Jan 162014
 

Aujourd'hui, nous allons aider celles et ceux qui chercheraient un combat féministe, mais ne sauraient pas trop à quoi s'attaquer, à bien décider le domaine dans lequel ils/elles souhaitent militer. Il ne s'agirait en effet de ne pas se décrédibiliser, voire de décrédibiliser la cause des femmes toutes entière, voire de décrédibiliser l'ensemble des femmes (3.5 milliards tout de même) par un comportement inadapté, un combat mal choisi, voire peu important. Car gardez-le bien en tête, IL Y A DES COMBATS PLUS IMPORTANTS TOUT DE MEME.

Évacuons de suite un problème récurrent chez ces péronnelles de fausses féministes inconséquentes ; le langage n'est pas important. Contrairement à ce qu'on aurait hâtivement pu penser sans une réflexion approfondie,  le langage n'est tout de même pas quelque chose de très, très utilisé au quotidien, il serait donc tout à fait inutile, voire une perte de temps d'y réfléchir.  Qu'on laisse donc les mademoiselles (si flatteur pour le teint et les formulaires administratifs), les "se faire violer" (qui aide a maîtriser la forme passive) et autres "tournantes" (qui aident à maîtriser un dialecte urbain) où ils sont et occupons nous d'un vrai combat : le viol.

Les publicités contre lesquelles certaines s'énervent parfois sont souvent trop rapidement considérées comme sexistes ; l'humour est indispensable à la vie et si on ne rit plus des femmes, des homosexuels, des noirs, des arabes, des juifs et des trans, je me demande quel monde on se prépare. Rire vaut un bon beefsteak, met les femmes a moitié dans votre lit ; laissons donc l'humour où il est et occupons nous d'un vrai combat : le viol.

La pornographie peut parfois sembler un peu sexiste, si on n'y connait rien et qu'on est un affreux puritain qui ne cherche qu'à contrôler les fantasmes des gens comme dans 1984. Il faut bien comprendre que C'EST DU CINEMA VOYONS ALLONS DONC TU N'AVAIS PAS COMPRIS. On aurait bêtement pu croire que les productions culturelles, populaires ou pas, avaient un quelconque rapport avec la société dans lesquelles elles naissent. Que nenni. Laissons donc le porno où il est et occupons nous d'un vrai combat : le viol.

La parité ou l'égalité des salaires sont parfois évoquées. Rappelons tout de même  que personne n'empêche les femmes de se présenter à une élection et qu'elles font un petit peu preuve de mauvaise volonté, aussi, merde à la fin. de la même façon, l'égalité des salaires reste une vaste blague ; on sait très bien que c'est un problème de compétences et il se trouve que les hommes blancs sont plus compétents. Tous.  Laissons donc la parité ou l'égalité des salaires où ils sont et occupons nous d'un vrai combat : le viol.

L'éducation est genrée. Certes. Néanmoins avouons tout net que cela fonctionne très bien depuis des milliers d'années ainsi et que, déjà à la préhistoire les activités étaient sexuées (même si on n'en a pas la preuve, il est bien évident et de l'ordre du bon sens que cela s'est passé ainsi). Laissons donc les enfants où ils sont et occupons nous d'un vrai combat : le viol.

Le viol donc. Ce vrai combat, que toute féministe se doit de saisir à bras le corps. Néanmoins attention. On sait très bien - et c'est de l'ordre de l'évidence que de le rappeler - qu'il y a viol et viol. Il est bien évident que le viol n'existe que sous certaines conditions et que certaines féministes un peu vengeresses passent leur temps à voir des viols là où il y a eu rapport un peu musclé mais somme toute agréable au moins pour l'un des deux (et c'est déjà pas mal). Une rapide étude en éliminant les fausses victimes (les femmes pubères et les hommes) nous a donc permis d'établir qu'il y avait environ 1 viol par an.

Nous arrivons donc à la conclusion suivante qui ne devrait pas manquer de réjouir toutes celles et ceux qui auraient eu des velléités féministes ; le combat n'est désormais plus d'actualité.

