Il y a quelques années un groupe de travail dont certains commentateurs/trices du blog faisaient partie, avait posé la base de revendications antisexistes.
A l'époque on avait envoyé ce texte à nos députés ; en pure perte, vous l'imaginez.
Avec les réseaux sociaux, il me semble que, si l'on s'attelle collectivement à diffuser ces revendications, on peut avoir davantage de succès.
Je vous propose donc de diffuser ce texte sur votre blog, facebook, twitter, bref ce que vous voulez. Vous mettez ou non un lien vers ce blog ; je vous demande juste, si vous décidez, parce que certaines revendications ne vous conviennent pas, de les ôter, d'alors faire un lien vers ce billet qui comprend l'ensemble des revendications.
Le sexisme est la discrimination d'un sexe sur l'autre. Le féminisme veut que cessent les discriminations à l'égard des femmes et, les études féministes s'orientant de plus en plus vers l'antisexisme, nous avons été amenés à étudier également les discriminations subies par les hommes, car elles découlent du même principe.
En matière de sexisme, l'essentialisme repose sur l'idée que la sexuation des humains devrait se traduire par une différence de statut et de traitement entre deux classes de sexe, avec en arrière-plan l'idée d'une complémentarité dans la différence qui trouverait sa pleine actualisation dans le couple hétéronormé.
Nous rejetons l'essentialisme, en ce qu'il :
- constitue le noyau dur du système sexiste contre lequel nous luttons
- nie l'existence des personnes intersexuées et transgenres
- freine la liberté des individus à concevoir leur identité en dehors de cadres sexués normatifs
NB ; Certains points, comme le fait de supprimer le sexe de tout document officiel sont partagés par peu de personnes.
Diffusez donc sans mettre ce point là s'il vous gêne.
Pour une fois - et je parle surtout pour les militantes féministes - tâchons de nous concentrer sur ce qui rassemble et pas sur des querelles internes.
Les principales revendications féministes sont les suivantes :
LUTTE CONTRE L’ESSENTIALISME ET LES STEREOTYPES DE GENRE
- Lutter contre les stéréotypes de genre dans l’éducation, l’enseignement, les médias, les jouets.
- Mise en place de campagnes pour valoriser le partage des tâches ménagères.
- Les échographies doivent juste servir à détecter d’éventuelles maladies et non plus le sexe de l’enfant ; sa connaissance favorisant l’essentialisme.
LOIS
- Promulgation d’une loi anti-sexiste équivalente à la loi anti-raciste
- Le terme de proxénétisme doit être redéfini afin de ne pas y inclure les éventuels compagnons et compagnes d’une personne prostituée. Les peines contre le proxénétisme doivent être renforcées et les crimes supplémentaires que peuvent commettre les proxénètes (coups et blessures, viols …) doivent être jugés séparément.
DEPENALISATION
- Abrogation des lois pénalisant le travestissement (dont le port du pantalon pour les femmes).
- Abrogation des lois sur le racolage passif et actif.
TRAVAIL
- Egalité stricte des salaires avec obligation pour les entreprises de rendre public un bilan détaillant les salaires, les promotions et les formations par sexe.
- Concernant l'égalité salariale, une femme estimant être victime de sexisme pourrait demander au tribunal qu'il examine un compte rendu des salaires lequel pourrait être utilisé comme preuve du caractère sexiste de la discrimination ; de même, qu'une personne s'estimant victime de racisme, d'âgisme, etc.
- Suppression de l’interdiction empêchant les femmes d’exercer certaines professions (dans l’armée par exemple).
- Application des mêmes critères de recrutement en ce qui concerne les hommes et les femmes (ex : épreuves sportives pour certains corps de métier).
EDUCATION
- L'éducation doit être identique pour les filles et les garçons et doit promouvoir l'épanouissement de l'enfant indépendamment de son sexe.
- les professions en rapport avec l’enfance doivent être formées au concept d’anti sexisme.
- L'éducation scolaire doit promouvoir le rôle des femmes dans l'Histoire et la littérature.
- Les images dans les manuels scolaires montrant les femmes sous un aspect dévalorisant ou entretenant un stéréotype sexiste doivent être supprimées ; sauf dans les cours d'Histoire où ces stéréotypes peuvent être utiles à l’étude de l’Histoire (comme on peut montrer des caricatures de juifs des années 30 pour illustrer l'antisémitisme).
- L'éducation sexuelle doit devenir obligatoire dés le collège et enseignée par des professionnels, des associations, des médecins et des psychologues.
- Cette éducation sexuelle doit être une éducation sexuelle non hétéronormée. Elle doit également traiter à égalité des diverses orientations et pratiques sexuelles, sans chercher à les hiérarchiser au motif d'un jugement moral, religieux ou d'une analyse visant à démontrer un supposé caractère pathologique.
CORPS
- Interdiction de toute forme de mutilation sexuelle sur les mineurs : excision, infibulation, circoncision, réassignation sexuelle d’enfants intersexués.
- De campagnes de sensibilisation et des sanctions adéquates doivent être mises en place pour assurer l’effectivité de cette interdiction.
- Les techniques permettant de reconstruire les organes sexuels des femmes excisées et des intersexués mutilés doivent être remboursées par la sécurité sociale.
SEXUALITE
- Chaque être humain doit avoir le droit de choisir et de pratiquer la sexualité qui lui convient, dans le respect de la sexualité et du consentement d'autrui, toute sexualité entre adultes consentants relevant strictement du domaine de la vie privée.
- Tout acte de discrimination sexiste, en parole, écrit ou acte, visant à limiter l'exercice librement consenti de sa sexualité, soit directement (contrainte ou interdiction) soit indirectement (doctrine prônant ou valorisant la virginité, l'abstinence hors mariage par obligation morale ou religieuse) doit être considéré/condamné a minima comme incitation au sexisme et entrave au droit à la liberté de choix sexuel.
- Commettre un acte attentatoire à une personne (violence, séquestration, meurtre, "crimes d'honneur"...) au motif du non respect d'une obligation morale, religieuse ou sociale limitant le droit à la sexualité ("perte de virginité", relation hors mariage, relation entre personnes de confession religieuse différente ...) doit relever pénalement du délit ou crime commis avec circonstances aggravantes par la nature sexiste de l'acte.
- La virginité relève de la vie privée et de l'intimité de chaque personne. La virginité, en particulier des femmes, n’a pas à être promue comme idéal ; sa perte ne peut en aucun cas être condamnée.
CONTRACEPTION
- Les différents moyens de contraception doivent être intégralement remboursés et toute forme de préservatifs (condom, diaphragme et digue dentaire) doit être gratuite.
- Des moyens doivent être mis en œuvre pour le développement des méthodes contraceptives masculines comme la pilule contraceptive masculine.
INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE
- L’ivg doit être un droit pour toute femme enceinte.
- L'ivg doit être autorisée aux femmes étrangères même si elles ne sont pas en règle.
- Le nombre de lits disponibles en hôpital doit être augmenté afin que toute femme puisse avorter quand elle le souhaite.
- Le délai de réflexion de 7 jours précédant une IVG dit être supprimé.
MALADIES
- Renforcer la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles par des campagnes continues de sensibilisation insistant sur la responsabilité des deux partenaires quant aux rapports protégés.
- le préservatif féminin doit être promu et mis en avant dans la publicité pour la protection contre les MST.
- Les tests jugeant de la fiabilité d’un médicament doivent être pratiqués sur des groupes d’hommes et de femmes ; ce qui n’est pas fait aujourd’hui. De nombreux médicaments sont donc inadaptés aux femmes.
- La gynécologie médicale doit être revalorisée afin que les femmes n'aient pas à s'adresser à leur médecin généraliste, non spécialisé.
LANGAGE
- Mettre en place un comité de linguistes afin de neutraliser le langage et d'en faire le langage officiel obligatoire dans l'administration, sur le lieu de travail et à apprendre dans les écoles.
- OU féminisation des noms de métier. (* les deux idées font débat dans la communauté féministe francophone).
- supprimer sur le plan légal les notions de père et de mère pour les remplacer par "parents", ceux-ci étant définis comme "personnes ayant un projet parental", sans discrimination de sexe ou d'orientation sexuelle.
- Supprimer dans le langage toute référence à l'état de "disponibilité/indisponibilité sexuelle ou affective" des femmes. Cette suppression passe par l'interdiction dans tout document administratif et officiel de l'usage des termes "mademoiselle", "nom de jeune fille", "née X" ...
- Suppression des termes "monsieur" et "madame" dans les documents administratifs ; les prénoms et le nom suffisent.
- Supprimer l’appellation "école maternelle" pour la remplacer par "école préélémentaire"
- Suppression de la mention du sexe à l'état civil ; le sexe n'apparaîtrait plus sur aucun document de l'État. Dans la mesure où le sexe civil est abrogé, le sexe indiqué sur les documents légaux relatifs à la santé devraient refléter une réalité médicale : sexe masculin, féminin ou intersexe.
- Suppression du vocable et du statut de "chef de famille" (ou de "personne de référence"), les adultes d'un "groupe familial" doivent être traités à égalité.
- Remplacer la notion de "bon père de famille" par "personne citoyenne et responsable" (Belgique).
VIOLENCES CONJUGALES
- Créer des maisons d'accueil et d'hébergement dans chaque préfecture et sous-préfecture.
- Toute personne victime de violence conjugale doit pouvoir conserver le domicile conjugal.
- Prise en compte et poursuites de toute plainte pour violence conjugale.
- Mise en place de service d’aide aux victimes et aux auteurs de violence.
VIOL
- La loi définissant le viol contre des personnes adultes doit inclure la notion de non-consentement.
- Suppression de la notion de pénétration (différence non justifiée entre viol et agression sexuelle).
- suppression de "l’enquête de moralité" sur les victimes de viol.
FAMILLE
- Remplacement du mariage par un "partenariat enregistré" ne reprenant que les aspects économiques du mariage, en ne tenant plus compte des aspects de la vie privée comme "fidélité" et obligation de vie commune.
- Interdiction des "unions forcées" ("mariages forcés") et sanction effective des personnes ayant organisé une union forcée.
- Le sexe des contractants n'entrant pas en ligne de compte, le partenariat enregistré serait accessible tant aux couples homosexuels qu'aux couples hétérosexuels.
- Remplacer les congés dits de maternité et de paternité par un "congé parental" égal pour tous ; le congé médical suivant l'accouchement n'étant pas inclus dans le congé parental, il s'additionne à ce dernier.
- Le nombre de places dans les crèches doit être augmenté et être égal au nombre de demandes.
- Modification des disposition relatives à la filiation pour rendre celle-ci égalitaire pour les deux parents (notamment supprimer la loi décrétant automatiquement parent la femme qui accouche, ceci afin de supprimer la différence de traitement entre "maternité naturelle" et "paternité légale").
- Autorisation d’adoption pour tous les couples, quel que soit le sexe des parents
- Généralisation de la garde alternée en cas de désunion des parents
ETRANGERS
- Donner le statut de réfugiée politique à toute personne victime de violences sexistes dans son pays ; cela vaut donc pour toutes les prostitué-e-s clandestin-e-s.
- Organiser des cours gratuits de langue et de fonctionnement de l'Etat à toute personne étrangère s'installant dans le pays, y compris dans le cadre du regroupement familial, afin de permettre aux personnes nouvellement arrivées (et en particulier aux femmes) d'être le plus rapidement possible autonomes.
- Renforcer la lutte contre les réseaux internationaux de traite des êtres humains, en particulier dans le cadre de la prostitution et de l'esclavage domestique.
103 réponses sur “Revendications antisexistes”
Désolé, les commentaire sont désactivés pour l'instant.
[...] This post was mentioned on Twitter by valerieCG and ZoneZeroGene.com, LaPeste. LaPeste said: OUI ! RT @valerieCG: Si vous êtes d'accord avec ce texte, merci de le diffuser largement sur vos réseaux sociaux. http://tinyurl.com/343fjyn [...]
Oui! Je suis d'accord, Pour tout sauf pour
"Suppression de la mention du sexe à l’état civil ; le sexe n’apparaîtrait plus sur aucun document de l’État. Dans la mesure où le sexe civil est abrogé, le sexe indiqué sur les documents légaux relatifs à la santé devraient refléter une réalité médicale : sexe masculin, féminin ou intersexe."
Je suis une femme et je tiens à le rester. Rien que ce paragraphe peut abolir tous les autres car rien ne justifie que je perde ma féminité et que je sois identifiée comme telle est important pour moi.
Que l'on puisse en changer ok, mais j'en veux un, de sexe!
Faites des pas, des avancées pour tous, mais ne nous rendez pas asexués. J'y tiens a mon sexe....
Je suis d'accord avec une large majorité des points qui sont ici.
Mais je me demande juste si ce n'est pas, dans une certaine mesure, un peu trop de vouloir déconsidérer le sexe de l'enfant lors de l'échographie.
Je dis "dans une certaine mesure" parce que je suis entièrement d'accord pour chercher à remédier au problème de la sélection du sexe lors de l'écho, bien sûr, mais à mon sens, il peut être tout aussi intéressant et fondamental de connaitre le sexe de l'enfant non pas dans un but sélectif (comme on peut le voir malheureusement quelque dans certaines sociétés) mais simplement dans le seul but de se projeter, en tant que parents (non pas pour savoir de quelle couleur sera la chambre 🙂 ), dans un éventuel schéma "pré-établi". Ce, non pas (je vous entends hurler Georgette) NON PAS pour formater une éducation victime de stéréotype. M
(erreur de frappe)...
Non pas donc pour formater une éducation plus tard, mais juste pour considérer l'aspect psychologique qu'induit le fait d'attendre un enfant. Avec toute la pression que ça engendre.
Tout comme la recherche de maladie génétique comme la trisomie est souhaitable dans une certaine mesure, non pas pour virer dans l'eugênisme (je suis contre cela) mais juste pour préparer les futurs parents.
