Inutile de dire que l’intervention française sur leur sol est plus que critiquée, surtout en se rappelant qu’il y a quelques mois, nous leur avons fait libérer des terroristes.
- Le Mali craint une vive réaction d’AQMI sur son territoire.
- La puissance d’AQMI renforcée ; non seulement ils ont profiteront pour jouer sur les ressentiments anti-français mais recruteront pour multiplier les attentats et attaques contre la Mauritanie qui a ouvert ses portes à la France permettant ainsi "à des non musulmans de tuer des musulmans".
- L’opposition mauritanienne condamne vivement le geste du gouvernement qui a œuvré au Mali avec le France et craint des représailles de la part d’AQMI.
- Il y a encore des otages espagnols détenus ; l'opération du 24 juillet risque de voir également leur vie mise en péril, ce qui refroidirait quelque peu les relations avec l'Espagne, à peine avertie, également e l'opération menée.
- Un Sarkozy va t en guerre. Il l’a affirmé aujourd’hui "ce crime ne restera pas impuni".
Comment ? Par des opérations illégales dans des territoires souverains ?

RIP Michel Germaneau

michel_germaneau
Crédit photo : Association ENMILAL

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  19 réponses sur “Michel Germaneau”

  1. [...] This post was mentioned on Twitter by valerieCG and laurent THOMAS, Marion Castillo. Marion Castillo said: RT @valerieCG: Michel Germaneau : http://www.crepegeorgette.com/2010/07/26/michel-germaneau/ [...]

  2. Le point central est en effet l'intervention franco-mauritanienne au Mali. Il y a comme un problème... Y compris compte tenu de l'argument d'otages d'autres nationalités dans le périmètre. Après, les choses sont toujours plus simples vues de France. Fallait-il, ne fallait-il pas ?

  3. [...] Edit (26/07/2010) Lire le point de vue plus général sur l’intervention franco-mauritanienne au Mali par @ValérieCG http://www.crepegeorgette.com/2010/07/26/michel-germaneau/ [...]

  4. emmanuel ; à partir du moment ou le mali n'est pas prévenu et n'a pas donné son autorisation, on n'a pas le droit.
    on hurle - avec raison - quand israel fait n'importe quoi dans des eaux internationales ou fait des incursions dans les pays frontaliers, je ne vois pas comment on peut justifier une opération militaire dans un pays étranger et ami sans son consentement express.

  5. Nous avons discuté sur ce blog de l'islamisme africain, à propos de la réforme du code de la famille au Mali. Le gouvernement avait du suspendre la réforme sous la pression des islamistes.

    "je ne vois pas comment on peut justifier une opération militaire dans un pays étranger et ami sans son consentement express."

    Bah oui, mais dès qu'on autorise les opérations humanitaires, faut-il abandonner à leur sort ceux qui se font kidnapper ?
    Qu'allait-il faire là-bas, ce vieillard malade ?

  6. Ne nous trompons pas de cible. Ceux qui posent problème ce sont les deux factions rivales de l'AQMI, l'une barbare et animée par le seul Jihad, l'autre plus mercantile, faisant du commerce d'otage comme ile en font d'essence de cigarettes et de drogue. Les vicitimes, ce sont les populations locales, laissées à leur triste sort, abandonnées par les gouvernements du Nord et du Sud. Elles étaient jusque là soutenues par quelques associations aux moyens dérisoires, le plus souvent mixte, euro-africaines, qui ont de plus en plus de mal de mener à bien leurs missions. Et cette année la sécheresse est encore plus dure… On parle de la mort de Michel. Qui va se lever et prendre sa place ? Alors si la France donne un coup de main à des démocraties chancelantes pour lutter contre la lèpre barbare qui les ronge, il y a peut-être plutôt lieu d'en être fier que critique. La démocratie est toujours en danger quand elle ne défend pas sa liberté.

  7. "Bah oui, mais dès qu’on autorise les opérations humanitaires, faut-il abandonner à leur sort ceux qui se font kidnapper ?"
    Entre abandonner un otage et pénétrer sans autorisation sur un territoire ami, il y a une marge. Que dirais tu si le Mali débarquait en France pour mener une opération militaire pour débusquer des islamistes ?
    D'autant que, je le rappelle, la Mauritanie a affirmé que la France venait juste les aider.. il n'a jamais été question de Germaneau.

    enfin à ce compte là je me demande bien pourquoi on n'est pas allé militairement attaquer les farc - après tout Bettencourt est franco-colombienne - la Palestine ou je ne sais quel pays.
    Pénétrons illégalement dans tous les pays où l'on a des otages.

    Ce que sarkozy dit à demi mot - et il ferait mieux de le dire clairement - c'est que
    - soit l'otage était condamné du départ et il n'y avait rien à faire. Nous ne pouvons pas diplomatiquement mettre à feu et à sang une région pour trouver un otage surtout dans de telles régions.
    - soit il y a eu négociation contre la libération d'islamistes et, ce coup ci, les pays concernés ont refusé de libérer des islamistes et on les comprend très bien.