[Ceci est un billet a haute teneur en sarcasme]

 

 

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  28 réponses sur “Comment bien choisir votre combat féministe”

  1. Youpi ! \o/
    On fait quoi, alors ? on s'attaque au racisme ? Je sens qu'en un petit article, on va encore pouvoir règle le pb (le monde es bien fait, quand même).

  2. Merci! J'ai beaucoup ri (donc comme j'ai de l'humour je ne suis pas féministe, c'est ça ? Si j'ai bien compris ?)

  3. Il me semble que la lutte contre la violence domestique, souvent abordée par l'angle d'une oppression systématiquement masculine est également un phénomène mal considéré.

    Outre les nombreux cas de gestes éventuellement un peu brusques - mais restant souvent dans le domaine du supportable - qui n'ont qu'un but éducatif, commis par des chefs de famille dont les réactions de défense dans un monde où leurs prérogatives n'ont fait que fondre depuis la naissance des mouvements féministes peuvent être désormais comprises et acceptées, les abus sérieux et les agressions aux suites parfois mortelles existent bien. Mais ils sont mal compris. Nous savons maintenant, grâce aux statistiques claires générées par les ministères de la justice, que les cas de simulations visant à obtenir des conditions financières favorables durant les divorces par les femmes sont si nombreux qu'ils réduisent à peau de chagrin les crimes sérieux méritant d'être prise en compte dans une lutte féministe bien sentie.

    Pour tout dire, ce sont uniquement les homicides - le militant utilisera "fémicide" ou "féminicide" (double acception opportune permettant de diviser par deux les résultats google obtenus par un chercheur débutant) - qui peuvent être l'objet d'une cause sincère. Débarrassées des accidents malheureux et des suicides déguisés, les meurtres de femmes sont grâce à Dieu peu nombreux sous nos latitudes. Les Tribunaux ont largement démontrés qu'il sont souvent qualifiés de "meurtres passionnels" ce qui - c'est la justice qui le dit - est une circonstance atténuante établie de longue date. Puisqu'on tue de manière plus tolérable parce qu'on aime très fort et que c'est la loi qui le dit, s'écheveler dans un combat destiné à lever les consciences contre une norme pénale républicaine est non seulement une lutte perdue d'avance, c'est un combat d'arrière-garde, une guerre terminée, une bataille qui n'a pas lieu d'être.

    Restent les assassinats de femmes, brutaux, cruels et prémédités, dans lesquels la femme n'a pas elle-même contribué - en générant des tourments sentimentaux que Messieurs les Juges sont capables de comprendre très bien pour en avoir nécessairement vécu quelques aperçus dans leurs propres vies de couples (elles sont vraiment impossibles parfois !) - mais ceux-ci sont le fait de psychopathes isolés dont on sera inspiré de se faire une opinion au cas par cas plutôt qu'une généralisation maladroite et infondée.

    La violence domestique est un thème désuet, utilisé aujourd'hui comme un moyen d'éviter aux hommes la charge de la garde des enfants au moment de la séparation et aux femmes d'accéder à l'assistance émotionnelle dont elles ont besoin. Le lobby psychologues-policiers-avocats rassemblé dans une société secrète manipule les militants féministes avides de causes et dont le temps est libéré par la disparition des luttes ci-dessus décrites avec talent, mais il ne faut pas se laisser duper : cette violence n'est plus une réalité dans le monde civilisé que le féminisme a contribué à créer. Laissons donc les violences domestiques à leur rang de péripéties de vie de couple et occupons-nous d'un vrai combat : le viol.

    • Euh, Grégory, autant Valérie n'avait pas besoin de préciser la dimension sarcastique de son propos, autant toi tu aurais pu le faire avec profit. Entendu, tu écris des choses que tu trouves ridicules, on est d'accord, mais elles ne déparent pas tant que ça avec la littérature masculiniste (ou avec des saletés de commentaires qu'on a vu passer ici). La faible distance entre le propos et sa parodie enlève de la vigueur et de la pertinence à la parodie. Un peu déçue...