De la même façon que certaines habitudes ouvrent la porte aux excès, miser sur un comportement purement égalitaire (comme le fait de proposer que l'écho ne serve qu'à détecter des maladies)ne risquerait-il pas d'ôter leur singularité aux sexe?
Je me dis souvent qu'il n'y a pas de sexe mais des individus, toutefois, est-ce qu'il est sage au nom de l'égalité des sexe de renier les particularités physiques avec les conséquences physiques que ça implique? (moi je ne porterais jamais d'enfants. Et je n'aurais jamais mes règles...)
J'espère avoir été assez clair. Ce ne sont que des questions que je pose.
Kawola : "Je suis une femme et je tiens à le rester." Si c'est l'État qui gère ta féminité, je te plains...
Valérie : Si tu pouvais utiliser "transidentitaires" ou "transgenre" à la place de "transsexuelles" ce serait judicieux et très bienvenu. Merci.
GouineMum 1- à moins d'émigrer sur une île déserte ou de proner l'anarchie, l'état sera toujours là.
2- on peut nager en plein délire mais avant que les sexes soient gommés nous serons mortes depuis longtemps. Je préfère me battre pour des causes possibles à changer, ce qui est tout le texte proposé sauf ce fameux "gommage".
Et ces revendication plus que légitimes ne sont pas gagnées alors entraidons nous plutôt que de polémiquer entre nous, tu crois pas?
kawola : L'assignation forcée aux personnes d'étiquettes genrées par l'État est une discrimination sexiste caractérisée, qui prive de tous droits, jusqu'à celui de vivre tout court, un nombre non négligeable de personnes, et d'une bonne partie de leurs droits la moitié de la population. Recommandation de lecture : http://www.lecavalierbleu.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=169 . Et renseigne-toi aussi depuis quand et pour quelle raison le n° de Sécu est genré en France, ça aide à comprendre que la revendication que tu critiques te concerne parfaitement en tant que femme, que tu sois "dans la norme" ou non.
Pour ce qui est de polémiquer entre nous : primo c'est toi qui démarres une polémique, et secundo nous ne sommes pas toutes "une grande famille" : nous ne sommes pas égales en droits ni en visibilité et droit à la parole entre catégories de femmes. Merci d'essayer de comprendre et respecter la diversité des oppressions sexistes et donc la nécessité de revendications et résistances diverses, même si on se bat contre un ennemi commun.
GouineMum: bon courage alors...
P.S. pour kawola : lire p.ex ceci (tout le débat, je veux dire) : http://transsexuell.es/forum/comments.php?DiscussionID=609&page=2
GM ; c'est corrigé !
kawola : tu peux diffuser en précisant que tu t'opposes à ce point. Je pense que beaucoup de gens seront dans ton cas d'ailleurs :).
Pour vous répondre collectivement.
Il peut être important sur la carte vitale par exemple de savoir si on a un uterus par exemple (ce qui n'a rien à voir avec la féminité ; on peut être féminine et sans uterus).
Il est bien clair - qu'on y soit opposé ou non - que notre corps appartient pour partie à l'état. On le voit de manière évidente avec les personnes transgenres mais on le voit aussi avec les statistiques sur le nb d'enfants à venir par exemple.
Ca peut même poser pb au niveau du féminisme puisqu'on ne saura plus qui est discriminé en tant que femme.
Mais cette notion que nous avions posée est un rappel à l'ordre important. Si vous comptez le nb de fois ou on vous identifie comme femme ou homme, alors que cela n'a aucune espèce d'intérêt...
Bon on réouvrira un billet sur le sujet pour en discuter peut être ou on en parle ici ?
franck ; malheureusement si tu te projettes (enfin si on se projette on le fait tous) c'est bien dans une perspective sexiste. sinon quel intérêt cela peut avoir ? 🙂
tu veux le diffuser, il faudrait que tu le "markete" un peu. Là, c'est indigeste. Réseaux sociaux = média de l'immédiat...
je sais...
et ce me fait chier que tu aies raison ; dans la mesure où, même si ca n'est pas une découverte, il faille mettre des fioritures pour être entendu.
Tout d'abord, merci à toi d'avoir mis ces revendications en lignes : ça permet aux gens comme moi, peu impliqués dans la cause en question, de savoir exactement de quoi il retourne dans sa globalité.
Je ferai juste 2 remarques, car il est dur de rentrer dans le débat sachant qu'il y a trop de notions à commenter :
- Ne vous semble-t-il pas plus efficace de lutter pied à pied sur 2 ou 3 sujets distincts, pour ensuite en aborder d'autres ? Là, le "package" représente trop de modifications dans la vie des gens pour que cela puisse être accepté.
- Sinon, je me sens obliger de dire que je me sens plus éloigné de votre combat en cernant la globalité des thèmes que lorsque je suis ton blog article par article.
Pourtant, j'ai fait l'exercice, j'ai coché le nombre de points ou je me sentais en accord ou en désaccord et l'accord l'emporte à 90%. néanmoins, c'est l'idée général de négation du sexe des personnes qui me gêne. Je ne comprends pas pourquoi vous voulez nier administrativement une réalité physique. Les hommes et les femmes sont différents. point. tous les combats du monde ne changeront pas ça. Et une petite fille de 5 ans, quand elle verra que son papa a un zizi et pas sa maman, posera des questions. Et quand elle comprendra que ce sont les mamans qui mettent les enfants au monde, elle seront plus enclin à jouer "à la maman". A s'identifier, tout simplement. Voulez-vous aussi interdire aux parents de mettre des robes à leurs petites filles ?
Je pointe volontairement des thèmes légers mais pour moi, ce n'est pas si anodin : L'adulte se construit enfant. Et dès la jeune enfance, lui constate de visu la différence entre garçon et fille. condidement, en faisant abstraction des débats politiques tenu ici. Et donc adulte, tu ne lui fera plus admettre qu'un homme c'est exactement comme une femme. C'est de la simple logique. pourquoi vouloir aller contre la nature, contre l'évidence ?
Pourquoi vouloir supprimer le mariage et le changement du nom de l'épouse lorsque aujour'dhui, 70% des femmes choississent encore de prendre le nom de leur époux alors que la possibilité leur est offerte de garder le leur, d'associer les deux noms, de faire ce qu'ils veulent en somme ? Puisque la liberté existe, pourquoi créer un nouveau carcan ? (Je précise que je ne suis pas du tout un pro-mariage et que je suis moi-même étonné lorsque mon fils me demande pourquoi son papa et sa maman n'ot pas le même nom...)
Pourquoi vouloir interdire la circoncision et donc inévitablement vous mettre à dos les populations juives, musulmanes.. et anglo-saxonnes (je rappelle que 65% des américains sont circoncis sans que ce soit religieux, c'est médical)
Et je termine sur une facétie : Pourquoi promouvoir la pilule contracetive masculine alors que tout le monde sait que ce sont des associations féministes qui luttent contre, sachant que pour elles, il ne faut pas que ce soit l'homme qui puisse être maître de la fécondité ? D'ailleurs, l'échec commerciale de ce procédé est du au fait que les femmes ne font pas confiance aux hommes dans ce domaine 🙂
valerie :
Tu as raison, oui, certainement, bien que la projection n'est pas que sexiste, et c'est un peu là où je voulais en venir. Il me paraît assez peu naturel dans l'absolu de chercher à enrailler la notion de sexe. Le sexe qui est une différence comme une autre. Va-t-on un jour Chercher à ce que les gens soient aveugles à la couleur de cheveux des gens?
Le fait de chercher une égalité parfaite entre les sexes ne risque-t-il pas de "confondre" les genre. Ôtant à la fin la particularité aux sexes? (comme ça pourrait être le cas d'émigrés - envers qui je n'ai pas d'apriori que dont j'ai bien conscience qu'ils on en communs en règle générale une histoire différente de la mienne dont il est intéressant d'avoir conscience. Sans transformer cette conscience en groupusculisme).
Toujours est-il que je crois que la lutte contre le sexisme est encore longue et qu'on en est finalement pas encore à discuter des détails...
« Ne vous semble-t-il pas plus efficace de lutter pied à pied sur 2 ou 3 sujets distincts, pour ensuite en aborder d’autres ? »
c’est déjà le cas. Là on fait un état des lieux. En faisant un état des mieux, sur 50 points, tu peux tjs espérer qu’un ou deux seront suivis. C’est aussi cynique ;).
« Je ne comprends pas pourquoi vous voulez nier administrativement une réalité physique. Les hommes et les femmes sont différents. point. »
Avant le 19 eme siècle, on croyait qu’il n’y avait qu’un seul sexe physique (et deux sexes sociaux = le genre donc). En gros l’uterus était le pénis, les ovaires les testicules etc. Après cette période, on a posé qu’il n’y avait pas équivalence biologique. Le fait de considérer qu’il y a deux sexes biologiques n’est pas une évidence ; on a fondé cette distinction à cause de la procréation. Il a été estimé que celles qui potentiellement peuvent porter un gamin sont des femelles, et ceux qui ont un pénis sont des hommes. C’est donc une division arbitraire comme pourraient l’être celles fondées sur les « races ». On peut décider de diviser selon ce qui est différent ; mais on aurait tout aussi bien pu diviser selon la couleur d’yeux par exemple. La division est bien sociale et pas biologique ; le simple principe e diviser selon les sexes montre bien qu’il faut une conceptualisation qui n’a rien de naturel.
A partir des années 80-90, les biologistes, les généticiens ont commencé à constater qu’il y avait quand même beaucoup de cas où on ne savait pas classer les gens. On a par exemple vu des gens aux organes sexuels externes masculins avoir un caryotype avec deux chromosomes X. Et plus l’on cherchait, plus l’on se rendait compte de l’infinie diversité des corps ; et il y en avait beaucoup trop pour évacuer cela et le mettre sur le compte d’un pb génétique ou physiologique.
De plus on constate clairement que là ou la différence prend une importance, il y a hiérarchisation.
Si le simple fait d’avoir un pénis ou un vagin ne présupposait de rien, cela serait admissible, or cela n’est pas le cas.
« Et quand elle comprendra que ce sont les mamans qui mettent les enfants au monde, elle seront plus enclin à jouer “à la maman”. A s’identifier, tout simplement. Voulez-vous aussi interdire aux parents de mettre des robes à leurs petites filles ? »
Tu mélanges plusieurs choses ; la nature (vagin, pénis) et la culture (robe, jouer à la maman). (et au passage tu parles d’un couple hétérosexuel).
Une petite fille peut s’identifier à la personne qui a comme elle un vagin. Avoir un vagin signifie juste être enceinte (je caricature) et accoucher. Le fait de « jouer à la maman » donc de donner des soins aux enfants n ‘est pas réservé aux femelles.
Mais une petite fille peut aussi s’identifier à la personne dont les gouts sont plus proches des siens ; et cela peut être un mâle. Enfin une petite fille n’a aucune obligation à devenir mère.
Là c’est plutôt toi qui semble dire qu’un petit garcon ne doit surtout pas jouer à la maman 😉
Enfin on ne veut rien interdire. Il n’y a aucune évidence à mettre une robe à une petite fille ; jusqu’il y a peu, la robe allait aux bébés garçons aussi. Si quelqu’un veut mettre une robe à une fille, je n’y vois aucun problème ; je souligne juste que cela n’est pas obligatoire, ni une évidence.
« Et donc adulte, tu ne lui fera plus admettre qu’un homme c’est exactement comme une femme. C’est de la simple logique. pourquoi vouloir aller contre la nature, contre l’évidence ? »
Parce que la nature n’a que peu d’importance pour les êtres de culture que nous sommes. Le fait que tu aies un pénis, soit blanc, ait les yeux noirs (j’imagine hein) ne préjuge pas de ton caractère, ta vie ta profession. C’est une donnée biologique.
« Pourquoi vouloir supprimer le mariage et le changement du nom de l’épouse lorsque aujour’dhui, 70% des femmes choississent encore de prendre le nom de leur époux alors que la possibilité leur est offerte de garder le leur, d’associer les deux noms, de faire ce qu’ils veulent en somme ? »
Je ne vais pas opter pour un nivellement par le bas ;o).
Pourquoi est ce que je veux supprimer le mariage ?
Le mariage a été institutionnalisé au 12eme pour que l’église mette son nez dans des affaires sexuelles privées. C’est une institution qui fonde le fait qu’une femme quitte la tutelle de son père pour gagner celle de son mari (acte symbolique du père donnant la main de sa fille au mari). C’est donc une institution patriarcale. Le mariage, sauf au 20 et 21eme siècle, n’a jamais eu aucun fondement amoureux ; la loi ne se mêle pas de l’amour. C’est un contrat entre deux personnes.
j’estime donc que si ce contrat existe entre deux personnes, il peut exister entre plus (ouhla terrain glissant) et qu’il n’a pas à prendre en compte des notions de sexualité par exemple. Si pour x raisons, je veux me mettre avec un homme, l’état n’a pas à fourrer le nez dans mon lit voir si oui ou non je couche avec.
Le mariage doit être un simple contrat entre x personnes, tel un contrat entre deux associés pour la création d’une société.
Le romantisme, l’amour, la sexualité n’ont pas à être légiférés.
« Pourquoi vouloir interdire la circoncision et donc inévitablement vous mettre à dos les populations juives, musulmanes.. et anglo-saxonnes (je rappelle que 65% des américains sont circoncis sans que ce soit religieux, c’est médical) »
Non c’est hygiénique. Il n’y a aucune raison médicale.
Parce qu’il est inadmissible qu’on mutile un enfant tout simplement et que je me fous des opinions religieuses, surtout de la part de religions sexistes.
la loi française interdit de mutiler un enfant sans raison médicale ; les religions ne sont pas au dessus des lois.
Quant à nous mettre des gens à dos… l’existence même du féminisme nous a mis à dos toutes les religions monothéistes puisque toutes sont sexistes.