    "lors si la France donne un coup de main à des démocraties chancelantes pour lutter contre la lèpre barbare qui les ronge, il y a peut-être plutôt lieu d’en être fier que critique."
    Tu penses vraiment que la France aide les démocraties africaines.
    Quand on a accueilli Kadhafi, qui massacre des clandestins avec l'accord de l'Europe, on a soutenu qui ?
    Quand on a cotoyé El béchir à l'anniversaire de Kadafhi, on a soutenu qui ?
    quand on a soutient Konaté en Guinée, qui, comme par hasard, est en train de retirer des marchés aux uns pour les donner à d'autres, c'est aussi par souci de la démocratie ?

    Je passe sur les affaires SDV Transintra (au hasard googlelisez) et les soutiens multiples et variés à telle ou telle faction au Congo, au Soudan à des fins économiques.
    je rappelle que l'Europe sous la houlette de Berlusconi et Sarkozy a donné tout pouvoir a Frontex et a Kadhafi pour éviter que des clandestins arrivent en Europe ; et cela inclut la mort et la déportation.
    nota ; c'est ici Sarkozy qui est visé, mais il y aurait la même à faire sur Chirac et Mitterand.

    Quant à ne pas se tromper de cible.
    Personne ici n'a présenté AQMI comme des fervents humanistes.
    Je note juste que l'opération franco-mauritanienne - menée, répétons le sans l'accord du Mali ce qui me semble assez incroyable - va renforcer le pouvoir de l'AQMI qui se vengera essentiellement sur les populations mauritaniennes et maliennes.

  8. Valérie: je ne pense rien ou pas grand chose à ce sujet, sinon que ce n'est pas de sa faute ni celle du gouvernement français si ce vieillard a été exécuté par des islamistes, mais bien celle d'al qaida. Pour ce qui est des interventions militaires en pays ami... je ne sais pas. Et "renforcer le pouvoir de l’AQMI qui se vengera essentiellement sur les populations mauritaniennes et maliennes." faudrait savoir: soit c'est un groupuscule, soit c'est un groupe de personnes dangereuses.
    Un article du monde parlait de "porosité" de pays africains à l'islamisme. Le gouvernement malien a cédé aux pressions islamistes pour le code de la famille, je ne sais pas trop si c'est un pays ami, ami de qui ?
    Et puis, l'aide humanitaire... pauvres petits frères inférieurs qui ne savent pas se débrouiller sans grand homme blanc....

  9. Je ne vais pas rentrer dans de vaines polémiques ou des développements trop longs qui n'auraient pas leur place ici 🙂 Pour essayer de mieux faire comprendre mes propos, je vais vous faire part de ma petite connaissance du terrain et des populations qui y (sur)vivent.
    Le problème principal qui nous occupe est AQMI. C'est un mouvement peu structuré, à deux tendances, djihad salafiste et mercantile, avec un chef et deux têtes, opportuniste et surtout très malfaisant. AQMI a été bouté, plus ou moins, hors d'Algérie et, en s'adoubant à Al Qaeda, a reçu la mission de porter ses coups en Europe, essentiellement en France. Heureusement, avec peu de succès jusqu'à maintenant. Viré d'Algérie, le GIA devenu GSPC devenu AQMI s'est retrouvé cantonné dans la frange saharo-sahelienne, à l'est de la Mauritanie, an Nord du Mali et du Niger, pour l'essentiel. Si les cadres d'AQMI sont Algériens, le gros des troupes (de 200 à 500 hommes suivant les sources) vient d'un peu partout en Afrique sub-saharienne. Dans leur zone d'installation (assez précisément connue de tous…), ils rendent la vie pénible aux populations, empêchant le commerce et, surtout, le tourisme, principale source de revenus de ces dernières années. Et, hors les trafic de tout genre (drogue, essence, cigarettes…) font commerce du racket et de la prise d'otages. Otages parfois livrés prêts à monétiser par des bandits locaux non affiliés à Al Qaeda…
    Cette zone traditionnellement peuplée de Touareg est découpée, virtuellement, par des frontières qui ont été tracées à la règle à la fin de l'époque coloniale, sans discernement en reprenant plus ou moins le découpage des zones d'influence des institutions françaises : Territoires du Sud et Afrique Occidentale Française. Dans le m^me trait de plume, à la décolonisation, le pouvoir dans ces pays a été remis aux populations noires, sans prendre en compte l'existence des Touareg.
    Ce lapsus historique est une des causes des problèmes de la région. Les Touaregs oubliés sont, au mieux abandonnés, au pire combattus par leurs pays respectifs.
    Ces zones laissées à l'abandon par leurs tutelles échappent depuis l'indépendance au développement, ne tirent pas les fruits de leurs ressources et ne sont ni surveillées ni sécurisées. Un terrain d'expression formidable pour des fondamentalistes : "les autres vous oublient, vous nient, vous tuent, rejoignez-nous pour les combattre." Au nom d'Allah pendant qu'on y est, la plus noble des causes et des justifications…
    Voilà, résumée, la situation géopolitique. N'oublions pas la dimension climatique. Le désert avance, parfois à la vitesse de 50 km par an. La sécheresse est endémique. Cette année elle est encore plus forte. Le cheptel est abattu ou vendu pour assurer une très maigre subsistance. Au-delà de la sécurité physique, la sécurité alimentaire n'est pas plus assurée. Qui en parle ?
    Que la France apporte une aide dans la lutte contre ces bandits sanguinaires est plutôt une action noble, saine. Mieux que quand elle demande à ce qu'on mate la rébellion touarègue comme au Niger, car elle gênait ses intérêts (mines d'uranium…).
    Que la Mauritanie entre au Mali, même avec la France, pour aller faire la police, prévenir une attaque (rappel, 11 gendarmes algériens ont été tués dans une embuscade tendue il y a peu à la frontière malienne) dans une région totalement désertique, ou pas un soldat malien ne peut intervenir (pas les moyens…), c'est une bonne chose, car seule l'entraide entre les pays de cette région pourra faire avancer le problème. Et que la France soit là pour ne pas laisser la place aux seuls USA (qui ne demandent que ça mais dont les pays concernés ne veulent pas) est aussi une bonne chose. Si d'autres pays veulent venir donner un coup de main, ça ira plus vite et il y aura moins de risques de dérive. Pas d'angélisme contre le terrorisme. Mais évitons des impasses intolérables comme les guerres d'Irak, d'Afghanistan ou la honte de Guantanamo…
    Et ce n'est pas une histoire de "grand homme blanc par rapport à de pauvres petits frères inférieurs qui ne savent pas se débrouiller tout seul". En cela comme pour l'aide humanitaire. Suzanne, tenir de tels propos est tout aussi indigne que le "Discours de Dakar", celui où le plus haut représentant de la France niait des millénaires d'apports africains à la construction de l'humanité.
    Le travail mené par Michel Germaneau sur place était digne, fraternel, efficace. Apporter un peu de son surplus pour aider à la construction d'un puits, d'une école, d'un dispensaire cela n'a rien d'infemment. Bien au contraire. Aidons les plus faibles, ils nous le rendront. Par un sourire, un poème, un regard. Le Touareg vit d'un rien. Mais quand ce rien n'existe même plus, il est de notre devoir d'être humain de lui apporter, ne serait-ce qu'un petit rien.
    Ces hommes et ces femmes ont-ils moins de valeurs pour l'humanité que le thon rouge, les baleines, la forêt tropicale ou la banquise ?
    Ne pas vouloir agir frise la non-assistance à personnes en danger.