      Et est-ce que l'annonce de parution de ce bouquin sur le masculinisme est passée ici ?

      http://www.hobo-diffusion.com/catalogue/861/contre-le-masculinisme
      Guide d'auto-défense intellectuelle

      Droits des pères, crise de la masculinité, violences faites aux hommes : voilà les thèmes de prédilection des masculinistes. Cette mouvance, qui bénéficie d'a priori positifs et d'un écho médiatique très large, mérite pourtant qu'on s'y intéresse de plus près. En effet, derrière les évidences et les émotions se dessine un réseau d'hommes organisés qui cherchent à défendre leur privilèges et luttent contre l'émancipation des femmes. Loin d'être le combat pour l'égalité qu'ils nous dépeignent, les masculinistes visent avant tout le maintient de l'ordre patriarcal. Ce livre se veut un guide pratique pour identifier et contrer ce mouvement.

      • et dans tous les cas, je ne suis pas super à l'aise avec des parodies féministes faites par des hommes.

      • Merci Aude pour ton commentaire.
        Merci Valérie également pour ta réponse.

        Après vous avoir lue, je mets donc au point (ce qui est moche après avoir voulu plaisante, certes, aussi moche qu'une blague qu'on devrait expliquer) : mon texte ci-dessus n'est que sarcasme, cynisme et parodie. Je voulais ajouter au feu d'artifice de l'article.

        Je partage l'avis d'à peu près tout ce que j'ai lu sur Crêpe Georgette depuis que je l'ai découvert. Et je suis engagé depuis un an comme volontaire dans un institut qui apprend aux hommes à déconstruire le patriarcat, la masculinité hégémonique et le machisme, en Amérique latine. Avec succès, je vous jure !

        A cause de ça, je m'autorise à commenter mes articles favoris sur ce blog. Avec des bonheurs assez relatifs, puisque je reçois rarement de réponses à mes commentaires. Je me crois à bonne distance du patriarcat, mais encore en révision.

        Mais mon appartenance au genre dominant m'impose une vigilance permanente pour ne pas reproduire le schéma de ma culture, de notre histoire, celui qui m'a été enseigné par tout ce que j'ai compté d'hommes inspirants. J'y arrive et parfois je me trompe.

        La parodie du sexisme faite par un homme met mal à l'aise. Au début, j'ai trouvé ça injuste, évidemment.

        Et en fait, non. En fait, c'est vrai. Je crois que je comprends et je regrette. On a assez de travail à faire avec notre propre révision. Quand nous aurons démontré qu'une révision du modèle était possible, il sera alors l'heure d'en rire. Elle n'est pas encore arrivée.

        Ce week-end, j'ai été engagé comme éditeur du site étasunien The Good Men Project. Sur ce site au trafic impressionnant (11 millions de pages vues en décembre), nous publions 25 articles par jour parlant des hommes, aux hommes. Comment c'est possible d'être un homme bon, donc révisé, donc débarrassé du patriarcat. J'y publie des articles régulièrement depuis un an et suis désormais membre de la rédaction.

        En français, quand j'ai le temps, je monte un site inspiré de celui-là. Je souhaite en faire une communauté d'hommes qui parlent d'eux. Avec des articles sur la révision de la masculinité. Il s'appelle L'homme simple et sera en vitesse de croisière d'ici un mois avec quatre articles par semaine.

        Donc, j'ai ri un peu et pensé beaucoup en lisant cet article. Je partage son point de vue. Je ne suis pas du tout masculiniste.

        Je ne suis même pas vraiment féministe, je crois. Je travaille pour l'égalité. L'égalité, c'est ça mon credo.

  4. J'ai bien ri, ça soulage un peu 🙂
    Ya des jours où j'ai le courage de répéter encore et encore les mêmes trucs aux mêmes gens toujours aussi peu renseignés.
    Et ya des jours où j'ai juste besoin de lire un article comme ça.
    Merci !

  5. J'en connais des qui vont se dire, merdalors, et il y en a même qui savent écrire !
    Ce billet fait du bien à lire. Merci beaucoup.

  6. Merci pour cet article.
    C'est la premiere fois que je commente, malgré le fait que je sois lectrice assidue, et j'en profite pour dire que j'admire votre engagemen.
    En plus c'est très bien écrit, vous deconstriisez admirablement la manière de penser des critiques.
    Bravo.