« Pourquoi promouvoir la pilule contracetive masculine alors que tout le monde sait que ce sont des associations féministes qui luttent contre, sachant que pour elles, il ne faut pas que ce soit l’homme qui puisse être maître de la fécondité ? D’ailleurs, l’échec commerciale de ce procédé est du au fait que les femmes ne font pas confiance aux hommes dans ce domaine »
Parce que les femmes peuvent se protéger de la grossesse par mille moyens – et c’est bien normal. Il est logique qu’un homme puisse en faire autant hors préservatif.
Franck « Il me paraît assez peu naturel dans l’absolu de chercher à enrailler la notion de sexe. Le sexe qui est une différence comme une autre. Va-t-on un jour Chercher à ce que les gens soient aveugles à la couleur de cheveux des gens? »
Parce que tu les vois comme cela. mais on sait aussi comme je le disais au dessus que le fait d’appartenir à un sexe ou à un autre, va préjuger de plein de choses.
« Le fait de chercher une égalité parfaite entre les sexes ne risque-t-il pas de “confondre” les genre. Ôtant à la fin la particularité aux sexes? »
Quelles particularités ?
en quoi le fait que je sois strictement égale à un homme peut il me confondre avce lui (et si tel était le cas ; est ce grave ? qu’est ce qui fait peur là dedans ?).
valerie:
Une putain de longue réponse super intéressante...!
Concernant mes propos, lorsque je parle de "particularité" je n'entends pas de particularités pré-établies. Je pense à un reportage que j'avais vu (et dont j'essaie en vain de retrouver le lien) dans lequel une femme terminait son "cours" en demandant un un élève bien intentionné (je me permets de t'en retranscrire un petit extrait approximativement) :"Au lieu de considérer ton amie,là, comme égale à toi, je voudrais savoir... tu as des seins?
- heu... non.
- Alors, ouai, mais à part ça on est pareils
- tu as un vagin ?
- heu... non mais si non ...
- Tu sais ce que c'est que de ce faire reluquer dans la rue sans arrêt?
- non mais si non on est pareil...
-Ce que je veux vous expliquer c'est que au lieu de vouloir vous considérer comme égaux, tous, considérez vous comme différents. Et acceptez simplement ces différences".
Mon point de vue est celui-ci.
Parce qu'il y aura toujours des différences. Il y aura des pauvres, des riches, des beaux, des laids, des cons (toujours les autres 🙂 ). Je ne vois pas très bien ou serait la solution ici, entre les hommes et les femmes. Bien que ce problème particulièrement soit très important, effectivement (mais le sexisme fait-il plus de victimes que la distinction entre les beaux et les laids?).
En tout cas courage Georgette. La tâche est difficile mais il ça finira par marcher, (comme le ségrégationnisme américain en 50...)
[...] que vous avez pu lire régulièrement sur pingoo.com, a envoyé sur son blog toute une série de « revendications antisexistes », fruit à la fois de reflexions de longue date sur le sujet, et pour beaucoup de simple de bon [...]
[...] Tu ne préfères pas te dire antisexiste ? Effectivement, ce serait moins agressif et tellement progressiste. Sur ton conseil avisé, tas de [...]
"mais le sexisme fait-il plus de victimes que la distinction entre les beaux et les laids?"
oui. Il manque 100 millions de femmes dans le monde ; IVG sélective, assassinats, meurtres conjugaux.
En fait il y a deux visions du féminisme :
- la tienne (et celle d'autres) ; l'égalité dans la différence.
- la mienne (et celles d'autres) ; l'égalité dans indifférenciation.
les deux, à part sur quelques points, sont conciliables, vraiment.
sur ton exemple. On ne se fait pas reluquer parce qu'on a un vagin et des seins (on pourrait vous reluquer parce que vous avez de la barbe et un pénis). On est reluqué parce qu'il a été affirmé que la femme doit être dans la passivité, l'homme dans l'action. La femme ne doit pas avoir de sexualité et l'homme, une forte. On est ici dans un concept culturel et pas naturel.
"La tâche est difficile mais il ça finira par marcher"
Ca sera compliqué parce que la théorisation du sexisme est beaucoup plus ancienne que les théorisations racistes. On a donc à lutter contre ce qui est du domaine de l'évidence.
Quelques réflexions que tout ceci m'inspire.
- le "née X" n'est pas là pour indiquer l'indisponibilité sexuelle d'une femme. Il est simplement question d'éviter les confusions (si ma femme et ma sœur ont le même prénom, ça peut créer des problèmes), ainsi que de suivi (changer de nom peut rendre les choses délicates si aucune mention ne lie les deux en une seule et même personne dans les dossiers administratifs). La seule façon d'y remédier serait de proscrire le changement de patronyme (encore un mot à "neutraliser"), mais il semble que malgré le fait que cette possibilité soit d'ores et déjà offerte, la coutume résiste.
- abolir la notion de genre, en l'état actuel, c'est mettre la charrue avant les bœufs. Nous vivons dans une société où, pour le meilleur ou pour le pire, le genre est, pour une majorité de personnes encore, un élément prépondérant de l'identité individuelle. Il faut déjà en arriver à ce que ce ne soit plus le cas pour que ça ne soit pas perçu comme une violente amputation identitaire. D'autre part, comme c'est souligné notamment dans le cadre des médicaments, les différences physiologiques entre hommes et femmes ne se limitent pas aux organes génitaux. Enfin, il me semble important de réfléchir à la tyrannie de l'absence de genre comme on réfléchit à la tyrannie du genre : si cette dernière broie les existence de ceux qui ne rentrent pas dans les cases, l'absence de genre pourrait également s'avérer néfaste à ceux qui ne sont plus rien sans ce type de repères "faciles" et "confortables". Eux aussi ont droit à la sérénité sociale.
- la circoncision aux USA n'est ni médicale, ni hygiénique, elle est culturelle. Héritée de pratiques anglaises (depuis abandonnées sauf pour les princes) qui visaient originellement à limiter la masturbation (!), elle s'est maintenue pour que les fils ressemblent aux pères et pour de prétendues raisons hygiéniques qui n'ont aucun fondement (envisagerait-on de se couper les bras pour ne pas puer des aisselles?… on peut peut-être se contenter de se laver, tout bêtement). Concernant la circoncision, je suis favorable à son interdiction, du moins avant la majorité, dans le sens où le corps des enfants n'appartient pas à leur parent. En revanche, une fois majeurs, ils font ce qu'ils veulent de leurs zizis, comme pour les intersexués d'ailleurs.
j'oubliais : la question des proxénètes me paraît quelque peu contradictoire. On ne peut d'un côté prétendre que l'état n'a rien à savoir de nos amours et relations sexuelles, et de l'autre en faire le motif d'une exception pour le proxénétisme. Dans les faits, nombre de proxénètes entretiennent des relations avec les prostituées. Comment faire la distinction entre un partenaire qui bénéficie du fruit du travail de sa compagne comme n'importe quel compagnon le ferait, et celui qui la contraint à faire le trottoir? Doit-on présenter des signes de relation sexuelle ou faire une déclaration sur l'honneur qu'on a des sentiments l'un pour l'autre? Et comment éviter l'usurpation si pareille législation devait voir le jour?
nonoche ; l'indisponibilité sexuelle était pour le madame et le mademoiselle.
"Il est simplement question d’éviter les confusions"
penses tu que cela soit pour cette seule raison ? il y a des milliers de personnes qui s'appellent Bernard Durand...
"D’autre part, comme c’est souligné notamment dans le cadre des médicaments, les différences physiologiques entre hommes et femmes ne se limitent pas aux organes génitaux."
oui mais là cela n'est plus la question du genre mais du sexe. Pour le reste, oui même si l'on peut arguer que la différentiation raciale était confortable. Nous avons bien conscience que ce point est compliqué ; c'est d'ailleurs la principale critique faite à ce texte.
- j'aurais pensé que cela n'était qu'hygiénique (encore une idée sexiste supposant que les hommes ne se lavent pas..) ; merci pour la précision. Oui bien sûr à la majorité chacun fait ce qu'il veut.
- proxénétisme ; sur l'angle de la contrainte simplement. enfin simplement, non cela n'est jamais simple comme les histoires de consentement en matière de viol.
prenons un travail lambda. Si une personne en frappe une autre pour qu'il travaille, ou la menace d'une quelconque manière, c'est illégal qu'il soit le conjoint ou pas. Ce point là doit s'appliquer au proxénétisme.
"Et comment éviter l’usurpation si pareille législation devait voir le jour?"
de quelle usurpation parles tu ?
"penses tu que cela soit pour cette seule raison ? il y a des milliers de personnes qui s’appellent Bernard Durand…"
Précisément, il y a suffisamment de complications pour ces cas là. Le changement de patronyme après le mariage, sans indication du nom de jeune fille, ne ferait qu'y ajouter. Il me semble bien plus plausible que ce soit cette raison qui ait présidé à cette disposition que l'intérêt pour une quelconque indisponibilité sexuelle (que le mariage, de toutes façons, ne garantit en aucun cas).
"- proxénétisme ; sur l’angle de la contrainte simplement. enfin simplement, non cela n’est jamais simple comme les histoires de consentement en matière de viol."
Justement. A partir du moment où la contrainte est présente, elle peut également servir à se dissimuler.
"prenons un travail lambda. Si une personne en frappe une autre pour qu’il travaille, ou la menace d’une quelconque manière, c’est illégal qu’il soit le conjoint ou pas. Ce point là doit s’appliquer au proxénétisme."
La contrainte peut être très difficile à prouver, et les témoignages peuvent être influencés par la même contrainte.
"de quelle usurpation parles tu ?"
Celle qui permettrait à un "vrai" proxénète de se faire passer pour un compagnon (par la contrainte, notamment). Une telle législation leur ouvrirait grand la porte de la légitimation.
Quelques réflexions/questions dans le désordre (et un manque de recul, Mry a raison (!) sur l'immédiat...
- Les échographies doivent juste servir à détecter d’éventuelles maladies et non plus le sexe de l’enfant.
En pratique, comment faire ?
Et pourquoi le faire. Ne peut-on pas se demander sans jugement si ce sera un gros bébé, s'il aura des yeux violets, s'il aura des cheveux à la naissance, etc. Juste pour savoir, par curiosité. Un peu comme le prochain M&M's, on s'en fout de sa couleur, le goût est strictement le même, mais on voudrait savoir avant qu'il sorte du paquet quelle couleur aura le prochain qui sortira du paquet (oui je compare les chiards au M&M's, pourtant je préfère largement les M&M's)
- Le terme de proxénétisme doit être redéfini afin de ne pas y inclure les éventuels compagnons et compagnes d’une personne prostituée. Est-ce qu'il s'agit bien de dissocier le proxénétisme du fait que la personne soit compagnon/compagne de a personne prostituée ou bien s'agit-il de considérer que le compagnon / la compagne ne peut pas être proxénète ? Ca me paraissait évident, et puis j'ai vu des doutes dans les commentaires.
- Cette éducation sexuelle doit être une éducation sexuelle non hétéronormée. Elle doit également traiter à égalité des diverses orientations et pratiques sexuelles, sans chercher à les hiérarchiser au motif d’un jugement moral, religieux ou d’une analyse visant à démontrer un supposé caractère pathologique.
Je ne comprends pas, on est censé apprendre quoi ? Pour moi l'éducation sexuelle "scolaire" doit se borner aux aspects sanitaire (risques, protection) et procréation/contraception/interruption. Le reste est à découvrir dans son coin...
- Abrogation des lois sur le racolage passif et actif.
Je ne comprends pas bien le rapport avec le sujet (pour le racolage actif, pour le racolage passif j'ai bien compris le concept d'assimilation sexiste "tenue courte = pute" dans l'esprit du législateur).
- L’éducation scolaire doit promouvoir le rôle des femmes dans l’Histoire et la littérature.
J'aurais dit reconnaître plutôt que promouvoir.
- toute forme de préservatifs (condom, diaphragme et digue dentaire) doit être gratuite.
L'humain gaspille systématiquement ce qui est gratuit (joyeuse ère du consumérisme).
- Le délai de réflexion de 7 jours précédant une IVG doit être supprimé.
Pourquoi ? C'est un acte lourd qui doit être évité en amont dans la mesure du possible, et réfléchir quelques jours aux différentes possibilités ne me parait pas une mauvaise chose. Evidemment ce délai ne doit pas empêcher de pratiquer finalement l'interruption de grossesse (genre je vais prendre rendez-vous pour une IVG au dernier moment et on me dit qu'il faut que j'y réfléchisse 7 jours à compter de maintenant et que dans 7 jours il sera trop tard pour le pratique. Pas trop au fait des modalités pratiques, d'ailleurs j'ai éliminé d'office le délai d'intervention, le manque de lits... je ne sais pas si cette situation est possible). Bien-sur le délai de réflexion doit être effectivement un délai de réflexion, pas une incitation à renoncer. Et peut-être qu'il devrait être réduit. La plupart des personnes ayant recours à l'IVG prennent d'elle-même ce délai de réflexion (je suppose), mais qu'un temps soit d'office prévu pour que toutes les personnes l'aient me parait utile. J'ai raté un élément ? Est-ce qu'il existe, sur la base du volontariat, des mesures d'accompagnement pendant ce délai (un psychologue vous aidant à préparer l'après IVG par exemple) ?
- Supprimer l’appellation “école maternelle” pour la remplacer par “école préélémentaire”
C'est moche, "préélémentaire". On n'a vraiment rien trouvé de mieux ?
- Remplacer la notion de “bon père de famille” par “personne citoyenne et responsable” (Belgique). Et pourquoi pas tout simplement supprimer la notion ? D'ailleurs une personne citoyenne n'est pas censé être responsable ?
- Remplacement du mariage par un “partenariat enregistré” ne reprenant que les aspects économiques du mariage...