  10. "c’est une bonne chose, car seule l’entraide entre les pays de cette région pourra faire avancer le problème."
    sauf que la Mauritanie est entrée en territoire malien sans autorisation et que cela ne semble pas vous traumatiser plus que cela.
    quelle entraide ?
    ATT passe pour un bouffon aux yeux de beaucoup d'africains pour avoir cédé à la France quand elle lui a demandé de libérer 4 islamistes. Là la pop malienne lui en veut de ne pas réagir face à l'incursion mauritanienne et française.
    l'opposition mauritanienne en veut au président d'avoir cédé à la France.
    L'Algérie hurle de son côté que la France s'en mêle.
    donc on fera mieux pour que les pays concernés coopèrent.

    "Si d’autres pays veulent venir donner un coup de main, ça ira plus vite et il y aura moins de risques de dérive."
    sauf que avant de mener une opération dans un pays ami, on lui demande. C'est ce qu'a fait l'Algérie face au Mali et cela lui a été accordé.
    même question qu'à Suzanne ; vous accepteriez que le mali vienne mener des opérations militaires en France sans notre accord ?

    je vous signale aussi que les relations franco-espagnoles ne sont pas au beau fixe non plus puisque l'espagne a été à peine consultée et qu'ils ont encore 2 otages.

    "Ne pas vouloir agir frise la non-assistance à personnes en danger."
    qui a prôné cela ?

    suzanne : "Et puis, l’aide humanitaire… pauvres petits frères inférieurs qui ne savent pas se débrouiller sans grand homme blanc…."
    marrant. tu es pour supprimer les restaus du coeur pour les pauvres petits blancs qui ne savent pas se débrouiller sans les autres blancs ?