  7. Et encore, ça, c'est quand on te concède un "droit au féminisme". J'ai pas mal entendu et lu que le féminisme n'est qu'une activité de bourgeoise ayant pour but (l'activité, pas la bourgeoise, encore que...) de bousiller la lutte des classes, l'ouvrière n'ayant, parait-il, pas le temps de s'occuper de son droit à la contraception, au Madame ou à l'IVG (et autre futilité qui prouverait que son corps lui appartient, faudrait pas trop pousser).

    • Le ire c'est que j'ai eu droit peu ou prou à ce discours il y a qques semaines, de la part d'un mec si disant progressiste et de 40 ans.
      Avec cerise sur le gâteau, les avortements de complaisance, genre t'as oublié ta pilule ne devraient pas être autorisés, histoire de nous mettre du plomb dans l'aile.
      Bon quand je lui ai dit que perso j'avais avorté 4 fois, que ca ne me posait aucun problème vu mes 30 ans de fécondité et que si c'était interdit je me finirais à l'aiguille à tricoter, il n'a pas trop compris.

      • Je ne suis absolument pas étonnée quand on voit qui (désolée, je ne vais pas expliciter, aucune envie de faire de la pub à ce genre d'écrivain, ni de rameuter leurs adeptes) véhicule ces idées.

  8. Et plus encore que le viol, le vrai combat à mener, c'est la situation des femmes en Afghanistan.

    • le viol des femmes en afghanistan.
      ou mieux le viol des femmes voilées et excisées en afghanistan.

      • Oui, et Elle est un magazine féministe, en faisant une sélection très exigeantes des thématiques féministes intéressantes/pas intéressantes. Merci Elle de nous aider à être des féministes qui ne se perdent pas en chemin.
        Merci Valérie !

    • Rahhh ! OI ! Et pis faut bien la dénoncer, même si c'est peu raciste politiquement incorrecte de voir les pb des autres et pas ceux chez toi.

  9. [Ceci est un billet a haute teneur en connerie]

  10. J'ai beaucoup ri aussi 🙂
    Merci

  11. hahaha excellent ! il faudrait poster tout cela sur un forum a haute teneur en testostèrone. j'aimerais voir leur réaction 🙂

    "oh oui elle a tout a fait raison"
    "enfin une vraie femme"
    "pour une fois qu'on en a une qui n'est pas mal baisée"
    "surement une lesbienne... encore"

  12. [...] Aujourd'hui, nous allons aider celles et ceux qui chercheraient un combat féministe, mais ne sauraient pas trop à quoi s'attaquer, à bien décider le domaine dans lequel ils/elles souhaitent militer.  [...]

  13. [...] Comment bien choisir votre combat féministe [...]

  14. [...] Comment bien choisir votre combat féministe [...]

  15. [...] re-mansplaining ! Mais, ne soyons pas mauvaise langue, c’est dur de bien choisir votre combat féministe [...]

  16. [...] Commençons parce ce qui a provoqué chez moi un déclic. Le harcèlement de rue était un problème évident pour moi quand le film de Sophie Peeters a fait parler de lui. Ce film était pour moi l’arme de guerre pour obtenir une prise de conscience massive. Seulement, tout le monde n’a pas semblé partager les mêmes évidences. Et là où pour moi il était évident de dire « ho là là, c’est naze, il faut condamner ça et réfléchir à comment améliorer notre environnement » je me suis mis à lire des choses comme « c’est pas très important, parlons d’autre choses », « vous ne comprenez rien à l’amour », « vous voulez brimer la liberté d’expression », « non, mais le problème c’est les arabes ». J’en ai perdu mon sang froid((Je n’en ai pas beaucoup. C’est la première fois que je me rendais compte que les féministes se faisaient chier à répéter les mêmes choses, et que la moindre petite remarque sans importance comme le truc le plus grave se prenaient une levée de bouclier démesurée systématiquement (j’emploie systématiquement au sens littéral). Sur la levée de bouclier liée à l’importance du combat, Valérie Crêpe-Georgette a écrit un article intéressant sur le sujet, du « mademoiselle » au viol <http://www.crepegeorgette.com/2014/01/16/comment-bien-choisir-votre-combat-feministe/&gt;.)). [...]

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