Pourquoi ne pas laisser le mot mariage (tout en évacuant la préoccupation de genre) ? Ce serait même un témoignage de l'évolution du concept, plus intéressant qu'une rupture.
Juste un P.S. sur le proxénétisme : Le plus grand proxénète de France est le fisc, qui prend (à un taux vers les 50 % des revenus estimés) le fric des putes sans leur accorder le moindre droit social en retour. Seulement on ne le voit jamais devant un tribunal, ce proxénète-là... Comme quoi cette question dépasse largement le cadre du relationnel.
Je suis partagée sur la question de la suppression du genre pour les documents administratifs. Je pense qu'il est trop tôt et que ça peut se révéler contre productif: sans identification des genres, on ne pourrait plus identifier et recenser les discriminations liées au genre, justement, et suivre leur évolution. (Je suis de la même opinion en ce qui concerne race et religion - comme le genre, ce sont des constructions sociales artificielles qui ont pourtant un impact bien réel sur nos vies, et la prétention en France que les races n'existent pas conduit à l'incapacité à lutter contre ces discriminations, conscientes ou non, qui existent bel et bien. Enfin bref.)
D'un autre côté, élever les enfants sans avoir à informer tous leurs interlocuteurs de leur sexe (franchement, aucun instit' n'a besoin de savoir ce qu'il y a dans la culotte d'un élève de 6 ans) et sans prédéterminer d'un genre leur permettrait, idéalement, de se construire une identité pas uniquement basée sur leur sexe physique comme c'est le cas aujoud'hui. Mais ce serait révolutionnaire, et on en est loin.
L'éducation sexuelle me semble être un point hyper important. On n'enseigne pas assez (pas du tout en fait) la notion de consentement, de plaisir, de fluidité des orientations et des identités dans la définition du rapport sexuel. On n'enseigne que la biologie, pour laquelle il n'y a pas de distinction entre sexe et viol. Et il est temps que tombent certaines notions artificielles du genre "perte de virginité"= pénis dans vagin, ou rapport sexuel= pénis dans vagin et orgasme masculin.
Meci pour ce texte.
Ha, j'avais zappé ton commentaire plus haut dans la discussion soulignant que l'absence de genre administratif peut poser problème pour suivre les discriminations sexistes 🙂
Peut être faudrait-il que l'Etat continue à collecter des données sur le genre (de façon auto-identifiée, pas sur la base de la biologie, et de façon non binaire), mais que le reste des administrations et entreprises n'en aient pas le droit à moins que ce soit strictement nécessaire à une tâche précise. Les banques n'ont pas besoin de savoir si on est une femme pour calculer un taux d'emprunt et les écoles n'ont pas besoin de savoir si on est un garçon pour enseigner correctement les maths.
Les médecins et la sécu pourraient se passer du genre et s'intéresser aux sexes phénotypique et chromosomiques, encore une fois de façon non binaire.
aelle:
«Je suis partagée sur la question de la suppression du genre pour les documents administratifs. Je pense qu’il est trop tôt et que ça peut se révéler contre productif: sans identification des genres, on ne pourrait plus identifier et recenser les discriminations liées au genre, justement, et suivre leur évolution.»
Uh ?
On parle de documents sur l'état-civil, ça n'empêche pas de faire des sondages, des études, ou d'autres façons de vérifier des discriminations.
Ou alors il faudrait aussi inscrire sa race, son orientation sexuelle, si on est syndiquéE ou pas à l'état-civil, mais je pense pas que ça soit une bonne chose...
Sinon je comprends pas trop les gens qui sont attachéEs à leur identité d'homme/femme (ça je veux bien compredre) et qui du coup veulent que ce soit à l'état-civil (là je vois pas le rapport?) ? Perso je suis vachement attachée à mon identité de gouine et ça me gêne pas que ça y soit pas, au contraire...
Enfin, je sais pas, je trouve que c'est donner une force terrible, totalisante, à l'État de considérer que supprimer un champ bureaucratique revienne à «perdre sa féminité».
(Enfin bon, quand on en voit se battre contre les nouvelles plaques d'immatriculation parce que ça remet en cause leur identité départementale, ça devrait plus m'étonner)
Sur les échographies : la lutte contre l’essentialisme n’implique-t-elle pas d’admettre le sexe comme un trait physique parmi d’autres, et non plus un critère primordial de catégorisation sociale des individus en genre ? Dès lors, il n’y a pas pour autant de raisons de l’occulter. A noter d’ailleurs que le sexe peut également avoir des implications médicales.
Sur les professions en rapport avec l’enfance : il est aussi primordial de questionner la division du travail dans l’éducation, qui participe largement à l’inculcation des rôles de genre. Quand des enfants ont surtout des « maîtresses » en maternelle et primaire avant d’avoir de plus en plus de profs hommes à mesure qu’ils approchent de l’université, ils assimilent fortement ces rôles : aux femmes la petite enfance, aux hommes la transmission du Savoir complexe aux étudiants.
Sur le délai de réflexion de 7 jours précédant une IVG : qu’est-ce qui motive sa suppression ? La période d’incertitude et d’insécurité qu’il génère ? Son éventuelle mise à profit par les pro-life ?
La notion de “personne citoyenne et responsable” a l’avantage, par rapport à « bon père de famille », de n’être pas sexiste. Elle n’en est pas moins politiquement discutable.
Sur la généralisation de la garde alternée en cas de désunion des parents : n’y a-t-il pas des circonstances spécifiques à chaque situation ?
Concernant les personnes étrangères, la régularisation de toutes les personnes sans-papiers (quel que soit leur sexe, identité de genre, orientation affective et orientation sexuelle) serait une revendication logique : elle va dans le sens des 3 déjà mentionnées (asile, autonomie, lutte contre la traite des êtres humains) tout en leur donnant plus de force et de cohérence.
Mon avis sur les 7 jours de réflexion pré-IVG: comme cela a été dit précédemment, la plupart des femmes y procèdent d'elles-mêmes. Imposer un délai de réflexion supplémentaire me semble être une démarche parternaliste et condescendante, genre "tu y aurais pas pensé toute seule si on t'avais pas forcée à réfléchir..." Mener une grossesse à terme est un acte au moins aussi lourd de conséquences que de l'interrompre. Pourquoi faudrait-il légalement imposer une réflexion à l'un et pas à l'autre, au delà de notre réflexion personnelle?
En plus, beaucoup de femmes qui ont recours à une IVG sont en situation de détresse (il me semble que c'est d'ailleurs toujours en ces termes que la loi définit le droit à l'avortement...) et ce serait inutilement cruel de les y maintenir.
D'autre part, il faut un certain niveau de privilège pour avoir la possibilité de prendre deux rendez-vous chez le médecin plutôt qu'un seul: pouvoir quitter son travail plus tôt ou avoir les moyens de poser un congé (pas nécessairement évident si on est payé à l'heure) ; pouvoir se déplacer (tout le monde n'habite pas en centre ville), donc avoir un véhicule, accès aux transports en commun, solliciter à deux reprises l'aide d'une personne de confiance qui peut conduire ; pouvoir dissimuler deux fois son déplacement à ceux dont on veut qu'ils ignorent la grossesse et/ou l'avortement (ce qui n'est pas une situation désirable en soi, mais quand on est enceinte sans le souhaiter l'IVG est plus urgent que de quitter le mec qui te cogne). Etc.
Toutes les contraintes autour de l'IVG finissent par en barrer l'accès à certaines. Peut être à pas beaucoup, mais à suffisamment pour que ce soit problématique.
valerie:
Je n'ai pas grand chose à ajouter si ce n'est insister sur l'intérêt que j'ai eu à lire toutes tes réponses.
Juste une chose, je ne reluque pas une femme parce que je l'imagine dans la passivité. Mais juste parce que je la trouve à mon goût. De la même façon que je trouverais relativement sain de voir une fille reluquer les hommes qui sont à son goût (en couple on peut tempérer notre comportement toutefois). Voilà. Juste pour dire qu'il y a de hommes qui ne se considèrent pas comme "chasseur privilégié", je crois. Un début peut-être d'"indifférenciation". Et si ce n'est pas le cas, en tout cas, courage.
[...] Revendications antisexistes. Par iGor milhit Laisser un Commentaire Catégories: info Tags: essentialisme sexisme féminisme « Nous rejetons l’essentialisme…« [...]
Nonoche : Je e répète, l’indisponibilité sexuelle concerne simplement le mot mademoiselle.
On est d’ accord que le contrainte est difficile à prouver dans tous les cas ; mais la difficulté ne doit pas empêcher la punition.
Bôôôh : sur le sexe de l’enfant. Parce qu’on sait que le sexe préjuge de comportements, pas les yeux.
Proxénétisme ; il s’agit de dire que le conjoint/la conjointe d’une personne prostituée n’est pas forcément quelqu’un qui est violent, force une personne à se prostituer etc. Il peut mais aps forcément.
Education sexuelle ; on est censé apprendre les différentes sexualités, la protection, une image du sexe détaché de préjugés moraux, sociaux. + cours d’antisexisme.
Racolage actif : parce qu’on considère qu’il n’y a pas d’illégalité à demander de l’argent contre du sexe. On peut trouver cela moralement répugnant, mais il n’y a là aucune loi à appliquer.
Education : ok
Contraception : on peut raisonner de la manière inverse. Quelqu’un coutera plus cher à la collectivité s’il faut soigner un IST ou pratiquer une IVG.
IVG ; parce que cela laisse entendre qu’il y a un pb à pratiquer une IVG, que c’est une sorte de pis aller auquel il faut réfléchir comme si on expliquait aux femmes qu’elles ne se rendent pas bien compte. Toute femme avant de faire une IVG a déjà réfléchi dans son coin.
Ecole préélementaire ; bah cherche !
Mariage ; parce que le mariage dans on existence même est un concept sexiste, on peut bien le faire évoluer, il me semble qu’il restera tjs associé à une conception patriarcale et religieuse. Or, comme la religion gardera ce terme.. autant s’en dissocier.
aelle ; on collecte déjà des données sur les discriminations subies par les noirs par exemple, sans que ce critère figure sur es documents officiels.
Lambert ; point 1. Certes mais pour le moment on en est pas là.
point 2 : oui
ivg : parce que cela ramène à l’idée « souvent femme varie bien fol est qui s’y fie ».
garde alternée ; si comme toujours. La loi ne s’applique jamais aveuglément.
régularisation de toutes les personnes sans-papiers : oui. Mais si on dit cela, personne ou quasi n’adhère.
franck ; pense qu’on n’interroge pas des situations individuelles mais une société entière.
Vaaléériie, deux ô seulement !
- échographie : ce n'est pas un peu un procès d'intention ? "On ne vous dit pas le sexe parce-que si on vous le dit vous allez forcément juger." Imaginons que toutes les mesures soient appliquées, ancrées dans notre culture, la connaissance du sexe deviendra un détail technique comme la couleur des yeux ou la présence de cheveux. D'ici là il y a du boulot par contre.
Et je réitère l'autre question, comment on fait ? On enregistre toutes les conversation praticien/parents ? On autorise les parents à porter plainte contre le praticien s'il leur donne l'information (même s'ils l'ont demandé) et les praticiens contre les parents s'ils la demandent (même s'il accepte de la donner) ? Autant je comprends ce qui est combattu avec cette proposition, autant je ne vois pas comment la mettre en oeuvre.
- Proxénétisme : OK, c'est bien ce que j'avais compris.
- Education sexuelle : "apprendre les différentes sexualités", tu peux préciser ? Faire des inventaires de relations possibles (et de celles proscrites) ?
Cours d'antisexisme, je suis d'accord qu'il en faut, mais pour moi ça n'intègre pas l'éducation sexuelle, plutôt dans le cadre de l'éducation citoyenne justement parce que c'est bien au delà de la question sexuelle.
- Racolage actif : "parce qu’on considère qu’il n’y a pas d’illégalité à demander de l’argent contre du sexe." D'accord, mais ce que je ne comprends pas c'est le lien avec l'antisexisme ?
- Contraception gratuite et gaspillage : c'était simplement une remarque sur notre vaillance à gâcher ce qui nous est offert, sur la proposition je suis d'accord.
- Ecole préélémentaire : J'ai pensé à la notion d'éveil, mais vu que ça a été utilisé pour tenter de remplacer la maternelle par une espèce de garderie ça ne me convient pas. Ecole initiale ? Ecole élémentaire (et renommer l'élémentaire du coup).
- Mariage : "parce que le mariage dans on existence même est un concept sexiste, on peut bien le faire évoluer, il me semble qu’il restera tjs associé à une conception patriarcale et religieuse. Or, comme la religion gardera ce terme.. autant s’en dissocier." Ben justement, combattre la dimension sexiste que la religion donne au mariage ne passe-t-il pas par l'appropriation civile et antisexiste du concept ?
Je n'aime pas trop l'idée d'abandonner le mariage aux religieux, le mariage civil me semble être un bon levier de lutte contre la vision patriarcale du mariage religieux. Et le partenariat enregistré risquerait, comme le PACS, d'être rabaissé jusque dans son nom. Ce n'est pas pour rien que le PACS est une expression à rallonge opportunément ramenée à un acronyme plutôt qu'un simple mot. Ca limite l'appropriation du terme, sa déclinaison dans la langue (on se pacse sonne étrangement, mais imagine le PE, on se pee, vive les peés !). Ca le renferme dans sa dimension administrative pour ne pas lui laisser avoir l'aura du mariage. Le nom PACS lui-même permet aux on-va-dire-traditionnalistes de l'empêcher d'être considéré en égal. Le PE se trouverait sans doute dans la même situation d'infériorité, de dénigrement.
En même temps je me trouve particulièrement mal placé pour défendre le mariage, y étant moi-même complètement réfractaire.