  11. Qui sait si la Mauritanie n'a pas prévenu de son intervention programmée ? Et que la France ne l'aurait pas fait ? En tous cas, ce n'est certainement pas la première fois que de telles actions sont menées. Mais là, surprise, la presse occidentale s'en occupe car certains de ses ressortissants sont concernés…
    ATT se plaint ? Mollement et surtout par rapport à ses problèmes intérieurs. N'oublions pas que Bamako, la capitale malienne, est loin du théâtre des opérations. Plus sérieusement, je n'ai pas lu de critiques venant de la région de Kidal, très malienne, très concernée, touarègue pas Bambara comme la capitale. La population civile touarègue était sûrement plutôt contente qu'on vienne s'occuper de faire le ménage chez eux… Car entre AQMI, la rébellion touarègue menée par Bahanga, l'indigence et les maladresses répétées de l'armée malienne, les survols incessants des hélicoptères algériens, le quartier devient plutôt agité, loin de la quiétude ancestrale des contreforts de l'Adagh.
    L'Algérie se plaint ? Bien sûr, car elle veut garder la main mise sur tout ce qui se passe dans la région. Elle seule veut décider des actions, une politique qui, d'ailleurs, met à mal le commandement "unifié" (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) mis en place en Avril à… Tamanrasset, en territoire algérien, pour constituer un front commun contre les terroristes.
    L'Espagne se plaint ? Formidable, mais pourquoi n'avons-nous pas une réponse européenne à ce problème ? AQMI poursuit sa stratégie de sape de l'Europe : des suisses, des allemands, des italiens, des français, des espagnols, des hollandais, des anglais, chacun son tour, en ordre dispersé… Bien joué. Cela ne surprend personne qu'il n'y ait pas d'enlèvements de chinois, de japonnais (tout juste un américain et des canadiens) ou de membres des populations locales ?
    La question : "Vous accepteriez que le Mali vienne mener des opérations militaires en France sans notre accord ? " me consterne. Bien sûr que que je ne puis accepter une telle éventualité. Mais, bien sûr aussi que cela ne se produira pas. Le Mali n'est pas le défunt Empire Keita. Le Mali, c'est 13 millions de personnes et 4 millions qui vivent à l'étranger. Dont 120 000 en France. Un des pays les plus pauvres du Monde. Pour beaucoup de Maliens, même au risque de leur vie, le seul salut passe par la fuite.
    Ma question : "Vous accepteriez que des familles maliennes ayant trouvé refuge, travail et dignité (relative) en France soient renvoyés par la force vers la misère la plus extrême sans leur demander leur accord ?". Propos aussi consternant de simplification.
    Le débat sur la justification de l'intervention de la France auprès de la Mauritanie au Mali, dans cette région désertique, est aussi cornélien que celui tournant autour de l'acharnement térapeuthique ou que celui posé aux équipes du SAMU social confrontés à un SDF en danger de mort de froid qui refuse d'être pris en charge… Doit-on ou ne doit-on pas agir en de telles circonstances ? En général, aujourd'hui, la réponse est : "Agissons, le risque de ne rien faire est plus grand…".
    Enfin, en ce qui concerne la "non-assistance à personne en danger", je parlais, bien entendu d'agir pour aider les gens sur place à (mieux) vivre. Ceci peut relever d'une attitude individuelle. La question de la guerre c'est autre chose, c'est une décision collective, institutionnelle, politique. Là, la non-assistance se pose en d'autres termes… dont celui des dommages collatéraux, des motivations et de l'après-guerre. Un vrai sujet de bac !
    Pour en revenir à ce qui me touche en priorité, les Gens de Parole (c'est ainsi que se définissent les Touareg) depuis que le désert avance, que l'eau recule avec la faune et la flore, ces Sahariens ont développé une philosophie de l'entraide, du respect de la nature, d'autrui, qu'il soit homme, plante, animal.
    AQMI n'est pas issu du désert. C'est un cancer. Qu'il faut combattre. Et penser que ça n'est pas notre problème, que ce n'est que celui des nations qui en sont victimes sur leur territoire serait, au mieux lâche, au pire irresponsable. Les nations concernées ont refusé la constitution et l'installation sur leurs territoires de l'AFRICOM, commandement américain de lutte contre Al Qaeda au Sahara. Ils ont commencé à se constituer en force indépendante. Souhaitons que cela réussisse. Mais souhaitons aussi que l'ONU entende enfin les appels au secours de la "Nation touarègue" et se penche sur les problèmes de cette région, un des berceaux de l'humanité, où un patrimoine immatériel est en train d'être assassiné sous nos yeux, à deux pas de chez nous.

  12. Les responsables africains présentent les combattants islamistes comme des étrangers à leur continent, venus notamment d'Afghanistan et du Pakistan. "Ces groupes ne partagent pas les valeurs de solidarité et de partage de l'Afrique", affirme ainsi Boubacar Diarra, représentant spécial en Somalie de Jean Ping, président de la Commission de l'UA, interrogé sur RFI. Pourtant, il est avéré que des Algériens figurent parmi les responsables de l'AQMI, appellation adoptée en 2007 par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien. Le rôle de certains chefs touareg dans l'enlèvement et la "revente" des otages aux islamistes est tout aussi connu.
    Le Monde

  13. "Et penser que ça n’est pas notre problème, que ce n’est que celui des nations qui en sont victimes sur leur territoire serait, au mieux lâche, au pire irresponsable."
    Yves, personne ici n'a dit cela en fait.

  14. Suzanne: AQMI est encadré par des Algériens. Mais les combattants ont des origines variées. L'Etat major unifié a récemment publié une liste de 108 réputés terroristes (Google : les 108 terroristes du Sahel). On y trouve 34 Mauritaniens, 21 Algériens, autant de Maliens, 14 Nigériens, 7 Tchadiens, 6 Libyens, 5 Marocains et 3 Tunisiens… Mais ni Afghan, ni Pakistnais. La désinformation est une valeur très partagée ! En ce qui concerne les "chefs Touareg" impliqués, bien sûr, tous les yeux se tournent vers Ibrahim Ag Bahanga. Mais celui-ci est hors circuit aujourd'hui. Et la rébellion Touareg a pris ses distances avec l'AQMI. Par contre, il est fort possible que des individus en mal de financement ou trafiquants patentés collaborent avec l'AQMI et servent de rabatteurs ou de fournisseurs d'otages. Par exemple, on voit mal l'AQMI être suffisamment renseigné pour savoir qu'un français de 78 ans se promène seul et sasn protection avec son ami Touareg dans la région d'In Abangarit, loin de tout et qu'il serait une proie facile. Car In Abangarit, au Niger, est bien loin de la région de Taoudenni et de Kidal où se situent les bases de l'AQMI.

  15. Yves
    Je ne discute pas, car je ne connais rien d'autre de la situation que ce que j'en lis ci et là, et je ne suis pas sûre d'y comprendre quoi que ce soit.
    Je m'interroge sur les effets pervers de l'aide humanitaire, qui ne sont pas différents, comme souligne Valérie, de ceux de l'aide sociale en général.

  16. Et, Yves, j'ai lu sur votre blog le billet "La liste noire des 108 terroristes du Sahel et du grand Sahara"
    La dernière phrase est terrible.

  17. Un pion sacrifié pour un profit incertain et mal connu (de nous). Que pèsent nos vies aux yeux de ces gens?

    Faut-il encore qu'il soit instrumentalisé après coup? Même si, du coup, il n'a plus rien à y perdre...

  18. La reconquête du Niger par la France

    jeudi 6 mai 2010

    Les forces armées du Niger, qui comptent 12000 hommes, sont guidées par des conseillers militaires français. Entraînés et financés par la France, ils protègent toutes les routes géostratégiques et les mines. Les deux plus importantes mines du Niger se situent sur le territoire des Touaregs sont contrôlées par la compagnie française paramilitaire Areva, un empire dominant en matière de nucléaire, dirigé directement par l’Elysée, au travers de l’actionnaire principal, le CEA, propriété de la France.

    Présent dans 43 pays, dont l’Irak, l’Iran et la Lybie, le Niger, qui exporte à présent 7,7% de l’uranium mondial et bientôt 15% avec l’ouverture de la mine d’Imoumaren, se situe avec constance parmi les cinq premiers exportateurs avec le Canada, l’Australie, le Kazakhstan et sa production est au même niveau que celle de la Russie.

    Le Niger a fournit largement son ancien seigneur colonial, la France, en uranium, et elle continue à le faire . Un approvisionnement requis pour le programme nucléaire civil et militaire de l’Hexagone et d’Israël, une grande partie de ce minerai est détourné vers la Libye et certains pays rebelles du TNP. Impliqué dans tous les aspects de la chaîne des matières premières, de l’extraction à l’enrichissement, de la propulsion, au recyclage et au démantèlement, avec un chiffre d’affaire de 16,16 milliards d’euros, la puissante économie française d’Areva est aussi présente en temps que vecteur paramilitaire dans le Sahel, mais aussi dans le renseignement et les enlèvements d’otages, l’Etat français se cache derrière toutes les tentatives de déstabilisation des pays africains sensés être sous son influence.

    Actuellement la France maintient 10 000 soldats spécialisés sur le continent africain pour protéger ses approvisionnements en uranium, principalement basés à Libreville au Gabon, aussi connue sous le nom de ‘’Foccartland’’. De 1997 à 2009, la France est intervenue militairement 46 fois et arrive quelquefois jusqu’au massacre des populations africaine (génocide des Toutsis). Sur ces incidents, 28 ont eu lieu sans référence aux Nations Unies.

    La politique Françafrique se poursuit encore plus sous Sarkozy, notamment par l’autofinancement des groupes terroristes au Niger et la gestion des affaires de prises d’otage. La France a crée un second Guantanamo à Niamey pour Al-Qaïda du Maghreb, faisant libérer des terroristes sous mandat international, la France pose des entraves à la lutte contre le terrorisme international, elle négocie et libère des terrorismes qu’elle arme et les envoie au Maghreb arabe pour maintenir une certaine tension favorable à sa politique, notamment par les actes criminels contre la population civile.

    Le 11 septembre avec un faux Ben-Laden inventé par la CIA, cette date a été un motif pour une nouvelle forme de colonisation des ressources énergétiques que recelèrent les pays sous développés. Les mines d’uranium découvertes au Congo, au Gabon et au Niger ont permis à la France de contourner les accès difficiles à l’uranium en Ouzbékistan, au Canada et en Australie, des régions perçues comme ayant des tendances pro-américaines et étant gérées par les Etats-Unis, rival de la France en Afrique et ailleurs. Le partage du monde en zone d’influence dans le conteste de sa mondialisation a qu’une grande partie de l’Afrique soit dominée par la France .