Sur la question la plus "dérangeante" et à la fois la plus novatrice, à savoir la tentative de gommer autant que faire se peut le genre d'une personne, je ne vais pas m'arc-bouter pied à pied : Ce sont deux visions de la société assez opposées, on peut se l'expliquer mutuellement mais surement pas se convaincre.
Cependant, cela m'amène à une question sincère et pas mesquine, même si elle peut en avoir l'air : T'es tu demandée quel pourcentage de femmes seraient prêtes à accepter l'ensemble des nouvelles lois que tu proposes ? Mon opinion est que ça représente très peu d'entre elles car souvent, les femmes (on va dire occidentales) vivent plutôt bien leur féminité. N'es-tu pas inconsciemment plus "extrémiste" car navigant dans une sphère (j'imagine, hein) où les féministes sont beaucoup plus nombreuses que dans un groupe de population lambda ?
Sinon, au gré des différents commentaires, d'autres points que les miens ont déjà été débattus, certains me font réagir :
- De façon générale, ce manifeste féministe est également un manifeste homosexuel et dérivées (je ne connais pas le mot court pour englober l'ensemble, sorry). Sur le principe, je trouve que c'est une très bonne chose, même si à mon avis apparenter les deux ne va pas aider vos idées à être acceptées. Par contre, je rejoins un commentaire qui disait qu'à l'école, les cours d'éducation sexuelle devraient se limiter à la partie médicale, à savoir procréation et contraception. Pour moi, l'école n'est pas un lieu pour promouvoir une sexualité, quelle qu'elle soit. Et de façon plus générale, je ne suis pas pour promouvoir les "sexualités non reproductrices". Il me semble que c'est plus par une instruction civique que l'on peut apprendre la tolérance et l'acceptation des différences, ce qui en plus aurait le bénéfice de placer les homosexuels aux niveaux de personnes ayant des sentiments, une vie de couple (ou pas), bref, une vie 100% identique à la notre (mienne, OK) plutôt que de directement les stigmatiser à cause de leur sexualité différente.
Sur la circoncision, quand je disais médicale, j'entendais hygiénique. Et n'importe qui qui discute avec un anglo-saxon circonci se verra répondre que "c'est plus propre". donc oui, c'est hygiénique.
Sur le sujet de la mutilation des enfants, au fond de moi, je suis 100% d'accord avec toi (comme tout ce qui est anti-religieux, d'ailleurs). juste un point de vue de garçon, tout de même : La circoncision adulte est vraiment très difficile ! (tout simplement, le mécanisme d'érection -involontaire- rend la cicatrisation difficile et douloureuse alors que jeune enfant, le phénomène est vraiment moins fort)
Sur les 7 jours de réflexion pour l'IVG, c'est tellement un sujet de femmes que je ne me permettraient pas de donner un avis.
Et dernière remarque :
« Pourquoi vouloir supprimer le mariage et le changement du nom de l’épouse lorsque aujour’dhui, 70% des femmes choississent encore de prendre le nom de leur époux alors que la possibilité leur est offerte de garder le leur, d’associer les deux noms, de faire ce qu’ils veulent en somme ? »
Je ne vais pas opter pour un nivellement par le bas ;o).
Là, je ne suis pas d'accord du tout ! Offrir le choix, ce n'est jamais un nivellement pas le bas. Au contraire.
"Sur la circoncision, quand je disais médicale, j’entendais hygiénique. Et n’importe qui qui discute avec un anglo-saxon circonci se verra répondre que “c’est plus propre”. donc oui, c’est hygiénique."
Un circoncis n'a pas plus d'expertise sur le prépuce qu'un non-circoncis n'en a sur un gland nu. Je vois mal ce qui pourrait lui permettre de dire "c'est plus propre", sachant qu'il n'a pas plus de moyens de comparer. Si l'absence de prépuce empêche effectivement l'accumulation de sébum lorsqu'on ne se lave pas, je vous laisse en conclure sur ce que ça implique sur le caractère hygiénique de la question…
D'autre part, le prépuce a une véritable utilité dans la fonction érectile. Comme je le disais, c'est un peu comme se couper les bras pour ne pas puer des aisselles… Tout au plus a-t-on pu mesurer une meilleure résistance au sida chez les circoncis, mais je doute que cette raison préside à la décision des parents.
Ce qui est plus hygiénique, ça n'est pas de se couper le bout du zizi. C'est de le laver.
Il est dommage que les revendications légitimes de cette liste soient discréditées par des revendications franchement exagérées. La plupart des gens vont rejeter l'ensemble à cause de quelques extrêmes.
Je suis un homme et je suis féministe autant qu'anti-raciste. Mais un certain nombre des mesures proposées, si elle partent d'un bon sentiment, sont une très mauvaise idée en pratique. Et quand j'entends des femmes insulter les mamans allaitantes parce qu'elles se rabaissent à une condition de biberon vivant, j'ai envie de les baffer. (N'allez pas croire que je sois violent, que du contraire et ma compagne sera la première à distribuer les baffes)
Pour ne citer qu'un exemple, les tests physiques à l'embauche identiques selon le sexe même dans les métiers spéciaux. Quand un pompier est dans un incendie au 6e étage et doit sortir une victime de 80kg inconsciente, il faut qu'il ou elle en soit capable. Rabaisser ces tests à l'école de pompiers ferait inratablement des morts. C'est pour cette raison que les pompiers ont adapté le niveau de certains tests pour permettre l'accès aux femmes et a mis en place une autre filière pour les métiers de pompier qui ne nécessitent pas une telle force physique, par exemple les ambulances.
Nier la différence physique au nom de l'égalité homme/femme est une idiotie.
Limiter la différence homme/femme de façon à ce qu'elle se limite à ces différences physiques inévitables devrait être le vrai combat féministe.
Ca y est, Nakito t'explique que toi et tes congénères vivez mal votre féminité. Ca me rappelle quelque-chose !
Bôôh (pardon pour le pseudo) ; on pose la loi qui interdit de. Qu’il y ait ensuite des gens qui contreviennent à cette loi est inévitable.
sur la sexualité (je réponds à celles et ceux qui posent la question).
Il est important par exemple d’expliquer ce qu’est un viol.
Il ne s’agit pas de promouvoir une sexualité bien au contraire, mais de montrer quelles sont toutes égales. Ce n’est pas à 25 ans quand des crétins vont « casser du pd » qu’ils sera encore temps de faire quelque chose.
« Faire des inventaires de relations possibles (et de celles proscrites) ? » par exemple. Avec Evidemment une adaptation à l’âge de l’enfant.
Expliquer qu’une jeune fille qui a une sexualité n’est pas la pire des salopes.
Et oui on peut mettre cela dans un cours d‘éducation civique, absolument.
pour répondre à nakito, je ne promeus rien, je mets simplement sur le même plan l’homosexualité et l’hétérosexualité. On est obligé d’en passer par là.
« D’accord, mais ce que je ne comprends pas c’est le lien avec l’antisexisme ? »
Nous considérons à la suite de certaines féministes que ce qui pose surtout problème dans la prostitution des femmes est qu’elles demandent explicitement de l’argent contre du sexe.
« Ben justement, combattre la dimension sexiste que la religion donne au mariage ne passe-t-il pas par l’appropriation civile et antisexiste du concept ? » je crois que c’est trop connoté pour mais ton idée de défend.
- Ok pour les termes pour l’école (dans tous les cas on appuyait sur l’idée de maternelle qui est ridicule, le terme choisi est juste une proposition).
Nonoche « Ce qui est plus hygiénique, ça n’est pas de se couper le bout du zizi. C’est de le laver. » merci 🙂
nakito ; oui la plupart des femmes se sentent bien dans la féminité.. mais je doute que chacune ait une définition claire de ce que cela recouvre (perso je ne sais pas ce que c’est). Oui très peu de gens accepteraient ces propositions femmes comme hommes. On touche ici à ce qui fonde toute société sexiste (donc toute société) donc oui il y a des résistances.
Eric D ; je ne sais qui insulte les femmes qui allaitent. Ni moi ni badinter si c’est à elle que tu penses. Quant à tes menaces ainsi que celles de ta femme, tu te les gardes
personne n’a non plus nié les différences de musculature. Tu te contredis en disant d’un côté que les tests pour les pompiers doivent être les mêmes et ensuite qu’il faut bien adapter pour les femmes.
« Ca y est, Nakito t’explique que toi et tes congénères vivez mal votre féminité. »
Mais il n’a pas tort. Je suis bien incapable de définir ce qu’est la féminité. Qui le peut ? c’est une notion mouvante et propre à chacun.
ps ; si j'ai zappé des questions/commentaires, signalez les moi !
Nakito > On n'a pas besoin de contraception dans une relation homosexuelle, mais de prévention des IST, si. Donc, même si l'on partage ton désir de "ne pas promouvoir" ces relations, il est nécessaire d'informer les élèves sur les risques de chaque type de relation, et protections nécessaires.
Apprendre à poser un préservatif sur un pénis en plastique n'est pas très utile dès lors qu'on entame une relation lesbienne...
Sinon, je vois mal comment tu peux apprendre à accepter pleinement les non-hétérosexuels, tout en les excluant des cours d'éducation sexuelle/civique/que sais je. Bref, en n'évoquant et ne promouvant que l'hétérosexualité.
Soit l'homo & bisexualités sont aussi respectables que d'autres, et peuvent occuper la même place, y compris dans l'éducation sexuelle/civique, soit ils sont Autres, et tous les cours de tolérance du monde n'amèneront au mieux qu'à une pitié paternaliste à leur égard.
Enfin, si tu ne souhaites pas promouvoir les "sexualités non reproductrices", je ne vois pas pourquoi tu promeus les cours de contraception...
Si j'ai mal compris des points de ton argumentaire, mea culpa, évidemment.
Eric D > Logiquement, les critères de sélection doivent donc différer selon la filière visée, et non selon le sexe des postulants.
Plus simplement, on peut mettre en place un seul concours, et, en fonction des résultats, diriger le postulant vers l'une des filières (ou la porte de sortie).
Bon, je me défends ! (sans animosité, hein )
Bôôh : Pourquoi chercher la petite bête ? Ce n'est pas parce qu'on est dans un sujet polémique qu'on ne peut pas parler franchement des choses.
En l'occurrence, j'ai l'impression qu'une majorité des femmes autour de moi sont plutôt satisfaites de leur situation de femme et ne seraient pas prête à acquiescer à l'ensemble des propositions énoncées plus haut.
Je me demande ensuite si militer au sein de mouvement féministe ne pousse pas à se détacher parfois de la majorité silencieuse mais pas forcément malheureuse...
Si tu ne peux pas entendre ça sans t'en sentir "agressée" (le mot est un peu fort, OK), la discussion va être restreinte !
Arrakis : Si, je pense que tu as bien compris ce que j'exprimais.
Mais pour revenir à tes exemples, je vois mal dans une classe de 4ème ou 3ème (années des cours de sexualité, de mémoire) le prof dire : "On va apprendre à mettre un préservatif sur un pénis en plastique. Que les lesbiennes lèvent le bras, elles seront dispensées de cours." Il faut rester pragmatique et quoi qu'on en dise, le plus important à cet âge c'est être informé sur les MST, les moyens de les attraper (rien n'empêche d'évoquer la fellation, la sodomie, etc.) et bien sur la contraception, ce qui est pour moi tout même le moteur de l'émancipation de la femme (gérer elle-même sa fécondité).
Et je répète que selon moi, une meilleur acceptation des minorités sexuelles passe justement dans le fait que ces minorités, hormis le sexuel, reste des gens semblables aux autres.
Dire que le transsexuel à un problème d'identité psychologique, ça me parait mieux que dire que c'est un mec avec un vagin artificiel, dire qu'un homosexuel est un homme qui aime un autre homme mais peut aussi aimer ses enfants, voter, jouer au foot, ça me semble mieux que de dire que se sont les mecs qui s'enculent dans les backrooms. Désolé du langage, mais j'essaie de me mettre au niveau des blagues irréfléchies des gamins de 14 ans.
En fait, je me retrouve dans ce que dit Valérie, à savoir "ce n'est pas à 25 ans quand ils iront casser du pd qu'il faudra intervenir". dans ce cas-là, pourquoi tout de suite mettre l'accent sur ce qui est différent (la sexualité... et encore, sodomie et fellation sont mixtes) alors qu'il y a tant de domaine qui unissent ? Ils me semble plus sain de parler de l'homosexualité dans un cours sur le PACS, par exemple, où l'on montre que les homosexuels peuvent avoir (presque) les mêmes droits que les hétéros.
Sur l'anecdote des pompiers, on en revient pour moi à nier les différences inhérentes homme / femme, à savoir en l'occurrence la force physique. Et ça me parait aberrant de vouloir gommer la réalité de la nature.
Et le concours pour un poste bien défini, l'idée est alléchante mais on va revenir au taylorisme, avec ça ! Les hommes grands et forts porteront les pierres, les femmes aux doigts fins et agiles feront de la couture, les petits travailleront dans les mines (hommes ou femmes, hein, vive l'égalité) etc...
ça ne me semble pas très progressiste, tout ça !
Non je ne nie sincèrement aucune différence physique. Simplement on sait que sur le terrain les femmes devront accomplir le mêmes tâches. Donc une femme qui voudrait devenir pompier devra bosser 50 fois plus ; oui c'est injuste.
pour l'éduc sexuelle ; je propose que j'écrive un billet ou on en parle plus en détail.