    Sur le plan économique la présence française en Afrique, est rivalisée par la Chine dissuasive par son nucléaire et membre permanent du conseil de sécurité à l’ONU, assoiffée de ressources, sa présence en expansion rapide dans le continent africain, avec plus de 24 milliards de dollars de prêts depuis 2003, principalement garantis par des ressources.

    La présence française en Afrique est contestée par la population africaine est aussi considérée comme une menace aux intérêts français.. Les mines du Niger, souterraines et à ciel ouvert, sont exploitées par les firmes subsidiaires d’Areva, comme COMINAK et SOMAIR, qui rapportent entre 75 et 90% du revenu national. Les réserves d’uranium d’Imoumaren, dont il est attendu qu’elles produisent 5000 tonnes par an, ont fait l’objet d’un contrat signé en janvier 2009 entre Areva et le gouvernement de Mamadou Tandja, et ce pour 40 ans. Il est prévu que la production débute en 2012 après un investissement de 1,2 milliards d’euros. L’uranium Nigérien fourni 80% d’électricité consommée en France, énergétiquement la France est dépendante du Niger.
    La France sur ses traces en Afrique, une malédiction qui tombe du ciel.

    Le peuple africain doit savoir que la colonisation a succédé à l’esclavage. Elle a laissé place au néo colonialisme. L’Algérie comme le Niger et le reste des colonies françaises conquises par les métropoles, dominées, occupées, administrées par force et leur exploitation fut féroce et barbare. L’idée de dénigrement de l’africain en sauvage par l’homme blanc qui apporte dans ses bagages la civilisation est pernicieuse par ce qu’elle tente de masquer l’objectif réel du colonisateur, ce n’était pas la civilisation qu’il a apporté mais l’aliénation..Un travail de fond était fait pour convaincre les africains qu’ils n’avaient pas de culture ou quand il en avait une elle était mauvaise et il fallait l’abandonner et ‘singer le blanc’.

    Le pillage des richesses du sol et du sous-sol qui a commencé avec la complicité hier des « indigènes évolués » et se poursuit aujourd’hui avec celle de nos dirigeants actuels. C’est la « Françafrique » qui fait vivre la France. Sans ses colonies la France ne serait pas la puissance qu’elle est aujourd’hui. Par la perte de sa puissance elle y retourne cette fois-ci sans résistance des peuples, mais avec le consentement des gouvernements corrompus.

    Avec les indépendances des pays africains, la France est sortie par la porte et est rentrée dans la maison Afrique par la fenêtre du néo colonialisme qui lui permet de payer à des prix dérisoires le pétrole du Golfe de Guinée (referez vous à l’affaire ELF c’est édifiant), la bauxite et l’uranium du Niger, voir AREVA…

    En partant la France a tué nos leaders nationalistes intègres : Olympio, Um Nyobè, Moumié, (comme les belges ont tué Lumumba). Les minerais étaient le fruit de pillage, aucune contrepartie n’était versée aux populations. Le travail forcé était la règle, pour la coupe du bois, la culture du cacao, du café, du thé, du caoutchouc.

    Au fait à quoi servaient les routes et les chemins de fer aux noirs de l’époque coloniale ? Avaient-ils des voitures, que voulaient-ils transporter ? Si pour servir aux colons des lointaines contrées d’Afrique, les multiples richesses, fruits de pillage et à les acheminer vers les comptoirs coloniaux pour être enfin évacués vers la France.

    Si la France a une dette à honorer c’est envers tous ces travailleurs forcés africains tombés au front du pillage des richesses de l’Afrique pour la puissance de la France .C’est aussi la dette contactée au titre du pillage des richesses de l’Afrique Comment expliquer qu’aucune ex colonie de la France ne soit sortie du sous développement .Présenter des excuses reviendra à la France de reconnaître le ‘génocide’ de (1,5) un millions et demi d’Algériens et des centaines de milliers de foyers détruits à jamais, sans compter des millions de personnes traumatisés par la torture .

    En attendant que le jour se lève, la françafrique continue le pillage sauvage commencé par la colonisation. Aussi le rapport de la CRIIRAD fait état de l’exploitation sauvage des mines d’uranium au Niger avec plusieurs trouvailles, y compris les 20 millions de tonnes de roche d’uranium pulvérisé, carcinogène et radioactive, stockées en plein air, du matériel radioactif dont la compagnie s’est débarrassé et qu’elle a vendu sur le marché par le biais de ferrailleur, qui souvent abouti dans les ‘souks’ des villes du sud algérien, au Mali et en Mauritanie contaminant leurs acquéreurs.

    Aussi ce rapport relève que des émissions de gaz toxiques à partir des mines de COMINAK ainsi que l’exploitation d’eau souterraine provenant de sources non renouvelées, sans parler de la contamination des sources d’eau, de la violation des standards internationaux de protection contre les radiations, parmi d’autres. ‘’Lorsque nous avons informé la presse de nos découvertes, Areva a organisé un voyage des médias au Niger, a affrété un avion pour transporter les 30 journalistes mais sans compteur Geiger ni aucun moyen d’évaluer le degré de radiation. Ils (les journalistes) auraient pu se tenir sur de la roche radioactive qui se trouve sur les routes et ne pas le savoir’’, a déclaré Chareyon. Il a aussi révélé qu’un laboratoire avec lequel la multinationale a passé contrat pour mesurer les radiations a rejeté les affirmations de la compagnie. Areva prétend que seul le gouvernement du Niger est responsable pour les systèmes de régulations (de Khadija Sharife* journaliste indépendante et écrivain.)

    Manipulé par les services de renseignement français présent au sein même du gouvernement et de l’administration nigérienne , là-bas au Niger c’est Sarkozy qui décide du quotidien des nigériens et des mises en scènes politiques notamment par la libération des prisonniers terroristes algériens détenus par Niamey en violant la souveraineté de ce pays et les négociations avec les preneurs d’otages à tous les coins du monde. Le Niger colonie française au sens propre du mot et sa représentation diplomatique dans toutes les capitales du monde n’a plus de point de valeur, car tout doit transiter par l’ambassade de France, alors ou est la souveraineté de ce pays ?

    Le Mouvement du Niger pour la Justice, actif depuis 2007 mené par un ancien fonctionnaire des Forces armées du Niger, dirigé par les services de renseignement français, a son effectif une grande partie des hommes touarègues inter frontaliers libres ,demande une plus grande part de la rente uranifère sous le prétexte de la protection contre la dégradation de l’environnement et l’accès à des biens comme l’eau, des installations sanitaires, l’instruction et l’électricité qui sont des droits constitutionnels. Ce mouvement encadré par l’armée française exerce une pression constante sur le gouvernement du Niger et ceux des pays limitrophes afin de s’en servir de l’uranium de la mine d’Arlit. La France à travers ses ONG ajustées sur sa politique nationale, joue avec les droits de l’homme et le sentiment de charité envers la population africain dans le seul but de s’accaparer de leur richesse naturelle, ils n’ont pas d’autres pour assurer le devenir de leurs enfants. Il ne reste que la richesse du sous-sol pour faire vivre quelques milliers de nigériens, tout a disparu :la faune , la forêt et l’eau que reste t-il à la population pour vivre ? C’est vrai qu’aujourd’hui, le Niger n’a pas accès au moindre uranium extrait à l’intérieur de ses frontières : les 100% de l’électricité (225 million de kWh) proviennent d’énergie fossile et est largement importé du Nigeria voisin.

    Toutefois la France a bien conscience de la situation et sa part de responsabilité est engagée. Le retour de la France sur ses traces en Afrique est une malédiction pour les africains Le Sahara, qui englobe 11 pays, recouvre 80% des terres du Niger, un des pays le plus pauvre de la planète au riche sous-sol, se caractérise par la pauvreté, la famine, les sécheresses et les dictatures. Plus de 60% de sa population vit dans la ceinture de pauvreté, privée de l’accès à la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires, aux infrastructures et à l’instruction. L’espérance de vie culmine à 43 ans et la plupart de ses citoyens, y compris 71% des femmes, sont analphabètes. Seul 3% du budget de l’Etat sont alloués à l’instruction, alors que plus de 50% des finances de développement vont au service d’une odieuse dette à payer. L’annulation de la dette, après que le Niger ait été jugé éligible par le FMI à l’Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés, a exigé une privatisation massive des entreprises étatiques nigériennes et a fourni une aide partielle. Néanmoins, en 2007, les directeurs du FMI ont estimé que le fardeau de la dette nationale demeurait trop élevé et ce, malgré le ‘’remède’’ des ajustements structurels. Le FMI avait suggéré au gouvernement de vendre ses ressources minières pour s’en acquitter de sa dette au près des banques. ’’

    Jusque à maintenant, il est impossible aux citoyens français et à la société civile d’obtenir le contenu de ‘’ces accords secrets’’ concernant l’accès et le contrôle des ressources au Niger. C’est confidentiel’’, déclare Sebastein Alzerreca de l’ONG française Survie. Mais il met en garde : ‘’Si la diplomatie échoue, ils peuvent toujours envoyer l’armée’’ Pas de doute que l’autoroute de l’uranium s’avérera bien utile*.

    Depuis le jour de l’indépendance du Niger, Diori Hamani du Niger et son parti politique, le Parti Progressiste nigérien (PPP), indirectement choisi par la France, ont régné sur le pays, aidé dès 1963 ouvertement par diverses interventions ou par des actions clandestines. Grâce à des accords militaires secrets, les soldats français basés à Niamey ont collaboré avec celui-ci afin d’éliminer et d’exiler l’opposition, tel que l’Union Nigérienne Démocratique. Hamani Diori s’est présenté aux élections, sans opposition, en 1965 et en 1970 mais a commis l’erreur fatale de demander le retrait des troupes françaises au début des années 1970. La France l’a fait, puis sans surprise un coup d’Etat militaire a porté au pouvoir le colonel Seyni Kountche au pouvoir. Kountche a été tué en 1987 et le colonel Ali Saibou lui a succédé. Mamadou Tanga choisi par la France pour diriger ses intérêts au Niger et destitué du poste de président de la république pour avoir voulu résilier le contrat d’acquisition de la gigantesque mine d’uranium d’Imoumaren, et de la revalorisation du prix du minerai d’uranium extrait de la mine d’Arlit. Les Etats-Unis irrités par la main mise de la France sur la région qui recèle les 40% des gisements d’uranium et devant le refus de l’Algérie d’autoriser l’US forces d’installer un poste d’observation et d’intervention à l’extrême, sous le mobile ’lutte contre le terrorisme’ donne son accord aux pays limitrophes d’assurer eux même leur défense en cas d’un excès de convoitise .