"ça me semble mieux que de dire que se sont les mecs qui s’enculent dans les backrooms." oui mais justement puisque les profs entendront ce genre de blagues il faut bien les contrer. Comme tu le fais d'ailleurs en montrant qu'un homo n'est pas différent d'un hétéro, mais on est bien obligé de l'évoquer.
sinon l'éducation est la même pour tous et toutes. j'ai fait une terminale scientifique et ensuite une prepa litteraire ; je n'ai pas demandé à ce qu'on me dispenses de maths. Donc oui une lesbienne n'est pas a priori concernée par les capotes mais peu importe on fait une éduc généraliste. (comme un homme n'est pas concerné par le port du stérilet mais il écoute quand même).
mais on va faire un billet pour discuter plus avant de ce que pourrait être le contenu de ces cours. Il me semblait surtout important moi, plutôt que de parler uniquement de sexualité de revenir sur les stéréotypes de genre. par exemple expliquer que non une femme n'est pas forcément destinée à être coiffeuse, qu'elle peut être routier (et vice versa pour un homme ) ; je schématise mais c'est ca l'idée.
dire par exemple qu'un homosexuel cela n'est pas Renato de la cage aux folles (ca peut mais pas forcément) est aussi une lutte contre les stéréotypes. Bref je crois qu'on est assez d'accord sur le fond.
"En l’occurrence, j’ai l’impression qu’une majorité des femmes autour de moi sont plutôt satisfaites de leur situation de femme et ne seraient pas prête à acquiescer à l’ensemble des propositions énoncées plus haut."
le problème est que le féminisme se mène aussi contre les convictions de beaucoup de femmes en effet. Combien vont hurler si le père peut prendre le même congé parental qu'elle ?
Combien veulent qu'on les appelle mademoiselle qui leur fait l'effet d'un lifting ?
sauf que si tu admets cela, tu admets le revers de a médaille ; par exemple qu'à l'heure actuelle, vu qu'il n'y a que les femmes à prendre un congé parental, elles ont des interruptions de carrière, une retraite médiocre etc.
Effectivement, il n'était pas question de dispenser les lesbiennes de pénis/capote, mais plutôt d'apprendre à tout le monde, en plus, à fabriquer des digues dentaires (par exemple). Histoire que chacun(e) sache s'y prendre indépendamment sexe de son ou ses partenaires du moment.
Je ne me sens pas agressé, ni même agressée d'ailleurs, simplement je relevais l'opposition que tu faisais entre les femmes qui vivent plutôt bien leur féminité et les autres, les féministes...
Dans ton raisonnement sur les femmes satisfaites de leur situation, tu oublies quelque-chose, le conditionnement, qui fait que beaucoup acceptent leur situation comme normale, ou se disent qu'il y a pire ailleurs alors font avec.
Il y a une réflexion forte derrière les propositions faites, une connaissance historique et socioliogique à la fois de la condition des femmes et des hommes et du (des) féminisme. Travail de longue haleine que ta majorité silencieuse (à laquelle j'ajoute un majorité silencieuse ou bruyante parmi les hommes) n'a pas nécessairement mené et qui peut-être, s'il était accompli, amènerait cette majorité silencieuse aux mêmes propositions.
La peine de mort, lorsqu'elle a été abrogée, avait une majorité de partisans. Pas nécessairement des assoiffés de sang, mais simplement une majorité de gens qui n'avaient pas étudié la mesure de ce qu'elle impliquait et considérait que puisqu'on l'appliquait depuis toujours il n'y avait pas de raison que ça change.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, l'esclavage a été aboli. Pourtant il y avait une majorité silencieuse qui n'en avait rien à faire (n'avait jamais vu un esclave ou une colonie) et à la limite appréciait ses "vertus" lorsqu'un artefact ultramarin parvenait jusqu'à elle, il y avait les esclaves encore plus silencieux puisqu'on ne leur demandait pas leur avis, et il y avait les principaux concernés (avec les esclaves), qui eux étaient favorables à l'esclavage. Et il y avait des pragmatiques qui cherchaient à étouffer des révoltes à Saint-Domingue, et des personnes éduquées qui après avoir étudié la question ont rejeté l'esclavagisme, et aussi des opportunistes qui ont vu dans cette idée nouvelle un tremplin politique. Ce sont ces gens-là, pas la masse silencieuse, qui ont aboli (en plusieurs fois) l'esclavage. Risquaient-ils de se couper de la masse silencieuse privée de ce merveilleux cacao et qui n'avait jamais trop réfléchi à la question et pensait qu'il fallait qu'il en fut ainsi puisqu'il en avait toujours été ainsi ? Sans doute. Avaient-ils tort pour autant ? Je ne le crois pas. Bien sur le cas est très différent puisque les victimes du sexisme ce sont nous-tous, mais s'écarter du troupeau permet parfois de lui faire découvrir un chemin qu'il ne connaissait pas. (Elle est bien pourrie ma toute dernière métaphore).
valerie : "une lesbienne n’est pas a priori concernée par les capotes" : Ah que si, et pas qu'un peu : pour les sextoys, les doigtages et pour en faire des digues dentaires (procure-toi à l'occasion l'excellent manuel nommé "Gouixx"). Bien entendu on ne parle pas de ça à l'école, mais ça n'a néanmoins rien de comparable avec l'inutilité du stérilet pour les hommes.
(je sais qu'on débat d'autre chose ici, mais fallait que je corrige ça tout de même)
GM ; mais pour quoi faire ? (question con oui ok 🙂 ).
valerie : Pour prévenir la transmission des IST. Les gouines n'en sont pas du tout exemptes.
Salut Valérie,
Il y a un certain nombre de choses qui me dérangent dans ta liste de revendications, alors que je suis globalement d'accord avec tes idées. C'est que tu mets dans les revendications des choses qu'on ne change pas avec des lois comme par exemple :
"L’éducation doit être identique pour les filles et les garçons et doit promouvoir l’épanouissement de l’enfant indépendamment de son sexe".
Ou alors "Tout acte de discrimination sexiste, en parole, écrit ou acte, visant à limiter l’exercice librement consenti de sa sexualité, soit directement (contrainte ou interdiction) soit indirectement (doctrine prônant ou valorisant la virginité, l’abstinence hors mariage par obligation morale ou religieuse) doit être considéré/condamné a minima comme incitation au sexisme et entrave au droit à la liberté de choix sexuel."
Tout ça revient à interdire ces gens-là de penser... Même si je ne suis pas d'accord avec eux, je vois mal comment leur imposer ça. Est-ce que ça revient à déclarer hors la loi toutes les religions et à les forcer à devenir ouvertes sur les questions sexuelles, et "gayfriendly" ?
C'est comme l'idée d'un "comité de neutralisation de la langue", je ne saurais pas dire pourquoi mais ça me gène... peut être que pour moi, l'idée de vouloir changer autoritairement la façon dont les gens parlent pour leur imposer une idéologie - l'égalitarisme - a quelque chose d'autoritaire. Après tu diras peut être qu'on nous impose à nous un langage basé sur le sexisme, et c'est vrai... mais je pense que quand on intégré une langue, le fait qu'on nous la change d'un coup au nom de principes, et donc qu'on exige de nous qu'on change a quelque chose de brutal. Je sais pas si c'est très clair, mais en fait je pense que c'est lié pour moi avec toute tentative de réformer le langage quelle qu'en soit la raison, en promulgant des règles : c'est absurde car ça méconnaît d'après moi complètement le fonctionnement de la langue. La langue appartient à ceux qui la parlent, elle est quelque chose d'empirique et de mouvant, et toute prétention à la normaliser par des lois me gène.
En tout cas, si je suis d'accord avec beaucoup de propositions, je trouve que la liste mélange toutes les propositions sur le même plan, ce qui fait que des points importants voisinent des détails
Salut,
les lois antiracistes, contre l'antisémitisme n'ont jamais empêché personne de penser raciste ou antisémite.
On peut penser ce que l'on veut, y compris aux choses les plus illégales.
ce qui me surprend - ton com est beaucoup revenu en critique - c'est qu'il y a déjà des lois limitant la liberté 'expression. je conçois qu'on puisse être contre ; mais là nous incluons juste les propos sexistes au même plan que les propos racistes antisémites et homophobes.
Pour la religion. Il est déjà interdit sur le sol français, en théorie évidemment, de tenir des propos homophobes de la part des religions.
maintenant cela n'empêchera personne de hurler dans son salon qu'il hait les femmes, les arabes, les homosexuels et les juifs.
"La langue appartient à ceux qui la parlent, elle est quelque chose d’empirique et de mouvant, et toute prétention à la normaliser par des lois me gène."
C'est vrai. Le langage n'évolue pas artificiellement mais par l'usage. D'un autre côté il y a chaque année des comités réfléchissant sur la rédaction des docs administratifs par exemple. On a par exemple supprimé la notion de chef de famille dans les docs publics, qui pourtant avait force d'usage.
"je trouve que la liste mélange toutes les propositions sur le même plan, ce qui fait que des points importants voisinent des détails"
Je considère personnellement que beaucoup de gens s'intéressent aux conséquences du sexisme et pas à ce qui l'a fondé. 99% des gens sont d'accord pour lutter contre la violence conjugale ou l'inégalité des salaires. soit.
Mais ce qui est considéré comme détails est selon moi le plus important ce qui a fondé le sexisme et entretient des conséquences sexistes.
Prenons un exemple ; il y a obligation de parité dans les partis politiques. la plupart paient des amendes plutôt que d'appliquer cette loi. Pourquoi ? Et c'est selon moi à cause de ce qui est appelé "détails".
tu dis "“L’éducation doit être identique pour les filles et les garçons et doit promouvoir l’épanouissement de l’enfant indépendamment de son sexe”."
On parle bien ici à l'école. Il n'y a là rien de bien extraordinaire, si je disais que l'éduc doit être la même entre les noirs et les blancs, personne n'y verrait un problème donc pourquoi bloquer ici ?
Salut
Comme ma question chez pingoo reste sans réponse, je me suis décidé à venir la poser à la source :
est ce que le « partenariat enregistré » est limité à 2 personnes ?
Pour résumer mon point de vue sur le mariage, je le considère clairement comme un titre de propriété. Et je pense que l'arrivée, il y a quelques décennies, de la notion d'amour ou d'accord mutuel entre les époux, a signé le début de la déchéance du mariage qui, vidé de sa substance finira bien par disparaître de lui même.
Là ou je voulais en venir c'est que quitte à se débarrasser du mariage, ne devrait on pas en profiter pour se débarrasser de la notion qui en découle, et qui donc a à priori les mêmes aspects artificiels : le couple ? (dans l'éducation des enfants et l'autorité et le rôle parental, les gens font ce qu'ils veulent dans leurs lits)
sinon détails (un peu répété d'autres commentaires, mais je ne peu pas m'empêcher de signaler mes désaccords) :
je trouve ridicule l'idée de changer le nom de l'école maternelle, ça ne changera ni le contenue, ni la forme, ni la nature, ni le recrutement, ni les éventuels préjugés liés à ces établissements, en un mot c'est une solution de shadock. Que la faible proportion d'homme qui materne soit le signe d'une société sexiste, je suis d'accord, mais le mot est innocent. Et par extension cela pourrait même signifier que les hommes ne peuvent pas materner, puisqu'ils peuvent être professeur d'école pré-élémentaire, mais pas de maternelle (et ne me dit pas que les maternels ne sont pas maternés dans les écoles maternelle, dans une société qui materne jusqu'à 18 ans minimum. Au pire on ne ferait que jouer sur la définition de "materner", et non pas sur son étymologie, si on commençait à remettre en cause les mots sur leurs étymologies, on finirait par devoir parler latin).
Et la non divulgation du sexe à l'échographie, une autre solution de shadock. On n'a pas attendu les échographies pour promouvoir l'essentialisme, au contraire. Si t'es certaine de vouloir utiliser la méthode répressive, il faudrait cacher le sexe des enfants aux parents jusqu'à leur puberté... peut être même jusqu'à leur majorité, burka pour tout le monde !
"est ce que le « partenariat enregistré » est limité à 2 personnes ?" ==> non.
Je dois avouer ne pas très bien comprendre l'intérêt de remplacer le mariage par un "partenariat ne reprenant que les aspects économiques" alors même que ce qui pose généralement problème dans le mariage (mais en fait dans la majorité des couples, mariés ou pas) c'est justement cet aspect d'inégalités dans la "répartition des revenus".
L'objectif est-il de renforcer le "contrôle" sur cette répartition des revenus? Ou bien d'éliminer la notion de "ménage" et d'individualiser le droit aux prestations sociales? Qu'entend-t'on exactement par aspects économiques? En l'état, c'est vraiment une revendication qui ne veut pas dire grand chose.
Et si l'objectif est principalement d'être opposé(e) à la mention de fidélité et de vie commune, pourquoi ne pas se limiter à cela? Si la volonté est d'éliminer le concept d'adultère (et sa pénalisation), point besoin de nouveau partenariat.
Bref, je ne comprends vraiment pas ce point...
zoé ; non simplement pour les impôts, le fait qu'on est ou pas en séparation de biens, ce genre de choses.
quelque part, l'idée du "partenariat enregistré" c'est la possibilité de composer arbitrairement une famille "administrative"... avec ou sans enfant.
je ne comprends pas ton com ; si tu peux l'expliquer ?
je cherche seulement à imaginer concrètement quelle forme pourrait avoir un "partenariat administrative", histoire de pouvoir dire si je trouve l'idée intéressante ou non, et puis le nom est moche.
et donc, je trouve que le mot actuel qui semble s'en rapprocher le plus est "famille". Une famille administrative donc... avec un numéro plutôt qu'un nom de famille ? (ce qui résoudrait le problème du sexiste "nom de jeune fille" qui serait remplacé par un unisexe "numéro de famille de naissance"). Un éventuel contrat chez le notaire ? équivalent du contrât de mariage qui détermine les engagements de chaque participant, histoire de trancher en cas de conflit. Une déclaration à la mairie ou aux impôts pour les avantages fiscaux, bon là c'est pas une question, et pour les démarches administratives (comme l'adoption ou l'héritage). Pas de contrainte de sexe/genre/trans-genre j'imagine, encore moins d'orientation sexuelle. Et probablement d'autres choses... mais quoi.
On a chacun un nom ; aux partenaires de voir s'ils souhaitent garder le leur, prendre celui de l'autre, les associer.
Ok, alors avec tes explications, je suis d'accord. ;o)
En plus j'avais sauté le "tout acte de discrimination sexiste" au début de la proposition sur la virginité,alors j'allais dire, du moment que ça s'applique aux garçons comme aux filles, si ça les amuse !
En tt cas je pense qu'il faudrait particulièrement soigner la formulation pour ne pas laisser place aux ambiguités, sans quoi ça risque de sonner autoritaire (c'est comme ça que je l'ai vu, et pourtant, je répète, je suis de ton côté).
"sans quoi ça risque de sonner autoritaire (c’est comme ça que je l’ai vu, et pourtant, je répète, je suis de ton côté)."
oui c'est ressorti dans les coms ca aussi. comme quoi en com on a des progrès a faire ! 🙂
Je mets un lien vers ton blog et publie les revendications sur le mien, avec quelques commentaires. En effet, je suis d'accord avec ces revendications, mais à 2 ou 3 points près.
Bonjour tout le monde et valérie en particulier.
Bon, j'ai diffusé le tract en entier et totalement convaincu à partir de la reprise qu'en a faite lesentreaillesdemademoiselle.
J'ai mis ça sur mon pauvre blog visité par nobody, vous savez, l'utilisateur mystérieux dans un système linux...
mais aussi sur des forums de discussions populaires... maintenant, ils ne répondent plus... sauf les quelques copains copines, enfin là, surtout trois copines, avec qui j'échange par mail.
y'a même pas d'ergotage superficiel sur des trucs pas bien analysés, genre de l'opportunité des tests physiques au bal des pompiers...
donc devant l'absence, le dénie, etc... les réactions d'incompréhensions totalitaires de la masse, ben je pense qu'on n'a plus à se poser de question de communication. il faut aller directement à l'essentiel, donc présenter aux législateurs le fondement du sexisme.
donc moi je suis complètement acquis à l'idée de ne pas mettre, entre autres, l'indication de mon déterminant biologique sexuel sur ma carte d'identité.
je ne veux plus qu'on me demande non plus de me définir selon une orientation de pratique sexuelle etc...
je ne veux plus... mais je subis le regard sexué de l'autre... alors si au moins, le papier, l'ordinateur... pouvaient ne pas me concevoir comme ça...
je ne suis pas un homme, je suis un animal, mon corps parle, mes mains créent le quotidien, mes jambes me portent dans le monde... tout ça me définit beaucoup plus fortement, activement, engagé !
J'ai l'impression d'assister là au prémices de l'établissement au pouvoir d'une armée secrète révolutionnaire.
Il y a quelque chose de fascinant (à notre époque où l'on croit qu'il ne se passe rien et où tout semble figé).
Je pourrais dire à mes enfants dans quarante ans "vous voyez, le monde n'a pas toujours été tel que vous le voyez".
On attend l'explosion de pied ferme.
paul ; file l'adresse de ton blog ! (et bienvenue 🙂 ).
il faut qu'on réécrive certains points plus précisément et qu'on réfléchisse aussi sur l'éducation sexuelle à l'école qui a suscité pas mal de débats dans les coms.
franck ; oui une armée avec deux personnes, on va faire de gros dégâts tu verras.
J'arrive un peu tard sur ce débat, après un détour chez les entrailles, mais un point me titille par rapport au délai d'IVG : ce délai de réflexion existe également pour d'autres gestes, comme par exemple la stérilisation, les démarches d'assistance médicale à la procréation, les gestes invasifs de diagnostic anténatal, et en pratique, toute intervention médicale non nécessaire (dans le sens le plus strict, par opposition aux gestes d'urgence). De plus, dans les cas où le délai serait un obstacle à la réalisation de l'IVG (notamment le dépassement du délai légal), il devient caduque.
A partir du moment où le délai de réflexion n'est pas une exception liée à l'IVG, est-il vraiment sexiste ?
Pour ce que j'en sais, le délai ne peut pas être supprimé, seulement raccourci à 2 jours.
Je ne sais pas si le délai est anti-féministe en soi, mais, dans le contexte historique et actuel de l'IVG, c'est le cas :
la difficulté à obtenir deux rendez-vous dans le délai imparti oblige certaines femmes à aller avorter "ailleurs" (étranger ou clinique privée), voire les en empêche. D'autant que certains médecins refusent de mener à bien des avortements ; je doute qu'ils soient aussi nombreux à faire usage de leur "clause de conscience" pour d'autres interventions.
Et ce n'est pas la "dévalorisation" de l'IVG (la mauvaise rémunération des intervenants), ni la fermeture des centres, qui va arranger ça.
(Au passage, pour les intéressé(e)s, "Le Sexe du Savoir" de M. le Doeuff contient un chapitre très intéressant sur la constitution de l'IVG comme objet exceptionnel et temporaire - éd Aubier, coll Alto)
Pourrais-tu détailler les justifications des délais imposés, particulièrement lorsqu'une non-intervention aurait des conséquences à court/moyen terme ?
Ca m'intéresse également quant aux points que tu évoquais, mais me semble moins dans le sujet (du fait de l'absence de conséquences inévitables à une non-intervention).
Dans ce dernier cas, est-ce lié à ce que le "patient" apprendra généralement son état de la bouche de son médecin, brusquement, et doit assimiler quantité d'informations ?
Parce que bon, je veux bien croire que peu de monde réfléchit précisément aux décisions qu'il/elle prendrait si frappé(e) d'une tumeur à tel ou tel endroit, ou de telle forme de telle maladie...
Mais je considère aussi qu'une grande majorité des nanas a réfléchi à ce qu'elle ferait si confrontée à une grossesse involontaire, dans la mesure où ça concerne, ou est censé concerner, une presque toutes les femmes.
Bref, si tu as des liens à donner, ou le courage de détailler ce point, ça aiderait à remettre le délai d'IVG en perspective.
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J'en profite pour réaborder la question de la connaissance prénatale du sexe de l'enfant, pour une question encore, à ceux et celles qui y tiennent : en quoi est-elle si importante ? Imaginer des prénoms des deux sexes ne me semble pas insurmontable (en attendant de rendre tous les prénoms mixtes ^^), et, pour le reste, je ne vois pas trop.
Même chose pour la mention du sexe sur les docs administratifs. Personne ne nie que cette mention doit demeurer sur les documents médicaux, avec les autres détails utiles.
Mais sur des papiers n'ayant rien à voir, à quoi bon ? Les doublons sont généralement séparés par leur date de naissance, pas par le sexe (j'ai vu l'argument quelque part, ici je crois).
Quant à la collecte de données (idem), il suffit que ça soit mentionné sur un document -le plus approprié à celle-ci, ou même un papier spécifique. Ca ne justifie pas la précision systématique du sexe pour autant.
(hum, à la relecture, j'ai laissé trainer quelques fautes de frappes et de syntaxe. Mea culpa, donc, n'hésitez pas à me questionner quand ce n'est pas clair.)
Sur l'IVG, deux éléments me paraissent importants, Arrakis dit : "je considère aussi qu’une grande majorité des nanas a réfléchi à ce qu’elle ferait si confrontée à une grossesse involontaire, dans la mesure où ça concerne, ou est censé concerner, une presque toutes les femmes." Une grande majorité, la petite minorité restante mérite ce délai de réflexion. Et surtout "ce qu'elle ferait si confrontée", Non ! entre réfléchir à ce que je ferais si et réfléchir une fois que, la réflexion n'est pas la même. (Mais je suis d'accord avec l'hypothèse faite auparavant qu'une grande majorité aura pesé son acte avant le premier rendez-vous, donc sera dans le cas réfléchir une fois que.)
Sur la difficulté d'obtention des deux rendez-vous et les praticiens refusant l'acte, je n'ai rien à objecter. Du coup, dans des conditions "idéales" (pas de surcharge des centres), le délai me parait utile pour la petite minorité restante, mais dans les conditions actuelles j'en comprends les dangers.
Sur la connaissance prénatale du sexe de l'enfant. Arrakis, qui a dit que c'était important ? Ce qui est important ce n'est pas le sexe, ce n'est pas la couleur des yeux, c'est de savoir ! Si demain la technique permet de savoir avant la naissance quelle taille fera l'enfant une fois adulte, quelle sera son orteil le plus long, et s'il aura un lobe d'oreille marqué, une partie (plus ou moins la moitié) des parents voudra savoir. Pas pour le résultats, mais pour le fait de savoir. Et dans une société non sexiste, ce ne sera pas important le sexe de l'enfant (et pour une partie des gens ça ne l'est déjà pas), ce qui sera important c'est le fait de savoir.
Valérie, tu ne m'as pas répondu : comment on peut faire, en pratique, pour empêcher au praticien de révéler le sexe aux parents ?
"comment on peut faire, en pratique, pour empêcher au praticien de révéler le sexe aux parents ?"
on ne peut pas. comme on ne peut empêcher qui que ce soit de ne pas respecter une loi quelconque. Mais le non respect d'une loi ne doit pas empêcher qu'on la vote ou qu'on l'abroge.
Effectivement.
J'imagine bien les témoignages à la gendarmerie : je viens déposer plainte à l'encontre de mon obstétricien. Le docteur Baudelocque m'a révélé, à l'insu de ma volonté et de la loi, le sexe de mon enfant à naître. Le Dr Baudelocque hurlait "c'est un garçon, un garçon !", je me bouchai les oreilles mais ne pouvais m'empêcher de l'entendre... Il faut l'arrêter messieurs-dames les gendarmes, on ne peut pas laisser un tel homme agir ainsi !"
(faut que j'arrête le café et l'antisexisme mélangés, ça ne me réussit pas)
Je pense que la petite minorité qui reste pourra décider spontanément de s'offrir le délai de réflexion qui lui convient. Sauf urgence, mais dans ce cas, le délai actuel est écourté également, rien de neuf donc...
La seule chose nécessaire, à mon sens, serait de vérifier que des tiers ne font pas pression sur la personne -l'accueillir seule un moment, en lui prêtant attention.
(je dois sortir, je continuerai plus tard sur le reste)
Mais sur des papiers n’ayant rien à voir, à quoi bon ?
A partir du moment où il y a des lieux ségrégué par sexe, la prison par exemple, tu as besoin d'un document officiel disant où tu te situe.
en quoi est-elle si importante
Je dirais que ce n'est pas tes oignons. Si des parents ont envie de savoir de quel sexe va être leur gamin, ça les regarde.
Au fait un truc qui m'a intrigué :
Application des mêmes critères de recrutement en ce qui concerne les hommes et les femmes (ex : épreuves sportives pour certains corps de métier).
Je peux avoir des détails ?
"Je dirais que ce n’est pas tes oignons."
ouah. si c'est pas mes oignons alors.
"Je peux avoir des détails ?"
ca me semble clair et c' est déja expliqué dans les coms.
"A partir du moment où il y a des lieux ségrégué par sexe, la prison par exemple, tu as besoin d’un document officiel disant où tu te situe."
sauf qu'une trans MtoF non opérée dans une prison pour hommes (elle a encore des papiers disant qu'elle est homme), c'est un peu comme foutre une souris au milieu de chats.
"sauf qu’une trans MtoF non opérée dans une prison pour hommes (elle a encore des papiers disant qu’elle est homme), c’est un peu comme foutre une souris au milieu de chats."
Pas tellement plus que mettre un homme efféminé dans une prison pour hommes… pour ceux là on fait quoi ?
Si, si, le délai peut vraiment être totalement laissé de côté en cas d'urgence ; situation la plus courante, la femme qui débarque avec son écho du jour à 14 semaines tout juste, et qui passe au bloc le lendemain matin.
"Mais je considère aussi qu’une grande majorité des nanas a réfléchi à ce qu’elle ferait si confrontée à une grossesse involontaire, dans la mesure où ça concerne, ou est censé concerner, une presque toutes les femmes."
Ca c'est la théorie, mais dans la pratique, comme l'a souligné Bôôh, la décision n'est pas toujours celle qu'on aurait cru la bonne tant que ça restait abstrait... Ceci dans les deux sens, d'ailleurs. Il y a des fois où on sait qu'une grossesse n'est pas une bonne idée, n'empêche que quand on récupère le test positif, on se dit que quand même, il y a une vie d'enfant en jeu, que quand même, c'est peut-être égoïste, et ainsi de suite, et à coup de "quand même", le délai de réflexion n'est pas du luxe. Il y a des fois où on s'est toujours positionnée clairement contre l'avortement, parce que c'est mal, parce que c'est irresponsable, et tout le reste, n'empêche que cette grossesse-là, à ce moment-là, avec cet homme-là, finalement ce serait peut-être la bonne solution. Il y les fois où on s'est toujours dit "ce n'est qu'un embryon", mais quand il y est, on projette quand même un bébé. Bref, tout ça pour dire que réfléchir à "ce qu'on ferait si", ça n'a pas tant de poids que ça.
Ensuite, vu le déroulement pratique d'une IVG, de la connaissance de la grossesse à la pratique de l'intervention, les 7 jours sont toujours respectés. Du jour où on fait l'échographie pour confirmer et dater la grossesse au jour du rendez-vous, la semaine est passée. En fait, il convient de bien avoir en tête que le délai n'implique pas forcement deux consultations avec un médecin ; la décision d'IVG peut-être déclarée auprès d'un médecin, mais également d'une sage-femme ou d'un conseiller conjugal, et dans beaucoup de cas, c'est fait en centre de planning familial, où vous êtes reçu sans rendez-vous. Et le temps de faire l'échographie, le rendez-vous avec le médecin ou le centre d'IVG tombe bien 7 jours plus tard, avec prise immédiate du comprimé pour une IVG médicamenteuse, et programmation du bloc pour une aspiration.