    Au fond, comme nous l’avons bien dit dans nos articles précédents signés Y.Mérabet la mine d’Alite était livrée par la France au trafic de la ‘pate jaune’ ou concentré primaire d’uranium étant la base de la fabrication de l’arme nucléaire appauvrie qui est tombé entre les mains des terroristes. Il ne faudrait pas oublier aussi que de grandes quantités de pate jaune qui transitait par Agades étaient détournées par la Libye et la France pour alimenter le marché noir. La dernière conférence de Washington sur la sécurité nucléaire était essentiellement axée le risque que l’uranium enrichi de tomber entre les mains des terroristes, je crois que les Etats-Unis réputés sur la prise de position de la lutte contre le terrorisme internationale et il fut la première victime et l’AIEA une instance onusienne ont laissé la France trop faire. L’uranium avait initialement été découvert au Niger en 1957 par le Bureau Minier de la France d’Outre Mer, une année avant la création de la République du Niger en 1958. Ceci à la suite d’une étude extensive menée par la Commission à l’Energie Atomique (CEA) de la France, qui a commencé en 1956 et a conduit à plusieurs découvertes à la veille de l’indépendance en 1960. La décolonisation réussie de l’Afrique par la France, a été réalisée grâce à des accords militaires secrets et des accords concernant les ressources, ainsi que des zones monétaires spéciales. Ces accords imbriquaient les intérêts de la France avec ceux des gouverneurs autochtones soigneusement choisis comme au Gabon et au Togo - Omar Bongo et Gnassingbé Eyadéma - tous deux dirigeants à vie, de la libération sélective à la mort, et Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire. Ainsi, non seulement la France a eu un accès préférentiel aux ressources stratégiques, la 0présence de bases militaires françaises dans des anciennes colonies étaient légitimées, servant à la fois à soutenir le règne des dictateurs tout en les gardant sous contrôle. A partir de 1969, 27 accords ont été signés par d’anciennes colonies, y compris le Niger.

    Les intérêts français ont été servis par le biais de la politique africaine postcoloniale de la France, connue sous le nom de Françafrique, qui a impliqué les échelons politiques et diplomatiques de l’Elysée depuis l’époque du général de Gaulle. Cette politique impliquait les lobby du renseignement et des multinationales intimement connectée avec l’Etat, comme Elf et Areva, des dictateurs de fabrication française et des réseaux de l’ombre désignés sous le nom de personnalité qu’on souhaitait honorer, comme Jacques Foccart, le principal conseiller pour l’Afrique de Gaulle qui a été rappelé, après avoir pris sa retraite à l’âge de 81 ans, par le président Jacques Chirac, afin qu’il reprenne des activités. Chirac lui-même a déclaré, au début des années 1990, que le continent ‘’ n’était pas prêt pour la démocratie’’. Lorsqu’il lui a été demandé de décrire le rôle de Foccart dans Françafrique, le vice Premier ministre du général de Gaulle, Louis Joxe, a déclaré ‘’ être la nounou des présidents et s’assurer que les fonctionnaires africains seront payés à la fin du mois’’.*
    Conclusion

    Formés par le Département d’Etat, le Département à la Défense et le Conseil National de la Sécurité américains, mise en place de plateformes de narcotrafics, implications des armées gouvernementales dans des programmes militaires d’endoctrinement idéologiques, mise en place de dictatures militaires. Ouvrons les yeux et regardons l’Afrique de l’Ouest, que voyons-nous, sinon des présidents à vie (Moubarek, Kéddafi, Zine El-Abidine Ben Ali), des coups d’Etat (Niger, Guinée), des implantations de bases militaires (Sénégal, Côte d’Ivoire), des créations de foyers terroristes (Algérie, Mauritanie, Maroc, Niger, Mali, Nigeria), la prolifération du narco-trafique ( Maroc, Sierra Leone, Guinée Bissau), l’expropriation des richesses par les multinationales, etc. Ce qui se passe au Niger est un cas d’école. L’on comprend alors la vive protestation de l’Algérie qui ces temps-ci voit beaucoup de mouvements de l’administration Française dans la région.

    Y.Mérabet-Journaliste indépendant (ASFIR)

  19. [...] point de vue plus général sur l’intervention franco-mauritanienne au Mali par @ValérieCG http://www.crepegeorgette.com/2010/07/26/michel-germaneau/ Share this:TwitterFacebook"Aimer" ceci :"J'aime"Soyez le premier à aimer [...]

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