Ce qui fait obstacle à l'IVG, ce n'est pas la loi ; ce sont les praticiens. Ce sont les médecins qui n'ont même pas la franchise de se prononcer contre votre IVG (comme ça, vous sauriez qu'il faut fuir), mais vous affirment qu'il est trop tôt pour voir quelque chose à l'écho, et vous conseille de la faire dans 15 jours, puis de revenir les voir pour qu'alors ils puissent vous diriger vers le praticien adapté (écho retardée + rendez-vous inutile à prendre=risque d'être hors-délai). Ce sont les standardistes d'un hôpital qui vous répondent "mâdâme, nous sommes une maternité, ici des enfants naissent, les avortements c'est pas chez nous" quand vous demandez à prendre rendez-vous au centre d'IVG (histoire vraie, et si ça peut vous rassurer, elle a été pistée et virée). C'est un médecin qui se permet de décréter qu'un compte-rendu d'échographie mentionnant comme motif "datation d'une grossesse en vue d'une IVG", même dûment signée du médecin échographe, n'est pas une preuve suffisante, et exige de refaire courir le délai de 7 jours à dater de sa consultation. C'est le lobby qui rachète à couvert le domaine ivg....net, qui manoeuvre si bien que c'est le premier référencement google sur les mots ivg et avortement, et que sous couvert d'information objective et de soutien, tout est fait pour dissuader d'avorter (ah, le si terrible syndrôme post-abortif... merveilleux épouvantail à femmes irresponsables)
Même si la clause de conscience m'insuporte, ce n'est pas elle le fond du problème ; si elle n'existait pas, les hypocrites trouveraient toujours moyen de nuire.
Au fond, ce n'est pas la loi qui est sexiste (sur ce point précise, hein, il y a des cas plus flagrants!), ce sont les individus. Et contre ça, à part encore et toujours plus d'information libre et d'éducation, quoi faire ?
ca me semble clair et c’ est déja expliqué dans les coms.
J'avais raté les coms sur les pompiers, j'ignorais que les femmes et les hommes avaient des concours différents, c'est effectivement absurde (même au dela de la question du sexisme).
sauf qu’une trans MtoF non opérée dans une prison pour hommes (elle a encore des papiers disant qu’elle est homme)
Oui dans 1 cas sur 10.000 ça ne va pas suffire. Mais le supprimer ne va résoudre ce cas particulier et ça va étendre ce même problème au 99.999 autres cas.
nonoche; totoze ; on peut envisager de voir lors du jugement dans quelle prison la personne doit aller.
valerie : "une trans MtoF non opérée dans une prison pour hommes (elle a encore des papiers disant qu’elle est homme)" : En France, une chirurgie génitale ne garantit nullement un changement d'état civil. On peut donc être MtF post-op à papiers masculins et en prison avec des mâles. Ce qui est encore plus absurde, et périlleux, que le cas de figure que tu cites.
Un de mes proches a justement fait un mémoire là dessus avec l'aide d'un MtF opéré. Ça concernait justement la prise en compte dans l'état civile des changements de sexe.
Il y a dix ans qu'il l'a rendu.
Les choses n'ont pas beaucoup évolué depuis. C'est très aberrant cette contradiction entre le droit et... le Droit.
@GouineMum:
Pardon, je suis assez perturbé par ton terme de "Mâles" que tu utilise. Il me semble justement qu'il est question ici de rejeter le catalogage des Sexes. Et ton terme de "Mâle" dans ce contexte me semble un péjoratif. Le texte de Valérie, je crois, n'a pas pour but de renversé le mépris qu'on actuellement dans notre culture les hommes pour les femmes en mépris des femmes pour les hommes (et j'ignore si tu es un h ou une f) mais bien justement d'arrêter de restreindre les choses au simple sexe. Il me semble que beaucoup de commentaires sont très intéressant justement pour apporter du détail et du propos sur le texte original ci-dessus.
Ça me choque profondément lorsque quelqu'un parle de "femelle" pour parler des femme (résumant la condition de la femme à son simple sexe biologique). Profondément!
De la même façon, je pense que tu n'as pas tellement saisie l'impacte que ton terme de "mâle" peut avoir. Et ça me choque tout autant!
Un homme n'est pas un "mâle" comme tu peux l'écrire. Il y a beaucoup d'hommes qui ne se reconnaissent pas tellement plus dans ce sexe que dans le sexe féminin.
franck ; je ne crois franchement pas du tout que c'était le propos de GM :o).
GM ; exact je n'avais pas pensé à cela.
Franck :
- C'est un_e_ MtF opéré_e_, pas "un" et "opéré", merci.
- "Mâle"/"femelle" = sexe, donc sexuation physique, "homme"/"femme" (et "masculin"/"féminin") = genre, donc sexuation sociale (et par corollaire psychique). Voir http://sts67.org/html/gloss/fr_glossaire.html (je suis une des fondatrices et toujours responsable de ce groupe). Et lire http://lecavalierbleu.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=169 . Ce sont là justement les termes les plus respectueux, et aujourd'hui postulés par les personnes transidentitaires elles-mêmes. Le sexe est pour la vie (on ne peut pas changer son squelette, ni ses chromosomes, ni ses organes reproducteurs).
- Le mémoire de ton proche est consultable quelque part ? Ça nous iintéresserait chez STS.
@ Get72 | 15/06/10 | 16 h 28 min
Merci pour ce post qui résume si clairement les choses à propos de l'IVG.
GouineMum:
Je lui demanderais. Eventuellement je pourrais lui demander de me le faire passer, je le scannerais. Je lui en parle.
ps: ça c'est glossaire ! 🙂
GouineMum:
Pardon pour la méprise. Oui, je n'avais pas fait le lien entre ton nom récurrent et les commentaires que j'ai déjà lu (d'où la subtilité que je n'avais pas traduite).
Franck : Pas grave. valerie peut te donner mon adresse mail si tu as des nouvelles de ce mémoire.
GouineMum:
Je viens de passer un coup de fil. ça risque d'être un peu long mais je te tiens au courant dès que j'ai du nouveau.
Franck : Ok, merci. Pas grave si ça prend du temps.
Bonjour !
Je m'occupe du blog d'une association féministe étudiante de Metz. Je suis tombée par hasard sur votre blog et cet article m'interpelle, donc hop ! Publié. Merci beaucoup.
A bientôt,
J. de l'AEMF
De très bonnes idées, à part un point qui me chiffonne, car il me semble porter atteinte à la liberté d'expression:
"Tout acte de discrimination sexiste, en parole, écrit ou acte, visant à limiter l’exercice librement consenti de sa sexualité, soit directement (contrainte ou interdiction) soit indirectement (doctrine prônant ou valorisant la virginité, l’abstinence hors mariage par obligation morale ou religieuse) doit être considéré/condamné a minima comme incitation au sexisme et entrave au droit à la liberté de choix sexuel."
Pourquoi vouloir interdire toute "doctrine prônant ou valorisant la virginité, l'abstinence hors mariage"?
Les gens ont le droit de donner des conseils absurdes, surtout s'ils ne sont pas dangereux (et, que je sache, la virginité et l'abstinence ne tuent pas).
Autre chose: l'idée d'imposer une égalité salariale de fait n'est pas forcément judicieuse. Si les individus ont, dans certains domaines d'activités, des niveaux de compétence qui font apparaître une inégalité entre les sexes, ce n'est pas à l'entreprise d'en faire les frais en palliant les conséquences.
Je veux dire par là qu'une gestion individuelle des salaires, en modulant les augmentations en fonction des performances de chaque salarié, peut faire apparaître au niveau statistique une inégalité entre les sexes, même si cette inégalité est le fruit de handicaps que subissent les salariés à cause de leur vécu (éducation, contraintes familiales), et pas forcément le fruit d'une volonté de discrimination de la part de l'entreprise.
Salut!
Juste une précision, parce qu'apparemment ce n'est pas connu : la loi française stipule que la femme qui se marie ne change pas de nom à l'état civil. Le nom d'une femme reste et restera jusqu'à sa mort celui qui lui a été donné à la naissance. Le fait d'adopter le nom de l'époux est bien une coutume, un usage (la femme peut demander à ce que celui-ci soit précisé sur ses documents d'identité en plus de son nom de naissance). Je me bats depuis mon mariage pour qu'aucune institution ou administration ne change mon nom pour celui de mon époux (si si, il y en a plein qui le font alors même que vous n'avez rien demandé). Alors je ressors les textes officiels, retranscrits intégralement dans le livret de famille par ailleurs...
Allez, courage les féministes, un jour on existera par nous-mêmes...
Bravo pour vos combats qui font avancer la réflexion.
@GouineMum
bonjour. Il me semble que c'est avec toi que j'avais évoqué il y a quelques temps une personne de ma connaissance qui avait fait il y a quelques années un mémoir sur l'aspect médico-légal du transsexualisme.
Si ce n'est pas toi je pense que c'est une personne que tu connais (et qui tiens avec toi le site dédié aux transgenres).
J'ai retrouvé le mémoir en question. si tu veux m'envoyer ton adresse mail pour que je puisse te l'envoyer une fois que je l'aurais taper sur ordi (ça prendra un peu de temps, je t'avoue).
Voilà. si je me suis trompé de personne et que tu as une idée de qui ça avait intéressé, peux-tu me donner son contact?
Franck : C'est bien avec moi que tu échangeais ici à ce sujet, et ce mémoire m'intéresse toujours autant. Tu peux aussi le scanner (avec ou sans passage par la reconnaissance optique de caractères) au lieu de le retaper si tu préfères, ça ne me dérange pas.
Valérie, peux-tu donner mon adresse mail privée à Franck s'il te plaît ? (ou , Franck, y a-t-il une page contact sur ton blog ?)
@GouineMum
Je n'ai pas de scanner. Si j'en trouve un je ferais comme ça. Si non ça ne m'embête pas de le taper (si je vois que ça met trop de temps j'opterais définitivement pour le scanner).
Mon mail est sur mon profil de blog.
Je t'envoie dans les plus brefs délais.
Franck : C'est fait.
Je viens de lire l'ensemble des documents, et j'avoue qu'il y a de bonne idée, mais aussi des idées sans fondement :
"Suppression de l’interdiction empêchant les femmes d’exercer certaines professions (dans l’armée par exemple)." Seul les sous mariniers sont exclusivement masculin, et c'est le cas dans de nombreux pays au monde.
"Application des mêmes critères de recrutement en ce qui concerne les hommes et les femmes (ex : épreuves sportives pour certains corps de métier)."
C'est déjà en place dans certains métiers, mais effectivement dés l'école on note une distinction à ce niveau.
Un point particulièrement choquant :
"Tout acte de discrimination sexiste, visant à limiter l’exercice librement consenti de sa sexualité, soit indirectement (doctrine prônant ou valorisant la virginité, l’abstinence hors mariage par obligation morale ou religieuse) doit être considéré/condamné a minima comme incitation au sexisme et entrave au droit à la liberté de choix sexuel." En clair interdiction de la religion?! Seules quelques dictatures ont osé le faire...
"suppression de « l’enquête de moralité » sur les victimes de viol." En gros incitation à la dénonciation mensongère. (fin de la présomption d'innocence)
"Remplacement du mariage par un « partenariat enregistré » ne reprenant que les aspects économiques du mariage, en ne tenant plus compte des aspects de la vie privée comme « fidélité » et obligation de vie commune." Déjà existant, ça s'appelle le pacs. C'est un contrat entièrement définissable.
"La virginité relève de la vie privée et de l’intimité de chaque personne. La virginité, en particulier des femmes, n’a pas à être promue comme idéal ; sa perte ne peut en aucun cas être condamnée." & "Interdiction des « unions forcées » (« mariages f») et sanction effective des personnes ayant organisé une union forcée." En France c'est déjà le cas.
Le plus le plus hilarant :
"Remplacer les congés dits de maternité et de paternité par un « congé parental » égal pour tous ; le congé médical suivant l’accouchement n’étant pas inclus dans le congé parental, il s’additionne à ce dernier."
Là il y a mélange de 3 notions n'ayant simplement aucuns rapports.
Le congé de maternité est le congé permettant la mise au monde de l'enfant (et est réservé à la mère). Le congé paternité est réservé au père afin d'épauler la maman suite à la naissance de l'enfant.
Le congé parental est accessible par les 2 parents, jusqu’aux 3 ans de l'enfant.
Il y a de bonnes idées, mais aussi beaucoup de point qui semble un peu approximatif !
- L’éducation scolaire doit promouvoir le rôle des femmes dans l’Histoire et la littérature.
On aura vite fait le tour.
P.L > "On aura vite fait le tour."
Aussi vite que lorsque l'on mesurera la pleine pertinence de ce commentaire dans la conversation.
Ce qui est assez drôle, c'est de constater le complexe d'infériorité propre aux féministes, qui leur fait ressembler de très près aux misogynes tant détestés. Il ne vous vient jamais à l'esprit qu'une femme douée s'impose de toute façon, comme elle s'est toujours imposée à travers l'Histoire et s'imposera toujours, pour peu qu'elle soit douée. Non : il faut à tout prix que vous sortiez les lunettes et les instruments de mesure, pour bien veiller à ce que l'Etat s'occupe de ce dont vous les estimez incapables. D'où la misogynie propre au féminisme.
P.L > le souci est que la plupart des femmes qui ont eut un impact historique ont dut agir dans l'ombre puisqu'elle devaient selon les critères de leurs époques "tenir leur rang". Du coup ne faut il pas enseigner cela, de la même manière que l'on valorise les penseurs de la renaissance qui se confrontaient a l'obscurantisme de l'église ? Ce n'est pas un concours de "ki ki s'est qui roxx du poney !" mais simplement de reconnaitre cette particularité (comme on en reconnait tant d'autre).
Sinon j'aimerai bien un peu plus de détail sur "La misogynie propre au féminisme" car ça m'interpelle un peu cette histoire.
[...] Revendications antisexistes [...]